Chapitre 15
Bonjour tout le monde !
Je suis vraiment heureuse d'être de retour parmi vous 🥰 . J'espère que tout va bien pour vous !
Bon et bien, je publie, encore une fois, en avance parce que je ne suis pas disponible ce dimanche !
Je compte sur nos deux amoureux pour vous faire voyager !
Prenez-soin de vous 💜
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En entrant, le père et le fils découvrirent Braeden assise au bar et Derek face à elle appuyé contre l’évier, ses mains en arrière qui maintenaient fermement le meuble derrière lui.
- Oh ! Déjà ? S’exclama Derek en se tournant vers eux. Bienvenue à la maison m… Stiles et Noah.
- Bonsoir Derek, salua doucement Noah. Désolé, je me suis invité au dernier moment. Mademoiselle.
- Pas de problème.
- Hello mon petit Derek et… Salut Braeden.
Les mots « mon petit Derek » étaient sortis tous seuls, comme si c’était naturel. Il s’était étonné lui-même. Les autres semblaient aussi choqués, sauf Noah qui était, bien évidemment, habitué à ces petits surnoms.
- Bonsoir Stiles et Noah, fit la belle brune avant de se tourner vers Derek. « Mon petit Derek », tu es d'accord avec ce genre de surnom, toi ?
- Et ouais, mais il faut être un hyperactif légèrement agaçant pour avoir ce privilège là, repondit Stiles avec sarcasme. Malheureusement, ce n'est pas ton cas.
- J’ai l’impression de ne plus te connaître, Derek, dit Braeden interloquée.
- D'ailleurs, intervint Stiles, désolé, mais on va devoir te demander de partir. On a un rendez-vous avec toute la meute pour discuter de choses importantes.
Derek, toujours en retrait, observait la scène, un léger sourire aux lèvres. Il semblait s'amuser du nouvel aplomb de son amant. Il hocha la tête et raccompagna l'ancienne mercenaire à la porte. Elle lui embrassa la joue, il eut un mouvement de recul presque imperceptible, puis, elle s'éloigna. Une fois la porte refermée, le loup se rapprocha de Stiles, son visage était habillé d'un de ses plus beaux sourires. Il posa son front sur celui de son homme, l'entoura doucement de ses bras et planta ses yeux gris dans son regard noisette.
- « Mon petit Derek », murmura-t-il.
- Oui, t’as vu ça, je suis fier de moi ! Chuchota Stiles, la voix remplie de malice.
- Merci pour ce beau cadeau.
N’étant pas seuls, ils restèrent juste dans cette position, mais leur échange visuel était intense. Pour leur laisser un peu d’intimité, le shérif s’était éloigné, il était face à la baie vitrée et contemplait la vue.
- Les autres ne vont pas tarder, reprit tout bas le jeune homme.
- Je sais…
Les deux amoureux se séparèrent et rigolèrent devant leur niaiserie. Ils servirent un verre de soda à Noah et le reste de la meute arriva dans la foulée. Derek grogna devant l’agitation ambiante, il n’aimait pas voir son loft assailli.
- Merci d’être venu, commença le jeune policier. On a beaucoup de choses à vous dire… Pour commencer… Preston est de retour.
- Quoi ? S’étouffa Malia.
- Quand Peter a été retrouvé devant la clinique vétérinaire, il était porteur d’un mot…
- Et vous avez mis tout ce temps pour nous le dire ?! S’indigna Liam.
- Oui, c’est compliqué… Je…
- Stiles, c’est bon. Je prends le relai, le coupa Scott.
Il fit face à ses amis, le torse bombé. Kira était à ses côtés, elle avait laissé June à Mélissa pour la soirée. Elle ne voulait pas laisser son compagnon seul, elle lui serra la main et l’encouragea du regard.
- C'est… C’est de ma faute si on ne vous a rien dit… Je suis désolé les amis, on essayait de trouver une solution… Vous me connaissez, parler n’est pas mon fort, je vais vous montrer l’étendue des dégâts.
L’alpha, du moins ce qu’il en restait, fit briller ses yeux. Le rouge fut fugace, le jaune prit rapidement la place.
- Qu’est-ce que ? S’exclama Malia.
- Scott ! Tu… Blêmit Liam.
- Oui… Je perds mes pouvoirs d’alpha et Preston l’a appris.
- Vous êtes sérieux ? S’énerva la jeune coyote. Le cinglé revient et on a plus d’alpha, vous ne vous êtes jamais dit que ça serait sympa de nous prévenir ?
- Malia… Murmura Stiles.
- Non, mais elle a raison ! On a un alpha qui n'est même pas capable de garder ses putains d'yeux rouges. Scott, tu m'expliques comment tu vas faire face à l'autre psychopathe ?
- Liam, calme toi, intervint Isaac. Tu ne sais pas tout.
- Oh j'en sais bien assez pour voir qu'on s'est foutu de nous pendant plusieurs semaines !
- Cesse de ne penser qu'à toi et à ton petit égo.
- Tu te fous de moi là ? Je te signale, au cas où, que lorsque tu restais dans ta petite bulle de solitude, moi j'étais à ses côtés à le soutenir. Viens pas me parler d'égoïsme après ça !
- Les gars, arrêtez, s'interposa Scott.
- Toi, tu n'as plus rien à me dire ! Enragea Liam.
- Lui parle pas comme ça, grogna Isaac pour défendre son ami. Il reste le seul et unique alpha.
- Honnêtement ? Je ne suis même pas sûr de vouloir encore le suivre, s’il devient un simple bêta, qu’est ce qu’il peut nous apporter de plus ?
- Prends pas trop la grosse tête, sans lui, tu n'es rien. Il a plus de qualités que tu n’en auras jamais.
- Tu veux parier ?
Les deux adversaires se toisaient prêts à se lancer dans une lutte acharnée s'il le fallait. Scott essayait de les séparer mais sa tentative n'avait fait qu'accentuer les tensions. Stiles, impuissant, regardait sa deuxième famille se déchirer.
- Ça suffit ! Gronda Derek à bout de patience, pas de ça dans mon appartement ! Si vous n'arrivez pas à calmer vos élans de jeunes mâles en chaleur, affrontez-vous dehors. On n'a pas besoin d'en être témoin.
- Mais… grinça Liam.
- Tu veux vérifier si je rigole Dunbar ? Demanda le propriétaire des lieux, les yeux bleus scintillants.
- Non…
- Alors ferme là et laisse Scott finir ce qu'il a à dire.
L'intervention de Derek, bien que reposant sur la menace, avait calmé les esprits. Liam et Isaac se renfrognèrent, Peter avait un sourire malsain sur les lèvres et Stiles les observait attentivement. Il remarqua que Scott s'était reculé, son visage était d'une tristesse infinie. Les mots de son bêta devaient tourner en lui, ils avaient été durs et terriblement cruels. Liam s'était laissé submergé par sa colère. Kira, qui était restée silencieuse jusqu'à lors, se décida à prendre la parole d'une voix sèche :
- Liam, Malia. Que vous soyez blessés est une chose mais je ne vous laisserai pas impunément vous en prendre à Scott. Il me semble qu'il a toujours su faire preuve d'une grande tolérance envers vous et c'est comme ça que vous le remerciez ? Je suis déçue, j'en attendais un peu plus de vous. Scott n'est pas responsable…
- Kira, laisse, je comprends, l'interrompit Scott. Je suis désolé d'être un meneur aussi peu fiable. Ils n'ont pas tort… J'aurais dû faire plus. Je me suis laissé dominer par Amalia alors que j'aurais dû être votre pilier…
- Par Amalia ? Questionna Liam.
- Et oui, tu devrais le comprendre plus que quiconque, remarqua Stiles. Amalia a réussi à faire exactement comme ton ex petite-amie déséquilibrée, sauf qu'elle est carrément plus balaise. Donc avant de t'emporter, réfléchis deux secondes ça arrangerait tout le monde. On a tardé à vous en parler parce qu'on cherchait à en connaître la raison.
- Scott… Je… suis désolé, murmura timidement Liam.
L’alpha en perdition le regarda avec un sourire de façade, rien ne pouvait changer ce qui avait été dit et il était trop fragile pour tout encaisser sans souffrir. Malia, qui était aussi fautive, se rapprocha et le serra dans ses bras. Hélas, il n’accepta pas cette proximité, il la repoussa gentiment.
- Bon, les enfants, on se croirait dans une cour de récré, railla Peter. C’est assez pathétique de voir que dès que votre « alpha » fait une petite erreur, vous perdez la tête. Le spectacle est assez plaisant je dois bien l’avouer, mais au lieu de geindre, on enchaîne ?
- Peter, tu veux pas retourner te faire tabasser chez Preston ? Ça nous ferait des vacances.
- Amusant Stiles.
- Bref, ce n'est pas tout. On a quelques autres petites choses à vous annoncer. On est à Beacon Hills et comme vous le savez, on n'est jamais tranquille ici. Une biche-garou a élu domicile chez nous et elle est prise en cible par une famille de chasseurs assez virulente. Je ne sais pas encore vous dire pourquoi mais j'ai l'impression que nos deux affaires sont liées.
- Une biche comme celle-ci ? Interpella la voix fluette de Lydia.
Elle tenait dans ses mains une feuille où un dessin particulièrement réaliste du cervidé blanc trônait en son centre.
- Exactement.
- Je te rejoins Stiles. Il y a quelque chose qui cloche. Je n'arrête pas de la visualiser.
- On peut voir tes œuvres ?
- Oui, mais j'ai du mal à tout saisir.
Stiles se rapprocha doucement et s'empara des très nombreux papiers.
- Je les ai classés par ordre chronologique.
- Parfait, tu es parfaite !
Il les feuilleta, au début, les dessins étaient basiques, légers, presque mignons. Puis, plus il avançait, plus ils devinrent sombres. L'animal était entouré d'un halo inquiétant. Dans le dernier, il crut discerner une silhouette humanoïde s’élever dans l’ombre. Il en fit part à la Banshee. Elle s’étonna, ne se rappelant pas de l’avoir tracé. Mais effectivement, elle lui donna la raison, quelque chose s’élevait derrière la biche. Était-ce possible qu’un dessin puisse transmettre autant d’angoisse ? Sûrement, depuis qu’il avait posé les yeux dessus, Stiles avait le cœur qui s’était emballé et une douloureuse sensation s’était accaparée de son estomac. Qui se cachait derrière cette forme ? Preston ? Scott ? Amalia ? Un membre de la famille des Akon ? Ou bien même Peter ? Personne ne pouvait le deviner. Il demanda à Lydia s’il pouvait le lui emprunter pour l’afficher, il était temps qu’il reprenne ses anciennes habitudes. Un tableau, des photos, du fil rouge et son cerveau. Mettre de côté ses sentiments parasites et ne se concentrer que sur son enquête. Enfin, il servirait à quelque chose. Une douce excitation germa en lui, Stiles Stilinski, connu pour ses capacités de déduction, était de retour. Il allait pouvoir les aider.
- Bien, on fait quoi maintenant ? L’extirpa Scott de ses pensées.
- Stage intensif, Liam, Malia, Isaac, Corey, avec moi trois matins par semaine. Ordonna Derek, vous vous êtes relâchés, je vais vous remettre au niveau. Avec ce qui nous attend, vous allez en baver.
- Chouette… souffla Malia.
- Je peux me joindre à vous ? Demanda discrètement Kira.
- Si tu veux, un renard, ça peut être utile, grogna Derek.
- Moi, p’pa, Jordan et Lydia, on va s’occuper de rattacher les morceaux.
- Ça me va, fiston.
Les autres acquiescèrent, Scott était resté silencieux, mit de côté sans que personne ne s'en rendit compte. Peter s'était rapproché de lui pour lui susurrer quelques mots à son oreille. Leur proximité n'échappa pas à Stiles qui se méfiait toujours du vieux Hale. Alors, il les interrompit en passant son bras sur l'épaule de son ami.
- De quoi, discutez-vous ? Sourit-il.
- Rien qui peut intéresser un humain stupide, grinça Peter.
- Tu sais, écouter les conseils d’un loup sadique c’est pas forcément ce qu’il y a de mieux pour toi, Scotty.
- Détrompe-toi, je fais partie des rares personnes qui peuvent VRAIMENT le comprendre.
- Désolé, mais le rôle du meilleur ami confident est déjà pris. Scott et moi, on se comprend en un regard.
- Tu es sur de toi ? Ricana le vieux loup.
- Je…
- Stop ! S'immisça Scott entre eux. Peter, on en reparlera plus tard.
L’intéressé abdiqua, salua les deux hommes, ajusta sa veste avant de partir du loft. Malia le suivait du regard avec tristesse. Ils ne s’étaient pas reparlés depuis leur incartade. La voir dans cet état fendait le cœur de Stiles en deux. Mais, il ne voulait pas réduire à néant les efforts de Peter qui, pour une fois, faisait passer une autre personne avant lui. En tout cas, il essayait et rien que pour ça, le jeune homme respectait son point de vue. Néanmoins, il restait très méfiant en ce qui concernait Scott, le vieux loup convoitait son pouvoir depuis le début.
- Il t’a dit quoi ?
- Rien. Juste de faire attention.
- Scotty, je sais que c’est faux.
- Désolé Stiles mais je dois y aller, il est bientôt vingt-et-une heure et on doit récupérer June, mais on en reparle hein ?!
- Ouais…
Encore une fois, Scott fuyait la conversation. Le jeune policier avait envie de le secouer, de lui rappeler qui il était, cependant, ce n’était pas la bonne marche à suivre. Il devait se montrer patient. Une chose était sûre, il ne le laisserait pas tomber, leur amitié c’était à la vie et à la mort. Deux garçons perdus que la douleur avait rapprochés et qui ne s’étaient plus quittés. Il rattrapa de justesse son ami d’enfance et l’enlaça en lui rappelant qu’il était là pour lui. Scott lui tapota le dos avec retenue sans lui répondre. Puis, avec Kira, ils se mirent en route pour retrouver leur petit trésor. Le reste des invités ne se firent pas désirer non plus, chacun partit avec des interrogations plein la tête.
L’appartement semblait bien vide sans toute cette agitation. Derek paraissait soulagé.
- Tu n’as pas assez de Nathan ? Tu vas faire du baby-sitting en plus ? Se moqua Stiles.
- Faut bien que quelqu’un s’occupe de les rendre plus forts. Avec la meute qui arrive… Et Scott a d’autres problèmes à gérer.
- Ouais… Peter lui a parlé aujourd’hui mais je ne sais pas ce qu’il lui a dit. Scotty a refusé de me l’expliquer.
- Étrange.
- Je suis désolé, c’est ton oncle et je sais qu’il a un bon fond, enfin… Si on creuse vraiment… Genre harchi profondément… Jusqu'au centre de la terre… Et encore…
- Je ne lui confierai même pas ma veste, Stiles. Chaque geste, chaque parole est intéressé.
- Je suis désolé…
- Mais des fois, il arrive qu'il s'intéresse vraiment à nous. Cette marque d'attention, si rare, nous rappelle qu'on peut être importants à ses yeux. Ça fait du bien.
- Je vois…
- Et il est ce qu’il me reste de ma vie d’avant, avec Cora.
- Oui…
- Maintenant, j’ai avancé, je ne suis plus le même et je pense que tu as raison. Peter ne nous dit pas tout.
- Merci…
- Je te soutiens.
- Oui, heureusement pour moi, hehe !
- Mmh.
- Ça a été avec ton ex, en fait ?
La voix de Stiles était légèrement plus aiguë qu’à l’accoutumée. Elle trahissait son inquiétude, ce vide qui avait envahi son cœur lorsqu’il avait appris qu’elle était de retour.
- Ouais… C’était long et pénible. Le seul moment intéressant c’était quand elle m’a raconté les premières années de Nath’.
- D’accord. Au moins, tu en as appris plus à son sujet.
- Oui.
Stiles lui sourit doucement, il ne voulait pas lui montrer ses doutes et sa tristesse, il pouvait au moins faire ça pour son homme. Se forcer à rester positif.
- Stiles…
- Bon ! Tu sais quoi ?! Je vais ressortir mon tableau d’enquête ! Je peux envahir la chambre d’amis ?
- Tu es chez toi aussi, tu sais, tu n’as pas besoin de demander.
- Oui, désolé !
- Je vais t’aider.
- Merci !
Les deux hommes montèrent et commencèrent à accrocher les différents éléments dont ils disposaient. Stiles prenait les rennes en dirigeant son conjoint qui s’exécutait méticuleusement. Une fois tout installé, il s’assit sur le lit, face à leur œuvre et se plongea dans ses réflexions pendant que Derek quittait la pièce. Ce n’est que vingt minutes plus tard qu’il revint, les mains chargées de snacks. « Pour nourrir l’esprit, il faut aussi nourrir le corps. » comme il aimait le rappeler. Ils passèrent deux heures à reprendre les faits uns à uns, puis, épuisés, ils prirent une douche avant de se coucher. Stiles s’échoua sur le dos en visualisant la mine meurtrie de Scott, son cœur se serra, son ami s’isolait petit à petit. Derek vint se lover contre son cou et passa son bras sur son torse.
- Merci Stiles.
- De ?
- Je suis heureux.
- Ah euh… Moi aussi, j’imagine ?
- Ça a été avec ton père ? Je ne te l’ai pas demandé.
- Oui c’était bien ! Ça m’a fait bizarre, j’espère qu’il ne se sent pas trop seul…
- On devrait l’inviter plus souvent.
- C’est toi qui dit ça ? Derek Hale ?
- Tout le monde change, grommela-t-il.
- Et t’en fait pas, j’ai rien dit pour Nath’. Bien que la présence de Braeden va soulever des questions.
Le loup souffla avec puissance avant de reprendre :
- Ouais, j’ai été con… Tu as le droit d’en parler à tes proches. Je te fais confiance, à toi et à ton jugement.
- Ah bah enfin, c’était pas compliqué, ricana Stiles.
- Je t’avais prévenu au début de notre relation, non ? Que j’avais un mauvais caractère…
- Je ne regrette rien.
- Mais, je te fais du mal sans le vouloir…
- Moi aussi, du coup, on est quitte ?
- Super saine la relation, rit le brun. Bon… il est tard et demain, j’ai du boulot entre l’entraînement et le garage…
Derek sourit et lui embrassa doucement les lèvres avant de s’endormir contre Stiles qui ne tarda pas à le rejoindre dans un sommeil de plomb.
Le réveil sonna tôt, sans laisser aux hommes la possibilité de profiter du lit. Stiles grimaça en sentant son compagnon se lever, la chaleur de son corps lui manquait déjà. Il reçut un baiser sur le front accompagné d’un « On a rendez-vous dans les bois, rendors-toi. On s’appelle à midi. » et Derek quitta le loft. Malheureusement, après s’être retourné de multiples fois, il abandonna l’idée de retrouver les bras de Morphée. Il se leva, enfila sa tenue de policier et se retrouva dans la cuisine, un café à la main. Il avait de l’avance, il écrivit donc à son meilleur ami pour faire face à son inquiétude qui ne tarissait pas.
« Salut Scotty ! Comment tu te sens ? Je pense à toi et n’hésite pas, si tu as besoin. » Envoyé.
Il s’y était pris à plusieurs fois pour écrire ce SMS. Chaque mot avait été profondément réfléchi pour ne pas le heurter. Mollement, il vérifia l’heure et il se dirigea vers le bureau du shérif. La journée était belle, le soleil lui mordait le visage mais une légère brise venait apaiser ce contact. C'était une sensation qu'il appréciait énormément. C'était donc de bonne humeur qu'il franchissait la porte de son travail avec la ferme intention de remercier Flynn.
- Bonjour tout le monde ! S'exclama-t-il joyeusement.
Il reçut des salutations timides et des regards en coin insistants. Curieux mais, il ne rebondit pas dessus, ce n'était pas sa priorité. Flynn était devant la machine à café avec leur collègue à la conscience douteuse. N'ayant pas l'envie de se confronter aux remarques déplacées de cette personne, il reporta le moment des remerciements.
Malheureusement, il n'eut pas la possibilité de le faire. Son collègue, qui d’habitude ne le quittait pas, n’avait même pas émis l’idée de manger avec lui à midi. Pause repas, qui fut trop courte pour qu'il ai le plaisir d'appeler Derek. Il lui avait envoyé un message pour lui expliquer la situation. Il reçut une réponse banale laissant, tout de même, transparaître une légère déception.
Stiles reprit alors son travail, sans un regard de Flynn. Il avait même l’impression qu’il l'ignorait. Il se faisait certainement des idées, ce n’était pas le genre de son « ami ». Ce ne fut qu'à l'heure de partir que ce dernier s'était enfin décidé à se rapprocher de lui.
- Stilinski !
- Ah, salut Flynn. Ça va ?
- Ouais. Et toi ?
- Bien, bien.
- Tu rentres chez toi là ?
- Il est l'heure de partir et j’ai bouclé ce qu’il me restait à faire alors, j’imagine que oui.
- Cool… Je te raccompagne à ta voiture pourrie !
- Hey, je ne te permet pas ! Elle a juste beaucoup d’expérience…
Ils se déplacèrent vers la sortie du poste de police. C’était la première fois que Flynn s’était proposé d’accompagner Stiles. Cette journée était vraiment bizarre.
- Tu fais quoi ce soir Stilinski ?
- Oh et bien comme d’habitude.
- Pour une fois, tu ne voudrais pas venir avec nous au bar ? Ça te ferait du bien de t’éclater un peu !
- Mais…
- C’est pas bon de rester enfermé avec la même personne, tous les jours. On dirait vraiment un couple.
- Bon. Qu’est ce qu’il t’arrive ?
Ils étaient arrivés devant Roscoe, Stiles s’était appuyé contre elle, les bras croisés et le regardait d’un air inquisiteur. Flynn n’avait jamais autant insisté, surtout en gardant un ton sérieux et sans faire de blagues douteuses.
- Bah… Après ce que j’ai vu la dernière fois…
- Je vais mieux, pas la peine de t'inquiéter.
- Tu sais ce que je fais quand je déprime ?
- Laisse moi deviner…
- Je sors, je bois et en général j'arrive à conclure, si tu vois ce que je veux dire, rit-il avec en décochant un clin d'œil.
- Oui. Pas la peine de m'expliquer dans les détails, je n'ai pas envie de vomir.
- Essaye un jour, tu n'es pas trop moche et tu as du répondant, tu arriveras sûrement à trouver une nana dans ton style.
- Merci du compliment, enfin je crois ?
- De rien, Stilinscoincé.
- Et merci pour l'autre fois aussi. Tu m'as bien aidé.
- Ouais, bah du coup pour me remercier la prochaine fois, tu viens avec moi !
- On verra.
- C'est pas un non ! Je veux te voir à l'œuvre avec les gonzesses.
- Flynn, tu as don pour être attentionné et terriblement agaçant dans la même conversation.
- Comme ça qu'on m'adore ! Dit-il simplement en haussant les épaules.
- Adorer n'est pas le mot. Tolérer ?
- Allez, à plus Stilinscoincé.
- Salut.
Stiles sourit en rentrant dans son véhicule, il avait retrouvé son collègue. Il s'était finalement habitué à sa présence. Flynn n’était pas une personne si mauvaise, si on lui enlevait les quelques écarts dont il avait déjà fait preuve. Il méritait une autre chance. Stiles avait pensé à lui tout le trajet, mais, une fois arrivé dans le loft, ses réflexions s’étaient recentrées sur son meilleur ami et sur son homme. Ce dernier n’était pas encore rentré, le garage fermait tard pour rattraper les quelques jours de congés qu’il avait posés en plus pour leur week-end raté. Il avait donc le temps de prendre une douche et de se poser devant son tableau d’enquête. Il le savait, il était presque arrivé à trouver l’élément manquant. C’était donc en jogging qu’il s'y perdit. Ses cheveux étaient légèrement humides, il n’avait pas pris le temps de les sécher, ça lui allait. La fraîcheur ressentie lui permettait de ne pas trop divaguer. Enfin, si on oubliait sa jambe qui bougeait toute seule et les différents passages de sa main sur son visage. Il fut stoppé net dans sa réflexion lorsque son téléphone sonna, sans faire attention, il décrocha.
- Derek ?
- Ah non, p’tit génie, je suis désolé de te décevoir mais, ce n’est que moi !
- Oh Stan ! Tu ne me déçois jamais. Comment va ?
- Super bien et toi ?
- La routine. Que me vaut ce plaisir ?
- Devine !
- Tu as enfin compris la fin du film Shutter Island ?
- On est pas tous un p’tit génie hein ?! Ça doit être ennuyant d’être dans ta tête, tu devines tout avant tout le monde. Du coup les films n’ont pas la même saveur pour toi… Enfin, cette fois, je suis sûr de t’avoir !
- Je t’écoute, dis moi tout.
- Je suis à Beacon Hills.
- Hein, quoi ?!
- Surprise !
- Mais… Tu es arrivé quand ?
- Aujourd’hui ! Monsieur McCall arrive vendredi et on commence lundi !
- Ah… génial.
- Je pensais te faire plaisir…
- C’est le cas hein, c’est juste que je pensais avoir plus de temps… Bref, tu as trouvé un logement ?
- Tu vas rire, ton père m’accueille en attendant que mon futur appartement se libère !
- Je n’étais pas au courant.
- Oh je l’ai appelé ce matin en panique… Enfin je t’expliquerai tout ça.
- Ça marche.
- Stiles… Je suis vraiment content de te retrouver. Tu me manques pas mal.
- Ça va nous rappeler le bon vieux temps tout ça… Oh, faut que je te laisse. Bonne soirée !
- Toi aussi mon petit Stiles. J’ai hâte de te voir.
- Moi aussi !
Stiles avait entendu son conjoint passer la porte accompagné d’un « Je suis rentré. » fatigué mais assez fort pour qu’on l’entende partout dans le loft. Le jeune homme se précipita pour lui souhaiter la bienvenue. Derek avait les traits tirés et son regard était absent, il sourit tout de même à l’approche de Stiles. Il l'enlaça tendrement, il posa sa tête sur l’épaule blanchâtre pour y respirer l’odeur du savon qui faisait, désormais, partie de son quotidien.
- Hm, ça devrait être interdit d’accueillir les gens comme ça. Surtout lorsqu’il est tard.
- Oh, je n’ai pas fait attention à l’heure… tu as l’air épuisé mon petit Derek.
- Longue journée.
- Va prendre ta douche, je m’occupe du repas.
- Ok.
Le loup s’éloigna en grognant et disparut dans les escaliers. Stiles s’affairait à lui préparer un plat exquis, il n’avait pas encore pu le gâter depuis tous ces événements, il voulait se rattraper. Il imaginait que son homme n’avait pas pris énormément de temps pour lui aujourd’hui. Il avait opté pour des spaghettis bolognaises, classique mais sur. Derek était de retour avec des vêtements plus amples, son visage était toujours aussi fermé. Il s'installa devant son assiette, et mangea avec appétit son contenu. Stiles, installé en face, se débattait avec les pâtes pour éviter de mettre de la sauce partout. Bien sûr, ceci se solda par un échec lorsqu'une portion de tomates vint s'échouer sur son pantalon, lui soutirant ainsi, un soupir d'exaspération. Le spectacle devait être divertissant au vu de la réaction de son compagnon qui étouffait un rire moqueur derrière sa main. À l'écoute de ce beau son, Stiles releva les yeux en souriant.
- Tu me feras toujours rire, Stiles.
- Je sers au moins à ça, grommela l'humoriste malgré lui.
- Tu es extraordinaire.
- Arrête avec tes bêtises.
- Je suis sérieux.
- Tu dis ça parce que je suis sexy avec ma bouche remplie de sauce tomate.
- Je t'aime, articula-t-il d'une voix rauque.
- Euh, moi aussi. Tu vas bien ?
- Mmh.
Ce « Je t'aime » était étrange. Il était brut et transpirait d'un peu de mélancolie et de nostalgie mélangée. Stiles le remarqua sans s'y attarder, il était tard et il tenait à ses engagements, il ferait passer ses sentiments après ceux de son compagnon. Il arriverait à combler le petit écart qui les séparait, c'était une question de temps. Son amour pour Derek ne s'était pas tari.
Le reste de la soirée fut calme, Stiles freinait ses envies de bavardage et Derek se réfugiait dans un mutisme las. Puis, Ils prirent le chemin du lit pour s'endormir, l'un contre l'autre.
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