Chapitre 14

Bonsoir tout le monde !

Dernier chapitre avant ma petite pause de deux semaines. J'espère qu'il vous plaira !

Vous allez me manquer pendant ce lapse de temps, ça me fait mal au cœur mais je ne peux pas faire autrement.

Je pense bien à vous et à nos deux amoureux.

Prenez soin de vous 💜.

Au week-end du 12 Août.

Lala.

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Une fois arrivés, ils se détendirent sur le canapé, comme avant. Ils avaient chacun un verre de vin à la main. L'un perdu dans un livre et l'autre dans un film policier dont il en avait déjà deviné l'issue, son esprit de déduction était aussi bien un don et une malédiction. Stiles posé sur les genoux de Derek.

- Ta journée ? Demanda le jeune homme qui s'ennuyait.

- Mmh ? Et bien, on a fait des petites courses... C'était inintéressant. Trop de monde, trop d'agitation.

- Nathan était content de te voir ?

- Oui. J'ai encore un peu de mal à trouver ma place à côté de lui. Il déborde d'énergie, ça me fait penser à quelqu'un.

- Ça viendra avec le temps, il te faut toujours un petit moment d'observation avant de te lancer.

- Tu sais... ça me paraît toujours irréel. Je vois bien qu'il me ressemble physiquement. Mais... Moi, père d'un petit garçon ? Je ne suis pas prêt à ça.

Stiles arrêta son film, de toute façon, l'intrigue était bancale. L'état émotionnel de son homme était largement plus important. Il se redressa et le fixa avec attention.

- Derek Hale...

- Oh là, tu prononces mon nom complet, j'ai du soucis à me faire.

- Regarde-moi.

- Mmh ?

- Tu ne te sens peut-être pas prêt. Mais je ressens déjà tout l'amour que tu lui portes. Je connais ce sourire en coin et il n'est pas parti une seule fois depuis que tu parles de lui. Si tu arrives à supporter l'hyperactif le plus horripilant de Beacon Hills, tu arriveras à être père. Je dirais même plus, tu vas en être un excellent. Tu vas te tromper, c'est sûr, ça ne sera pas rose tous les jours. Mais tu es un Sourwolf au grand cœur. Et, c'est la principale qualité pour devenir un bon papa.

- ... Merci.

- Tu peux répéter ? J'ai cru entendre un merci sortir de cette belle bouche sensuelle mais je n'en suis pas sûr.

- Stiles, rit le lycan en levant les yeux au plafond. J'ai de la chance de t'avoir.

- Non. Je ne crois pas, marmonna-t-il en se levant.

- L'hyperactif, tu ne t'en tireras pas comme ça !

Avant que le jeune homme ne puisse s'éloigner, Derek le rattrapa par le poignet, le fit s'asseoir sur lui et l'embrassa dans le cou.

- Mais... se rebella faussement Stiles.

- J'ai une folle envie de recommencer ce qu'on a fait tout à l'heure...

- Tu ne t'arrêtes jamais ?

- C'est de ma faute si le contraste entre ta peau blanche et tes grains de beauté me donne envie de les lécher un par un ? Si tes yeux ambrés me rendent avide ? Si tes lèvres me donnent faim ? Si tes fesses arrondies n'appellent qu'à être touchées par mes mains ?

- Mais...

- Raconte-moi ta journée, murmura Derek en reniflant l'odeur de ses cheveux.

- Tu changes vite de sujet.

- Je t'écoute.

Pendant que l'humain racontait son entrevue avec Lana, les mains de Derek se baladaient astucieusement sur son torse. Il traçait du bout de ses doigts les lignes qu'avait laissé le souvenir douloureux d'un Liam trop agressif. Le jeune homme comprit rapidement qu'il avait été embarqué, malgré lui, dans un jeu tendancieux. Son amant pouvait bien s'accrocher, il ne perdrait pas. Il essayait de se concentrer sur son récit en occultant l'odeur boisée qui chatouillaient ses narines, les lèvres qui se perdaient le long de sa nuque, le bruit rauque d'une respiration haletante et l'effleurement à peine perceptible sur ses tétons. Il réussissait fièrement à résister à la tentation qui s'immisçait au creux de ses reins. Il était à la moitié de l'entretien, il avait fait le plus dur, c'était, du moins, ce dont il se persuada. Il ferma les yeux pour ne plus apercevoir le regard fiévreux et décidé qui le décontenançait. Malheureusement, lorsque l'on se privait d'un sens, les autres n'étaient plus que difficiles à calmer. Il commençait à bafouiller lorsqu'il expliquait l'emprise psychique que la sirène pouvait avoir sur Scott. Un grognement d'envie le fit vibrer. Il mentionna, entre deux expirations désireuses, l'incroyable puissance mentale de l'alpha. Un mordillement sauvage lui arracha un cri suave. Il se perdit un instant avant de continuer sur... Sur quoi déjà ? Ah oui, L'état émotionnel de Lana. Un frôlement indécent proche de la bosse qui déformait son pantalon, lui déclencha un spasme d'impatience. Il conclut difficilement sur l'étreinte qu'elle lui avait partagé et sur sa dernière phrase mystérieuse. Il rouvrit les yeux pour lui décocher un regard victorieux, seulement, c'était des pupilles dilatées et des iris gris inondés d'un appétit dévorant qui le contemplait.

- J'ai gagné, souffla Stiles.

- Tu en es sûr ? Le nargua Derek.

- Je suis allé jusqu'au bout de ce que j'avais à dire.

- Oui, mais ton corps te trahit.

- Ce... C'est... Non !

- Ah ? Alors pourquoi tes yeux me supplient de continuer ?

- Tu extrapoles.

- J'imagine donc que la tension que je sens ici n'est qu'un simple hasard, ajouta-t-il en lui caressant doucement le jean.

Ce simple geste était déjà de trop, il arracha à Stiles un couinement voluptueux et il se mordit la lèvre inférieure avec force.

- ... J'accepte ma défaite, marmonna le brun. On monte ?

- Hehe ! Tu avoues ma supériorité ?

- Oui, tout ce que tu veux.

Derek l'emporta dans ses bras, montant consciencieusement les marches. Ils tremblaient tous deux d'un désir enivrant. La chambre atteinte, ils prirent possession du lit pour goûter encore une fois à leur amour brûlant avant de s'endormir l'un contre l'autre.
Ce matin-là, aucune sonnerie ne tira Stiles de ses rêves. Il avait encore les yeux fermés quand il sentit un contact doux lui caresser le torse. Les cicatrices n'étaient plus douloureuses physiquement. Néanmoins, il avait encore du mal à les regarder dans la glace, elles déformaient son corps, celui qu'il avait déjà eu tant de mal à accepter. Derek, quant à lui, ressentait une profonde culpabilité qu'il guérissait à coup de gestes tendres. Il rappelait régulièrement à son homme que peu importe les traces qui pouvaient bien se dessiner sur son lui, elles étaient toutes magnifiques. C'était des paroles remplies de tendresses qui faisaient rougir Stiles, grâce à cela, il apprenait à vivre avec. Il ouvrit lentement ses paupières et sa première vision fut le visage impassible du loup.

- Bonjour toi, tu es bien pensif dès le matin, murmura Stiles.

- Oh tu es réveillé !

Le visage du brun s'illumina un court instant, avant qu'il ne lui embrasse doucement le front.

- Tu sais, reprit Derek. Je me suis dit qu'on pourrait passer la journée ensemble, comme avant.

- Je ne peux pas... j'ai promis à mon père d'aller le voir.

- Ah... Soupira-t-il sans cacher sa déception.

- Désolé.

- Non, je comprends.

- Je pensais que tu irais voir Nathan et sa mère.

- Je ne veux pas trop le brusquer. C'est rien ! Je vais retrouver un peu de calme, ça va me faire du bien. Pas d'enfant et pas d'hyperactif... Le rêve.

- Ça ne prend plus avec moi ! Tu es devenu accro à mes discours à rallonge. Je te comprends tu sais, je suis attachant au fond. Je pense que t'ai eu à l'usure ! Encore un peu et tu ne pourras plus te passer de moi, même pour une heure !

- Tu es bien sûr de toi.

Avant que le jeune homme n'ait pu répondre, la sonnerie du téléphone de Derek raisonna, il grommela, irrité de cette interruption. Il se détacha de son amant pour répondre.

- Allô ? Ah salut... Rien de spécial. Pourquoi faire ? Mmh. Ok. Ouais.

Il raccrocha sans sourciller avant de reprendre sa place, le regard fermé.

- C'était... ? Questionna Stiles.

- Braeden. Elle vient aujourd'hui.

- Tous les jours... Elle ne doute pas de ta patience... Raté pour le calme ! Nath' va encore tout déménager dans le loft.

- Il... Il ne sera pas là.

- Hein ?

- Ouais. Elle veut discuter.

- Derek...

- Hm ?

- Tu as conscience qu'elle cherche autre chose ?

- Je ne peux pas la supprimer de ma vie Stiles, c'est la mère de mon... De Nathan.

- Je sais bien...

Un long silence s'installa. L'insécurité qui s'était évanouie la veille refit surface. Rien qu'imaginer Braeden et Derek seuls chez eux, sonnait le retour des nausées pour Stiles. D'habitude, Nathan était là et il accaparait l'attention des deux parents. Cette fois-ci, celle qui avait fait souffrir son compagnon allait avoir la possibilité d'attaquer son plan de reconquête. Les images qui lui venaient à l'esprit étaient douloureuses. Il aurait dû intervenir plus tôt. Elle le considérait encore comme un adolescent bavard, elle se méprenait grandement. Il était bien plus que ça maintenant. C'était ce qu'il se répétait désespérément alors que la jalousie venait le grignoter.

- Je peux annuler avec mon père, souffla-t-il. On aura d'autres occasions et...

- Non. Ne t'embête pas.

- Mais...

- Ton père a besoin de toi, trancha le loup.

Stiles aurait aimé rajouter « Et pas toi ? » mais il n'en fit rien. Il ne voulait pas rajouter un poids en plus sur les épaules de son amant. Elles étaient larges mais pas indestructibles. Il sourit et lui embrassa la joue.

- Je te fais confiance pour faire ressortir le Sourwolf quand cela sera nécessaire.

- Ouais, je lui dirais de ne pas m'approcher parce que l'anonyme avec qui je suis en couple n'est pas fan de l'idée.

- Je vais m'améliorer, je te le promets.

- En attendant, profite du shérif.

Stiles était un peu perdu dans ses sentiments, tiraillé entre la peur de perdre son homme et la colère d'être à l'écart de leur rencontre. Il était vraiment près à reporter sa journée père-fils pour empêcher tout rapprochement, mais la réaction froide de Derek l'avait rebuté. Peut-être préférait-il ne pas être embêté par un bavard compulsif, peut-être que finalement il appréciait le retour de son ex, peut-être qu'il pensait réellement à former une famille. Il grogna, incapable de trouver une solution à son problème et se leva du lit pour se préparer. Son regard restait fixé sur le sol, de l'extérieur, il semblait calme, mais toute son énergie était concentrée sur ses réflexions. Si bien, qu'il ne vit pas son compagnon se redresser, il ne remarqua pas non plus le regard inquiet qui veillait sur lui. En revanche, ce qui le fit sursauter, c'est l'approche de pectoraux puissants devant ses yeux et de bras tendres qui l'enlaçaient. Il monta le menton pour se perdre dans les yeux gris de son homme. Ce dernier ne disait rien. Il l'observait en essayant de deviner quelles étaient les conclusions que Stiles pouvait bien tirer de la situation. Malheureusement, suivre les pensées d'un hyperactif, c'était comme essayer de rattraper un cheval au galop à cloche-pied. Impossible. Il abandonna et embrassa doucement les lèvres sucrées qui l'appelaient.

- Bon... Je vais y aller, susurra Stiles gêné.

- Ouais... Fais attention à toi.

- Mmh, toi aussi, mon petit Derek. Je... Je laisse mon téléphone en sonnerie au cas où...

- À ce soir. Sourit-il avant de murmurer de sa voix la plus grave possible, mon amour.

Enfin, la bouche de Stiles s'étira pour laisser apparaître un sourire rayonnant. Derek avait vraiment un pouvoir impressionnant sur son humeur.
Ils se séparèrent malgré eux. Stiles filait doucement vers sa maison d'enfance. Un vent de nostalgie lui effleurait le cœur, un sentiment à la fois amère et attendrissant. La complicité entre lui et son père lui manquait beaucoup. Il était heureux de pouvoir la retrouver. Il se gara à côté de la voiture de police et frappa à la porte. « Sensation étrange quand on se doit d'avertir de sa présence dans une maison qui était la nôtre il n'y a pas si longtemps. » Remarqua-t-il.

- Stiles ! Comment tu vas ?

Noah se tenait devant lui, le visage remplit d'une joie immense, lui d'habitude si calme laissait paraître une grande excitation. Cela devait sûrement faire un moment qu'il pensait à leurs retrouvailles.

- Salut p'pa ! Ça va et toi ?

- Ca va ! Entre, entre, fais comme chez toi, rigola-t-il avec un clin d'œil. Tu veux boire quelque chose ?

- Un café, s'il te plaît.

- Deux cafés !

Alors que son père s'affairait en sifflotant, Stiles remarqua que rien n'avait changé à l'exception que les photos le concernant s'étaient multipliées. Une légère tristesse s'empara de lui. Il se sentait coupable d'avoir laissé l'homme qui s'était battu toute sa vie pour lui. C'était dans l'ordre des choses mais il lui était redevable. Il avala sa salive, se promettant de passer plus de temps avec son père parce que la vie n'était pas tendre et que tout pouvait s'arrêter en une fraction de secondes. Comme pour Christopher Argent.

- Tiens fiston

La voix fluette de Noah le ramena à la réalité.

- Merci papa !

- Alors tu veux faire quoi aujourd'hui ? Des choses en tête ?

- Euh je n'y ai pas réfléchi à vrai dire...

- Je te propose qu'on fasse des parties de tes jeux vidéos, il me reste une de tes anciennes consoles. Après on commande des pizzas et on va se promener un peu ?

Le shérif n'était pas un adepte des mondes virtuels mais il savait à quel point son fils les affectionnait, et pouvoir observer le bonheur de sa progéniture était ce qu'il y avait de plus important pour lui. Stiles en avait conscience, il était chanceux d'avoir un père si aimant.

- Super programme ! Répondit-il joyeusement.

- Génial ! Bon je t'avoue que je ne sais pas comment brancher tout ça, je te laisse faire !

Tout avait été soigneusement préparé, la console blanche à côté de la télé, les boîtiers de CD empilés sur la table basse. Le plus jeune rit doucement, attendri par les efforts déployés puis se mit à tout assembler. Ils se postèrent sur le canapé et ils jouèrent deux heures. Des jeux coopératifs qui raffermirent leur lien et un jeu de course sur des karts où il fallait se lancer des peaux de bananes et des carapaces de tortues. Noah n'était pas très doué mais Stiles le laissait gagner quelques fois, il aimait voir le regard emplit de fierté de son père, il pouvait au moins lui donner ça.

- Haha ! Encore gagné ! Et ben fiston, tu t'es ramolli ?

- Rigole mais je crois que mon volant ne fonctionne pas très bien...

- Trouve-toi des excuses ! Ton vieux père te bat et c'est tout !

- Il faut croire !

- Ah... Ça me rappelle quand tu étais plus jeune.

- Dis p'pa, je peux te poser une question ?

- Je t'écoute.

- Ça fait quoi de devenir père ?

- Tu veux me faire passer un message ? Toi et Derek, vous allez adopter ?

- Non ! Pas du tout, je m'interroge juste...

- Et bien... La première fois que je t'ai vu, que j'ai croisé tes grands yeux, j'ai fondu en larmes. Je n'y croyais pas... Je t'ai aimé à la seconde où tu as poussé ton premier cri... Mais en même temps, j'étais terrorisé. J'avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir te protéger du monde extérieur, de me tromper dans ton éducation, d'être un mauvais père... Tu as grandi, tu es devenu bien plus fort que je ne pouvais l'espérer mais j'ai toujours l'angoisse qu'il t'arrive quelque chose. Tu sais, c'est un chamboulement tellement important... D'un coup, un petit être devient tout ton univers, c'est merveilleux, néanmoins, tu dois faire le deuil de ta vie d'avant parce qu'à partir du moment où tu deviens parent, tout le reste est secondaire.

- Je vois... J'imagine que ça ne doit pas être simple...

- Ce n'est pas de tout repos en effet. Mais, ce qu'il y a de mieux quand tu deviens père c'est de voir le sourire de ton enfant. Ça n'a pas de prix.

- Merci pour tout p'pa.

- Hum. Ça va toi ?

- Oui, oui. Je meurs juste de faim !

Les mots de son père avaient retourné Stiles. Il ne se rendait pas compte de toutes les modifications qu'un événement aussi particulier pouvait engendrer. Derek devait se battre sur tous les fronts en même temps, il était ébahi par son courage et sa détermination. Il repensa au peu de soutien qu'il avait bien pu lui fournir ces derniers jours. Il avait été égoïste, on ne l'y prendrait plus. Il était décidé à faire passer les besoins de son conjoint avant toute chose.
Les deux hommes dévorèrent le repas avec des conversations diverses, comme la relation qu'entretenait le père avec Lana, les actes de gentillesses inattendues de Flynn et sur la stagnation de l'enquête sur le vandalisme du garage de Derek. Puis, toujours plongés dans leur échange, ils allèrent se dégourdir les jambes.

- Alors... Tu t'es endormi hier ?

- Oui, je ne sais pas pourquoi. Épuisé !

- Peut-être un trop plein d'émotions, tu absorbes tout ce que les autres ressentent. Lana m'a dit que tu avais perdu ta joie naturelle et je trouve qu'elle a raison. Tu es taciturne.

- Je suis un peu fatigué c'est tout.

- Stiles...

- Je t'assure !

- Je suis ton père ! Je sais quand quelque chose ne va pas.

Stiles voulait tout lui dire, pour Braeden, pour Nathan. Il se retenait d'exprimer toute sa frustration, sa tristesse et ses sentiments d'impuissance face à une situation qui lui échappait. Il devait détourner le sujet, parler de quelque chose dont il avait le droit et qui semblait assez profond pour expliquer son manque d'entrain.

- C'est juste que Derek en a marre d'être mis à l'écart.

- Comment ça ?

- J'ai encore dû mal à assumer notre relation.

- Mmh, qu'est-ce qui te retient ?

- Tu es au courant de toutes les blagues homophobes qui grouillent au bureau ?

- Parrish m'en a parlé oui... Mais même s'ils aboient beaucoup, la plupart ne mordent pas. Et s'ils touchent à un seul de tes cheveux, je les...

- Je m'en fous de moi. Je peux le supporter. Mais toi, tu as mis toute ton énergie pour ton poste tu y tiens plus que tout, je ne veux pas...

- Non. Ce à quoi je tiens plus que tout, c'est toi. Et c'est mon rôle de shérif de protéger tout le monde, même des raclures qui peuplent mon commissariat.

- Papa...

- Je n'ai pas peur d'eux.

- Mais...

- D'ailleurs, je vais faire un petit rappel sur ce qu'est le respect, ça ne leur fera pas de mal.

- Si tu perds ton poste à cause de moi...

- Déjà de un, si ça arrive, tu ne seras responsable de rien, leur haine n'appartient qu'à eux. Puis de deux, ne t'en fais pas, ils savent bien que sans moi ils courent à la catastrophe. Pour gérer cette bande de gosses, il faut du courage et personne n'en a envie, crois-moi.

- Merci...

- Tu gères ta vie comme tu l'entends fiston, mais à part avec Lydia, je ne t'ai jamais vu aussi amoureux. Ne laisse pas l'intolérance gagner. Ils ne méritent pas cet honneur. Tu réfléchis trop. Ça a toujours été ton problème.

- Hey ! Je pensais que tu me réconfortais mais en fait, tu me fais des reproches à peine dissimulés !

- Je m'y suis fait à mon gendre bourru... Essaye de le garder.

- Tu es de quel côté exactement ?

- Du bonheur de mon fils.

- C'est ça oui !

Cette discussion avait fait du bien à Stiles. Son père était une bonne oreille et il avait raison. Il ne pouvait pas se terrer toute sa vie, il avait mûri depuis le lycée et savait se défendre maintenant. Il pouvait aisément gagner un combat face à deux de ses collègues limités moralement. Il avait tout de même tenu tête à des loup-garous enragés. Les humains étaient moins effrayants. Mais une question le taraudait, qu'en penserait Flynn ? Ils avaient réussi à s'apprécier tant bien que mal, ça serait dommage de tout gâcher à cause de cette histoire. Il s'incendia intérieurement, depuis quand donnait-il de l'importance à ce que Q.I. d'huître pouvait bien penser de lui et de sa vie ? Ils n'étaient même pas amis, ou peut-être que si. Il n'en savait trop rien. Il avait simplement vu de la gentillesse en lui, c'était tellement inespéré qu'il avait du mal à s'en remettre.

- Stiles ?

- Mmh ?

- Tu ne m'avais pas parlé d'une réunion de meute ou je ne sais quoi ?

- Si, si.

- Il est dix-huit heures.

- Déjà ?

- C'est ça de parler sans s'arrêter, se moqua doucement Noah.

- J'ai été calme aujourd'hui.

- Dois-je te rappeler ta longue explication sur les différents karts de ce matin ?

- Ça ira ! Mais merci, hein !

- Tu crois que je serais de trop si je viens avec toi ? C'est de la sécurité de Beacon Hills dont on parle là...

- Mais non papa ! Viens, on a tous confiance en toi, c'est de l'histoire ancienne le contrôle de Lana.

Le shérif semblait soulagé. Sur le chemin pour rejoindre leurs véhicules, il expliqua que la gentille sirène avait envie de les aider au maximum toutefois, elle n'osait pas se rapprocher d'eux. C'était désolant mais pour le moment, c'était encore un peu tôt. Certaines personnes n'avaient pas encore totalement digéré sa traîtrise. Malia et Liam restaient sur leur garde. Stiles soutint à son père que ses deux amis allaient finir par se calmer, ils n'étaient pas mauvais, juste sur leur garde. C'était ce qui arrivait lorsque l'on avait été trop souvent confronté à la trahison. Noah hocha la tête en signe de compréhension. Puis, ils prirent chacun possession de leurs voitures pour prendre la route jusqu'au loft.
Sur le trajet, Stiles laissait son cerveau divaguer. Il se repassa la journée et surtout, il imaginait la rencontre entre Derek et Braeden. Il n'avait eu aucune nouvelle, pourtant, il avait régulièrement vérifié son téléphone qui restait désespérément silencieux. C'était sûrement rien, son homme n'était pas connu pour être des plus bavards cependant, dans ce contexte, il aurait bien aimé savoir qu'il ne l'avait pas oublié. « Tu recommences avec ton égoïsme, Stiles. » se réprimanda-t-il. Il devait être plus compréhensif, c'était ce qu'il s'était promis. Il souffla devant son incapacité à développer de l'empathie. Il atteignit l'appartement plus vite que prévu, son père à ses côtés. Sa présence était réconfortante. Il n'avait pas envie de retrouver l'ambiance électrique des jours derniers. Il inspira profondément, rassembla tout son courage et ouvrit, enfin, la porte qui les séparait de son foyer.

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