Chapitre 29

Stiles ouvrit doucement ses paupières. Sa tête reposait sur un torse large. Il sourit timidement, cet oreiller était sûrement le plus confortable du monde. Il resta un moment à profiter de la respiration tranquille de son compagnon. Puis, il redressa le visage pour graver celui du loup. Ses traits étaient détendus, sa bouche légèrement entrouverte entourée d'une barbe épaisse. Un sentiment de quiétude envahissait le jeune homme, son monde retrouvait sa beauté. Il tendit sa main pour le caresser mais une sonnerie l'arrêta. C'était le réveil qu'ils avaient programmé la veille. Ce matin, ils allaient tout révéler à Braeden et Nathan. Si Stiles était pressé de poser des limites à l'ancienne mercenaire, il appréhendait la réaction du petit garçon. Il grimaça, de toute façon, il n'avait plus le choix et quoi qu'il advienne, ils tiendraient à deux. Derek et lui.

Le lycan grogna, se pencha vers sa table de chevet pour stopper la musique qui l'avait extirpé de ses rêves. Puis, il attrapa le poignet de Stiles et le tira à lui. Leurs corps chauds se retrouvèrent collés l'un à l'autre.

- Tu m'attaques comme ça dès le matin ? Ricana Stiles.

- Je ne rêve pas ? Marmonna Derek d'une voix grave.

- Non, on est à la maison. Ou alors ça veut dire que je ne suis pas réel, ce qui serait assez drôle parce que je me sens vraiment moi et…

- C'est bien la réalité, rigola le lycan. Tu n'es pas si bavard quand je dors.

- Ah, désolé.

- Je te préfère comme ça. Bonjour mon hyperactif.

- Bonjour mon cœur.

Lorsqu'il prononça ce mot, le corps du lycan vibra. Stiles ferma les yeux et ils s'enlacèrent durant de longues minutes. Enfin, le jeune homme se redressa et embrassa tendrement les lèvres qui lui avaient tant manqué.

- Tu as bien dormi ? Reprit-il en caressant la barbe fournie du loup.

- Oui, j’ai rêvé de nous. On avait notre maison et Nathan avait grandi, il allait à l'école…

- J’aime bien…

- Ce n'est pas tout. Tu vas trouver ça bête hein, mais Nathan avait un petit frère…

- Tu vas encore me sortir un enfant de je ne sais où ? S'inquiéta Stiles.

- Oui oui, j'ai couché avec la moitié des États-Unis, alors on ne sait jamais… Honnêtement, je me demande comment ça tourne dans ta tête des fois. On l’avait adopté.

- Tu aurais pu, tu es le plus bel homme de Beacon Hills. Mais je préfère la version adoption… J'adore l'idée. C'est un beau rêve.

- Mmh. Bon, il va falloir qu’on se prépare.

- Ouais…

- Sinon, on annule tout et on reste au lit…

- Derek ! C'est important !

- Je sais… Soupira-t-il.

Stiles rigola sous les yeux émerveillés du lycan. Ils scellèrent de nouveau leurs bouches avant de se lever. Derek s'habilla alors que Stiles avait décidé de se laver. Il partit dans la salle de bain non sans jeter un dernier regard à son homme. L'eau tiède se déversa sur lui. Il en profita pour se détailler. Il avait maigri, sa peau était excessivement pâle, plus que d'habitude. Armé de son savon, il se tâta les côtés, le ventre, les jambes et les bras. Sa musculature avait fondu légèrement. Il n'y avait pas que son esprit qui portait les cicatrices de son combat interne, il avala sa salive. Il pensa à ses exercices avec Stan, il allait devoir s'épaissir un peu avant de tout reprendre. Enfin, s'il en avait le temps. Il avait percé à jour le plan d'Amalia et de Preston, il savait que leurs ennemis n'allaient pas attendre bien sagement avant de passer à l'action. Tout n’était qu’une question de temps, un jeu de stratégie dont ils avaient été bien trop longtemps les pions. Pour l’heure il devait régler les détails de sa vie toutefois, une partie de son cerveau y réfléchissait activement.

Il éteignit la douche et se sécha. Il se lorgna dans le miroir. Il faisait peine à voir. Cependant, au milieu de ce visage squelettique, la lueur malicieuse de ses yeux était revenue. Il sourit, le coin de ses lèvres se releva et ses fossettes habituelles apparurent. « Je suis de retour » chuchota-t-il à lui-même. Il enfila ses vêtements et descendit les marches en chantonnant. Il savourait sa petite victoire avant de se confronter aux prochaines heures qu'il imaginait déjà sombres. Alors qu'il s'approchait de la cuisine, il sentit une odeur appétissante. Il y découvrit son petit-ami les bras croisés et la mine ravie qui l'observait descendre les dernières marches.

- Ça a été ? Demanda-t-il. Ça t'a fait du bien ?

- Oui ! Mais dis-moi plutot, pourquoi cet air joyeux ?

- Je ne sais pas… Peut-être parce que je peux recommencer à faire ça.

Derek se rapprocha de Stiles, l’entoura de ses bras et le souleva en l'embrassant sensuellement. Les joues du jeune homme rougirent et son esprit se remplit d'images peu orthodoxes. Il les chassa lorsqu’il reposa pied à terre.

- Ça sent bon, murmura Stiles.

- Ah oui… Surprise ! Comme la première fois.

Fièrement, le lycan désigna la table où reposait des viennoiseries, du jus de fruit et un café.

- Woah, s'exclama le jeune homme. Tu as préparé tout ça pendant que je…

- Ce n'est pas grand chose. Je suis allé acheter deux ou trois trucs à la boulangerie.

- On n'a pas la même notion de deux ou trois…

- Oui bon… Je ne savais pas quoi prendre. J'ai peut-être abusé sur les quantités.

- Merci mon petit Derek, c'est exactement ce dont j'avais besoin. J'ai un peu maigri.

- J'ai vu, grogna le loup avant de s'approcher de leur petit déjeuner.

Stiles s'avança à son tour et s'assit sur une chaise. Derek s'installa en face de lui et ils se servirent. Ils commencèrent par un croissant qui leur sembla extraordinairement bon. Le jeune homme ne savait pas si c'était grâce à la qualité du produit, au retour de leur repas en amoureux ou à leur réconciliation. Il opta pour les trois réunis. Il se lança, d'ailleurs, dans un long discours sur les différents gâteaux français qu'il avait pu goûter jusque là. Puis, il divagua sur la fois où lui et Scott avaient quitté une soirée à trois heures trente du matin en cherchant désespérément un endroit où se restaurer. Le lycan le regardait déblatérer son texte, ses iris étaient perdus sur le visage de Stiles, oscillant entre sa bouche et ses yeux noisette. L’intensité de cet échange visuel stoppa l’hyperactif et déclencha un sourire carnassier sur le visage de son compagnon.

- Bon, je sais toujours comment te faire taire, ricana ce dernier.

- Je faisais juste une pause, le temps de reprendre ma respiration.

- Bien sur !

- Je disais donc, Scott…

Scott, il ne put aller plus loin tellement sa gorge se serrait dès qu’il prononçait son prénom. Il avait piétiné leur amitié, il lui avait tourné le dos. Alors certes, lui n’allait pas bien et était sous l’influence morbide d’une femme poisson psychopathe mais Scott restait son frère et son alpha. Il aurait dû faire plus pour lui. Sa colère avait disparu ne laissant qu’un désert aride de culpabilité. Des larmes se formèrent dans le coin de ses yeux quand il tiqua sur une remarque que lui avait faite son meilleur ami.

- Ça va Stiles ?

- Dis moi… Je suis allé voir Chris sur sa tombe depuis…

- Mmh… Non. Pas à ma connaissance en tout cas. Une fois, je t’ai proposé qu’on y aille ensemble parce que je voyais bien que ça te peinait mais tu m’as formellement interdit d’en reparler.

- Je ne m’en rappelle plus…

- C’est vrai que tu étais particulièrement froid dès qu’on abordait le sujet… Comme si tu n'étais pas vraiment là.

- Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que c'est fini. J'ai souvent envie de l'appeler pour lui demander conseil, tu sais, comme avant. Il était toujours là quand on en avait besoin. Il avait décidé de s'en sortir pour Mélissa, pour Scotty. Il me manque. Et je crois que si je me rends là-bas, ça me confrontera à la réalité et je n'en ai pas envie. Je suis un lâche.

- Non, tu es un être humain doué de sentiments et tu étais très attaché à Chris. Tu as été son élève, vous vous êtes confiés l'un à l'autre. Tu as le droit d'être triste, tu as le droit d'être en colère. Je le suis aussi. C'est injuste et ça me fout la rage. Il ne méritait pas ça.

- Mais Scotty avait besoin de soutien. Il souffre sûrement cent fois plus que moi. C'était comme son père. Je sais ce que ça fait et il a toujours été là pour moi quand ma mère nous a quittés.

- Stiles, je comprends ce que tu ressens. Mais je ne pense pas que tu aurais pu être plus présent. Tu te débattais avec tes ténèbres, tu ne pouvais pas gérer les siennes aussi.

- ...

- Et ça n'enlève en rien la profondeur de ta peine. Ce n'est pas parce que Scott souffre atrocement que ta douleur est minime. Chacun d'entre nous a été bouleversé par sa mort.

- Mon Sourwolf devient plus bavard que moi ?

- Jamais.

- Plus sérieusement, merci mon petit Derek. Comment tu arrives à gérer tout ça toi ?

- Je… J'ai subi tellement de pertes et j'ai frôlé la mort tellement de fois qu’aujourd'hui j'ai juste appris à accepter l'inacceptable. Je crois que vivre et essayer d'être heureux est le meilleur des hommages qu'on puisse leur faire. Je me bats pour ce qui me tient à cœur. Mes amis et ma famille.

- Je suis désolé. Je sais que tu as vécu des choses atroces…

- Je vais bien. Aujourd'hui, j'ai exactement ce que je veux dans la vie. Et puis, on est deux pour affronter nos obstacles maintenant.

- Je t'aime.

- Moi aussi.

Stiles sourit, se leva et s'approcha de son petit ami, un morceau de brioche dans la main. Derek se recula légèrement et le jeune homme s'installa sur ses genoux, un bras enroulé autour de sa nuque.

- C'est trop bon, bafouilla le jeune homme en portant un bout de pâtisserie à ses lèvres. Merci encore mon cœur.

- ... J'ai envie de brioche aussi.

- Il en reste encore, si tu veux.

- Donne.

Le lycan entrouvrit la bouche en le fixant du regard. Stiles déglutit et tremblant, il s'exécuta. Au moment où il amena la nourriture désirée entre ses lèvres, elles lui frôlèrent le doigt, il frissonna. Ses battements cardiaques s'étaient accélérés devant la vision séduisante qui s'offrait à lui.

- C'est vrai qu'elle est bonne, cette brioche, murmura Derek.

- Oui, rougit le jeune homme.

- J'ai faim.

- Tu viens de mang… Ah oui, tu veux dire « cette » faim là… Je… J'aimerai aussi mais on a un autre programme en vue.

- Je sais, mais je suis pressé qu'on se réconcilie sur l'oreiller. Ça fait longtemps.

- Oh je pensais que j'étais le seul à ressentir le manque.

- J'ai envie de te sauter dessus chaque seconde.

- Effectivement, je me suis trompé !

Les rires des deux hommes vinrent réchauffer le loft qui semblait retrouver son éclat. Puis, ils finirent le repas, toujours l'un sur l'autre essayant de combler le vide qui les avait séparés. Enfin, ils rangèrent la table et attendirent l'arrivée de Braeden et de Nathan.

- Stiles, ce n'est pas en faisant dix fois le tour de l'appartement que le temps va passer plus vite.

- Mmh. Tu crois que Nathan va bien le prendre ?

- C'est de lui dont tu as peur ?

- Ouais, l'autre, je m'en fiche de ce qu'elle pense. Mais Nath’...

- Je suis sûr que oui, c'est un petit bonhomme plein de ressources.

- Sûrement… Bon… On a plus qu'à hein.

- Stiles, calme toi. Ça va aller.

- Mais je suis très calme ! Je t'assure que…

- Ils sont là, le coupa Derek en roulant les yeux au ciel.

- Tu sais que quand tu fais ça on dirait ton oncle ?

- Génial. J'ai envie de vomir maintenant.

Quelques secondes après, la sonnette retentit et Derek alla ouvrir la porte. Stiles resta dans la cuisine, répétant la scène plusieurs fois. Il fit tout de même attention à la conversation qui se déroulait dans l'entrée.

- Salut Derek, prononça Braeden.

- ’Lut. Bonjour toi !

- Papaaa !

- J'ai le droit à un câlin ! J'ai de la chance ! Tu sais qui est là aussi ?

- Euh… Oh ! Papa Stiles !

- Et oui ! Je te laisse le rejoindre.

- Oui !

Des petits pas résonnèrent dans le couloir jusqu'à ce que le jeune homme aperçoive Nathan, un énorme sourire aux lèvres.

- Coucou p'tit loup, s'exclama joyeusement Stiles en le prenant dans ses bras.

Le petit garçon lui embrassa la joue. Contact humide mais tendre que le jeune homme accepta avec joie. Il sentit l'odeur enfantine que Nathan dégageait, elle lui avait manqué. Un mélange de savon et de fraise, sûrement un yaourt mangé ce matin. Les bras frêles autour de son cou, le petit cœur battant et les éclats de rire si mélodieux, comment avait-il fait pour vivre sans tout ça ? Il y a peu, il ne connaissait même pas son existence et maintenant, il donnerait sa vie pour lui. Le pouvoir de ce petit être était immense.

- Je t'aime p'tit loup.

- Aussi…

- Bonjour Stiles !

- Salut Braeden, marmonna-t-il froidement. Je t'en prie, assieds-toi. P'tit loup, tu veux rejoindre ta maman ?

- D'accowd !

Nathan fit volte-face et grimpa sur les genoux de sa mère. Derek rejoignit son compagnon sans dire un mot, le visage impassible. Il paraissait tendu, peut-être à cause de la situation ou de la présence de son ex petite-amie. Ils étaient tous deux derrière le bar, fascinés par les mimiques de Nathan. L'ancienne mercenaire les regardait alternativement.

- Tu veux boire quelque chose ? Demanda Stiles.

- Un café, s'il te plaît.

- Je m'en charge, grogna le lycan.

- Merci Derek, c'est adorable de ta part.

Des nausées de dégoût s'emparèrent de Stiles « C'est adorable de ta part, compliqué de faire plus lourdingue. » râla-t-il intérieurement. Il visionna alors parfaitement leurs lèvres se frôler et une colère sourde naquit au creux de son estomac. Elle avait dépassé les limites, il ne la laisserait plus agir à sa guise. Derek déposa le mug rempli devant la mère de son fils et inspira profondément.

- Désolé de t'avoir fait venir aussi vite, commença le loup d'une voix lasse. J'ai quelque chose à te dire… Ou plutôt, on a quelque chose à te dire.

- Je t'écoute !

- Je t'ai répété une bonne centaine de fois que j'avais quelqu'un dans ma vie…

- Je m'en souviens.

Le lycan déposa ses mains sur le plan de travail, baissa la tête et la tourna légèrement la tête vers son amant.

- Cette personne c'est…

- Moi ! Intervint enfin Stiles en posant sa main sur celle de Derek. Je ne suis pas son colocataire mais son compagnon.

Braeden écarquilla les yeux et les observa. Elle pouffa de rire avant de reprendre son sérieux.

- Vous vous moquez de moi c'est ça ? Les interrogea-t-elle.

- Maman ?

- Je crois que ton père et « papa Stiles » me font une blague mon chéri.

- Non. Derek et moi, on est ensemble. Depuis un tout peu plus d'un an maintenant.

- Je ne te crois pas. Derek est tout sauf gay, je peux te l'assurer.

- C'est assez drôle parce que moi, je peux t'affirmer que…

- J'aime pas particulièrement les hommes, le coupa le loup un sourire en coin. Je l'aime lui, pour ce qu'il est. J'ai été le premier surpris à vrai dire… Son genre m’importe peu, c'est lui et personne d'autre.

- Tu es sérieux ?

- Oui.

- Ça va ? Vous êtes bien amusés dans votre coin ? S'énerva Braeden. Vous auriez pu me le dire tellement de fois, pourquoi aujourd'hui ?

- C'est de ma faute, expliqua le jeune homme. J'avais peur des répercussions que notre relation aurait pu avoir sur nos vies. En particulier sur celle de Derek et Nathan. Il s'est passé beaucoup de choses… Mais je suis prêt aujourd'hui.

- Compwend pas.

- Hum, Nath’, hésita Derek. Papa Stiles et moi… On s'aime.

- Je sais !

- Non mon ange, on est amoureux. Comme une maman et un papa.

- Bah je sais !

- Comment ça te sais ? Bredouilla sa mère.

- Papa est gentil avec papa Stiles.

Le jeune homme essaya de cacher son rire derrière sa main, Nathan avait raison, Derek n'était pas quelqu'un de très avenant. Il ne se radoucissait qu'au contact de quelques exceptions et Stiles en faisait partie. Il en dégageait une certaine fierté.

- Mais ton papa est gentil avec moi aussi.

- Pas comme ça. Et papa souwit plus avec papa Stiles.

Stiles jeta un coup d'œil à Derek. Il rougissait et ses yeux étaient perdus dans le vague. Il était mal à l'aise face aux déclarations de son fils. Lui qui paraissait inébranlable habituellement, avait été percé à jour avec une simplicité déconcertante.

- Et ça ne te dérange pas ? S'enquit Stiles.

- Non ! Je suis content ! Maman et deux papas !

- Tu es adorable p'tit loup.

- Bon et bien à croire qu'il n'y avait que moi qui n'était pas au courant… Ça explique pas mal de choses en effet…

- Braeden, je… Grommela le lycan.

- Tu m'avais prévenue. Tu m'avais dit que quelqu'un partageait ta vie. Je ne pensais pas à une personne aussi proche… Surtout pas Stiles.

- Et pourquoi, « surtout pas Stiles » ? S’indigna l’intéressé.

- Ne le prends pas personnellement, je t’apprécie. Tu es quelqu’un de très intelligent et ton sarcasme est à toute épreuve. Mais tu es l’inverse du calme et c’est ce que Derek recherche. Disons que vous avez des caractères assez opposés…

- Stiles est la plus belle personne que j’ai rencontré. Il est foncièrement bon, il a la capacité assez incroyable de mettre les gens autour de lui en confiance. Je me suis ouvert à lui, il m’a accepté entièrement et pourtant, je ne suis pas du plus facile à vivre. Alors oui, il est têtu, bavard, hyperactif… Mais tout ça, je ne peux plus m’en passer. Sans ses discours à rallonge et sans son incapacité à rester immobile deux secondes, ma vie serait bien terne.

- Mon petit Derek…

- Je vois, soupira l’ancienne mercenaire.

- Bien, maintenant que les choses sont dites… Sourit le jeune homme. Je suis quelqu’un d’assez égoïste donc je ne partagerai pas ce corps d’Apollon appelé Derek Hale.

- Mon corps, je savais qu’il n’y avait que ça qui t’intéressait !

- Ah non, on avait dit ton argent aussi, tu te rappelles ?

- Effectivement… Enfin désolé Braeden mais j'ai un croqueur de diamant à entretenir.

- Comment ai-je fait pour ne pas m'en apercevoir avant ? Murmura-t-elle. Ça saute aux yeux.

- J’espère que ça ne changera rien pour Nath’, reprit gravement Stiles.

- Derek est son père et il t'aime beaucoup. Le bonheur de mon fils passe avant tout.

- Merci, souffla-t-il soulagé.

- Me remercie pas. Derek, je suis désolée pour… Enfin tu sais.

Son regard était larmoyant, elle déposa sa main sur celle du lycan cherchant sûrement un peu de soutien. Il la regarda avec douceur tout en retirant la sienne.

- C'est bon, assura-t-il. C'est oublié et Stiles est au courant.

Le concerné hocha la tête et enlaça ses doigts autour de ceux de Derek qui accepta ce contact avec bonheur. Ils se regardèrent fièrement conscients d'avoir franchi une étape ensemble. Nathan se glissa à terre et sauta sur Stiles pour qu'il joue avec lui. L'hyperactif, emporté par l'euphorie de la situation, rigola et le chatouilla. S'ensuivit une course poursuite dans le loft gagnée haut la main par le petit garçon. Ce dernier était penché sur le corps de Stiles pour lui gratouiller le ventre. Heureusement, le policier fut sauvé par Derek qui, tout en grognant, souleva Nathan. Un fou rire s'empara de l'enfant et déclencha l'hilarité générale, même Braeden n'y résista pas longtemps. Hélas, il était temps de se séparer. Les deux hommes avaient encore des choses à régler. Cependant, avant de les laisser partir, Stiles se précipita dans leur chambre, il fouilla un placard, sourit devant sa trouvaille et descendit les marches hâtivement.

- P'tit loup, j'ai quelque chose pour toi ! Dit-il les mains dans le dos.

- Quoi ? Répondit gaiement Nathan.

- Surprise !

Stiles lui tendit la peluche en forme de loup noir. Instantanément le visage de Nathan s'illumina et il emprisonna le canidé entre ses bras.

- Ça fait un moment que je l'ai mais je n'ai pas eu l'occasion de te l'offrir… Tu as vu, il est tout noir comme les cheveux de ton papa.

- Mewci papa Stiles ! Papa t'as vu ?

- Oui ! Il est très beau. Stiles l'a cherché longtemps tu sais, j'étais là.

- Ouiiii ! Je le gawde pouw toujouws ! Maman, maman !

- Il est magnifique, sourit Braeden. Merci Stiles.

- Avec plaisir !

Nathan enlaça Stiles et Derek dans ses bras. Braeden leur fit un signe de la tête, le regard triste et ils quittèrent l'appartement. Une fois seuls, le jeune homme s'effondra sur le canapé, le front dans ses paumes. Il avait réussi et cela s'était plutôt bien passé. Il s'était affirmé, c'était une sensation très plaisante. En revanche, il se sentait vidé de toutes ses forces. Une main chaude se posa sur son dos, il se laissa tomber sur le côté pour se lover contre l'épaule puissante de son compagnon.

- Comment tu te sens Stiles ? Demanda-t-il doucement.

- Soulagé et épuisé ! Et toi ?

- Heureux.

- Haha, alors moi aussi… Nath’ est vraiment incroyable.

- Normal, je suis son père biologique.

- Attends, fais voir ? Ah oui c'est bien ce qu'il me semblait… Tes chevilles sont énormes !

- J'ai du mal à rentrer dans mes chaussures.

- À ce rythme, tu ne vas plus pouvoir les bouger.

- ... Plus sérieusement, je suis fier de lui et pourtant, je ne l'ai même pas élevé.

- Moi aussi… Je l'aime ce p’tit loup.

- Oui, je donnerai ma vie sans hésiter pour notre fils.

- Sinon, j'ai mieux, vous restez en vie tous les deux.

- Pardon.

Derek embrassa les cheveux châtains qui se perdaient sous son nez. Par chance, il ne pouvait pas voir à quel point les joues de Stiles étaient rouges. C'était un rêve éveillé qu'il était en train de vivre. Il ne manquait plus que sa réconciliation avec Scott pour parfaire le tableau. Scott. Il se releva d'un coup et alla chercher son téléphone qui se prélassait sur sa table de chevet. Il ne l'avait toujours pas rallumé. Il expira fortement. Il allait certainement crouler sous les SMS et appels en absence. Il appuya sur le bouton et attendit.

- Stiles ! S'écria Derek derrière lui.

- Oui ?

- Ah ben enfin ! Tu es parti comme ça !

- Désolé… Il faut que je vois Scott.

- J'imagine que je n'ai pas à me plaindre, hier soir et ce matin, avant de vouloir sauver le monde… Je reste avec toi.

- Merci mon cœur.

Le loup s'assit derrière lui et attendit. L'écran du smartphone brilla, Stiles composa son code confidentiel et il subit une attaque de notifications. Noah, Stan, Lydia, Flynn, quatre personnes et un nombre ahurissant de messages. Il ne prit pas le temps de les lire. Il chercha compulsivement le nom de son frère et composa son numéro. Il tomba directement sur la messagerie et ce, malgré les trois essais consécutifs. Il grinça des dents et se décida à appeler Kira.

- Allo ?

- Salut Kira ! C'est Stiles.

- Ça va mieux ?

- Oui et toi ? Et June ?

- Ça va !

- Scott ?

- ... Il est parti ce matin très tôt. Pas de nouvelles encore, mais il est sûrement à la clinique vétérinaire.

- Tu as essayé de les joindre ?

- Pourquoi faire ?

- Il ne répond pas au téléphone.

- Et ?

- Ça ne t'inquiète pas.

- Il est adulte.

- Je crois comprendre la situation. Je vais voir de mon côté.

- Si ça t'amuse… J'ai un bain à donner moi ! On se rappelle ?

- Oui, bisous à toi et à ma merveilleuse petite filleul.

- Bisous à vous !

Stiles raccrocha. Il se frotta les cheveux, Kira n'était pas dans son état normal. Heureusement, sa colère était uniquement dirigée vers Scott. La petite ne risquait rien, du moins, il en avait le sentiment. Il réfléchissait très rapidement, il allait appeler la clinique mais il était déjà persuadé que son ami n'y serait pas. Scott dans la nature était l'un des pires scénarios envisageables.

- Mon amour ?

- Hm.

- Parle-moi.

- Scott, je ne sais pas où il est.

- À son travail ?

- On va tenter mais j'ai bien peur que non. Derek, je crois que c'est la merde. J'ai un mauvais pressentiment.

- On va le trouver.

- Je l'espère… Avant qu'il ne soit trop tard.

Le reste de la journée fut consacré à la recherche inefficace de leur alpha. Toutes les personnes de la meute avaient été prévenues. Les lieux qu'il fréquentait habituellement avaient été passés au peigne fin, sans succès. Quand la nuit tomba, ils durent se confronter à la réalité. Leur ami, leur frère, leur compagnon, Scott McCall était porté disparu.

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