Chapitre 3
Bonjour à tous !
Je serais absente ce week-end donc je publie ce chapitre un peu en avance (comme d'habitude, je préfère ça qu'être en retard !)
Bonne journée à vous, j'espère que ce chapitre vous plaira !
À la semaine prochaine.
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Le lendemain matin, le réveil fut difficile pour les deux hommes. Dans le noir, ils avaient ruminé les événements de la veille. La nuit avait été agitée. Stiles était le premier à se lever, sans vraiment émerger, il se dirigea vers la salle de bain et prit une douche fraîche. Il avait besoin du contact glacé de l'eau pour qu'il puisse se sortir totalement de ses rêves. Le froid l'engloba et il se mit à grelotter, il ne put y rester que quelques minutes mais c'était suffisant pour qu'il soit parfaitement lucide. Il s'enroula dans sa serviette chaude avec un certain plaisir avant de s'observer dans la glace. Vraisemblablement, son corps avait du mal à affronter le dur traitement qu'il lui imposait. Ses joues étaient creusées et il semblait avoir maigri. Il faut dire qu'avec le stress qu'il s'imposait au boulot ces derniers mois, il avait négligé son alimentation. Mais c'était secondaire. Il devait devenir le meilleur agent pour se faire accepter au mieux. Donc sa perte de poids ne l'intéressait que trop peu. Mais, c'était sans compter le regard pesant qu'il ressentait derrière lui.
- Tu es réveillé depuis longtemps ? Demanda le jeune homme.
- Quand tu es parti, répondit la voix grave de son amant. Tu as maigri.
- Ouais un peu. Mais c'est pas si grave.
- Mmh.
Derek fit demi-tour et laissa son homme s'habiller. Celui-ci enfila son uniforme et descendit pour grignoter quelque chose de léger avant de quitter son domicile. Toutefois, le petit déjeuner s'annonçait plus lourd que prévu. En effet, en voyant l'état de Stiles, le loup s'agitait en cuisine.
- Assis toi, grogna t-il.
- Euh d'accord. Tu… es énervé ?.
- Non.
- Ah… On dirait hein.
- Je suis concentré. Je me dépêche pour que tu sois à l'heure au boulot en ayant quelque chose dans le ventre.
- Oh c'est mignon ça. Ça fait un peu vieux couple.
- Tu habites avec un vieux loup aigris, tu t'attendais à quoi. Tu rentres à quelle heure ce soir ?
- Normalement 17h.
- Donc tu ne seras pas là avant 20h.
- Est-ce une pointe de sarcasme que je sens en toi ?
- Je suis habitué, c'est tout.
Cette phrase fit rater un battement au cœur de Stiles. Avait-il trop négligé sa vie de couple en essayant de trop bien faire au travail ?
- Je… Je vais faire un effort. Promis.
- Mh.. Mh..
- Je t'aime, tu sais.
- Moi aussi.
- Tu…
Avant qu'il n'ait eu le temps de finir de parler, une main chaude lui toucha la joue, il frissonna à son contact.
- Je ne t'en veux pas. Tu travailles dur. Ne t'en fais pas, j'aime bien attendre ton retour, affirma gentiment Derek. Bon, mange maintenant, il faut que je fasse acte de présence au garage aussi.
Le jeune humain dévora avec appétit ce que son compagnon lui avait préparé. Il l'embrassa tendrement avant de lancer un "À ce soir" et il se mit en route vers le bureau du chérif. La journée allait être longue. Et rien que l'idée de croiser son collègue Flynn le démoralisait encore plus. Il se rattacha au futur week-end qui l'attendait. Il espérait que le temps file rapidement jusqu'à là.
En arrivant, il prit son plus grand sourire et inclina la tête vers ses collègues en signe de salutation. Il se posta devant son ordinateur, et laissa son esprit divaguer quelques minutes.
- Salut Stiles ! S'exclama une voix féminine devant lui.
- Oh ! Bonjour Holly ! Comment tu vas ? Ça a été la nuit ?
- Ça va… C'est calme ces temps-ci. Et toi ? Tu as l'air épuisé..
- Insomnie, tu connais mon cerveau et sa capacité à emmerder la plupart des gens ? Alors imagine moi qui doit vivre avec lui tout le temps.
- Je l'aime bien, moi. Oh, je vais voir ton colloc après, j'ai des petites réparations à faire sur ma voiture.
- Encore ?! Faudrait penser à la changer, ça devient critique.
- Moui, murmura-t-elle en baissant les yeux et en rougissant.
Holly était une femme resplendissante. Elle n'était pas très grande mais avait des formes pulpeuses qui lui allait à la perfection. Ses cheveux noirs de jais faisaient ressortir son petit nez pointu et ses lèvres fournies. Quand elle souriait, ce qui arrivait très souvent, elle inondait la pièce de sa joie. Elle avait souvent des remarques graveleuses mais sa répartie lui permettait de se défendre facilement. Elle refusait catégoriquement toutes les demandes de sorties insistantes de ses collègues. Alors, c'était rare de la voir réagir de la sorte. Stiles avait compris depuis un petit moment les sentiments secrets qu'elle éprouvait envers le garagiste. Il n'aimait pas ça mais il gardait le silence.
- D'ailleurs, tu sais s'il est disponible ce soir ? J'aimerais bien l'inviter à dîner pour le remercier, demanda t-elle.
- Mmh, non je ne crois pas qu'il le soit. Il finit tard en général et il préfère rentrer à la maison à cause de la fatigue.
- Oh… Dommage.
- Holly !! Encore plus belle que d'habitude !
Flynn se glissa à côté d'elle en lui donnant un coup de bassin.
- Et toi, toujours aussi lourd.
- Mais non, pour toi, je peux être aussi léger qu'une plume.
- Ça devient débile, je pars. Salut Stiles, on essaye de s'organiser un petit truc bientôt !
- Salut Holly, oui !
- Stilinski ! Comment tu arrives à la dompter ?
- Dompter… Et tu penses arriver à séduire quelqu'un comme ça ?
- Non, mais sérieux, dis moi ton secret.
- J'ai jamais essayé de la draguer. C'est une amie rien de plus.
- Mmh… Trop mystérieux Stilinski, comment tu peux rester de marbre devant une si belle créature ?
- En ayant un cerveau. Bon, faut que je m'y mette là. Je te dis à toute.
Rien que ces quelques échanges matinaux avaient eu raison des dernières onces de patience qu'avait le jeune homme. Il essaya de calmer sa jalousie dévorante en se rappelant que cette situation n'était que de son fait à lui. Il aurait préféré rester coucher. Il alluma son ordinateur quand son téléphone se mit à vibrer.
"Salut p'tit génie. Appelle moi dans la journée, faut que je te parle d'un truc." - Reçu de Stan.
"Hey! À ma pause déj, ça te va ?"- Envoyé.
"Parfait !!"- Reçu.
La mâtiné se déroula plutôt rapidement. Quelques plaintes éparses se sont résolues avec simplicité.
- Stilinski, on va manger ?
- Oui Flynn… J'arrive… Je dois passer un appel avant par contre.
- OK, je t'attends.
Stiles se leva et alla s'enfermer dans sa voiture. Il composa le numéro de son ami d'université.
- Allô ?
- Salut Stan! Ça va ?
- Hey mon petit Stiles ! Bien et toi ?
- Ça va. Tu voulais me parler ?
- Mmh… Tu vas pas le croire…
- Tu vas te marier ?
- Non, non… Mais… Je vais sûrement venir habiter à Beacon Hills !
- Quoi ?
- En fait, un des agents assez haut gradé a proposé qu'une branche du FBI vienne chez toi. Parce qu'il y a des enquêtes en suspens régulièrement.
- Stan… Cet agent… Me dit pas que c'est… Raphaël McCall ?
- Euh… Si, tu le connais ?
- C'est le père de Scott.
- Ah… Ben du coup il a eu gain de cause. Et je me suis porté volontaire.
- Mais du coup, tu viens vivre avec ta moitié ?
- Mmh… On s'est séparé.
- Oh merde… Désolé.
- C'est comme ça. Bref, du coup, on va habiter à côté ! C'est cool hein ?
- Oui, tu sais quand ?
- Je ne sais pas. Peut-être un mois ? Ou deux ? Ce n'est plus nous qui décidons.
- Ça marche. Merci de m'avoir prévenu.
- Bon, j'y retourne ! À plus p'tit génie !
- Oui ! On se tient au courant.
"Pour une nouvelle, c'en est une grosse." murmura le policier. Il ne savait pas à qui en parler en premier entre Scott, Derek et son père. Avant qu'il ne prenne une décision, Flynn frappa à la fenêtre de sa voiture. Étant assez grand, il s'était cassé en deux pour que son visage soit au même niveau que celui de Stiles. Ce dernier sursauta en apercevant son collègue si proche, le voir ainsi n'était pas très ragoûtant. Il était brun, les yeux marrons, les cheveux courts, la mâchoire carrée, rasé de près et sur son visage, se lisait une pointe de mécontentement.
- Tu viens ? Je crève de faim.
- Ah oui, j'arrive, désolé.
- Tu tires une de ces mines…
- Ouais… Bon tu veux manger quoi ?
- Vu l'heure, sandwich ça te va ?
- Oui.
Les deux hommes prirent la direction d'un snack à quelques minutes de là. Le plus grand parlait de sujets peu intéressants auxquels le plus petit répondait par des "mh, mh", bien trop absorbé par la conversion précédente. Le FBI allait s'implanter, ici, dans la ville du surnaturel avec à sa tête le père de l'alpha en perdition. Tout ça ne présageait rien de bon. Ils n'avaient vraiment pas besoin de ça avec le retour de Preston.
- Hey oh, Stilinski, tu m'écoutes ?
- C'est Stiles, grinça-t-il entre ses dents sans sortir de sa réflexion.
- Ouais, mais Stilinski ça me rappelle que tu es le fils du shérif que je peux martyriser, ricana Flynn.
- C'est sûr que tes journées doivent être bien remplies pour en arriver là, rétorqua Stiles sèchement et le fixant de ses yeux noisettes.
- Tu es vraiment de mauvaise humeur aujourd'hui. Calme toi. Tu t'es disputé avec ton "mec" ou quoi ?
Le jeune homme serra les poings, prit une grande inspiration et calma sa colère qui montait petit à petit.
- Non, désolé, j'ai eu une mauvaise nouvelle d'un pote.
- Tu veux en parler ?
- Sans façon… Mais c'est gentil. Tu aurais finalement un cœur ?
- Je suis un grand romantique.
- Tss bien sûr.
Après avoir acheté leur déjeuner, ils repartirent en direction du commissariat pour lui faire honneur. Une fois le repas englouti, le fils du shérif se dirigea vers le bureau de son père. Il préférait en discuter avec lui pour commencer. Il toqua et fut invité à entrer.
- Papa ?
- Oui ?
- Je sais que tu vas bientôt rentrer et que ton service est fini mais il faut que je te dise quelque chose…
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Stan m'a appelé…
- Oh ! Il va bien ?
- Oui, mais ce n'est pas ça le problème… Il m'a annoncé que le FBI serait bientôt là, à Beacon Hills.
Le visage de son père se ferma. Le jeune policier connaissait bien ce visage.
- Tu… Tu étais au courant ?? S'exclama Stiles.
- Chut Stiles !
Le shérif se leva, rassura ses hommes et retourna à sa conversation en fermant la porte.
- Oui, je le savais. Mais on ne peut rien y faire…
- Tu sais de qui vient l'idée ?
- McCall.
- Ah ben génial ! Tu sais tout. Et ça t'énerve pas ? Il cherche quoi ? Il est peut-être un père minable mais il est loin d'être idiot ! Je ne le sens pas.
- Calme toi. Bien sûr que je suis énervé. Mais de toute façon c'est déjà décidé. Il va falloir que je sois irréprochable.
- Tu fais déjà de ton mieux p'pa.
- Et pour ce qui est de ses intentions cachées… Je ne sais pas, fils.
- Mmh, c'est pas le moment là pour Scott. Il est un peu perturbé… Le mieux c'est d'attendre voir comment ça va évoluer je pense.
- D'accord. Je continue de garder le silence. Mais d'ailleurs, comment Stan est au courant ?
- Il le suit. Il vient s'installer ici.
- Super nouvelle !
- Mmh. Bon aller, je te laisse, faut que tu rentres, repose toi bien papa.
- Ah oui, merci ! Je reviens en fin d'après-midi.
Un sentiment d'angoisse se déversa sur les épaules du jeune homme. Raphaël serait bientôt de retour. Il avait le chic pour réapparaître aux pires moments. Noah faisait fière allure mais Stiles savait à quel point il avait été touché lorsque le père du Latino lui avait, à tord, déjà pointé du doigt son incompétence. Il regretta amèrement l'absence de Chris Argent, lui, il aurait sûrement eu une idée ou du moins, il aurait pu le conseiller. Il aurait pu soutenir le shérif dans les futurs mois. Des larmes lui montèrent aux coins de l'œil. "Tu nous manques tellement Chris, bientôt un an que tu es parti…" gémit t-il intérieurement. Il se frappa doucement les joues avec ses mains et essaya de concentrer sur le positif. Dans deux semaines, il prendrait un bol d'air frais avec son homme. Loin de tout ça, loin de ses collègues, il pourrait lui prendre la main autant qu'il le veut sans avoir peur des conséquences. Cette pensée lui redonna du courage. Et, à l'abri des regards indiscrets, il dégaina son téléphone. Aucun nouveau message, il eut un petit pincement au cœur en s'imaginant Holly faire les yeux doux à Derek. Il réfléchit et tapota son écran.
"Salut beau gosse. Tu me manques. Comment se passe ta journée ? Holly m'a dit qu'elle passerait te voir. Bisous."- Envoyé à Derek.
"Salut. Toi aussi. J'ai hâte d'être à ce soir. Ça va plutôt bien, on a bien avancé. Oui, je l'ai vu tout à l'heure. Je pense à toi, mon hyperactif."- Reçu.
Stiles laissa s'échapper un sourire béat. Il se répéta plusieurs fois "Mon hyperactif.", comme un mantra pour contrer la morosité de la journée qui lui paraissait interminable. Mais, il devait se recentrer, le travail avant tout. Adoptant la même mauvaise habitude de son père, il se noya dans les affaires du commissariat. Il ne se rendit pas compte du temps qui défilait. On essaya de lui parler quelques fois, il ne réagissait presque pas. Il lâchait des "Oui, oui, à demain." sans savoir si c'était la réponse attendue.
C'est une main posée sur son épaule qui le fit réagir.
- Stiles… Stiles…
- Hein ? Papa ? Déjà ?
-... Tu sais quelle heure il est ?
- 16h ?
- Il est 20h30 fiston. Je vais commencer la nuit de garde.
- 20h30… déjà ? Merde !
Stiles écarquilla les yeux et bondit de sa chaise, il éteignit les appareils électroniques avant de se diriger en panique vers sa voiture. D'une main tremblante, il appela son compagnon. Il avait peur de sa réaction. Il se maudissait intérieurement. Au volant, il mit le haut parleur.
- Stiles, je commençais à m'inquiéter.
- Désolé mon petit Derek.. Je suis en route, je n'ai pas vu le temps passer..
- Pas de soucis, je t'attends.
- Je passe prendre quelque chose à manger ?
- Non, juste dépêche toi de revenir avant que je ne dévore le repas.
- Tu peux commencer sans moi.
- Non.
- Ok, j'arrive dans cinq minutes.
- Si tu n'es pas là dans ce lapse de temps, c'est toi que je dévore. Et je suis très sérieux.
- Ah, alors là, ça change tout… Je devrais arriver en retard ?
- Je vois que monsieur est joueur.
- Ça dépend avec qui. Mais je te propose un autre truc. Si j'arrive dans les trois minutes, on mange et après on fait ce que tu as prévu. Si j'arrive après, on saute le repas.
-... J'adore l'idée hein, mais il faut que tu manges.
- Heureusement que j'ai un loup qui s'occupe de moi.
- Pff.
- Bien. Tu sais quoi ? Je crois que je vais gagner, j'arrive dans la rue. Je me gare et j'arrive. Je raccroche.
- Ok.
Une fois Roscoe arrêtée, Stiles s'empressa de rentrer dans l'immeuble. Il était bien à l'heure mais il était pressé de retrouver son amant. La soirée serait sûrement très intéressante. Il arriva devant la porte légèrement essoufflé et un mélange de joie et de désir commença à l'envahir. Il n'eut pas le temps de sortir ses clés que devant lui, se dressait l'entrée de l'appartement. Un large sourire illumina son visage. Il était enfin de retour. Le loup était là, les bras croisés en train de l'observer. Il grogna et dégagea l'ouverture pour se diriger vers la table. Le jeune policier ferma la porte, enleva veste et chaussures pour lui sauter dans le dos et l'enlacer. Il avait attendu ce moment depuis le réveil. Le brun se stoppa net, se retourna et l'enveloppa de ses bras protecteurs. Sa chaleur enveloppait l'humain dont l'excitation avait pris le pas sur la faim. Il embrassa son amant vigoureusement avant d'être à court d'air.
- Alors, on m'accueille avec un grognement, Sourwolf ?
- Mmh, on avait dit qu'on mangerait avant non ? Je fais attention à tenir mes engagements.
- Et donc… J'ai pas le droit à un bonjour ?
Stiles fit la moue, les yeux attristés. Son compagnon tourna la tête, les joues un peu rosées, il passa sa main dans les cheveux du châtain avant d'ajouter avec douceur :
- Je suis désolé. Quand je t'ai vu arrivé dans tous tes états, je n'ai pas réfléchi. Je voulais…
Il regarda le jeune homme dans les yeux avec un sourire carnassier, puis rapprocha sa bouche de son oreille pour lui murmurer de sa voix suave "Mangeons et je te montre ce que j'avais en tête, mon coeur.". Il n'en fallait pas plus, un frisson parcourut le corps du plus jeune. Il fallait manger et vite. Son corps réclamait déjà la suite.
Pour que le temps passe plus vite, le policier engagea la conversation tout en goûtant le dîner.
- Merci pour le repas ! Tu as passé une bonne journée ?
- Mmh ça va, j'ai quelques vieilles voitures dont il faut que je prenne soin. C'est intéressant de travailler dessus. Et toi ?
- Longue, j'ai mangé avec un collègue un peu chiant. Heureusement ce matin, il y avait Holly. Ça a été avec elle ?
- Ouais, ouais.
- C'est tout ?
- Mmh, serais tu jaloux ? Demanda Derek avec un sourire satisfait s'étirant sur les lèvres.
- Moi ? Non… Tu l'es bien assez pour nous deux…
- Oh ? Bon et bien je suppose que la prochaine fois qu'elle me propose de m'inviter au restaurant, je peux accepter.
- Mmh.
- En tout cas, elle est très sympa. On rigole bien et…
- Bon ok, je n'aime pas ça.
- Ah bon ? S'étonna le lycan d'un ton qu'il voulait naïf.
Stiles baissa les yeux, il devinait que son amant s'amusait à le pousser à bout et, ça marchait plutôt bien. Il ressentait une pointe d'agacement.
- Ouais, il est possible que je sois un peu jaloux. Murmura-t-il, la chaleur lui monta aux joues.
- Tu as fini de manger ?
- Euh oui, pourquoi ?
Sans qu'il ait le temps de réagir, il sentit son corps s'élever au-dessus du sol. Il releva la tête et son visage se retrouva contre le torse puissant du loup.
- Qu'est ce que tu fous là ?
- Comment tu veux que je résiste à ça ? Impossible. Mon petit hyperactif qui brûle de jalousie, ça me ravi au plus au point.
- T'es pas croyable hein. Rigola Stiles.
D'un pas léger et rapide, le porteur emmena sa proie dans leur chambre. Leur désir mutuel prit possession de leur corps, l'envie charnelle de ne devenir qu'un les consuma et l'heure qui suivit fut sensuelle. Tous les deux épuisés, ils s'endormirent l'un contre l'autre.
Quand Stiles ouvrit les yeux, il se sentit seul, instinctivement, il passa sa main à côté de lui mais, le lit était vide. Il s'asseya et commença à appeler son homme, mais aucune réponse ne se fit entendre. Une angoisse sourde monta en lui. Il se leva et descendit, l'appartement était vide. Inconsciemment, il pensa à la forêt, il est vrai que Derek aimait particulièrement se défouler de bon matin. Lui aussi en avait besoin. Le jour ne s'était pas encore levé, il devait lui rester un peu de temps avant de se rendre au poste. Alors, il monta dans sa Jeep et se mit en route. Sans savoir pourquoi, il s'était dirigé vers l'ancienne demeure des Hale. Les premiers rayons de soleil perçaient le ciel pour illuminer les bois. C'était un spectacle magnifique. Il s'enfonça entre les arbres, il marcha plusieurs longues minutes pour se retrouver face à un tronc d'arbre qui lui semblait un peu trop familier. Le nemeton. Il s'étonna de voir son pouvoir d'attraction encore intact. Il resta debout, perdu dans ses pensées, quand, derrière lui, un bruissement se fit entendre. Il se retourna prêt à affronter toutes les menaces possibles, on était jamais trop prudent ici. Mais, il se calma instantanément. Devant lui se dressait une magnifique biche d'un blanc neigeux, presque parfait. Elle le toisait de toute sa grâce. Ses yeux marrons le fixaient pour essayer de déterminer s'il était un ami ou un ennemi.
- T'en fais pas ma belle, je ne te ferais aucun mal, s'exprima le jeune homme avec douceur.
L'animal se détendit légèrement et baissa la tête pour renifler le sol. L'humain avait envie de se rapprocher mais il n'en fit rien, il avait peur de la faire fuir. Alors, il la regarda, ébloui par sa beauté.
- Tu es magnifique.
Elle releva la tête, elle semblait lui faire confiance vu qu'elle avança vers sa direction. Ses pas étaient tout de même hésitants, Stiles tenta de la rassurer.
- Ne t'inquiète pas. Je suis plus du genre à protéger les animaux qu'à les chasser. En ce moment, je prends soin d'un loup. Tu devrais voir les efforts que je fais pour l'apprivoiser.
Elle s'approcha de plus en plus. Il tendit lentement sa main vers elle. Elle allongea son cou pour sentir son odeur. Son souffle était chaud et chatouilla le jeune homme qui se mit à sourire. Il était heureux de cet échange peu habituel. Il avait l'impression d'être le chanceux spectateur d'une scène époustouflante, presque magique, mystique même. Sa nouvelle amie amorça un mouvement pour frotter son museau contre lui. Quand soudainement, un grognement bestial se fit entendre dans la forêt. Les oreilles de la biche se relevèrent et après quelques secondes de réflexion où elle planta son doux regard dans celui de Stiles, elle s'enfuit avec hâte. Le policier n'hésita pas une seconde, il se lança aussi rapidement que possible derrière elle. Il y avait cette petite voix interne qui lui criait de la suivre, de la protéger de ce qui était à l'origine de ce bruit. Malheureusement, elle était trop rapide et elle le distança facilement. Lui, commençait à perdre haleine, il perdit sa trace. Il s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle avant d'entendre un autre hurlement agressif qui semblait provenir de plusieurs mètres devant lui. Son sang se glaça. Il laissa de côté sa fatigue et reprit sa course. Il arriva devant une grande clairière et il souffla de soulagement en y voyant la biche au magnifique pelage encore vivante. Il s'appuya contre un arbre pour calmer son cœur et reprendre une respiration normale. Hélas, son repos fut de courte durée. Un éclair noir fondit sur l'animal blanc qui poussa un cri de détresse terrible brisant le cœur de l'humain. Une bête immense avait planté ses crocs dans le cou de la biche. Du sang s'écoulait le long de son corps venant tâcher de rouge la pureté de son amie. Cette dernière lui lança un dernier regard, rempli d'inquiétude, puis, sa tête tomba, la vie l'avait quittée. Stiles n'eut pas le temps de porter le deuil, la peur le dévorait. Il essaya de se dissimuler derrière un arbre. Il porta sa main devant sa bouche pour éviter que la chose n'entende sa respiration. Lui, il percevait son râle rauque. Il ferma les yeux. Il était tétanisé, la mort était si proche. Il arriva à distinguer des bruits de pas très lourds se rapprocher de lui. Il rouvrit les yeux et analysa rapidement les alentours. Il cherchait quelque chose, n'importe quoi pour se défendre. Il se gifla intérieurement, dans son allégresse matinale, il avait oublié son arme chez lui. Donc, il était seul, à main nue, face à une bête immense qui voulait potentiellement l'égorger. Ses chances de survie étaient très minces. Mais il n'abandonna pas. Il n'en avait pas le droit. Il ramassa une pierre au sol et la jeta à sa gauche le plus loin possible. Sa diversion fonctionna. L'être sanguinaire se rua vers le bruit. Pendant ce temps, il prit ses jambes à son cou, l'adrénaline lui donnait une vitesse prodigieuse. Il sauta allègrement au-dessus de quelques obstacles. Il se força à tourner la tête et, du coin de l'œil, il distingua une masse qui se rapprochait. Alors, il redoubla d'effort et se pressa encore. Un goût métallique lui envahit la bouche, signe qu'il arrivait au bout de ses capacités physiques, il n'en avait que faire, son instinct de survie était trop présent. Cependant, ça ne suffit pas. À son niveau, il aperçut l'ombre menaçante le fixant de ses deux yeux rouges démoniaques. Puis, le sol sous ses pieds se déroba, il lâcha un cri de surprise. Dans sa précipitation, il n'avait pas vu le dénivelé devant lui. Il protégea sa tête et ferma ses paupières, il se prit des racines et roches lors de sa chute. Enfin, il sentit le sol dur s'écraser contre son flanc. Une vive douleur lui enlaça les côtés. Il ouvrit les yeux et, machinalement, tourna son regard vers le bord du précipice d'où il était tombé. Elle était encore là, elle le fixait, la bête vérifiait si sa proie était encore en vie. En voyant l'humain bouger, elle grogna et montra ses dents. Stiles se traina sur le sol, chaque mouvement lui demandait un effort considérable. Son corps était meurtri. Le prédateur avait déjà reprit sa chasse, il bondissait avec adresse. Heureusement, l'homme à terre trouva refuge dans un trou entouré de grandes pierres. Il n'y avait assez de place que pour son corps. De ce qu'il avait pu observer, celui de la bête était trop gros pour se glisser à l'intérieur, du moins, il l'espérait. Il regarda l'entrée de sa grotte avec insistance, il retenait son souffle. Il entendit un gros bruit sourd, puis, elle se présenta devant lui. Elle était immense, elle ressemblait à un loup, mais, elle savait marcher sur ses deux pattes arrières. Deux calots rouges le fixaient avec intensité, un grognement sortit de sa gueule ornée de crocs acérés. Elle essaya de se frayer un passage mais sa corpulence l'en empêchait, elle enrageait encore plus et de la bave se mit à couler le long de sa bouche.
- Dégage, tu ne peux pas m'attraper. Mes.. Mes amis ne vont pas tarder à arriver ! Je les ai prévenu.
C'était évidemment faux, il ne trouvait pas son téléphone portable, mais il tenta le bluff. Et ça eut l'air de fonctionner. La bête se retira. Il souffla et commença une fine inspection de son corps. Étonnement, la douleur s'était excessivement atténuée, il était pourtant sur d'avoir senti ses côtes se briser. La situation n'était pas si désespérée. Il attendit de longues minutes en silence. Au moment où il se décida à bouger, un bruit attira son attention. Comme si quelque chose grattait la pierre à sa droite. Il réfléchit quelques secondes avant de comprendre avec horreur ce qu'il se tramait. La chose n'en avait pas fini avec lui. Elle tentait juste une autre approche, elle était en train de déstabiliser l'équilibre de son refuge. L'humain avait deux choix, soit attendre qu'elle n'arrive jusqu'à lui, soit essayer de s'en sortir en quittant son futur tombeau. Il opta pour la deuxième solution. Profitant d'avoir recouvrer ses forces, il se glissa rapidement sur le sol pour atteindre la sortie. La lumière l'éblouissait mais il n'avait pas le temps de s'attarder, il courru aussi vite que possible devant lui. Après quelques secondes à peine, il sentit un poids énorme s'abattre sur lui. Elle avait réussi à l'attraper. Il se débattait autant qu'il pouvait mais la prise du pseudo loup était trop puissante. Il planta ses doigts au sol en lançant des coups de pied hasardeux. Il sentit des dents pointues lui transpercer la peau de la cheville, il hurla de douleur et se retourna. Il eut juste le temps d'éviter une morsure au visage qu'une pression incroyable s'exerça sur sa gorge. Il ne pouvait plus respirer. Il essaya de faire lâcher prise son ennemi mais ses faibles coups de poings n'eurent pas l'effet escompté. Il avait les larmes aux yeux. Il allait donc mourir là, devant une bête inconnue. Sa vision se troublait et sa capacité à réfléchir diminuait. Quand il était au bord de l'évanouissement, l'étreinte se relâcha mais, ce n'était pas le signe d'une potentielle chance de survie. En effet, la bête ne s'était pas retirée, elle continuait de le plaquer sur le sol de tout son poids. Dans un élan de désespoir, il vociféra "Derek, s'il te plaît, aide moi." en se débattant comme il le pouvait. Après tout, ce dernier devait être dans la forêt, lui aussi. Peut-être qu'il l'entendrait. Mais, plus il s'agitait et plus la chose l'empêchait de bouger. Elle ouvrit sa gueule et fondit sur son cou. Tout devint noir. C'était la fin. Cependant, après un petit lapse de temps, il sentait encore son corps. Il avait l'impression d'être encore vivant, alors, il murmura en pleurant "Derek, où es tu ?". Cette fois ci, une douce voix lui répondit :
- Ici, près de toi. Stiles. Tu fais un cauchemar.
- Quoi ?
- Laisse-moi allumer la lumière.
Un éclair aveuglant brûla la rétine du jeune homme. Il mit quelques instants avant de réaliser où il était. Les murs de sa chambre se dessinaient autour de lui, le sol dur de la forêt avait laissé la place à la douceur molletonnée de son matelas. Son amant le tenait dans ses bras protecteurs. Encore un rêve, son subconscient sadique lui jouait définitivement de mauvais tours. Il se blottit contre son homme, il tremblait toujours de peur.
- Tu… Tu veux me raconter ? Hésita le loup.
L'intéressé lui raconta l'intégralité de son songe. Il frissonna en revivant la course poursuite, la chute et sa mort. Derek lui caressa le bras en l'écoutant attentivement.
- Tu vois, ce n'est pas possible, expliqua t-il tendrement une fois le récit terminé. Je ne partirai pas comme ça, sans te prévenir.
- Je ne sais pas…
- Si je te le dis. Par contre le reste c'est bizarre.
- Pas tant que ça.. J'ai du finaliser un dossier sur une biche blanche au boulot.. Et je t'ai pas tout dit..
- Mmh ?
- Stan m'a appelé.
À ces mots, Derek se raidit et il le serra un peu plus contre lui.
- Qu'est ce qu'il voulait ? Grogna t-il.
- Il va s'installer à Beacon Hills.
- Quoi ?! Pourquoi tu m'as caché ça ?
- Attends, calme toi. On s'en fout de ça. Tu sais pourquoi il vient ? Parce que Raphaël McCall a gagné. Il va ouvrir un bureau du FBI ici.
- Pourquoi tu ne m'as rien dis et quel est le rapport avec l'autre ?
- On avait d'autres choses à faire beaucoup plus intéressantes hier soir. Et Stan s'est porté volontaire.
- Le lien avec ton rêve ?
- Et bien… Scott est déjà pas mal retourné. J'ai peur que la nouvelle du retour de son père ne finisse de l'achever.
- D'où l'espèce de bête loup ?
- Oui. 'Fin, je suppose.
- Ok.
- C'est tout ? Je viens de sortir d'un rêve glauque et je t'ai appris que le FBI allait fouiner par ici et tu n'as rien d'autre à dire que "OK"? Fais attention, à force de parler, tu n'es pas loin de te fouler la langue.
- Je suis au maximum de mes capacités là. C'est bien simple. Tu ne vas pas en forêt sans moi et tu ne parles plus à l'autre, comme ça, il ne risque pas de poser problème.
- Très drôle. Je pensais justement rester en contact avec lui pour choper des infos.
- Oh… Dans ce sens-là, ça me va.
- Toujours aussi possessif hein, mon loup.
- Je vais appeler Holly.
- J'ai rien dis, lâcha Stiles en montant les yeux au ciel. Bon. On se rendort ? Parce que demain boulot, boulot.
- Oui… J'éteins la lumière.
Les deux hommes se rallongèrent. L'humain se cala dans les bras du lycan, son visage contre son cou et se laissa bercer par sa chaleur.
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