Chapitre 28

Pendant son sommeil, Stiles se retrouvait de nouveau confronté à ses peurs. Un Derek froid et distant qui le regardait à peine. La même scène de rupture, les mêmes reproches dans la voix. Puis, il s’éloignait pour rejoindre Braeden qui tenait Nathan dans les bras. Le petit garçon s’était retourné afin de crier un « Au revoir Stiles ! ». L’hyperactif tiqua, Nath’ n’avait pas son trouble du langage habituel et surtout, maintenant, il ne l’appelait plus Stiles mais « Papa Stiles ». C’était une de ses fiertés alors, il savait que ce petit garçon n’était qu’une pâle copie de son Nathan. C’était la même chose pour Derek d’ailleurs. Jamais, il n’aurait eu ce genre d’expression à son égard, remplie de dédain. Ils n’avaient rien à voir avec sa « famille ». Il se maudissait de ne pas les avoir vu avant, ces petits détails qui changent tout.

Malheureusement, il n’avait pas la possibilité de se sortir de là, son corps était encore figé. Il réfléchit, et soudain, une solution s’offrit à lui. Parfois, il fallait faire fi de ce qu’on voulait nous montrer, aller au-delà des apparences. Il devait braver sa peur de l’abandon et la tristesse de la scène qui se déroulait encore devant ses yeux. C’était à lui de les quitter maintenant. Il rassembla toute sa ténacité et toute sa force pour se retourner. Tout devint noir, il était de retour dans cette pièce sombre sans porte de sortie. Seulement, cette fois, il n’était pas seul. La sensation de se sentir observé était omniprésente.

- Je sais que tu es là, prononça-t-il calmement. Tes tours ne marcheront plus avec moi. Tu as des pouvoirs exceptionnels je le concède. Seulement, tu as fait une erreur.

- Laquelle ?

- Je les connais parfaitement parce qu'ils sont spéciaux à mes yeux.

- Bravo Stiles, le félicita une voix féminine. Et pourtant, ça fait un moment que je travaille sur toi. Je t’ai sous-estimé ou peut-être que c’est à cause de Lana. J’aurais dû la tuer quand je le pouvais.

- Tu as tout faux. Lana m’a aidé à comprendre c'est vrai. Seulement, j'avais déjà quelques doutes… Tu n'es pas la plus discrète, j'ai connu pire, Amalia.

Un rire sinistre s’éleva et, devant le jeune homme, la silhouette prit la forme d’une belle femme aux cheveux longs couleur ébène. Il n’y avait que ses yeux bleus scintillants qui ressortaient des ténèbres.

- Je ne peux peut-être plus te plonger dans tes propres angoisses cependant, je peux te garder ici. Enfermer ton âme et laisser ton corps mourir.

- Désolé mais je ne te laisserai pas gagner. J'ai une famille, un père, un frère, un homme et un petit garçon qui compte sur moi.

- Pour l'instant. Bientôt, tu n'auras plus rien de tout ça.

Dans la pénombre, Stiles distingua le sourire malveillant de la sirène. Il ne donnait aucun crédit à ses paroles, son cerveau était en ébullition, il devait reprendre le contrôle. Alors qu'il s'était encore perdu dans ses différentes réflexions, il entendit un bruit sourd. Il n'arrivait pas à en trouver l'origine, le son venait de nulle part et de partout à la fois.

- Oh… Ça a déjà commencé, ricana Amalia. Ton ex-compagnon ne sera plus qu'un doux souvenir, et toi, tu ne peux rien y faire.

- Derek est en danger ? S'enquit le jeune homme.

- Peut-être, peut-être pas. Qui sait ?

- Bon vu que de toute façon je suis bloqué ici jusqu'à ce que mon enveloppe physique ne meurt… Il ne me reste plus qu'à discuter avec toi, pas que ça m'enchante hein mais j'ai du mal à rester inactif. Je fatigue tout le monde quand je suis lancé.

- Si ça t'amuse…

- Donc ! Tu as peut-être réussi à m'avoir moi ou Derek, mais Scott, ça sera différent. C'est un…

- Véritable alpha, blablabla. Je sais tout ça. Et pourtant, il a suffit de le faire douter de la légitimité de ses pouvoirs, de retourner son meilleur ami et sa femme contre lui pour qu'il sombre. Preston sera le coup de grâce.

- Preston ? Moi qui pensais que tu étais assez puissante…

- Oh j'ai fait la plus grosse partie du marché. Il n'a qu'à le retrouver, lui faire commettre l'irréparable et le faire entrer dans notre meute.

- Votre meute ?

- Oui. Nous allons reprendre le dessus. Nous en avons marre de rester dans l'ombre de misérables humains tels que toi. Une fois terminée, je régnerai sur les océans et j'éradiquerai votre pollution et la nature reprendra ses droits.

- Woah, ça donne presque envie, applaudit Stiles. Merci Amalia. Maintenant, je dois te laisser.

Le visage de la femme en face de lui perdit toute trace de joie. Stiles avait gagné cet affrontement, mieux que ça, il en avait même profité pour lui extorquer des informations. L'hyperactivité du jeune homme lui avait été salutaire, pendant qu'ils discutaient, il avait trouvé comment se sortir de cet endroit. Il ferma les yeux avec puissance pour les rouvrir quelques secondes après. Le noir avait laissé place à la lumière du soleil, le décor s'était modifié. Et c'est un souvenir heureux qui remplaça son désespoir. Une balade dans les bois, des chants et le rire mélodieux d'un bébé de deux ans et demi. Ce moment ancré dans sa mémoire le réchauffait intérieurement et rien ni personne ne pouvait l'effacer ou le modifier. Grâce à Derek, grâce à Nathan, il trouva la force de bouger et de les rejoindre. Il se jeta un œil hasardeux derrière lui, leva son majeur en direction du visage rageur de la sirène qui disparaissait petit à petit. Enfin, sa sensation de malaise disparut et il retrouvait toute sa vitalité. Il s'empressa de compter ses doigts et de quitter son monde onirique.

Quand il ouvrit les yeux, il était allongé sur son lit. Il ne prit pas le temps de détailler la pièce, il n'avait qu'une chose en tête Derek. Il s'assit, la tête légèrement tournoyante. Il baissa les yeux et le vit. Son ancien amant était affalé au sol, il se tenait la tête. Un plateau avec de la nourriture s'étalait devant lui.

- Mon petit Derek, s'égosilla Stiles en se précipitant vers lui.

- Dégage, grogna le lycan. T'approche… Surtout pas…

- Mais tu…

Stiles toucha la main glacée de Derek qui releva le visage. Ses crocs étaient sortis, ses yeux brillaient d'un bleu polaire et la pilosité de son visage s'était accentuée. Il ne contrôlait vraisemblablement pas sa transformation. Le jeune homme recula.

- Derek, qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est ce… mal de crâne, geignit le lycan. Je… Je n'en peux plus.

- Merde. C'est de sa faute à elle.

Stiles se rapprocha et avec une douceur infinie, aida Derek à se relever. Péniblement, il l'accompagna jusqu'au lit où les deux hommes s'y assirent.

- Ça va mieux ? Demanda l'hyperactif.

- Je crois…

- Raconte-moi.

- Tu… dormais bien… J'ai voulu te préparer à manger pour que tu reprennes des forces… Et j'ai eu l'impression que mon crâne se divisait en deux…

- Il faut que tu résistes, tu es plus fort qu'elle.

- Je…

Le lycan se laissa tomber en arrière, ses doigts sur ses tempes. Un râle de douleur lancinant sortit de sa bouche. Puis, les gémissements devinrent plus forts, son bassin se relevait dès qu'un son passait ses lèvres déformées par sa souffrance. Cela dura de longues minutes durant lesquelles Stiles n'osait pas bouger. Il pouvait n'être que le triste témoin de son impuissance. Enfin, son ancien petit ami se calma, ses paumes étaient sur sa figure cachant, ainsi, son expression. L'instinct du jeune homme se mit alors à lui crier de faire attention. À raison s'il en croyait le grondement sourd que produisait le corps de Derek. Il tiqua sur les griffes qui sortaient lentement de ses doigts.

- Derek ? Murmura-t-il.

Le loup se redressa et tourna son visage vers Stiles. Ses iris étaient encore plus glaçants qu'auparavant, le jeune homme comprit que Derek avait perdu le sens de la raison. Il ressemblait à un prédateur devant sa proie. Les deux hommes se jugèrent un moment puis, Derek fondit sur Stiles. Sûrement du fait de son entraînement, la jambe du jeune homme bougea sans qu'il n'eut le temps de réfléchir. Son genou tomba sur le torse de son ancien amant, le stoppant dans sa course.

- C'est de ta faute, enragea Derek. Sans toi, je n'aurais pas si mal.

- C'est vrai, tu as raison.

Derek grogna, il leva sa main droite fermée, elle était prête à s'abattre sur le visage blafard de Stiles. Ce dernier ne ressentait étonnement aucune crainte. Il avait parfaitement confiance en lui. Il s'autorisait même à sourire.

- Tu te rappelles mon petit Derek, ce restaurant japonais où tu m'as emmené pour me parler de ta relation avec Nathan ?

- Abrège.

- Quand on est entré et que tu as demandé la table, tu as dit « Hale-Stilinski ». C'était prononcé avec tellement de naturel et pourtant, moi, ça m'a perturbé au plus haut point… Je me suis mis à espérer que tu me demandes en mariage. Je sais que ce n'est pas important parce que tu voulais parler de notre famille mais…

- Famille, répéta Derek distraitement.

- Oui, toi, Nathan et moi…

Derek resta interdit quelques secondes puis reprit forme humaine, il posa son front contre celui de Stiles. Son regard était doux, amoureux.

- Stiles, murmura-t-il tendrement.

Le cœur du jeune homme s'emballa fortement, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas entendu ce ton lorsque le loup prononçait son prénom. Les lèvres de Derek se rapprochèrent doucement des siennes et elles y déposèrent un baiser passionné. Trente secondes, peut-être moins, où ils étaient de nouveau réunis, où Stiles se sentait revivre. Malheureusement, le lycan s'éloigna rapidement pour retourner au sol. Il n'avait pas terminé de se battre et sa douleur ne l'avait pas quittée.

- Non, gronda Derek. Jamais… Je ne ferais pas de mal à Stiles… Je préfère encore mourir.

Stiles savait qu'il ne pouvait pas l'aider. Derek devait s'en sortir seul, s'il s'en sortait. Ce n'était pas le moment de douter, l'homme de sa vie était fort, il allait réussir à chasser Amalia de son esprit. Il le fallait parce qu'ils avaient encore des choses à se dire. Parce que Derek était un père et que Stiles connaissait la douleur d'être orphelin d'un parent. Derek n'avait pas le droit d'abandonner. Le loup avait, maintenant, les avant-bras posés sur le parquet qu’il frappait avec force. Il continuait à parler seul, signe de sa bataille interne.

- Non, marmonna Derek. Stiles est différent… Alors tue-moi… Stiles s’en occupera. Mon fils ne voudrait pas d’un père assassin et je ne pourrais plus me regarder dans la glace. Stiles est la personne qui compte le plus, sans lui Beacon Hills… Moi, je ne suis plus rien.

Il eut un dernier hurlement à en faire trembler les murs de la pièce et s’effondra. Sa respiration était haletante, son t-shirt blanc rempli de sueur lui collait à la peau. Au moins, il était toujours en vie. Le jeune homme n’en pouvait plus de le voir dans cet état, il sauta du lit et le rejoignit hativement. Peu importe s’il se prenait encore un rejet ou s’il se retrouvait blessé. Seul l’état de Derek l’intéressait. Délicatement, il aida son ancien amant à se rasseoir.

- Je suis là, chuchota le jeune homme.

Le lycan garda les yeux fermés mais posa sa tête contre le torse fébrile du policier.

- Regarde-moi Derek.

- Je… Je suis désolé Stiles… Je ne voulais pas te faire autant de mal.

- Tu n’es pas le seul fautif. On s’est mutuellement détruit. Mais à notre décharge, on était les jouets d'une espèce de femme-poisson psychopathe. Si un jour on m'aurait dit que la Petite Sirène était aussi démoniaque…

- … Je dois te montrer quelque chose.

Le lycan ouvra délicatement les paupières. Stiles découvrit avec stupeur que le bleu reflétant le passé torturé de son ex-compagnon avait cédé la place à un rouge flamboyant.

- Tu… ?

- Oui… Je suis un alpha désormais… Ça fait des mois que je me sens changer, je n'en veux pas de ce titre. Je ne veux plus avoir cette charge sur les épaules.

- Mais tu n'as pas usurpé ce titre, n'est-ce pas ?

- Non.

- Donc mon petit Derek, ce n'est pas la même chose qu'à l'époque. Tu es… Un véritable alpha. Tu te rends compte ? C'est la classe quand même.

- C’est grâce à toi.

- Euh non, un véritable alpha c'est pour ses valeurs morales.

Stiles avait imité le ton solennel de Deaton arrachant un petit rire à Derek. Il savoura le bonheur de l'entendre à nouveau.

- Oui, mais tu sais qu'un tueur d'innocent ne peut pas devenir un véritable alpha et je dois te rappeler l'ancienne couleur de mes yeux ?

- Alors comment… ?

- Parce qu'un certain hyperactif est apparu dans ma vie, parce qu'il a chamboulé toutes mes certitudes, parce que là où je ne voyais que de la culpabilité lui voyait du courage. J'ai tué Paige… J'ai ôté la vie de la personne que j'aimais le plus à l'époque… Tous les jours, je pensais à elle et au poids de mes remords. Je t'en avais parlé un soir et tu m'avais répondu « Je crois qu'il faut beaucoup de force pour faire ce que tu as fait. Tu aurais pu la laisser souffrir pour éviter de porter ça sur tes épaules. Mais non, tu as renoncé à ton innocence pour elle. Moi, je trouve que c'est l'un des plus beaux sacrifices. Et je sais qu'elle aurait été d'accord avec moi. ». Je me rappelle de chaque mot tu sais. Ils résonnent en moi.

- Je m'en souviens oui et je le pense toujours.

- J'ai commencé à voir les choses différemment, petit à petit c'est devenu moins difficile. Jusqu'à ce que ça disparaisse. Jusqu'à ce que je me pardonne… Je t'ai menti, excuse-moi. Dans les bois cette nuit-là, c'est bien du rouge que tu avais vu… Ça commençait déjà… Pardon, je n'en voulais vraiment pas et tant que je n'en parlais pas, ce n'était pas totalement réel.

- Mon petit Derek, susurra le jeune homme les larmes aux yeux. Je suis si heureux que tu t'aies enfin pardonné. Et concernant ton nouveau statut… Tu ne le dois qu'à tes valeurs, prêt à tout pour protéger les autres. Un acte désintéressé. Je suis tellement fier de toi.

- Stiles…

- En plus, rien ne t'empêche d'être un alpha dans la meute de Scott, tu ne seras pas le meneur,  comme ça, pas de responsabilité. Je suis sûr qu'il acceptera.

- J'aimerai bien oui. J'ai déjà ma « famille » et je n'ai besoin de rien de plus.

Le rouge inonda les joues de Stiles. Ses battements cardiaques devinrent si puissants qu'il n'entendait qu'eux. Il arriva à les contrôler mais Derek le regardait déjà en souriant. Gêné, il détourna la conversation.

- Elle est partie, c'est terminé ? Demanda le jeune homme.

- Je ne sais pas… Hésita Derek. On peut tester…

- Comment ça ?

Le nouvel alpha posa délicatement sa main sur la joue du jeune homme, planta ses yeux gris dans les siens et, d'une voix rauque prononça :

- Je t'aime Stiles Stilinski, je t'aime plus que tout. Je n'ai jamais cessé de t'aimer. Laisse-moi encore la chance d'être celui qui partage ta vie.

Les larmes coulèrent sur le visage du jeune homme. Telle la pluie qui redonne la vie après une période trop aride, elles étaient salvatrices. Elles apportaient espoir et soulagement. À peine les essuyait-il d'un revers de main que d'autres les relayaient.

- Moi… Aussi… Je ne veux pas qu'on se sépare… Je t'aime si fort…

- Ne pleure pas mon amour. C'était dur sans toi, trop. J'ai cru en mourir. Pardon. Je pensais que tu irais mieux sans moi. Je suis un gros con. Excuse-moi.

- On est deux.

Derek prit Stiles dans ses bras, tremblant légèrement, il le serrait contre lui comme s'il avait peur de le laisser s'échapper. Ils passèrent un moment dans cette position, écoutant les sanglots de l'autre.

- Je n'ai plus mal au crâne Stiles et je ne ressens plus cette rancœur… Elle est bel et bien partie.

- Bien… Bon, je crois que le repas que tu m'as préparé est foutu.

- Je pense aussi, ricana Derek. Heureusement que j'en ai fait en plus au cas où mon hyperactif avait faim.

- Tu es parfait… Tu sais quelle heure il est ?

- Il était dix-neuf heures et quelque la dernière fois que j'ai regardé… Avec tout ce qu'il s'est passé… Je ne sais pas.

- Si tard ? S'exclama le jeune homme en se dégageant. J'ai très faim ! Puis on doit secourir Scott et…

- Mon amour attends s'il te plaît, le retint le lycan. J'ai besoin de recharger mes batteries. Ils peuvent bien attendre encore un peu.

- Mais…

- J'admire ta dévotion mais, je veux profiter de notre moment et je crois qu'on a encore des choses à se dire…

- Ils sont en danger et…

- Ton père m’a appelé, il est avec Lana. Et Scott est rentré chez lui d'après Kira. Toi et moi, il faut qu'on se retrouve avant d’affronter tout ça…

- Très bien… Si tout le monde va bien alors…

Les deux hommes se relevèrent laborieusement et sans que leurs mains ne se quittent, descendirent dans la cuisine. Effectivement, Derek en avait fait beaucoup plus qu'il n'en fallait. Il sortit un plat du four, c'était un gratin de pâtes au fromage avec une sauce blanche. Assez calorique mais c'était ce qu'il leur fallait après les épreuves qu'ils avaient traversées. Le lycan servit deux assiettes bien remplies et ils s'installèrent l'un en face de l'autre. Stiles le remercia pour le repas et enfonça une première fourchette dans sa bouche sous l'œil inquiet de son compagnon. C'était un délice, il sourit à pleine dent. Fier de lui, Derek commença aussi à dévorer le dîner. Les doigts de Stiles s'avancèrent et saisirent ceux de son cuisinier.

- Tu commences ? S'enquit le jeune homme.

- Mmh. J'ai appris pour ton travail et le harcèlement dont tu es victime.

- Stan…

- Lui, on en discutera plus tard, bougonna le loup. J'aimerai être celui à qui tu te confies, ton pilier. Je sais que ce n'est pas simple pour toi mais laisse-moi prendre la place qui m'est dû à tes côtés.

- Je ne fuirais plus. J'étais tétanisé à cause de mes peurs et de l'autre sociopathe aux écailles. Mais, je ne m'excuserai plus de vivre. Derek Hale est mon compagnon et ceux qui ne sont pas contents peuvent toujours aller se faire voir… Ça vaut aussi pour Braeden. Elle te tourne autour, on dirait un vautour. Bien que les vautours soient des animaux très utiles. Ils m'ont toujours fait froid dans le dos, pas toi ?

- Stiles…

- Désolé, je m'égare ! Pour en revenir à notre affaire, je ne la laisserai plus s'immiscer entre nous.

- Je ne t'ai pas tout dit non plus…

- Tu as le sens du drame, tu me fais légèrement peur.

- Je sais ce qu'elle veut, elle a déjà essayé de se rapprocher… Une fois où j'étais particulièrement fatigué, elle a voulu…

- Quoi ?

- M'embrasser. Je l'ai repoussé directement en lui rappelant que j'avais quelqu'un dans ma vie. Je ne voulais pas t'inquiéter…

- Elle a réussi ? Est-ce qu'elle a réussi à poser sa bouche sur la tienne ?

- Tu veux vraiment…

- Oui.

- Le temps que je réagisse, on s'est juste effleuré.

- Super.

- Stiles, je t'aime. Je t'assure que je n'ai rien fait pour qu'elle pense qu'elle avait une quelconque chance.

- Donne lui rendez-vous ici demain matin, s'agaça Stiles.

- Tu es sur de toi ? Je ne veux pas te forcer la main…

- Actuellement, je me retiens de l'insulter parce qu'elle est la mère de Nathan. Mais si tu veux, je peux toujours l'appeler et gentiment lui demander de toucher à ses fesses de mercenaire en chaleur.

- Je lui dis pour demain.

- On est d'accord.

- Je suis content que tu veuilles officialiser la chose… Enfin avec les autres… Je perdais confiance… J'avais peur que tu aies honte de… Nous.

- Je n'aurais jamais honte d'être avec toi. Jamais. Tu es la personne pour qui je ressens le plus de fierté, avec ton fils. J'avais juste peur, non, j'ai peur d'être un poids. Tu es Derek, descendant des Hale et tout nouveau véritable alpha. Je fais pâle figure à côté de toi.

- Toi ? Pâle figure ? Tu sauves constamment tout le monde. Encore aujourd'hui… Sans toi, aucun de nous ne serait ce qu'il est aujourd'hui. Sans toi, je ne serais pas fier d'être qui je suis. Stiles, tu es essentiel à notre… À ma vie. Mon nom, mon nouveau titre, c'est rien comparé à qui tu es toi.

- Je ne suis pas un héros comme vous.

- Je t'aime toi, pour ce que tu es entièrement et je suis prêt à tout affronter. Je m'en fou royalement de ce que l'on pense de moi, de qui tague mon garage. Parce que je sais que lorsque je rentre, je vois ton sourire, ta mine bougonne et j'ai la chance de t'entendre divaguer. J'ai besoin de personne pour approuver notre relation. Je sais qui je suis et ce que je veux.

- Je suis heureux de notre relation.

- Alors, ne la cache plus et si c'est dur, je serais là.

- Merci… Je… Se trémoussa Stiles. J'aimerai faire des trucs de couple comme, euh, marcher main dans la main, manger une glace, emmener ton fils à la fête foraine. Je suis sûr que ça lui plairait ! Plus tard, il est trop jeune pour l'instant… Quoi que pour la pêche au canard… Une fois j'y avais gagné un poisson… Bon il est mort malheureusement. D'ailleurs c'est révoltant ! Mettre un être vivant dans un sac plastique… Je voulais faire passer une loi quand j'étais petit. J'avais même écrit une lettre au président des États-Unis… Je parle trop, encore… Désolé.

- Tu te battais déjà pour tes convictions. Mais il y a quelque chose que tu as dit que ne me convient pas.

- Quoi ?

- Mon fils. Je te rappelle que tu es papa Stiles ?

- C'est différent… Je suis juste le beau père, rien de plus.

- Non. Nathan a une mère et deux pères. Il t'a choisi. Qui je serais pour m'opposer à la volonté de notre fils ?

Stiles rougit et baissa la tête. Après sa descente aux enfers des jours précédents, ressentir autant de bonheur était presque irréel.

- Encore une chose Stiles.

- Mmh ?

- Je préfère que tu me hurles dessus, que tu me rapproches tout ce que tu as sur le cœur plutôt que tu te réfugies dans l'alcool.

- Je suis désolé… Tu as sûrement dû imaginer tout un tas de choses mais je t'assure qu'il ne s'est rien passé !

- Je suis content de le savoir mais je m'en fiche. Ce que je veux c'est que tu fasses attention à ta santé.

- Derek Hale n'est pas jaloux, que se passe-t-il ?

- Si j'enrage. Mais je ne veux pas t'étouffer avec ça et j'ai confiance en toi.

- Tu m’as manqué.

Derek se déplaça jusqu'à Stiles, ébouriffa ses cheveux et lui embrassa le front.

- Je suis fatigué, ça te dit d'aller te coucher ?

- Je vais ranger un peu, tu n'as qu'à monter et…

- Non. Je ne veux pas être loin de toi ce soir.

- Pff, Je nettoierai demain alors. Avant que Braeden n'arrive et que tu partes travailler.

- J'ai fermé le garage pour la fin de semaine. Avec les autres, on cherchait une solution pour t'aider et je voulais rester pour m'occuper de toi…

- Tu es le meilleur ancien ex-petit ami que j'ai eu.

- Je suis le seul, non ?

- Ce n'est pas vraiment faux.

- Bon…

Le lycan attrapa Stiles, le souleva pour venir déposer son bassin sur son épaule large. Stiles tapa dans son dos en protestant. Derek riait de bon cœur, il lui rappela à quel point il était adorable quand il se débattait de la sorte. Stiles le traita de Sourwolf lorsqu'enfin ils se retrouvèrent dans le lit. Derek acquiesça et se colla dans son dos, l’entourant de ses bras musclés. Le jeune homme inspira profondément l'odeur de son compagnon, profita de sa chaleur. Il avait l'impression de retrouver un foyer qu'il avait quitté depuis bien trop longtemps.

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