Chapitre 26
Bonjour à tous !
Chapitre un peu différent de d'habitude, qui, je l'espère vous transmettra autant d'émotions que j'en ai eu en l'écrivant.
Je vous souhaite une bonne journée, prenez-soin de vous 💜
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Il tournait en rond dans le loft, vérifiant l'heure toutes les cinq minutes. Il s'était occupé depuis qu'il était rentré, mais, il était une heure du matin et il n'avait toujours aucune nouvelle de son compagnon. Quand il était revenu de son entraînement avec les membres de la meute, Derek avait retrouvé un appartement douloureusement vide. Il aimait le calme mais il s'était habitué à la tempête Stilinski, mieux, quand elle n'était pas là, elle lui manquait. Trompant la solitude, il s'était lavé et confortablement installé dans le canapé, un livre à la main. Il avait tenu jusqu'à vingt-et-une heures comme cela, cependant, l'absence de Stiles se faisait de plus en plus sentir. Il avait déverrouillé son téléphone à plusieurs reprises espérant un message miracle qui ne vint pas. Il était donc rendu face à son inquiétude. Stiles rentrait toujours à l'heure ces derniers temps, enfin, c'était ce qu'il croyait. Depuis des semaines, Derek fuyait leur foyer. Il était perdu, tiraillé entre plusieurs vies qui s'offraient à lui. En réalité, il n'avait aucun doute sur les sentiments qu'il portait à Stiles. Il l'aimait du plus profond de son être. Le sourire de l'hyperactif était un rayon de soleil et ses bavardages incessants une douce mélodie. Hélas, ce sourire tant convoité disparaissait au fur et à mesure qu'ils avançaient ensemble.
Derek le savait, il en était le seul responsable. Il gérait son entreprise, son fils et repoussait régulièrement les avances de Braeden. Il n'avait plus de temps à consacrer à son couple. Il essayait désespérément de se débattre, en vain. Il ignorait cette voix qui lui murmurait que son amant serait mieux sans lui et que son amour n'était pas suffisant. D'ailleurs, il ne savait plus depuis combien de mois il ne lui avait pas susurré un « je t'aime ». Les mots étaient là cependant, sa voix ne voulait pas sortir et un mal enserrait sa tête à chaque fois. Comme ce matin lorsqu'il tenait Stiles dans ses bras et qu'il avait fait allusion à une date spéciale. Le loup aurait aimé lui mordiller sa peau si blanche en lui demandant plus d'explications. Au lieu de cela, son crâne tambourinait, il l'avait rejeté, pris dans un agacement qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. C'était d'une absurdité sans nom.
Enfin, au bout de trente longues minutes, des bruits s'élevèrent de la serrure. Derek se précipita devant la porte. Ne sachant pas quel comportement adopter, rassuré ou exaspéré. Un détail le fit tiquer, il y avait deux cœurs battants et une odeur âpre d'alcool qui provenaient du couloir. Il n'aimait pas ça, Stiles soûle un lundi soir, ramené par quelqu'un d'autre que lui. Que s'était-il passé ? La poignée bougea et la porte laissa apparaître Stan qui se démenait entre un Stiles définitivement ivre et un trousseau de clés. Il releva la tête, sourit fugacement et entra dans l'appartement.
- Derek, le salua-t-il.
- Salut, marmonna le lycan. Stiles, t'as vu dans quel état tu es... ?
- Je crois que le mieux c'est de le coucher. Je t'attends, j'aimerais te parler.
- OK.
Le loup saisit Stiles par le bras qu'il passa autour de ses épaules et posa sa main sur sa hanche. Le jeune homme ne réagit pas, il se laissait docilement faire. Ils montèrent les marches et arrivèrent dans la chambre. Derek installa délicatement Stiles sur le lit et lui caressa les cheveux.
- Pourquoi tu te mets dans cet état là ? Chuchota-t-il doucement.
- Derek, articula difficilement Stiles.
- Je suis là.
- Fatigué.
- Dors un peu.
Le lycan déposa un baiser sur son front et rejoignit Stan qui avait fermé la porte.
- Merci, grogna Derek.
- Mmh.
- Du coup, tu m'expliques ?
- Tu sais quel jour on était ?
- Lundi ?
-... Derek, c'était le jour où vous vous êtes mis ensemble, Stiles et toi.
Une douche froide s'abattit sur ses épaules. Comment avait-il pu oublier ? C'était l'un de ses souvenirs les plus ancrés dans sa mémoire. Ce moment où leurs lèvres s'étaient rencontrées pour la première fois, ce moment où il avait cédé à ses pulsions, ce moment où Stiles avait accepté ses sentiments, ce moment où l'amour avait remplacé l'amitié. Il se rappelait de chaque seconde et de chaque sensation. C'était son trésor caché. Il avait encore délaissé Stiles sans le vouloir. Mais ce qui l'irritait encore plus, c'était de l'apprendre de sa bouche, à lui.
- Stiles a bu ce soir parce qu'il se sentait triste et seul, reprit Stan.
- Heureusement que son grand « ami » Stan était là pour le soutenir alors, répondit Derek en croisant les bras sur son torse.
- Tu sous-entends quoi par là ?
- À ton avis, je connais tes sentiments à son égard.
L'agent du FBI le fixa durant plusieurs secondes, interloqué devant la confiance de son interlocuteur. Puis, il inspira profondément et passa sa main sur son visage.
- Oui, je l'aime, confia-t-il. Sûrement pour les mêmes raisons que toi. Il est d'une intelligence rare. Il est drôle et son sarcasme arrive à me faire sourire dans toutes les situations, mêmes les plus dramatiques. Il a la capacité de se mettre en retrait pour écouter tout le monde malgré son propre mal-être. Il est adorable quand il se frotte la nuque à la moindre gêne. Et ses cheveux en bataille n'appellent qu'à être ébouriffés. Je pourrais te vanter ses mérites pendant des heures. Je l'aimerais jusqu'à la fin, rien ne pourra changer ça. Mais, tu sais ce que j'adore par-dessus tout ? C'est quand il prend cet air doux sur le visage, quand ses yeux rieurs brillent d'une lueur tendre. Et ça, c'est quand il parle de toi. Seulement de toi. Enfin c'était le cas... Je sais que tu ne m'aimes pas, je l'ai bien compris. Pourtant, je ne veux qu'une chose, qu'il soit heureux. Si ce bonheur passe par toi, je ferais tout pour vous rapprocher. Je ne suis pas un ennemi, Derek. Loin de là... Je dirais même que je t'apprécie. Sauf que putain, j'en ai marre de le voir triste, bouge-toi, merde.
- Je sais qu'en ce moment c'est compliqué... Je ne suis pas parfait c'est vrai. Mais j'essaye de faire de mon mieux. Entre le garage, mon fils et... d'autres choses. Je n'y arrive peut-être pas mais je ne veux pas qu'on me dise que je ne fais rien, parce que c'est faux.
- Ton fils... ?
- Stiles ne t'a rien dit ?
- Non.
- Ah... Bon... J'ai appris, il y a peu, que j'avais un petit garçon de deux ans et demi.
- Oh merde... Enfin quand je dis merde, ce n'est pas pour ton go... Fils hein mais... Woah. Tu dois être bouleversé...
- Ça change ma perception de l'avenir.
- Tu m'étonnes. Et tu le vis comment ?
- Ça te regarde ?
- J'imagine que non... J'ai compris, j'ai dépassé les limites.
- Je veux être un père présent pour Nathan, j'ai déjà l'impression qu'on m'a volé deux ans de son existence... Il est ma priorité.
- C'est pour ça que tu n'as rien vu... Murmura Stan. Compréhensible mais triste.
- Pas vu quoi ? Ce que j'ai remarqué surtout c'est ses bleus sur son corps. À cause de toi.
- Il me les rend bien, tu veux voir l'état de mes côtes ? Non parce que...
- Hors de question. Pas vu quoi ?
- Mmh. Derek... Stiles il... Enfin tu sais qu'il ne veut pas qu'on sache pour toi et lui ? Me regarde pas comme ça... Bref... Un collègue à lui, dont le nom m'échappe, a tout découvert.
- Quoi ?!
- Ouais, enfin pour être exact, il a vu Stiles et un homme s'enlacer sur un parking.
- Quand ?!
- Il y a peut-être deux ou trois mois ? Je ne sais pas trop... Le p'tit génie a fermé les yeux sur des brimades assez... Dures à supporter. Ça a commencé doucement, des bruits de couloirs, puis les remarques sont devenues plus insistantes... La fois où il est venu avec ta voiture, il a été traîné dans la boue... Je l'ai vu vraiment mal... Ironique parce qu'il s'inquiétait encore plus pour toi que pour lui. Tout lui hein. Mais, le pire, ça a été aujourd'hui... Tu sais, on se forge une carapace, on apprend à plus écouter les ragots, seulement, quand ça change de support... Notre « carapace » saute. Lire ces quelques mots, ça l'a brisé.
- Je... Ne savais pas, expira Derek sous le choc de ces révélations.
- Ce n'est pas vraiment de ta faute, Stiles quand il veut cacher quelque chose...
- Et c'est vers toi qu'il s'est tourné, encore et toujours.
Le regard de Stan balaya la pièce derrière Derek, son visage rougit légèrement et il se gratta la joue. Le loup allait se retourner mais Stan le stoppa dans son élan.
- Ouais, c'est plus simple, parfois, de s'exprimer face à quelqu'un d'extérieur. Je lui ai dit de t'en parler, il a refusé, il ne voulait pas te rajouter un poids sur les épaules... Je sais pourquoi maintenant...
Derek déglutit, la réalité des de la situation le rattrapait. Stiles préférait se confier à un autre. Peut-être que son intention était de le protéger lui, mais les faits étaient là, Stan était devenu son pilier. La colère de Derek augmenta encore, s'il n'était pas venu à Beacon Hills, ce serait encore lui qui tiendrait ce rôle.
- Ce n'est pas pour te déplaire hein, réplica le lycan.
- Tu n'as pas tort, sourit Stan en se rapprochant de son oreille. Alors que vas-tu faire de ta jalousie ? Te morfondre ? Ça m'étonnerait, pas toi.
Malgré l'assurance dont pouvait faire preuve l'agent du FBI, le loup avait entendu le rythme de son cœur augmenter légèrement quand il avait appuyé ses propos. Stan avait menti. Pourquoi ? Sûrement pour qu'il réagisse. Malheureusement, Derek n'était pas en état de jouer. Il était désemparé surtout quand, dans la profondeur de son esprit, un murmure retentit « Tu es un loup solitaire, Stiles était une belle illusion. Il ne mérite pas de finir comme ça. ». C'était la dure vérité.
- T'es trop proche, dégage, gronda Derek.
- Bien, bien, je te laisse, bonne soirée... Et prends soin de mon p'tit génie.
- Pars, vite et loin.
Stan ricana et s'enfuit rapidement du loft. Derek se retrouvait de nouveau face à ses réflexions. Il passa la main dans sa barbe et retraça toute la conversation qu'il venait d'avoir. Stiles lui avait caché son désespoir depuis des mois. Il pensait sincèrement que la seule contrariété que le jeune homme avait à affronter était l'arrivée de Braeden et de Nathan. Il s'était trompé. Pire que ça, il s'était battu pour que Stiles assume leur relation mais n'avait pas imaginé une seule fois à quel point cela pouvait le pénaliser. Une amertume apparut au creux de son estomac, de la culpabilité. Encore. Il avait laissé l'homme qu'il aimait seul. Son cœur se serra, le refuge de Stiles était devenu Stan. La petite voix qui le harcelait avait peut-être raison. Peut-être que leur relation était vouée à l'échec et qu'il n'avait rien d'autre à offrir à Stiles qu'une vie remplie de doute. Peut-être qu'il devait faire un choix entre sa vie de père et sa vie de couple. Dans ces cas-là ne serait-il mieux de le laisser partir ? Si Stiles était plus heureux en compagnie de son ami d'université, Derek était prêt à faire ce sacrifice. Il était prêt à en prendre toute la responsabilité, et si Stiles le détestait au moins, il ne souffrirait pas.
Il ravala ses larmes et à ce moment-là, il prit conscience de son environnement et des pulsations régulières derrière lui. Stiles était là. Il ferma les yeux et pinça puissamment ses mâchoires. Il aurait préféré se crever les yeux que d'accomplir ce qu'il s'apprêtait à faire. Il se remémora le visage souriant du jeune homme, se persuadant que sans lui, il serait de retour. Il se retourna et leva les yeux. Son amant était assis en haut des marches, la tête collée au mur. Derek monta l'escalier d'un pas lourd, essayant de retarder le plus possible l'instant fatidique. Il passa à côté de lui sans même le regarder et ne s'arrêta qu'une fois arrivé sur le palier de l'étage. Il croisa encore ses bras sur son torse et rentra les ongles dans sa peau. La douleur physique l'aidait à surmonter celle que son âme éprouvait.
- Mon pe-petit Derek ? Tu es-es énervé ?
« Mon petit Derek ». C'était déchirant, comme si Stiles se doutait de ce qui allait arriver.
- Stiles. Je suis blessé que tu ne m'aies rien dit. C'est donc « ça » que je représente pour toi ?
- Non, geignit l'hyperactif. J-Je voulais t-te protéger.
« Je le sais mon amour. » pensa intérieurement le Lycan.
- C'est faux, mentit-il. Toi et moi... On s'est perdu, tu le sais. J'ai des responsabilités, j'ai Nathan... Et Braeden. Toi, tu as Stan.
- N-non... N-non, j-je....
- Il faut que ça s'arrête. Tu souffres, moi aussi, c'est inutile.
- M-Mais... Derek... J-je t'aime...
- C'est terminé, le coupa Derek froidement. Je te laisse la chambre. Prends ton temps pour trouver un autre logement.
- J-je refuse, je...
- Je ne veux plus de cette relation, de nous.
- P-promis j-je vais...
- Bonne nuit, Stiles.
Derek marcha rapidement jusqu'à la chambre d'amis et ferma la porte derrière lui. Il s'affala contre celle-ci, le visage entre ses paumes. Il venait de quitter l'homme de sa vie. La seule personne qui le faisait vibrer. La douleur était incommensurable, il voulait s'arracher le cœur. Il prêta attention aux mouvements de celui qu'il appelait désormais son ex petite-ami. Ça le réchauffait, comme si Stiles était encore avec lui. Le jeune homme avançait maladroitement dans le couloir, son rythme cardiaque était élevé et il reniflait. Il tapa contre la porte et d'une voix brisée, il gémissait :
- D-Derek s'il te p-plaît... On p-peut s'en sortir. Je t'aime encore, moi. J-je m'en fou de S-Stan. J-je t-te veux toi.
Le loup ne répondit pas. Stiles était triste, lui aussi, mais ça allait passer. Il allait rebondir, vivre sa vie loin de lui. Ce n'était qu'une question de temps.
- N-ne m'abandonne pas. J-je t'en s-supplie Derek. Je veux pas... J-je suis désolé. Pars pas... P-pas toi. Ouvre-moi.
Derrière ses mots, Derek pouvait facilement imaginer le flot de larmes qui se déversait sur ses joues rougies, sa bouche devait être déformée par sa tristesse. Il avait envie de le serrer contre lui, de le réconforter mais il n'en ferait rien. Stiles s'effondra contre la porte.
- S'il te plaît... Murmura-t-il. T-tu te rappelles quand on s-se réveillait tous les deux ? T-ton sourire é-était magnifique. Je veux l-le voir encore. N-ne nous détruit pas, Derek. Tu... T-tu m'as p-promis de t-toujours être à mes côtés. Je n-ne peux pas c-croire que tout ça n-ne signifie rien pour toi. Derek... Je t'aime...
Deux coups à travers la cloison qui les séparait et des sanglots résonnèrent dans le silence glaçant du loft. Bien sûr que le loup se souvenait de leurs paresses d'amoureux. Il sentait encore l'odeur des cheveux de Stiles qui lui chatouillaient le nez, les yeux noisette et malicieux de son ex-amant qui le dévisageaient, sa douceur quand il prononçait « Bonjour mon cœur. ». À cette époque, il était loin de se douter que ces moments de bonheur se métamorphoseraient en souffrance absolue.
- Derek, c'est moi, Stiles, ton hyperactif.
Ce n'était plus qu'un souffle. Derek releva la tête, avait-il sous estimé sa peine ? Il n'en pouvait plus, il ne voulait pas le laisser dans cet état. Impossible. Il s'apprêtait à se lever mais une migraine effroyable le terrassa. Il tomba à terre, elle était plus forte que d'habitude. Ses griffes et ses crocs sortirent, il ne les contrôlait plus. Était-ce à cause de sa détresse ? Surement. Il planta ses doigts dans le sol et le raya.
- Derek, ça va ? S'inquiéta le jeune homme.
- Vas t'en Stiles.
- Mais...
- Tu me fais chier ! Fulmina Derek.
Il le rejetait encore, c'était toujours lors de ses maux de crâne que sa patience était mise à mal. Ça allait à l'encontre de ses sentiments les plus profonds. Toutefois, il ne pouvait pas s'empêcher d'être blessant avec lui. Il chuchota un « Stiles, je suis désolé, je veux... ». Il ne put finir sa phrase, le bourdonnement dans ses oreilles augmenta encore. Son corps paraissait rejeter toute affection pour l'hyperactif. De sa vie, il n'avait jamais connu pareille dissociation. Il ne comprenait plus rien. Il se traîna tant bien que mal sur le lit. Il s'allongea sur le lit, la tête dans les oreillers. La pièce était remplie de l'odeur de Stiles. Cela lui donnait la nausée. Comment vivre dans ce loft sans lui maintenant que sa présence était devenue une nécessité ? Demain, arriverait-il à croiser son regard en gardant son flegme naturel ? Ne plus toucher ses belles mains allongées, ne plus voir ce sourire admiratif, se priver de sa chaleur. Il se noyait dans ses regrets en plongeant dans un sommeil profond. C'était l'image d'un Stiles pleurant qui l'accompagna cette nuit-là.
Les jours suivants, Stiles et lui n'échangèrent aucun mot. Chacun vivait sa vie de son côté, le policier passait son temps à écumer les bars avec Stan, tandis que Derek restait dans les bois pour ne rentrer qu'à la nuit tombée. Enfin, deux semaines plus tard, le policier déménagea. Ne voulant pas affronter cette vision, le lycan s'était arrangé pour passer sa journée au garage. Quand il passa la porte d'entrée, il cria « Je suis rentré mon amour ! » sachant pertinemment que personne ne lui répondrait. Personne, sauf un fantôme, une vision du passé du jeune homme se précipitant pour l'embrasser. Il s'écoula, au milieu de son entrée, observant avec désespoir le résultat de la décision la plus difficile de sa vie. « Tout ira bien, répéta-t-il tout haut. Stiles retrouvera le sourire. Moi, ça ira. ». C'était son mantra pour tenir. Il enferma sa tristesse au fond de lui et se créa un bouclier de froideur. Derek Hale ne vivait plus que pour son fils.
Les semaines se transformèrent en mois, les mois en années. Le lycan avait abdiqué face aux élans passionnés de Braeden, ils s'étaient remis ensemble. Il n'était ni heureux, ni malheureux, il se contentait de subir sa vie. Au moins, il voyait Nathan grandir, il représentait ses petits moments de douceur. Il avait quelques nouvelles de Stiles par Malia. Celui-ci avait définitivement quitté Beacon Hills et il semblait qu'il était en couple, lui aussi. Cela convenait à Derek, personne ne risquait de bouleverser son quotidien morose. Mais, alors qu'il allait chercher son fils à l'école, il crut défaillir. Il le reconnut tout de suite, même après tout ce temps. Stiles, accompagné d'une femme brune splendide, câlinait un bébé d'un an dans ses bras. Son souffle se coupa et il sentit son cœur rebattre, pour la première fois depuis quatre longues années. Leurs regards se croisèrent et des larmes inondèrent les yeux de Derek.
- Oh ! Salut Derek, ça fait longtemps, s'exclama Stiles.
Il avait un visage radieux. Ce sourire était une torture. Tellement beau et pourtant, si affligeant.
- Stiles, articula-t-il difficilement. Tu as l'air en forme.
- Mon amour, tu peux reprendre la petite s'il te plaît ? Attends-moi dans la voiture. Je vous aime.
La brune embrassa les lèvres qui étaient maintenant interdites à Derek, elle le salua de la tête et, la petite fille contre elle, s'éloigna.
- Oui, ça va, reprit l'hyperactif. Et toi ?
- Mh.
- Tu es toujours aussi beau.
- Toi aussi.
- Et toujours aussi bavard, rigola le jeune homme.
- Mh. Jolie famille.
- Ouais, hein ?! Je l'ai rencontrée un an après notre rupture... On marche un peu ?
- Ouais.
Chaque pas à ses côtés ressemblait à l'enfer. Derek avait envie de fondre sur sa bouche pour enlever toutes traces d'elle, seulement, il se retenait, sachant pertinemment que Stiles avait refait sa vie.
- Je... Bredouilla le jeune père. Je voulais te remercier, quand tu m'as quitté, ça a été horrible. Je t'ai détesté tu sais... Puis, je l'ai rencontrée, elle, et j'ai compris qu'en fait, c'était nécessaire. Sans ton courage de l'époque, on se serait fait tellement plus de mal que de bien. Merci, mon petit Derek.
Le lycan s'arrêta et ferma ses paupières. « Mon petit Derek » quel doux son à ses oreilles. Ça lui avait tellement manqué. Il ne pouvait plus faire taire ce qu'il éprouvait. Sa vie était sans saveur depuis ce fameux jour.
- Non, marmonna-t-il.
- Pardon ?
- Stiles, je t'aime. Je n'ai jamais cessé de t'aimer. Cette décision était une erreur.
- Pas pour moi. Tu m'as libéré de toi, de nous, de ce poids qui alourdissait mes épaules. Je suis désolé mais... Je ne peux pas répondre à tes sentiments. Je n'ai jamais été aussi en phase avec moi-même.
Il se mit à pleuvoir sur le visage du loup. Un sentiment de plénitude l'envahît. Il avait réussi. L'homme qu'il aimait respirait le bonheur. Alors, si c'était à refaire, il ferait exactement la même chose.
- Bien, profite de ta vie pour moi Stiles.
- Plutôt deux fois qu'une !
L'hyperactif lui sourit une dernière fois et partit en courant rejoindre sa famille. Derek, vidé, déambula quelques minutes dans les ruelles fades de sa ville natale. Il se perdit pendant plusieurs minutes ou heures, il n'en savait trop rien, puis, épuisé, il tomba. Les rues autour de lui s'assombrirent et il ferma les yeux. Il se sentait partir loin de ce monde si cruel.
À son grand étonnement, sol n'était pas dur. Il était même plutôt agréable. Il passa sa main dans ses cheveux et toucha quelque chose de mou. Il ricana, ça n'avait aucun sens. Difficilement, il releva les paupières. La première chose qu'il vit était un grand tableau regorgeant de photos reliées par un fil rouge. Stiles. Il se redressa hâtivement. Il était dans la chambre d'amis, dans son loft. Il prêta l'oreille et entendit le doux ronflement de Stiles de l'autre côté du couloir. Il fondit en larmes.
- Un rêve, gemissa-t-il. Tout ça n'était qu'un rêve.
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