Chapitre 25
Bonjour !
Je suis désolée pour le temps d'attente (j'ai le bras cassé et je suis donc plus lente pour écrire MAIS je suis toujours là).
Prenez soin de vous 💜
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Quand Stiles, Derek et Kira franchirent la porte d’Eichen House, ils découvrirent que le directeur les attendaient, accoudé au bureau de l’accueil. En les voyant, il se redressa, et réajusta sa blouse. Son teint était grisâtre, des poches surplombaient ses joues creusées et sa barbe mal rasée habillait une bouche pincée. Stiles s’avança la main tendue, Andrew la lui serra mollement. Il semblait avoir perdu de sa superbe, même s’il restait très imposant.
- Bonsoir Stiles, Derek et Kira j’imagine ? Marmonna le directeur en saluant les autres de la tête. Alan m’a prévenu.
- C’est cela. Merci de nous recevoir, s’exprima calmement le policier.
- Suivez-moi.
Derek avait le visage fermé, son regard trahissait une méfiance excessive. Stiles lui donna raison intérieurement. En silence, ils montèrent dans l’ascenseur qui descendit lentement. Kira jouait avec ses doigts mais son hardiesse se reflétait à travers ses yeux noirs. Ils arrivèrent enfin devant le parloir, Andrew leur donna quelques directives : ne pas trop s’approcher, éviter le contact visuel et qu’ils n’avaient pas plus de dix minutes avec Amalia. Ils acquiescèrent et s’engouffrèrent dans la pièce. Il y avait trois chaises. La sirène regardait distraitement un cahier posé devant elle. Elle ne releva les yeux que lorsque ses visiteurs avaient pris place. Elle les fixa un à un avec intensité. Arrivée à ce dernier, elle laissa voir un large sourire sans joie.
- Amalia, lança Stiles. On va passer outre les formules de politesse. On vient pour Scott.
Elle rit silencieusement mais ses pupilles étaient emplies de haine. Stiles ne se démonta pas, il n’avait plus peur d’elle, courage ou naïveté, il n’en savait rien. Il avait confiance en lui, en ses capacités et elle était en position de faiblesse. En revanche, il remarqua que la jambe de Kira avait tendance à bouger toute seule. Il tendit le coude et lui saisit la main, elle lui jeta un coup d’œil compatissant. A sa gauche, Stiles sentit le lycan entrelacer ses doigts dans les siens. Ils se donnaient mutuellement de la force et le cœur de Stiles se réchauffa. Il n’était pas seul.
- J’ai réfléchi, retourné le problème dans tous les sens… Il me manque quelque chose…
- Comment on peut sauver Scott ? Le coupa Kira.
La sirène tourna la tête vers elle et leurs regards se croisèrent. La renarde ne détourna pas les yeux. Stiles lisait sur son visage une détermination à toute épreuve. Sa poigne devint plus forte. Le jeune homme ignorait si c'était dû aux entraînements de son compagnon mais elle semblait plus réfléchie et plus intimidante. Si elle conservait son côté naïf de visue, il était vite remplacé par une maturité déconcertante. Peut-être le fait de devenir mère. En tout cas, ce changement lui allait plutôt bien. Amalia saisit un stylo à côté d'elle et écrivit un mot.
« Impossible. »
- Tu mens. Il y a forcément un moyen, s'agaça Kira.
« Lui seul peut décider, loup ou humain. »
- Alors, il choisira son humanité, assura la renarde.
Amalia eut un rictus satisfait, ses yeux se portèrent rapidement sur Stiles avant de reprendre son écriture.
« Vous en êtes vraiment sûrs ? »
- Je le connais, scanda la renarde. C’est un homme profondément bon.
- Kira, calme-toi, soupira Stiles en relâchant les mains de ses voisins. Elle utilise nos faiblesses. Amalia, j’ai parlé à Lana. Elle m’a expliqué comment tu fonctionnais… Tu serais en mesure de réparer ce que tu as brisé ?
« Oui, laissez-moi sortir et je le libérerais »
- Hors de question, grogna Derek.
« Alors il périra »
- Scott est fort, c’est un véritable alpha, affirma le lycan.
- Derek… Murmura le policier.
- Tu n’envisages quand même pas…
- Je n'exclus aucune piste.
- Je suis prête à tout pour retrouver le Scott qu'on connaît.
- Je l'aime beaucoup mais soyez un peu réalistes. Vous pensez réellement qu'il vous pardonnera ça ? Elle est dangereuse. Si elle sort de la, des innocents vont périr. Et, le Scott en qui je crois préférerait se sacrifier plutôt que de laisser cette situation arriver.
- Quelques fois, il faut aller à l'encontre de ce que désirent les concernés. Tu le sais très bien, tu as failli le faire.
- Ça n’a rien à voir…
- Tu sais bien que si. Tu as failli laisser mon père mourir pour me sauver.
- Sinon, on peut la faire capituler.
Derek avait l’un de ces regards, celui qui faisait froid dans le dos, celui injecté de haine, celui que Stiles n’avait pas vu depuis plusieurs mois. Heureusement, il n’était pas dirigé vers lui mais vers Amalia qui s’en amusait grandement. Elle montra les murs de la pièce comme pour sous-entendre qu’ils ne pouvaient rien attenter en ces lieux. La main du lycan se crispa, ses veines ressortaient. Encore un peu et il pourrait briser ses propres os. Stiles posa doucement sa paume sur son bras, Derek quitta la sirène des yeux pour l’observer. Son visage se radoucit et il se calma.
- Tu vois qui est Preston, n’est-ce pas ? Bien. Tu sais qu’il est responsable de la mort d’une multitude de tes amies ? Parfait. Alors soit tu restes ici dans ce centre si merveilleux à ravaler tes envies de vengeance, soit tu bouges tes nageoires de femme poisson et tu nous aides à stopper ce psychopathe soulageant, ainsi, tes élans meurtriers. Mais pour ça, on a besoin de Scotty.
« Vos petits différents ne m'intéressent pas. »
Derrière eux, Andrew tapa à la porte pour signifier qu'il était temps de se quitter. Stiles souffla, avec Kira et Derek à gérer, il n'avait pas eu toutes les réponses à ses questions. Il se leva, se rapprocha de la vitre et murmura :
- Je te laisse réfléchir, je reviendrai…
Les visiteurs regagnèrent la surface en silence. Avant qu'ils ne sortent du centre, le directeur attrapa le coude de Stiles.
- Vous l'avez regardé dans les yeux ? Demanda-t-il la voix cassée.
- Euh oui, mais elle n'a pas d'influence ici vu que les murs sont… spéciaux. Pourquoi ?
- Rien, rien. Je vous souhaite une bonne journée.
Il relacha son bras, hocha la tête et s'éloigna. Stiles fronça les sourcils, c'était étrange. Il avait capté une détresse profonde dans la mine d'Andrew avant qu'il ne reprenne son visage sérieux et professionnel. Était-ce parce qu'il était inquiet ? Ou est-ce que ça cachait quelque chose d'encore plus profond ? Il y réfléchissait lorsque la voix douce de Kira le ramena à la réalité.
- Je vais rentrer… On va trouver une solution hein ? Scott va revenir… ?
- Oui, on ne le lâchera pas, je te le promets, la rassura Stiles en la serrant contre lui.
La renarde essuya d'un revers de manche les larmes qui commençaient à couler le long de ses joues, elle fit signe à Derek et partit rejoindre son foyer. Les deux amants cachés restèrent un moment sur le parking face à face ne sachant pas quoi dire. Ils avaient deux visions des choses différentes. Stiles ressentait la distance entre eux s'agrandir. Il avait la douloureuse impression que dès qu'ils quitteraient cet endroit, quelque chose dans leur relation allait se briser.
- Je vais voir Nathan ce soir, annonça finalement le lycan.
- Mmh…
- Je serais de retour dans une heure ou deux. Mange sans moi.
- Et si je n'en ai pas envie… ?
- Comme tu veux.
- Derek je… Tu me manques.
- Toi aussi. Bon, à toute et fais attention sur la route.
Derek s'installa derrière son volant et s'éloigna rapidement. Le jeune homme, appuyé contre sa voiture le suivit tristement des yeux. Puis, il prit la direction du loft. Une fois rentré, il n'eut pas le courage de manger seul, de se perdre dans cet appartement qui regorgeait de souvenirs joyeux. Il monta se doucher et s'affala dans leur lit. Il s'imprégna de leur odeur, il se sentit immédiatement mieux. Derek avait promis d'être là pour lui et s'il y avait bien une qualité qu'avait le Sourwolf c'était bien de tenir ses engagements. Une affreuse douleur lui scinda le crâne en deux, il se massa les tempes et s'endormit, transporté par une fatigue sans fond. Il ne vit que le noir dans ses rêves, des ténèbres angoissantes dont il ne pouvait s’échapper. Il cherchait vainement une porte de sortie, hélas, plus il se débattait, plus il s'enfonçait dans les méandres de l'obscurité.
Il ne se réveilla que le lendemain matin où seule la solitude lui tenait compagnie. Le matelas à ses côtés était déjà froid. Il ne savait même pas si Derek était rentré la veille. Ce matin, il n’avait pas l'envie de se lever. Son humeur était au plus bas. À contre-cœur, il souleva sa couette, se redressa et marcha jusqu’à la cuisine. Il se prépara un café, les yeux rivés sur le paysage derrière la fenêtre. La vue lui sembla moins belle qu’à l’accoutumée. C’était sûrement dû à son état mais il avait l’impression que les couleurs étaient plus fades. Son estomac gargouilla, l’extirpant de ses réflexions, il se rappela qu’il n’avait pas pris de repas la veille. Il soupira, se servit deux toasts et les dévora. Cependant, alors qu’il s’apprêtait à aller se doucher, un papier déposé sur le bar attira son attention.
« Tu dormais bien, je n’ai pas voulu te réveiller. Pense à manger et fais attention à toi. Je suis pressé de te voir. À ce soir. »
C'était un message doux et bourré de bonnes intentions. Toutefois, il ressemblait à celui qu'un ami pourrait écrire. Comme avant qu'ils ne se décident à se mettre en couple. Il photographia le petit mot et l'envoya attaché à un message qui le remerciait, le tout agrémenté d'un « Je t'aime ». Il espérait que cette froideur ne soit qu'une passade, hélas ce n'était qu'un aperçu de son futur quotidien.
Les jours suivants se ressemblaient tous. Ils se transformèrent rapidement en semaine où les deux hommes étaient bloqués dans leur routine. Stiles regardait d'un œil soucieux son compagnon s'éloigner. Il avait beau essayé de le rattraper, de raviver la flamme, leur relation s'effritait entre ses doigts. Il eut, néanmoins, quelques instants joyeux, comme ce dimanche où ils avaient gardé Nathan. Ils avaient profité de ce moment pour l'emmener se balader dans les bois, Derek tenait absolument à ce que son fils soit connecté à la terre. Nathan s'était bien défoulé et s'était même endormi dans les bras de Stiles. Le lycan avait immortalisé ce moment par une photo. Stiles la gardait précieusement.
Cette paix fut vite balayée quand au bureau, l'ambiance s'était encore dégradée. Les murmures s'étaient transformés en paroles audibles. Il serrait les dents, il le supportait, pour son père. Flynn le regardait souvent avec un air désolé, il tenait à ses côtés silencieusement. Stiles se confiait à Stan sur ces désagréments lors de leurs combats. Il lui racontait à quel point il se retenait, à quel point la situation le rendait malade. Il lui expliqua aussi que Derek n'était pas au courant et qu'il ne devait surtout pas l'apprendre. Stan essayait de le faire changer d'avis, lui indiquant, avec raison, qu'il était en droit de savoir ce qui lui arrivait. Stiles arborait alors un sourire triste, inspirait profondément et, les larmes aux yeux, il lui répondait que Derek avait d'autres choses à gérer, que de toutes les façons, il ne le regardait presque plus. Et pourtant, ses joues s'étaient encore creusées, des cernes noires jonchaient son regard noisette, ses lèvres anciennement habitées par un air narquois ne s'étiraient presque plus. Il était simple de comprendre que Stiles empruntait un chemin glissant. Stan argumentait férocement, cependant, le jeune homme était têtu et sa peur d'être un poids devenait bien trop imposante.
Il avait croisé Scott plus d'une fois suite à leur dispute. Ce dernier instaurait une entente cordiale entre eux, il souriait, sa voix était claire et douce. N'importe qui pourrait croire qu'il allait mieux, que sa situation s'était débloquée. N'importe qui sauf Stiles et Kira. Eux deux discutaient régulièrement du masque de façade qu'il portait fièrement. Plus il dépérissait, plus la colère de Stiles se renforçait. Il lui reprochait de se refermer lui-même dans ses démons en dépit de leur longue amitié. Si bien qu'il abandonna presque l'idée de le sortir de sa torpeur. Scott qui se noyait dans son côté sombre était devenu le cadet de ses soucis. Leur fraternité touchait à sa fin et il ne s'en préoccupait guère. Il fermait intentionnellement les yeux, laissant ainsi son enquête au second plan.
Cette rengaine se perpetua jusqu'à ce jour tant redouté par Stiles. C'était lundi et cela faisait un an que lui et Derek avaient échangé leur premier baiser à l'hôpital. Date qu'il chérissait au demeurant parce qu'elle représentait le début de leur amour. Seulement, à quoi s'attendre lorsque tant de choses les séparaient ? Intérieurement, il espérait que ses sentiments soient réciproques, que Derek soit aussi pressé que lui. Il ouvrit difficilement les yeux et tourna la tête vers son compagnon, il dormait encore, les sourcils froncés et le visage collé à l'oreiller. Stiles eut un petit sourire en découvrant cette scène matinale. Une année entière que Derek Hale l'avait choisi, qu'il lui avait ouvert son cœur. Doucement, il se rapprocha et se blottit contre son bras. Il embrassa tendrement les lèvres fines de son petit-ami, c'était chaud et doux.
- Mmh Stiles, qu'est-ce que tu fais ?
- Il me reste un peu de temps avant de partir au travail et je me disais qu'on pourrait…
- Viens.
Derek le serra contre lui. Un geste tendre inespéré. Pour la première fois depuis des semaines, Stiles se sentit aimé. Il passa sa main sur le dos musclé de son compagnon, frôlant sa peau chaude qui réagissait à son passage. Des idées peu orthodoxes s'emparèrent de son esprit. Il posa ses lèvres sur son torse.
- Tu vas être en retard, le coupa Derek.
- Mais aujourd'hui c'est un jour spécial…
- Le premier jour de la semaine ?
- Exactement ! Je me réjouie d'être lundi ! Wouhou, c'est magnifique ! Je vais aller bosser, c'est génial. Ça me rend tellement joyeux…
- Ton sarcasme dès le matin ? Vraiment ? Allez, va te préparer. Pas envie qu’on se dispute maintenant.
- Ouais, ça vaut mieux.
Déçu, triste et agacé, Stiles s’éloigna du lit conjugal. Il s’habilla en vitesse, se retourna rapidement et lança un « À ce soir » froid. Il avait du mal à respirer, il étouffait devant l’indifférence de son homme. Il avait bel et bien oublié leur « anniversaire », ça, Stiles ne s'en vexait pas. Il s'en doutait mais, Derek rejetait son sarcasme. Ce qui le représentait au mieux. Il se sentait affreusement mal, inconsciemment, il avait toujours su que cet événement allait se produire. Le Sourwolf allait forcément finir par s'ennuyer de lui et de son humour douteux. Et voilà, c'était aujourd'hui, ça n’avait été qu’une question de temps. Derek avait tenu plus de temps que prévu. Il sortit du loft et grimpa dans sa jeep. Il sentait déjà ses muscles se contracter et sa respiration s’accélérer. Il ravala son angoisse difficilement. Il ne voulait pas craquer. Il devait assurer sa journée au poste. Il démarra et rejoignit son bureau. Il s'installa dans sa chaise et fixa l'écran noir de son ordinateur où son visage se reflétait.
- Alors Stilinski ? Ça y est, tu comprends enfin que t'es pas normal ? Ricana Donovan devant lui.
- Ça t'amuse de me voir souffrir ? Quelle empathie pour un policier, je te félicite.
- Le seul fautif, c'est toi. Redeviens hétéro et on reparle.
Son collègue retourna à ses affaires et Stiles ne répondit pas. Il avait mille réponses ironiques en tête mais aucune ne voulait franchir ses lèvres. Il baissa les yeux, impuissant. C'était encore pire que ce qu'il avait pu imaginer. Cette journée, c'était l'enfer sur terre.
- Salut Stilinscoincé ! S'exclama Flynn. Aie. T'as vu ta tronche ?
- Ouais, je m'entraîne pour Halloween.
- Mmh… Courage.
Son coéquipier fit demi tour et s'affala sur son fauteuil. Ils travaillèrent vite et bien. Leur duo était efficace, le shérif avait raison. Flynn avait les pieds sur terre et Stiles apportait une rigueur non équivoque. Ils se complétaient étrangement bien. Vers les treize heures trente, lorsqu'ils revenaient de leur pause déjeuner, Stiles découvrit un mot sur son bureau.
« On ne veut pas de toi, la taffiole. »
Il ferma les yeux. La haine avait grandi, elle avait dépassé les mots. Il savait pertinemment de qui venait cette attaque. Donovan le regardait, un air triomphant sur le visage. Stiles avait envie de le frapper au visage, de lui ôter une dent ou peut-être deux. Lui enlever ce sourire suffisant. Il en avait la force. Il serra avec puissance sa mâchoire. Ne pas craquer, ne pas tomber dans son jeu, être le plus intelligent et surtout, ne pas nuire à ses proches. Noah ne méritait pas ça. Il avait toujours été à ses côtés. Il l'avait protégé au péril de sa propre vie, au péril de ses convictions si profondément ancrées en lui. Non, jamais, il ne deviendrait pas un poids pour son père. Il n'avait qu'à attendre, subir et ça passerait tout seul. Il sentit un poids s'appuyer sur son épaule gauche, avant qu'il n'ait eu le temps de cacher le papier, Flynn le lui arracha des mains. Il lut la phrase et blêmit. Il lorgna Stiles et leur collègue homophobe. Le rouge gagna soudainement ses joues.
- Bon ! J'en ai ras le cul de toutes vos conneries. S'énerva-t-il à haute voix. Vous avez que ça à foutre de parler sur la vie des gens ?! Stiles est bisexuel et alors ? Ça vous empêche de dormir la nuit ? Ça vous change quoi à vos vies de merde ? Personne ne vous demande de le comprendre, juste d'accepter. Mais je vous préviens, le premier qui le touche à partir d'aujourd'hui aura à faire à moi. Stilinscoincé est MON coéquipier, je le protégerai toujours. Alors ? Qui veut se frotter à moi ? Ça fait moins les malins hein, bande de couilles molles.
Aucun de leur collègue n'osa protester, même Donovan. Stiles le remercia du regard mais Mayer marmonna tout bas :
- Et toi, c'est quand que tu arrêteras de t'excuser de vivre ? Bats-toi, tu en vaux la peine.
Le jeune homme resta bouche bée. La question n'attendait pas de réponse et Flynn retourna s'asseoir. Le restant de leur après-midi fut silencieuse et studieuse. Enfin, dix-sept heures sonna, toutefois, aujourd'hui, Stiles n'avait pas envie de rentrer chez lui. Derek serait certainement à l'entraînement et passer sa soirée « d'anniversaire » seul lui retournait l'estomac.
- Flynn, ça te dit d'aller boire un verre avec un copain ?
- Stilinscoincé ?! Que t'arrive-t-il ? Tu me proposes à moi de… ? Tu es malade ?!
- Je suis libre ce soir et…
- J’accepte mais je choisis le bar !
- Allez, j’appelle mon ami pour qu’il nous rejoigne.
- Meilleure journée ! J’attends devant les voitures.
Flynn avait un large sourire sincère, il ne cachait pas sa joie. Le cœur de Stiles battit légèrement plus vite. Le voir si heureux grâce à lui, c’était une sensation grisante. Au moins quelqu’un qui aimait être avec lui. Il composa le numéro de Stan.
- P’tit génie ?
- Salut Stan, tu es disponible ce soir ? J’ai un chagrin à évacuer, une solitude à fuir, un collègue et un ami à remercier, ça te tente ?
- Stiles… Pff, pas sûr que ça soit la solution... Mais bon. J’arrive. Je te l’ai dit, toujours là pour toi.
- Génial ! Je t’envoie l’adresse !
- À toute.
Il raccrocha et se rapprocha allègrement de son coéquipier. Ils rentrèrent chacun dans leur véhicule et le jeune homme suivit son guide. Il était excité, une soirée loin de tout ce qui était surnaturel, loin de ses problèmes quotidiens. Il ne prévint pas Derek, il avait juste envie de se libérer de sa vie l’espace d’un petit instant. Après vingt minutes de route, ils arrivèrent au lieu choisi par Flynn. C’était un endroit qui paraissait calme, l’intérieur était en bois. Un bar entouré de chaises hautes était calé contre un mur, dans le reste de la salle, quelques tables basses accompagnées de fauteuils tapissaient le sol.
- Flynn ! Ça fait un bail, s’exclama le patron.
C'était un homme de taille moyenne, les cheveux roux grisonnants. Il était vif et ses iris cachaient une lueur d'intelligence.
- Salut chef ! Ouais désolé. On avait envie d’être un peu tranquille ce soir, je te présente Stiles, un ami.
- Oh, je vois, enchanté… Deux pintes ?
- Et comment ?! Remplis les à fond, on est pas des tap… Hum, on a soif quoi.
- Ça marche !
Les deux hommes s'assirent au fond de la pièce. Une musique à consonance Country les berçait.
- T’inquiète pas, pas de risque de croiser les autres ici, lui confia Flynn.
Stiles acquiesça et écrivit à Stan, lui indiquant ainsi le nom du bistro. Deux grosses bières se posèrent devant lui. Il releva les yeux et siffla. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas autant bu. Ce soir, ça allait être différent, il en profiterait, il chasserait de son esprit Derek et ses yeux si clairs, sa voix tellement profonde, ses mains incroyablement grandes et chaudes. À la vérité, il lui manquait terriblement. Et, plus ce manque se faisait sentir, plus il avait envie de se jeter dans les bras de l'alcool pour ne plus ressentir cette douleur émotionnelle. Alors il allait profiter de chaque instant avec ses deux amis.
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