Chapitre 2
Le réveille sonna éloignant les deux amoureux de leurs rêves.
- Bonjour mon amour, murmura Derek à l'oreille de Stiles.
- Mmh, que j'aime les réveils comme ça. Coucou toi. Tu as bien dormi ?
- Disons que c'était compliqué, l'état de Peter m'inquiète. Et toi ?
- Je comprends. J'ai plutôt bien dormi, mais je triche, j'ai un loup qui veille sur moi, même dans mon sommeil.
- Il a l'air charmant…
- Un peu associable mais on a tous nos défauts.
- Si en plus d'être beau et intelligent, il était populaire, je ne suis pas sûr que ça t'aurait tant plu que ça. Il aurait eu un succès de dingue.
- J'ai oublié de préciser que sa modestie faisait partie de ses qualités les plus importantes ?
- Décidément, quel homme !
- Ouais, j'ai de la chance.
- Je ne sais pas. Moi en tout cas, je ne me plains pas. Il te reste combien de temps avant d'aller au boulot ?
- Mmh une petite heure.
Les yeux de Derek se mirent à briller d'une lueur remplie d'espoir. Stiles connaissait bien ce regard, il se mit à rire et il l'embrassa langoureusement. Quoi de mieux qu'un peu de sport pour commencer sa journée ?
Mais, surtout, ce qu'il adorait, c'était la douceur avec laquelle son amant le traitait. Après leur petite interlude amoureuse, le loup s'éclipsa pour ramener le petit déjeuner au lit. L'humain en était sûr, son bonheur atteignait les sommets. Pour rien au monde, il ne changerait de vie. Et qu'importe les obstacles qui se dresseraient devant eux, ils s'en sortiraient toujours. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
Le repas englouti, il mit son uniforme sous les yeux pervers de son amant.
- Tu exagères, on vient de…
- Ce n'est pas de ma faute, ça te va bien. Bon, allez, faut pas que je traîne moi non plus.
Habilement, Derek sauta du lit et enfila sa tenue de garagiste. Le jeune policier ne put s'empêcher de lorgner son corps. Son pantalon de travail remontait jusqu'à la naissance de ses abdominaux, une large ceinture venait le plaquer contre ses hanches. Et pour terminer, un débardeur moulant dessinait parfaitement le moindre de ses reliefs musculaires.
- Stiles… Stiles… Hey !
- Hein ?!
- Et après c'est moi qui exagère...
- Ah non, euh, pas du tout.. Je réfléchissais à... Euh ma journée de travail... C'est ça !
- Mais bien sûr ! Tu finis tard aujourd'hui ?
- Normalement non, je dois rendre visite à Scott de toute façon. Et toi, mon chéri ?
- Mmh, je pense que je serais rentré vers 19h.
- Pour une fois, je rentrerai avant toi ! Vivement ce soir. Oh, il est déjà 7h40. Il faut que j'y aille ! Je t'aime.
- Moi aussi !
Après un petit baiser, Stiles fila jusqu'à sa voiture et prit la direction de son travail. Il allait encore devoir mentir, rire à des blagues plus que limites et affronter le regard inquisiteur de certains collègues. Ça l'épuisait. Il voulait juste vivre aussi normalement que possible. Était-ce si difficile ? Est ce que le regard des autres était plus important que son propre bien être ? Il n'était pas naïf, il savait que l'homophobie n'était pas encore éradiqué. Et il en craignait sa dangerosité.
Avant qu'il ne finisse le cours de ses pensées, il était arrivé devant le commissariat. "L'avantage d'être un hyperactif c'est qu'on ne voit pas le temps passé." Se moqua t-il de lui-même. Son téléphone vibra.
"Attention aux yeux curieux. Bonne journée mon cœur. Courage pour tes collègues. Tu me manques déjà. Je t'aime."- Reçu de Derek.
Devant ce beau message, le jeune policier sourit tendrement. Son compagnon mettait un point d'honneur à respecter son point de vue.
"Moooh, tu sais que je craque toujours autant devant tes petits messages ? Je t'aime aussi et tu me manques."- Envoyé.
"Tant mieux, c'est fait pour."- Reçu.
Il finit par entrer. Il salua les quelques collègues qui étaient déjà là et s'installa à son bureau. Il plongea son nez dans la pile de dossiers devant lui. La première affaire semblait plutôt simple, une histoire d'accident de la circulation. Un animal aurait surgi au milieu de la route et.. Une impression de déjà vu s'empara du policier. Il s'empressa de regarder l'animal incriminé, mais il semblerait que ça ne soit qu'une biche. Il souffla de soulagement.
- Salut Stilinski ! Alors, toujours puceau ? Une voix masculine s'éleva devant lui.
- Flynn. J'ai fais vœux d'abstinence pour éviter d'avoir une descendance aussi retardée mentalement que toi.
- Haha, toujours une réponse pour tout hein.
Flynn, c'était le type de collègue que Stiles fuyait. Il avait rejoint l'équipe avant lui, il y a deux ans. À cause de son ancienneté, il pensait qu'il était en droit de le charrier régulièrement. Sa capacité à réfléchir ne dépassait pas le QI d'une huître d'après le jeune hyperactif mais, il était très utile à la circulation. D'ailleurs, il devait en savoir un peu plus sur les circonstances de son affaire. Il rebondit donc, à contre-cœur, sur les paroles de son interlocuteur.
- Ça te dit un café ?
- Ah, il enlève le balais de son cul le petit Stilinski.
- Ouais, je te dirais pas où je le mets par contre.
- J'adore ta répartie ! Noir sans sucre comme les vrais hommes ?
- Sucre.
- Des vrais goûts de gonzesses !
- En fait, tu en sais plus sur l'accident d'hier soir ? Faut que je finalise le dossier..
- Ah oui… J'y étais. Le conducteur a passé tous les tests toxicologiques, ils sont revenus négatifs. Mais il assure avoir vu une biche d'un "blanc immaculé" traverser la route.
- Il ne me semble pas qu'il y ait de biches albinos recensées dans la région.
- Pas pour le moment.
- Merci Flynn.
- De rien Stilinski. Ce soir tu nous rejoins ? On sort draguer de la nana.
- Ah non, ce soir je vais voir un ami.
- Encore ton coloc ? Mec, il faut vraiment que vous vous sépariez tous les deux, à croire que vous êtes vraiment.. En plus, il est chiant à mourir.
- Qu'on est quoi ? Vas-y, vas au bout de ta pensée. En plus, il est juste un peu bourru, mais plus intéressant que la plupart des gens ici. Et non, j'ai rendez-vous avec quelqu'un d'autre.
- Regardez moi le petit Stilinski qui s'énerve quand on parle mal de son colocataire chéri. Détends toi, je dis ça pour ton bien, faudrait pas que tu nous tournes gay hein.
En effet, Stiles bouillait de l'intérieur. Il supportait mal les critiques absurdes faites à l'encontre de son amant. Il avait envie de lui décocher un direct dans son nez prétentieux mais il ravala sa rage. Ce n'était ni le moment ni le lieu. Et de toute façon, ici, Derek n'était qu'un bon ami à lui. Il ferma les yeux en se maudissant. Il en avait conscience, son comportement était odieux, il ne méritait pas l'amour de son compagnon. "Courage Stiles, tu vas y arriver. Plus que quelques heures." Se répéta t-il intérieurement.
L'arrivée de son père le sortit de son entrevue avec Flynn.
- Bonjour tout le monde ! S'exprima joyeusement le Shérif.
Noah était apprécié de presque tout le monde. Il gérait avec une main de fer son bureau mais savait faire preuve de beaucoup de sagesse. Alors, il reçut des bonjours chaleureux. À peine s'était-il installé que Stiles débarqua en trombe dans son bureau.
- Salut.. Euh bonjour shérif ! Je pars plus tôt aujourd'hui, il faut que j'aille voir Scott. C'est pour une urgence un peu particulière… Mais ne t'inquiète pas, je finis tous les dossiers d'ici 15h. Je ne suis pas obligé de manger. Si je rate cette pause là, ça rattrapera mes heures et…
- Stiles…
- Du coup, je ne serais pas en déficit. Ça arrangerait tout le monde.
- Stiles…
- J'ai bien mangé ce matin donc c'est pas si grave.
- Stiles !
- Ah, désolé oui ?
- Tu as déjà pas mal d'heures supplémentaires pour te permettre de manger ET de partir plus tôt.
- Ah génial !
- D'ailleurs, fist.. Euh Stiles, il serait temps que tu prennes tes jours de congés.
- Pas la peine !
- Je ne te laisse pas le choix. Mmh disons dans deux semaines, je te donne ton samedi, lundi et mardi.
- Shérif !
- C'est un ordre Stilinski.
Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire. Son père avait pris un air faussement énervé. Les dates avaient été choisies intentionnellement, le garage de Derek était fermé le lundi. Cette attention toucha le fils qui accepta d'un mouvement de tête. Il profita de son moment de répit pour dégainer son téléphone et pour écrire un message rapide à son amant.
"Re beau gosse. Tu sais quoi ? Congés forcés dans deux semaines… Week-end de quatre jours, du samedi au mardi, ça nous laissera du temps pour se retrouver un peu."- Envoyé.
Il rangea son outil de communication et retourna devant son ordinateur. Il classa l'affaire de la biche et continua son inspection minutieuse des affaires en suspens.
La mâtiné fut plutôt calme, ils avaient eu quelques appels mais rien de très inquiétant. Sa pause déjeuner arriva rapidement.
- Tu viens manger un bout, Stiles ? Demanda gentiment Jordan.
Celui-ci l'avait certainement sauvé des griffes de son collègue limité intellectuellement parlant qui s'apprêtait à l'inviter. Stiles hocha la tête avec plaisir. Les pauses repas étaient faites en sorte qu'il reste toujours quelqu'un au poste. De ce fait, il avait été décidé qu'elles ne se prenaient qu'à tour de rôle. Habituellement, Parrish était collé au shérif mais le répit aidant, il pouvait se libérer un peu.
- Merci Jordan… Une heure de plus avec lui et je crois que je deviens fou. Souffla l'humain.
- Ah je comprends… Des fois je me demande ce qu'il fait là… Ça te dit d'aller manger au café à côté ?
- Allez ! Soyons fous.
En se dirigeant vers le restaurant, le portable de Stiles vibra. Il lut le message, le sourire aux lèvres.
"Oh mais c'est une bonne nouvelle ça ! Je vais essayer de décaler mes rendez-vous du week-end aussi. J'ai hâte. Bon appétit."- Reçu de Derek.
- La coloc a l'air de bien se dérouler, lança Jordan d'un air complice.
- Ouais, on va peut-être avoir des jours de repos en commun. Je pensais lui organiser un petit truc pour le remercier de sa présence.
Ils furent coupés par la serveuse, elle prit leur commande. Des menus plutôt légers, les deux amis faisaient attention à leurs lignes.
- Ça serait sympa. Reprit le chien de l'enfer. Tu as une idée ?
- Mmh je sais pas, je pensais qu'un voyage nous… lui ferait du bien, il travaille beaucoup. Et ça nous ferait penser à autre chose..
- Je t'aurais bien conseillé mais tu connais les goûts de Lydia, hein. Je ne suis pas sûr que ça vous corresponde énormément.
- Je ne vois vraiment pas pourquoi tu dis ça, ironisa le plus jeune. Tiens, tant qu'on en est aux nouvelles, Peter est de retour.
- Quoi ?! S'exclama l'adjoint un peu trop fort, accaparant l'attention de clients trop curieux. Excusez-moi, c'est rien, tout va bien.
- Scotty l'a retrouvé hier soir, devant la clinique vétérinaire, il a été salement amoché. Il n'a toujours pas reprit connaissance mais Deaton n'est pas inquiet. Pas pour ça.
- Pas pour ça ? Souligna le plus vieux les sourcils froncés.
- Mmh… Disons qu'il n'est pas le seul à être de retour.
- Comment ça ?
- Preston.
- Ça c'est ennuyant, effectivement… Bon, heureusement on a Scott, il n'osait pas trop s'approcher de lui !
- Oui…
- Ne te tracasse pas, d'accord ? Lui et sa meute ne font pas le poids.
Le plus jeune se retint de tout raconter à son ami. Seulement, ce n'était pas à lui d'expliquer la situation. Alors, les deux collègues continuèrent leur discussion, ils divaguèrent sur beaucoup de sujets différents. La pause se termina et chacun réintégra son poste. Stiles travailla vite, si bien qu'avant de partir, il avait bouclé la totalité des dossiers en attente. Il fut félicité par le shérif. Il eut même la possibilité de trouver un endroit pour sa petite escapade amoureuse. Il n'avait vraiment pas chômé, son esprit occupé, il oubliait ses tracas. Sa journée de travail terminée, il passa chez lui pour se changer et se dirigea vers la maison de son ami d'enfance. Une fois arrivé, il sonna à la porte.
- J'arrive ! June calme toi !
Scott ouvrit rapidement, ses cheveux étaient en bataille, il avait un torchon sur l'épaule et son t-shirt était taché avec ce qui semblait être de la compote.
- Ah, salut mec ! Entre, entre, c'est l'heure du goûter.. Fais attention, elle a tendance à se servir de sa compote comme de projectiles !
- Elle vise aussi bien que son tonton ?
- Presque !
A l'intérieur, June était assise sur sa chaise haute, elle portait un bavoir déjà bien utilisé et tenait dans sa petite main une cuillère en plastique. Elle était brune, les cheveux lisses et les yeux bridés. Elle avait le teint légèrement hâlé. Elle était d'une beauté rare, et avait pris le meilleur de ses deux parents. À chaque fois que Stiles la voyait, il devenait instantanément un tonton gâteau. Cette fois ci ne dérogea pas à la règle. Il se rapprocha rapidement d'elle et la couvrit d'un flot ininterrompu de baisers. Le bébé rigola de bon cœur. Dans un de ces gestes perdu, June badigeonna les cheveux de son parrain d'un peu de son goûter.
- Parfait ! Il me manquait un peu de gel dans les cheveux ! Merci June, tu penses à ton tonton toi au moins. Et oui !
Elle ne savait pas encore parler. Donc elle lui répondit par des gazouillis plus ou moins identifiables.
- Elle est trop mignonne ! S'émerveilla l'oncle.
- Un petit ange…. Quand on est pas ses parents !
- Haha, tu m'étonnes. Comment tu vas toi ?
- Ça va, ça va…
- Scotty… Tu peux me parler hein.
- Je… Je suis inutile. Peter a été retrouvé à moitié mort et moi… Je perds mes forces. Fais aaaah ma puce, bravo mon bébé ! J'ai une rage en moi qui ne veut pas partir… Mmh elle est bonne la compote hein ?! Non ! Pas par terre ! Et mer… credi.
La petite avait jeté son bol au sol, déversant ainsi son contenu sur le carrelage. Son père se lança immédiatement dans une mission nettoyage sous le regard amusé du petit démon.
- Tu penses que c'est un blocage comme quand on était jeune ?
- Je ne sais pas… Je ne pense pas... Oui mon amour, papa te prend. Je n'arrive pas à comprendre…
- Mais Scott, ça ne change pas, tu seras toujours notre Alpha hein.
- Je ne sais pas si j'ai encore l'étoffe pour l'être, ni même l'envie. Peut-être qu'il est tant que je passe le flambeau à quelqu'un d'autre et que je me concentre sur ma famille. Hein June ! Non, pas dans la bouche roh !
- Scotty… Ce n'est pas de ta faute tout ce qu'il s'est passé.
- Stiles… Je ne sais plus où j'en suis. J'ai qu'une envie c'est…
Il ne finit pas sa phrase mais son visage était d'une dureté implacable et son regard assassin fixait le vide. Il se reprit vite pour retrouver une mine enjouée. Il ne voulait pas montrer ce côté là à sa fille. Stiles garda le silence toutefois, il n'était pas rassuré de ce dont il avait été témoin. Pendant un instant infime, son frère de cœur lui avait glacé le sang. Afin de garder une ambiance familiale, il fit abstraction de ce moment et se concentra sur sa filleule qui débordait d'énergie au grand drame de son père. Ils passèrent quelques heures de complicité, laissant de côté les problèmes. Cela leur permit de souffler un peu. Puis, vers 18h, Kira rentra chez elle. Au moment où l'invité voulait repartir au loft pour préparer le repas, Scott reçut un appel de Deaton. Peter s'était enfin réveillé. Ils se regardèrent, la belle brune proposa de coucher June pendant qu'ils iraient à la pêche aux informations. Scott était visiblement dérangé par l'idée de laisser ses femmes seules à la maison mais, la renarde y tenait. C'était important. Il abdiqua. Stiles quant à lui décida d'appeler son homme dès qu'il fut correctement installé dans sa Jeep.
- Allô ?
- Salut beau gosse, comment tu vas ?
- Ça va. Que me vaut cet appel ? Bien que je sois ravi d'entendre ta voix…
- Tu es seul ?
- Je suis dans mon bureau oui, qu'est ce qu'il se passe ?
- Mon cœur, Peter s'est réveillé.
- Ah… Comment tu…
- Deaton a appelé Scott.
- Ok… Je vais y aller.
- On se rejoint là-bas ?
- Oui.
- Ça va toi ?
- Oui, bon, le temps que je ferme le garage, j'y serais dans une vingtaine de minutes je pense.
- À toute.
- Oui.
- Hey, je t'aime.
- Moi aussi.
La voix de Derek était grave. Il avait raccroché sans trop s'éterniser. Reconnaître les sentiments de son petit ami derrière ses silences énigmatiques était devenu une activité pour laquelle le jeune homme excellait maintenant. Là, il perçut de l'inquiétude. Il se dépêcha pour arriver le plus vite possible à la clinique vétérinaire. Il voulait être là quand son amant débarquerait. Il mit de la musique pour passer le temps. C'est finalement quinze minutes plus tard qu'il se gara à côté de la moto de Scott, alliée de taille pour gagner du temps en ville. L'alpha n'était pas encore entré.
- Tu m'attendais ?
- Ouais… J'ai… J'ai un peu peur. Pathétique hein ?
- Mais non, on a toujours affronté les problèmes côte à côte.
- Heureusement qu'il y a des choses qui ne changent pas. On y va ?
- Plutôt deux fois qu'une ! Derek est en chemin aussi.
- Ça va entre vous ?
- Ouais… Faudrait que je t'explique en détail mais ça va prendre du temps.
- Quand tu veux.
Tout en discutant, ils étaient arrivés dans la salle où reposait le loup. Il était à demi assis, les yeux perdus dans le vague. Son teint était légèrement pâle. Il tourna la tête vers eux et afficha son éternel sourire malicieux.
- Oh tiens, salut les inséparables, comment allez-vous ?
- Nous, très bien. Toi par contre… Tu fais peine à voir.
- Ça va faire plusieurs mois qu'on ne s'est pas vu et déjà tes douces attentions. Ça me touche énormément Stiles.
- Sérieusement, comment tu te sens Peter ? S'inquiéta Scott.
- Ça va, un peu sonné.
- Tu peux nous raconter ce qu'il s'est passé ?
- Mmh… Oui. Mais Scott, je ne sais pas qui est au courant pour ton petit… Secret.
- Quel secret ?
- Pas à moi, voyons. Je suis au courant que tu perds tes pouvoirs d'alpha.
- Oh… Je vais devoir en parler aux autres de toute façon…
L'alpha déchu baissa la tête, gêné.
- T'inquiète pas Scotty, on s'en fout de la couleur de tes yeux. On te suit toi.
Peter allait rajouter quelque chose mais s'arrêta devant les yeux meurtriers de l'humain.
- Sinon, pour le moment, Deaton, Derek, toi et moi seulement… D'ailleurs comment tu peux le savoir toi ? Interrogea suspicieusement le jeune policier.
- J'ai légèrement frôlé la mort il y a peu à cause de ça. Ricana le plus âgé.
- Je suis… Désolé.
- Mais non, mais non, Scott. Je vais tout vous expliquer mais je préfère le faire en une fois. Je n'aime pas me répéter.
- Je me méfie encore de toi, Peter. Murmura l'humain.
- Ça me fait mal ce que tu me dis là. Après tout, on est presque de la même famille maintenant. Narga le vieux loup.
Deaton frappa à la porte et entra. À ses côtés, la coyote avait un visage radieux et Derek restait impassible.
- Papa ! S'exclama t-elle, tu es réveillé !
Peter ferma les yeux, et baissa la tête. Lorsqu'il la releva, son visage était fermé, son regard dur et il parla d'une voix détachée.
- Ah, tu es là. Je n'ai aucune envie de te voir, Malia. Tu n'es ma fille que par le sang. J'ai essayé d'être un père mais ça n'a pas d'intérêt. Je pensais que ça allait être amusant de façonner un être à mon image mais ça m'ennuie, finalement.
- Quoi…?!
Le visage de la jeune femme se colora en rouge, elle était en colère. Ses yeux commençaient à se teindre en bleu. C'était son moyen de défense quand la tristesse l'envahissait. "Trait commun à tous les Hale." remarqua le jeune homme intérieurement.
- Comment peux-tu dire ça ?! C'est toi qui m'a dit vouloir qu'on se rapproche ! Je ne t'ai jamais rien demandé, c'est à cause de toi que…
- J'ai changé d'avis, trancha sèchement son père avec un petit sourire en coin. Arrête de faire l'enfant pourri gâté et va t'en. Les adultes doivent parler.
- Viens, Malia. Je te raccompagne. Je crois qu'il n'a pas encore récupéré tous ses esprits, reprit doucement Scott en jetant un regard noir au bêta.
Les deux amis sortirent du cabinet. Stiles observa avec attention l'homme devant lui. Ce dernier souffla et relâcha les poings. Il avait serré avec tant de puissance la table d'examen qu'il y avait laissé la marque de ses doigts.
- Bon… Maintenant qu'elle est partie, tu nous expliques ce que ça veut dire ?
- De quoi parles tu mon cher petit Stiles ?
- Arrêtes. Il ne faut pas être devin pour comprendre que tes paroles sonnaient faux. Pourquoi tu la rejettes comme ça ?
- Oui, je l'ai remarqué aussi, le soutint Derek.
- On ne peut rien vous cacher tous les deux… Scott, te revoilà ! Elle est repartie ? Bien. Il faut que je vous raconte ce qui m'est arrivé. Asseyez vous, ça risque d'être long… Par où commencer… Mmh, après le fiasco d'il y a sept mois, Preston est venu me trouver. Il était enragé. Il n'avait qu'une chose en tête, Scott. Je t'avais bien dit que se mettre en travers de son chemin n'était pas la meilleure des choses à faire. Mais vous ne m'écoutez jamais. Bref. J'ai bataillé pour sauver vos petites fesses pré-pubères et on est finalement arrivé à un petit accord. Après avoir emprunté l'écaille de sirène…
- Voler, rectifia Stiles.
- Comme tu peux être à cheval sur les mots… bon après avoir VOLER l'écaille, je devais le rejoindre. Quitter ma meute d'origine pour la sienne. Il jubilait rien qu'à l'idée d'affaiblir Scott et de se renforcer, lui. Pourquoi ai-je accepté ? Parce que tant que j'étais à ses côtés, il ne devait pas vous toucher et je pouvais garder un œil sur lui par la même occasion. Je vous passe les détails mais il a pris exemple sur notre… Non, sur ta meute si diversifiée Scott. Il ne s'est pas mis en chasse que de loups… Wendigos, coyotes… Il ne recule devant rien. Comprenez-moi bien. Ce qu'il est entrain de créer, ce n'est pas la gentille petite meute de Beacon Hills fait de gosses immatures. Non, il rassemble tous les être les plus terrifiants qui ont un seul but en commun : devenir les plus puissants. Qu'aucun être ne puisse se mettre en travers de leur chemin.
- Comment il arrive à faire ça ? Je veux dire, si les créatures sont si dangereuses, comment il arrive à les contrôler ?
- Stiles, Stiles… Il les isole. Il détruit ce qu'il a de plus cher à leurs yeux et se pose comme un sauveur, la seule solution qui leur reste.
- Tu nous dis que le mec fait disparaître toutes les personnes chères aux yeux de ses victimes et, elles, elles le suivent quand même ? Aucun sens. Reprit Scott.
- ... Si… qu'est ce qui pousserait des gens à s'entretuer sans à avoir bouger le petit doigt ?... Réfléchissez, on y a déjà été confronté. Expliqua calmement le policier.
- Tu veux dire qu'il utilise..? S'étonna Derek.
- Oui, oui, ce que je lui ai donné. Il exploite les pouvoirs de l'écaille. Exposa gravement le vieux Hale.
- Comment sait-il s'en servir ? Comment est il au courant pour Scott ? Demanda Deaton.
- Aucune idée. Je n'ai pas toutes les réponses. Avant que je n'arrive à tout assemblé, il m'a donné rendez-vous. Je suis arrivé et… Une de ces nouvelles recrues m'a sauté dessus. Preston procède comme ça. Il organise un combat entre deux personnes de son petit groupe et ne garde que la meilleure, ça développe l'instinct animal d'après lui.. J'ai perdu. Il m'a renvoyé en me disant que je ne lui servais plus à grand-chose vu que le pouvoir de Scott s'amenuisait petit à petit et qu'il prendrait un malin plaisir à torturer chaque personne proche de moi.
- Malia… Murmura Scott.
- Elle ne doit pas savoir, supplia Peter. Je n'ai pas été le père de l'année mais si je peux au moins la protéger…
- Donc si on résume, il y a une armée de psychopathes sanguinaires qui approche de Beacon Hills… Super… Encore des bonnes nouvelles où on s'arrête là ? Parce qu'il ne faudrait pas qu'on meurt de bonheur avant de se faire égorger, ça serait triste. Reprit avec sarcasme le jeune homme.
- On a encore un peu de temps devant nous. Je dirais plusieurs mois. Il est très prudent. Il a toujours peur de Scott et surtout de son influence.
- Ouais enfin, en ce moment je ne fais plus peur à grand monde hein.
- Il ne laisse rien au hasard.
- Comment tu peux en être si sûr ? Interrogea Derek.
- J'ai passé des mois à l'observer quotidiennement, j'ai appris à connaître sa façon de penser. On a le même raisonnement. Malheureusement. Son message c'est pour déstabiliser encore plus notre cher alpha. Sans oublier qu'il doit encore se débarrasser de ses propres faiblesses, les sentiments qu'il porte à ses partenaires, conclut Peter.
- J'ai une hypothèse… Vous allez la trouver insensée… Mais… Et si, il voulait Scott dans sa meute ? Balbutia Stiles.
- Hein ? Sursauta le latino.
- Imaginez, il fait une meute composée des créatures les plus puissantes.. Alors un vrai Alpha… Et puis… Scotty, tu te renfermes pas mal depuis quelque temps… Peut-être qu'il a un moyen pour te redonner ta puissance… Peut-être que tu es sa cible depuis le début.
La voix du jeune homme était hésitante, il fixait son meilleur ami. Plus personne n'osait parler, ils attendaient la réaction du jeune père. Mais, il se contenta d'ajouter un "Pourquoi pas." assez froid, avant de se décider à rentrer chez lui. Le châtain tenta de le rattraper mais il fut stoppé par l'émissaire.
- Laisse lui du temps.
Peter était invité à rester dans la clinique cette nuit. Le druide veillerait encore un peu sur lui. Derek et Stiles retournèrent chez eux chacun dans leur véhicule. L'instant romantique désiré par le jeune homme tourna en moment de doutes. Mais, il ne les laissera pas s'enfoncer dans cette angoisse déprimante.
- Tu sais quoi mon petit Derek ?
- Mmh, non ?
- Si je te dis, toi, moi, weekend en amoureux dans un chalet au bord d'un lac, tu me réponds quoi ?
- Que ça serait génial mais qu'on a d'autres choses à penser pour le moment.
- Ah…
L'humain baissa la tête, un peu déçu. Il y tenait à cet instant intime. Il pensait vraiment que c'était une bonne idée. C'était la première fois que son amant avait refusé qu'ils se retrouvent à deux. Même s'il en comprenait la raison, ça le peinait profondément.
- Je… On part quand ?
- Non t'en fais pas, c'est toi qui a raison. Ce n'est pas le bon moment.
- Stiles..
- Avec l'autre qui revient et Scotty, je me sens un peu bête.
- Stiles…
- Tu sais quoi ? J'annule. Hop, ni vu ni connu. Oublie toute cette conversation.
Il sortit son téléphone pour supprimer sa réservation mais le loup le lui arracha délicatement des mains.
- On part quand ? Demanda t-il en le fixant avec ses beaux yeux gris.
- Euh.. Et bien j'ai pensé à samedi… c'était une surprise.
- Tu peux rajouter la nuit du lundi au mardi ? Je me suis arrangé.
- C'est vrai ?
Stiles, remplis d'espoir, était tout excité. Derek ne put retenir un petit rire et lui ébouriffa les cheveux. Finalement, la soirée prit une teinte plus légère et l'hyperactif montrait les différentes photos du lieu qu'il avait fièrement trouvé. Il était très bavard, presque trop, mais ça faisait partie de son charme. Et le loup n'avait pas l'air de détester ça. Ils prirent la direction de la chambre dans une gaieté n'appartenant qu'à eux.
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