Chapitre 24
La nuit fut courte, entrecoupée de réveils paniqués. Le cerveau de Stiles lui avait montré différents scénarios dans lesquels Scott finissait toujours par devenir un monstre assoiffé de sang. Mais, plus étrange, il n'arrivait pas à chasser cette sensation de malaise qui le suivait dans ses rêves. Plusieurs fois, du coin de l'œil, il avait remarqué quelques petits détails dérangeants, comme cette silhouette qui disparaissait à chaque fois qu'il tournait la tête. Dès qu’il se réveillait, il avait du mal à se sortir de cette peur d'être observé. Il se réfugiait contre le corps chaud du lycan, sentir ses battements cardiaques était la seule chose qui le calmait. Derek dégageait cette aura rassurante, il était fort et paraissait inébranlable. C'était une qualité qu'il avait toujours admiré chez lui. Quand on le connaissait, on savait que cette confiance en lui n'était que superficiel et qu'au fond, il doutait énormément de ses capacités. Stiles aimait bien cette complexité, cela rendait son compagnon plus accessible. Cependant, ce qu'il préférait par-dessus tout, c'était qu'il était le seul témoin de sa vulnérabilité. Ça lui réchauffait le cœur, même dans ses songes les plus sombres, il se raccrochait à ce sentiment.
Malheureusement, on était vendredi et c'était encore un jour d'entraînement pour Derek qui se leva en grommelant. Il partit rapidement de la chambre sans donner le moindre geste tendre à Stiles. Peut-être ne voulait-il pas le déranger, ça collait bien à sa façon d'être. Néanmoins, Stiles aurait bien aimé une caresse dans les cheveux ou un effleurement sur sa joue comme au tout début. Pris de fatigue après une nuit désordonnée, il se rendormit rapidement jusqu'à ce que son réveil ne le rappelle à l'ordre. Il grimaça et l'éteignit. Il passa sa main à côté de lui mais le lit était froid. Il se traita d'idiot face à son geste, il était seul depuis plus d'une heure et ce soir, ils ne se verraient pas plus. Ça serait à son tour de s’exercer avec Stan. La journée passa rapidement, les mêmes bruits de couloir qui couraient inlassablement, le même ennui, rien ne changeait de d’habitude. Quand, enfin, dix-sept heures arriva, il reçut un message sur son téléphone.
« Ta jeep est prête. Tu peux la récupérer quand tu veux. » - Reçu du Derek.
« Je ressens ta froideur à travers ton sms, c’est un don que tu as. Je sors du bureau et j’arrive ! » - Envoyé.
Finalement, ils allaient se croiser, c’était inespéré et Stiles trépignait d'impatience. Il salua rapidement son coéquipier et sauta dans la Camaro. Le moteur gronda, il mit la radio et chanta à tue-tête. Il allait récupérer Roscoe, enfin. Il en était vraiment heureux, plus que la voiture en elle-même, c'était toute la symbolique qu'elle véhiculait qu'il aimait. Tant qu'elle était en état de marche, il la garderait précieusement. Elle avait été la spectatrice de tellement d'événements dans sa vie que si un jour il devait s'en séparer, ça lui crèverait le cœur. Heureusement, son compagnon avait un talent inné pour la mécanique donc elle était entre les meilleures mains de Beacon Hills. Il souriait, se laissant porter par l’allégresse de la musique qui l’entourait. De bonne humeur, il se présenta à l’accueil du garage. Gareth était accoudé sur la table et tapait quelque chose sur son clavier, quand il aperçut Stiles, son visage devint radieux. Son enthousiasme était beau à voir.
- M’sieur… Stiles ! Je suis content de te voir ! Ta jeep est dehors, tu viens ?
- Salut Gareth, s’exclama Stiles. Moi aussi, mais dis-moi Derek, il…
- Oh m’sieur Hale ? Il est sur une réparation assez importante !
- Je vois. J’espérais le voir.
Gareth se rapprocha de Stiles et dit tout bas :
- M’sieur Hale m’a interdit de t’en parler mais j’pense que c’est important. Il a passé ta voiture en priorité tu sais, sauf qu’il a eu des problèmes avec un client parce qu’il avait du r’tard. Du coup, il bosse dur.
- Dis Gareth, ce client, ça ne serait pas un certain Donovan ?
- J’pense pas avoir le droit de t’en dire plus mais j’vais pas dire le contraire.
- Merci Gareth.
- M’sieur Hale va me tuer, il aime pas quand j’parle de ça. Mais ta voiture, il l’a vraiment bichonnée, elle est inestimable paraît-il. Il avait ce p’tit sourire t’sais.
- Intéressant. C’est pas trop dur de travailler avec lui ?
- Oh non ! Il est très perfectionniste mais j’aime ça puis, il est passionné alors c’est cool. M’sieur Hale et toi, vous êtes les premiers à m’avoir parlé normalement, vous êtes des modèles pour moi !
- Ne deviens pas aussi bourru que lui par contre parce que…
- Parce que quoi ? S’éleva la voix de Derek derrière lui.
- Oh qu’est ce que tu fais là ? Demanda Stiles surpris.
- C'est mon garage.
- Bon… Souffla Gareth. J'vous laisse !
- On parlera après Gareth, grogna le loup.
Le jeune apprenti blêmit, tendit les clés de Roscoe et se précipita à l'intérieur du local laissant les deux hommes seuls. Derek se pinça l’arrête du nez et soupira.
- Ne sois pas trop dur avec lui hein, ricana Stiles.
- Il est fatiguant.
- Je l’aime bien.
- Mmh. Bon, grimpe dans la jeep. Je vais t’expliquer.
Stiles prit place sur le siège conducteur, il se retrouva face au volant qu’il caressa doucement. Derek s’installa à ses côtés, il fit attention à ne pas salir l’intérieur de la voiture.
- Il faut que tu arrêtes de penser que des bouts de scotch règlent tous les problèmes, Stiles.
- Je peux avoir la version courte ?
- Rah… râla le lycan en montant les yeux au ciel. J’ai changé les pièces défectueuses, elle est repartie pour plusieurs mois minimum.
- Tu penses qu’elle tiendra encore longtemps ?
- Avec un entretien régulier, je crois que même Nathan pourra la conduire.
- C’est vrai ? Interrogea Stiles plein d’espoir.
- J'ai l'air de mentir ? Rétorqua le loup le sourcil relevé.
Le jeune homme était rassuré. Ce n'était pas demain la veille qu'il ferait le deuil de Roscoe. Si Derek avait même parlé de la confier à Nathan…
- Quoi ?! Réagit-il tardivement. Tu veux dire que… Que, enfin que…
- Nathan va grandir. Tu es papa Stiles, il te piquera forcément ta voiture.
Le cœur de Stiles s'emballa, encore cette capacité à dire des choses lourdes de sens avec une facilité déconcertante. Il tut son tambourinement cardiaque, déglutit et inspira fortement.
- Je crois qu’il préfèrera largement prendre celle de son vrai père, marmonna-t-il.
- Mmh, en tout cas, c’est bon pour moi. Tu peux y aller.
- Je te dois combien ?
- Rien du tout. C’est la maison qui offre.
- J’ai bien fait de choisir un garagiste blindé comme petit-ami, blagua Stiles.
Derek soupira et se rapprocha du visage du jeune homme avec sa mine sérieuse. Ce dernier frissonna, un mixte entre amour pulsionnel et légère crainte s’empara de lui. Il espérait ne pas être allé trop loin dans son ironie. La patience de Derek était restreinte et surtout, déjà bien entamée par Gareth. Il n’avait pas peur d’être égorgé mais le regard inquisiteur de son homme était largement suffisant pour glacer le sang de n’importe qui.
- Tu trembles Stiles, murmura Derek amusé.
- Ah ? Euh, j’ai froid ?
- Je ne te crois pas.
- Et bien, je couve peut-être quelque chose hein. Avec le temps changeant, c’est possible ! Faudrait pas que j’attrape une grippe, j’aime pas être malade. Tu me diras qui aime être malade ? Personne…
- Stiles, souffla le lycan à son oreille.
- Oui ? Sursauta le policier.
- Ça fera cinq cent dollars, finalement j’ai changé d’avis. Je ne veux pas que tu restes avec moi seulement par intérêt.
- Quoi ?! C’est pas juste, se plaignit Stiles. Je m’en fous de tout ça, je t’aime toi. Bon… S'il faut, je payerai, mais c’est possible en plusieurs fois ?
Derek explosa de rire devant la mine inquiète de son compagnon. Il leva la main et Stiles ferma les yeux prêt à recevoir la caresse chaude dans ses cheveux. Malheureusement, le loup se ravisa au dernier moment et sortit de la jeep un sourire victorieux au visage.
- Fais attention en rentrant au loft.
- Je vais chez mon père ce soir, me faire martyriser par Stan.
- S’il te fait la moindre blessure, il a intérêt à courir vite et loin, déclara le loup en sortant ses griffes.
- C’est agréable de se sentir protéger quelque fois ! Allez, il faut que j’y aille. Courage mon petit Derek et à ce soir.
- Salut l’hyperactif, termina le lycan en claquant la porte.
Stiles démarra son moteur, moins bruyant, plus discret. Il s’y sentait bien. Il secoua la main en guise d’au revoir et s’éloigna du garage de son amant. Il se rendit directement chez le shérif. Il retrouvait les sensations qu’il aimait, sentir l’accroche du bitume sous ses roues, le tremblement de sa jeep dès qu’il accélérait. La Camaro était peut-être plus classe mais il préférait la simplicité. Il arriva rapidement et comme l’avant-veille, son ami l’attendait dans le jardin.
Les heures qui suivirent furent éprouvantes physiquement, Stan ne lui laissait aucun répit. Il était intransigeant et difficilement atteignable. Stiles se rendit compte à quel point Chris Argent avait été doux avec lui. Son ami n’avait pas la même délicatesse, il ne retenait pas ses coups. L'épaule de Stiles en sortait douloureuse. Mais, ça lui allait, il allait devoir affronter des créatures excessivement dangereuses. Il fallait qu’il y soit préparé. Néanmoins, il remarqua qu'il avait gagné en réactivité, à plusieurs reprises son corps bougeait avant qu'il ne réfléchisse.
Quand la nuit tomba, les amis se séparèrent. Stan le prit dans ses bras et s'excusa de sa dureté. Sa voix était basse et chevrotante. Stiles lui rendit son étreinte et le rassura gentiment, s'il l'avait contacté c'est qu'il était prêt à subir ce genre de traitement. Inquiet, l'agent de FBI lui ébouriffa les cheveux. Puis Stiles repartit chez lui. Il essaya d'oublier la souffrance de ses muscles, demain il aurait des courbatures. Il grimaça, c'était bien pour cela qu'il préférait largement aiguiser son esprit plutôt que son corps.
Il entra dans l'appartement en se massant l'épaule. Il jeta ses clés sur un meuble et souffla un « Je suis rentré. » avec très peu de conviction. Quelques secondes plus tard, du haut des escaliers, il entendit la voix de son compagnon qui lui souhaitait un bon retour. Il sourit mollement et alla prendre un repas rapide, du restant de poulet agrémenté de légumes, ça ferait l’affaire. Il monta ensuite à l’étage pour prendre une douche, il se déshabilla lentement pour éviter de faire des mouvements brusques. Il n’avait allumé qu’une partie de la pièce, laissant ainsi une ambiance tamisée, il ne voulait pas croiser son reflet. Il avait peur de découvrir des marques suite à son combat. La porte de la salle de bain s’ouvrît derrière lui. Il se retourna pour voir Derek, le visage fermé, se rapprocher de lui. Il quitta à son tour ses vêtements et le suivit sous le jet d’eau chaude.
- Qu’est-ce que tu fais ? Demanda Stiles.
Il n’eut pas de réponse. Le lycan s'empara du savon et avec une délicatesse infinie, commença à le faire mousser sur le corps de Stiles.
- Je peux le faire tout seul, tu sais, déclara ce dernier.
- Bouge pas, grogna le loup.
- Derek…
- Je n’aime pas ça.
- Ça va aller, ne t’en fais pas. Il faut juste que je me renforce un peu.
Derek resta muet, se démenant pour laver le corps de son compagnon. Stiles pouvait ressentir tout son agacement, son silence en disant long. Il chercha quoi dire pour apaiser la situation. C’était lui qui avait voulu Stan comme professeur et il ne le regrettait pas.
- Merci, mon petit Derek.
- Je vais le tuer, gronda le loup alors qu’il arrivait sur les côtes de Stiles.
Il n’était pas seulement « agacé », il était en colère, une colère sourde. La pire possible parce que le jeune homme ne savait pas ce que Derek avait en tête dans ces moments-là, ni de quoi il était capable. Ses mâchoires étaient serrées, ses sourcils froncés et ses yeux fixaient sa peau blanche. Stiles passa tendrement sa main sur la joue du loup qui releva la tête. Son regard était intense, à travers ses iris gris, il pouvait lire de l’inquiétude.
- Je vais bien, d’accord ?
- Tu te fous de moi ?! Regarde ton corps Stiles et on en reparle après. Je t’assure que je vais lui rendre au centuple ce qu’il a osé te faire.
- Je tiens à continuer ce que j’ai commencé avec lui. Et puis, je lui ai bien rendu ses coups si tu veux mon avis.
- Pourquoi, pourquoi il faut que ça soit avec lui ? Geignit Derek en posant sa tête sur l’épaule de Stiles. Pourquoi pas moi ?
- Parce que si c’est toi qui est responsable de mes bleus, tu n’arriverais pas à te regarder dans la glace. Parce que tu es déjà à bout physiquement. Parce que tu gères bien trop de choses. Stan est un homme bon mais il ne rigole pas quand il se bat, peu importe ses sentiments. Il a été élevé comme ça tu sais… Il donne l’impression d’être toujours enjoué mais il a subi des choses assez dures. Il a enchaîné les familles d’accueil parce que ses parents l'ont abandonné à la naissance. Dans l’une d’entre elles… Ahh… C’est compliqué… Un des enfants plus âgés que lui le tabassait presque tous les jours… Parce qu’il avait besoin de défouler sa rage, j’imagine… S’il en parlait aux parents, ils lui disaient un truc du style « Arrête de chialer, si tu te fais frapper comme ça c’est que tu le mérites. T’es faible. »… Alors, il a encaissé pendant plus de six mois, sans rien dire. Puis, un soir où les coups devenaient trop violents, il s’est rebellé, il a frappé à son tour et s’est enfui. Il a marché jusqu’à épuisement, il s’est endormi sur un banc. Il a été retrouvé et ramené dans un commissariat. Il était dans un état second, il voulait mourir… Un gosse, tu te rends compte ? Ça me fout la rage. Bref, les services sociaux ont été alertés et, pour une fois, ils ont fait leur boulot. Ils l’ont changé de famille. Le père était un agent du FBI, comme par hasard hein. Au début Stan était très méfiant mais à force, il a commencé à reprendre goût à la vie. Il s’est confié et ses parents adoptifs ont décidé de lui donner des cours du soir, le père était impitoyable, il lui a inculqué les valeurs des arts martiaux. Stan a appris très vite à se canaliser et il s’est révélé être particulièrement doué… Du coup… Il fait comme on lui a appris, abstraction de ses sentiments, bons ou mauvais.
- C’est triste pour lui… Mais je ne lui pardonnerai pas ces marques, chuchota le loup en caressant du bout des doigts l’épiderme bleuie de Stiles.
Il ressentit une légère douleur qui s’effaça pour laisser place à un frisson électrisant qui se déversait le long de sa colonne vertébrale.
- Je savais à quoi m’en tenir, je lui ai demandé justement parce qu'il n'allait pas m’épargner.
- Tu es trop exigeant avec toi-même.
- Tu peux parler.
- Moi je guéris vite.
- Ça ne fait pas tout. Je ne suis pas aveugle, tu sais ? J’ai remarqué que tu avais maigri.
- Je gère de mon côté
- Moi aussi.
Stiles et Derek se regardaient droit dans les yeux, ils n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Ils se défiaient du regard, tous deux étaient bien trop têtus pour s’avouer vaincus. Derek stoppa la douche et ils restèrent un moment dans cette position, la provocation de deux esprits obstinés se mua en tension charnelle. À celui qui craquerait en premier, celui qui se laisserait dominer par ses envies. Ce fut Stiles. Il toucha le torse musclé de son amant qui se gonflait sous une respiration rapide, sous ses doigts, il captait les battements hâtifs de son cœur. Le coin gauche des lèvres de Stiles s’étira, ses pupilles se dilatèrent et son regard devint malicieux. Les yeux de Derek se radoucirent, il expira, passa sa main dans les cheveux mouillés de Stiles et se retourna, mettant fin à leur attraction mutuelle.
- Derek, s'indigna Stiles. Je croyais que…
- Je suis fatigué, le coupa le loup.
Déçu, Stiles le suivit la tête baissée. C'était la deuxième fois que son compagnon refusait un rapport intime. Avant le retour de Braeden, cela n'était jamais arrivé. Il y avait forcément une autre explication cependant son cerveau torturé ne pouvait s'empêcher d'y voir une relation de cause à effet. Derek enroula une serviette autour de son bassin, se posta devant lui et à l'aide d'un autre bout de tissu, il frotta les cheveux de Stiles.
- Sèche-toi avant de tomber malade, ordonna gentiment le lycan.
- Oui…
- Qu'est ce qu'il se passe, Stiles ?
- Rien, rien…
- On aura tout le temps pour faire ce genre de choses plus tard. Maintenant, il faut qu’on se repose.
Toujours perdu dans ses pensées, Stiles s'exécuta précautionneusement. Puis, lui et Derek se rendirent dans leur lit. Le jeune homme eut un rictus de douleur. Il avait peut-être un peu forcé, le loup avait raison, mais il ne lui avouerait pas. Il sentit alors le corps chaud de son compagnon se coller à lui et sa peine se calma instantanément.
- Derek, qu'est-ce que… ?
- Repose-toi, Stiles. Je peux au moins faire ça pour toi.
- Mais tu es épuisé.
- Je suis là.
Stiles allait répliquer, toutefois, il fut stoppé par les lèvres de Derek qui se posèrent sur les siennes. Un baiser doux et fugace.
- Bonne nuit, l'hyperactif.
- Toi aussi, Sourwolf.
Tout doucement, les deux hommes glissèrent dans un sommeil profond. La nuit fut semblable à la précédente, tout aussi éprouvante. D’ailleurs, la journée du samedi ressembla à celle du vendredi, à l’exception près qu’aucun des deux n’avait d’entraînement. Néanmoins, Derek avait des obligations familiales et après son travail, il passa son temps libre avec Nathan. Stiles se retrouva seul, encore. Il reçut une photo de Stan, un hématome qu’il avait sur l’abdomen accompagné d’un message : « Souvenir du p’tit génie. Tes coups font plus mal qu’à l’époque, bravo ! ». Il rigola en répondant que lui aussi portait des traces de leur affrontement. Ensuite, il tenta d’appeler Scott, en vain. Il eut de vagues excuses, comme quoi l’alpha était occupé mais qu’il espérait que tout allait bien. Bougon, Stiles se réfugia dans ses jeux vidéos. Il s’en sortit quelques heures plus tard et alla se coucher sans attendre son compagnon. Il se réveilla vaguement lorsque ce dernier s'allongea à son tour.
Le lendemain, ils devaient le passer ensemble, malheureusement, Stiles fut appelé au poste pour une urgence. Il y resta toute la journée. Un arbre s’était écroulé sur la route, Noah avait fait appelle à tous ses hommes pour gérer l’incident. Le policier rentra tard. Les deux amoureux échangèrent seulement quelques mots avant que le jeune homme ne s’écroule de fatigue dans le canapé. Dans un demi-sommeil, il se sentit soulevé et déposé sur un matelas. Il s’enveloppa dans la couette et respira profondément l’odeur des draps. C’était suffisamment apaisant pour qu’il se rendorme immédiatement.
Ils ne firent que se croiser jusqu’au mardi, jour où Stiles avait réussi à décrocher une entrevue avec Amalia. Il avait prévenu Derek et Kira, les deux devaient directement le rejoindre à Eichen House. La renarde lui avait confirmé sa présence plus tôt dans la mâtiné, en revanche, il n’eut aucune nouvelle du lycan. Il lui avait tout de même envoyé un message pour lui rappeler l’heure du rendez-vous.
C’était donc à dix-huit heures qu’il arriva devant la maison de soins psychiatriques. Il gara sa jeep sur le parking et attendit. Il était angoissé, sa jambe bougeait toute seule. Il ne savait pas ce qui le rendait si nerveux, voir la sirène ou la perspective que son petit-ami ne soit pas là. Il comptait énormément dessus, Derek était sa force. Sans lui, il ne se sentait pas capable de tenir tête à Amalia.
Heureusement, quelques minutes plus tard, la Camaro tant désirée apparut. Derek en descendit et se dirigea vers la jeep. Il s'installa sur le siège passager.
- Merci de me faire l'honneur de ta présence, mon petit Derek, râla Stiles.
- Désolé. J'étais occupé.
- D'accord…
Derek regarda aux alentours et, après s'être assuré que personne ne puisse les voir, il posa sa main sur celle de Stiles. Il se contenta de la serrer avec force. Stiles accepta ce contact et lui rendit son étreinte. Ils patientèrent en silence jusqu'à ce que Kira ne se montre. Elle avait le visage grave, elle n'en menait pas large face à leur future confrontation. Elle avait tout de suite accepté de venir, voulant protéger sa famille et trouver une solution pour que Scott soit soulagé de ce poids. Elle était prête à tout pour le sauver. Derek et Stiles la rejoignirent. Tous les trois se réunirent devant la porte. Ils se regardèrent, hochèrent la tête et Stiles ouvrit la marche…
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