Chapitre 10
Le jeune homme se réveilla, il ouvrit difficilement ses paupières et fixa le vide devant lui. Même si ce n'était qu'un rêve, il n'en restait pas moins perturbant. Il glissa délicatement sa main sur le lit pour vérifier si son amant était vivant. C'était bien le cas cependant, il était encore profondément endormi. Si Stiles avait peur de la haine profondément ancrée chez son meilleur ami, il était encore plus terrifié à l'idée de réveiller son compagnon. Alors dans une extrême délicatesse, il sortit du lit et se décida pour une boisson chaude, meilleur remède contre les idées noires. Et en ce moment, il en avait énormément. Il descendit pour trouver une cuisine sombre, froide et silencieuse. Sa solitude lui sauta à la gorge. Ces sept derniers mois, il avait essayé de se noyer dans des réflexions intenses pour éviter de s'y confronter. Elle lui rappelait ses sentiments enfouis, elle réveillait en lui son immense tristesse suite aux deuils qu'il fuyait, ses angoisses de rejet et sa nostalgie d'une époque où sa note au dernier contrôle de mathématiques était sa principale hantise. Elle le suivait comme une ombre et, malgré ses différents stratagèmes, il y avait des moments où, profitant d'un moment de faiblesse, elle le rattrapait. Dans un grognement de lassitude, il regarda enfin son téléphone qui affichait quatre heures trente. Il souffla et opta pour un café, de toute façon, il avait abandonné l'idée de se rendormir. Dès qu'il fermait les yeux, c'était ceux du Scott maléfique qu'il voyait. Le choix était tout aussi complexe que sommaire, soit l'alpha abandonnait ses pouvoirs surnaturels pour reprendre ses habitudes de simple humain, soit il perdait sa part d'humanité et devenait un loup sanguinaire. Pour l'instant, il semblait avoir opté pour la première option. Et si un jour il préférait la voie la plus facile ? Et si un jour il abdiquait d'épuisement et qu'il plongeait dans ses ténèbres ? Que se passerait-il dès lors ? Un Scott de l'autre côté de la barrière, un démon à l'état pur. Plus maléfique que Deucalion. En tout cas, c'était ce que Stiles avait en tête. Peut-être exagérait-il légèrement mais il n'avait pas envie de vérifier son hypothèse.
Alors que le café légèrement trop chaud coulait le long de sa gorge, il entendit un bruit derrière lui. En souvenir de sa pénible nuit, il était sûr ses gardes, il posa sa tasse et se retourna vivement les poings serrés prêt à montrer ses différentes techniques de combat. Heureusement, ce n'était que son amant qui avait un demi-sourire face à la vision d'un hyperactif en caleçon s'apprêtant à bondir sur un ennemi imaginaire.
- Tu es bien matinal John Wick. Se moqua Derek d'une voix rauque.
- Tu as frôlé le K.O. technique, sache le.
- Je n'aurais jamais pu me défendre.
- Clairement pas, j'ai une force incroyable. Et toi, qu'est ce que tu fais là ?
- J'ai entendu du bruit.
- Désolé, je ne voulais pas te réveiller.
- Mmh.
Le jeune homme se retourna et ressaisit sa tasse de café qui lui réchauffait les mains. C'était agréable et réconfortant, il avait un peu froid mais cela lui permettait de se sentir éveillé. Habilement, le lycan se glissa derrière son dos et une douce chaleur l'entoura. Il ne prononça pas un mot, laissa tomber sa tête en arrière. Les deux amants regardèrent à travers la fenêtre savourant ce petit moment de bonheur. Ils étaient ensemble dans leur foyer et leurs cœurs battaient à l'unisson. Même le silence qui les enrobait était animé par une douce complicité. Cette étreinte dura plusieurs longues minutes, ce fut Derek qui la rompit.
- Bon, j'oublie ma mâtiné de détente. Vu l'heure je pense que je vais aller courir un peu.
- Je peux venir avec toi ?
- Mmh.
- "Oh oui Stiles, ça serait génial de t'avoir à mes côtés.", le charria avec sarcasme le jeune policier.
- Je vais me changer. Tu devrais penser à le faire aussi... Sauf si tu veux te dépenser en sous-vêtements.
- Effectivement, je finis mon mug et j'arrive.
- Mmh.
Le plus grand remonta les marches rapidement et Stiles marmonna "La bonne humeur du matin, Sourwolf." pensant que l'ouïe surdéveloppée de son compagnon n'arriverait pas à capter ses quelques mots. Mais il se trompait au vu de la réponse qui ne se fit pas attendre.
- Je t'entends Stilinski ! En même temps, quelle idée de se lever à quatre heure et demi du matin ? Cria le loup.
Le jeune homme rigola et se prépara en vitesse pour ne pas attiser la colère de son amant qui avait une patience limitée, surtout aussi tôt. Les deux joggeurs avaient décidé de se dépenser dans les bois. Cette fois, le lycan ne quitta pas son humain d'une semelle. Il prenait très au sérieux son rôle de garde du corps comme aimait bien le lui rappeler le plus jeune. Remarque qui ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd puisque qu'ils se chamaillèrent quelque temps. Puis, ils rentrèrent chez eux et leur journée respective pouvait alors commencer.
Elle fut calme comme les jours qui suivirent. La même routine, un Flynn trop collant, des histoires inintéressantes, des blagues d'une bassesse d'esprit assez remarquable et enfin la libération, l'heure de retrouver le loft. Cette petite rengaine se répéta jusqu'à vendredi, le dernier jour avant leur escapade amoureuse. Ils y étaient.
Stiles était donc d'une excellente humeur au réveil ce jour-là. Il parlait vite et fort exaspérant profondément son compagnon. Néanmoins, un petit obstacle se dressait devant eux. Ce matin, ils avaient rendez-vous avec Isaac, Scott et Deaton. Ils devaient passer à l'appartement et Derek avait exceptionnellement fermé son garage pour l'occasion. Cet événement ne perturbait pas l'hyperactif qui courait partout, un moment il était dans la chambre pour sélectionner des affaires, l'instant d'après il traînait dans la cuisine vérifiant qu'ils avaient de quoi accueillir les invités.
- Bon, j'ai encore un peu de temps pour faire à manger, pensa-t-il tout haut.
- Stiles.
- Qu'est ce qu'il nous reste dans le frigo...
- Stiles.
- Faudra penser à faire des courses dès qu'on rentrera...
- Stiles !
- Hein ? Ah tu es là ?
- J'aime bien être transparent dans ma propre maison. C'est agréable.
- Pardon. J'ai un peu de mal à me canaliser.
- Un peu ? C'est un euphémisme. Viens.
- Que moi je... Oh, ok !
Le jeune homme observa attentivement son petit ami avant de se rapprocher de lui. Ce dernier était assis sur le canapé et l'observait avec une mine impassible. C'est avec une méfiance légère mais certaine que Stiles se planta devant lui.
- Oui ? Demanda t-il suspicieusement.
Son amant l'attira vers lui pour sceller leurs lèvres. Technique connue mais efficace pour que le jeune homme puisse se recentrer et abandonner toute possibilité de bavardage.
- Je t'ai dit que j'arriverai à te calmer, non ? Plaisanta le brun, non sans une fierté à peine dissimulée. Tu t'agites beaucoup et ils ne vont pas tarder à arriver.
- Mais on a encore un peu de temps, clama le châtain.
- Stiles.
- Bon d'accord.
Il s'affala sur le canapé en faisant une moue de déception, son esprit était en feu, il avait tellement de choses en tête. Rester immobile lui demandait un effort considérable qu'il acceptait de faire pour son homme. C'était dire le profondeur de ses sentiments. Il commença machinalement à jouer avec son téléphone quand il fût arrêté par son conjoint qui avait entendu quelqu'un entrer, Isaac d'après lui. Stiles sauta du canapé avec un dynamisme débordant et se frotta les mains.
- C'est reparti, chantonna t-il gaiement. Ne lève pas les yeux au ciel Sourwolf, je te vois !
- Ce n'est pas mon style.
- C'est cela oui.
Avant même que le bouclé ne puisse avertir de sa présence, le jeune humain avait déjà ouvert la porte.
- Salut mon petit Isaac ! Comment tu vas ? S'exclama t-il.
- Euh ça va et toi ? Hésita le loup, un peu surpris de l'enthousiasme de son hôte.
- Super ! Entre, entre, assieds toi, tu veux boire quelque chose ? Café, thé, chocolat, jus de fruits ? Dis-moi et je te sers ça. Moi je pense que je vais prendre un café ! Faut bien être en forme hein ! Ça a été pour te garer ? Vu qu'il n'est pas trop tard, je pense qu'il y avait de la place. Enfin, sait-on jamais... Ça m'est déjà arrivé d'être à dix minutes de marche, ce n'est rien mais une journée de boulot je ne rêvais que de rentrer chez moi.
L'invité chercha de l'aide face à la tempête Stilinski en scrutant du regard l'ainé qui s'amusait légèrement de la situation. Ce dernier se décida malgré tout à lui venir en aide.
- Salut Isaac. Stiles, pas de café pour toi, je crois que tu es assez vif comme ça.
- Mais... Pff, tu as sûrement raison, ronchonna l'homme aux yeux noisettes.
- Bonjour Derek, reprit le convive. Un jus de fruits pour moi.
- C'est parti !
Le jeune policier le servit et l'observa attentivement. Le loup semblait fatigué, des grandes poches grises s'étaient dessinées sous ses yeux, cependant son regard n'avait pas perdu de son éclat. Il avait beaucoup mûrit depuis son séjour en France, même s'il restait assez impulsif parfois. Il avait mis une certaine distance avec ses amis, le seul qui pouvait encore se vanter de le connaître parfaitement était Scott. En effet, le grand châtain gardait toujours une admiration sans limite pour son alpha et se confiait encore à lui, bien qu'en ce moment c'était plutôt difficile. Sa tenue vestimentaire reflétait parfaitement son état d'esprit, un léger pull sombre à col roulé associé à un jean noir et un long manteau gris. Un grognement sortit Stiles de son inspection détaillé, en relevant les yeux il croisa ceux des deux hommes qui l'observaient avec incompréhension.
- Ah, désolé, je m'étais perdu dans mes pensées, je me disais que Scotty et toi, vous étiez encore très proches.
- Oui, on a beaucoup parlé depuis mon retour. J'ai eu de la chance qu'il m'ait pardonné d'être parti comme ça.
- Scotty t'en voulait pas tu sais, il a juste été blessé. Il s'est énormément remis en question.
- Je sais... Mais j'avais besoin de ce temps, loin d'ici, loin de la tombe d'Allison. Je m'en veux encore. Il a été très compréhensif malgré mon égoïsme.
- Scott restera Scott, toujours à voir le positif chez les gens, conclut Derek. Justement, je crois qu'il est là.
La sonnette retentit et cette fois-ci, c'est le propriétaire du loft qui accueillit le latino. Celui-ci était ravi de retrouver ses amis et souriait à pleines dents, il était bien loin du cauchemar inventé par son frère de cœur. Il serra Stiles contre lui pendant de longues secondes avant de saluer chaleureusement son protégé. Il se tourna vers le couple en se grattant la nuque.
- Derek, Stiles... Je n'ai pas pu vous remercier l'autre fois... Sans vous, je serais mort. Ou pire... Je... Merci. Murmura-t-il les yeux humides.
- Mais non, tu exagères Scotty ! Rigola Stiles en sautillant.
- Tu m'as l'air remonté à bloque Stiles, remarqua l'alpha.
- Ne m'en parle pas il est comme ça depuis ce matin, râla le brun aux yeux clairs.
- Personne ne t'a forcé à habiter avec moi, tu t'es tiré une balle dans le pied tout seul mon cher.
- C'est vrai ça, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même, ricana Scott.
- Malheureusement, il est trop tard pour faire demi-tour, tu es bloqué avec moi.
- Oh mince, comment vais-je survivre ? Ironisa le plus vieux, il marqua une petite pause avant de reprendre. Bien, les voilà.
- Les ? Tiqua le policier.
- Deaton et Peter.
Aussitôt avait-il prononcé ces mots qu'il ouvrit la porte pour laisser entrer les personnes désignées.
- On ne peut plus vous dissocier tous les deux, grinça le jeune hôte entre ses dents.
- Stiles quel accueil ! Bonjour, je suis ravi de te voir moi aussi. Serais-tu jaloux ? Tu as enfin compris que tu avais misé sur le mauvais Hale ? Désolé de te décevoir mais tu es légèrement trop jeune pour moi, taquina l'oncle de son amant avec son air narquois habituel.
- Ferme-là, Peter, grogna le neveu de mauvaise humeur.
- Bonjour à tous. Désolé de ne pas vous avoir prévenu mais il me semblait nécessaire que Peter soit parmi nous. Il suit l'affaire depuis le début, intervint calmement l'émissaire.
- Si tu le dis doc'... Abdiqua le châtain.
Il s'était surpris à utiliser le tutoiement, toutefois, Alan ne releva pas cette proximité. Ils avaient surmonté assez d'épreuves pour l'accepter.
- Vous voulez boire quelque chose ? Demanda-t-il distraitement.
Scott et Deaton demandèrent un thé et le vieux Hale un café noir, bien serré. Stiles hésita à faire malencontreusement tomber la boîte de sucre dans la tasse de liquide amère mais il se ravisa en se rappelant qu'il était maintenant un homme mâture, ou presque. Une fois les boissons arrivées devant leur destinataire, la réunion commença.
- Tu as tout trouvé Isaac ? Interrogea le druide.
- Oui, répondit sereinement l'intéressé en sortant deux feuilles de son manteau. Alors, pour les balles que vous avez trouvées Deaton... C'est bien ce sceau là ? Oui... Et bien, c'est la merde.
Sur la feuille qu'il tendit en face de lui se trouvait l'image d'une tête de loup, la gueule ouverte transpercée de haut en bas par une grande flèche. Devant les regards médusés, le jeune loup continua.
- Bon, vous savez que la famille Argent est un si grand clan de chasseurs qu'ils ont entretenu le mythe de la balle en argent ? Bien. Imaginez un groupe encore plus grand, les Akon. Je sais, comme ça, ça ne vous dit rien. Akon, aconit... ça y est ? Ils sont ceux qui ont découvert cette race de plantes, ils leur ont donné leur nom. Vous allez me dire tout va bien vu qu'ils ont un code d'honneur. Et bien eux, c'est "Éradiquer les êtres anormaux.". Et par anormaux, entendez non humains. Ils sont très célèbre dans le milieu. Chris a laissé une note sur la page "Il faut se méfier d'eux, ils n'ont aucune décence.". Chouette hein ?
- Mmh au final, ça pourrait nous être utile, réfléchissait Peter à haute voix.
- Oui... Contre la meute de Preston si jamais on arrive à la jouer fine, continua Stiles.
- Exactement, comme on dit, l'ennemi de mon ennemi est mon ami.
- Je n'aurais pas dit mieux... Il suffirait de...
- Les mettre face à face...
- Et les laisser se dépêtrer.
- Qu'est ce que vous racontez vous deux ? S'étonna Isaac de leur complicité soudaine.
Se rendant compte qu'ils avaient eu la même idée, le jeune homme fit une grimace de dégoût amusant fortement le vieux loup. Puis, il expliqua consciencieusement ce qu'il se passait pour Preston et Scott. Le bouclé resta muet tout le long de son monologue, le visage fermé. Quand le récit se termina, il se leva et alla prendre l'alpha en perdition dans ses bras. Il murmurait des excuses confuses sur le fait qu'il ne l'avait pas assez soutenu ces derniers temps, des larmes sincères coulaient le long de ses joues. Le latino, d'abord un peu surpris, sourit et lui rendit son étreinte en lui soutenant qu'il était le seul fautif. C'était assez étonnant de voir la capacité de résilience du jeune bêta qui n'en voulait à personne et ce, même après qu'ils lui avaient caché certaines choses. Après ce moment émotionnellement très fort, ce dernier reprit sa place et il annonça qu'il comprenait les réponses des deux stratèges. Néanmoins il leur rappela qu'il fallait, tout de même, rester prudents parce qu'on ne pouvait pas contrôler la réaction de personnes ayant si peu d'humanité. Chose qu'approuva le jeune policier avant de demander s'il n'avait pas d'autres détails à leur fournir. La réponse était négative, bien qu'extrêmement connue la famille était aussi très discrète. Un silence pesant s'installa. Le jeune hyperactif réfléchissait. Il n'avaient aucun moyen de les trouver sauf en leur tendant un piège, peut-être. Dans la forêt, lui et ses amis n'avaient pas été si loin de les rencontrer. Et, maintenant, ils savaient à quoi s'en tenir. Le bêta instruit brisa l'instant de flottement.
- Ce n'est pas tout. J'ai aussi fait des recherches sur l'animal que vous avez croisé. Et j'ai aussi eu des renseignements à son sujet.
- Mais c'est incroyable ! Tu es une mine de savoir ! Le félicita l'hyperactif plein d'admiration.
- Euh merci, rougit légèrement le frisé. Je tiens tout de Chris tu sais, je n'invente rien.
- Du coup, cette biche ? Intervint froidement le propriétaire des lieux.
- Ah oui ! Alors, j'ai dû regrouper plusieurs livres. Il n'y a que très peu d'écrits à son sujet. J'ai fait une petite synthèse. Voilà la bête, dit-il en ouvrant la deuxième feuille. Je vous ai marqué le principal. Pour résumer, il s'agirait d'une jeune femme maudite qui se transforme en biche d'un blanc éclatant la nuit. Pour la suite, il y a différentes versions. La plus sympa serait celle d'une femme innocente prisonnière d'une malédiction qui attendrait qu'on la libère, un chasseur qui résisterait à la tentation de la tuer. L'autre est un peu moins joyeuse, une femme qui attirait les hommes pour tuer pendant qu'ils... Bref, pas besoin de faire un dessin, vous avez compris.
- Sans être blessant, vous êtes censés être des bêtes assoiffées de sang tuant tous les humains sur votre passage et ce n'est pas forcément le cas, murmura le jeune homme. J'en suis la preuve vivante et pourtant, je suis assez irritant parfois !
- Parfois ? Tu es trop indulgent avec toi-même, le coupa Peter qui reçut un regard foudroyant de Stiles.
- Au mois, je ne suis pas un sociopathe sans cœur. Bref, vous savez, en l'observant, je n'ai rien vu de malfaisant en elle. Elle n'a même pas pu ou voulu se transformer en humaine.
- Mais, elle a causé deux accidents, remarqua le vieux vétérinaire.
- Oui, mais c'était peut-être dû à la malchance...
- Vous avez enquêté sur les victimes ?
- Non. Mais ça peut se faire !
- Bien. On se dit réunion de meute ce week-end les gars ? Il est temps qu'on se réunisse tous, demanda doucement Scott.
- Euh pas possible pour nous ! On part demain et on rentre mardi !
- Week-end en amoureux ?
- Peut-être bien !
Le jeune homme avait du mal à cacher sa joie, son impatience était trahie par une jambe qui tremblait toute seule. Trouvant cela attendrissant, leurs amis les félicitèrent et décidèrent de poser la date pour le mardi en fin d'après-midi. Puis ils furent pratiquement jetés dehors par le brun ténébreux qui arrivait à bout de son quota de sociabilité.
- Enfin tranquille, soupira-t-il.
- Roh tu exagères, railla le châtain.
- Non. Et puis on a eu toutes les infos qu'on voulait, leur présence n'avait plus aucune utilité.
- Oui, c'est vrai ! N'empêche, Isaac est génial.
- Mmh.
- Tu ne trouves pas ?
- Si, "incroyable" ton "petit Isaac", l'imita théâtralement le plus vieux.
- Oh... C'était donc ça ! Désolé, j'étais trop excité par notre moment à deux que je n'ai pas fais attention. Tu es mon seul et unique petit Derek. Lui, je le vois plus comme un petit frère.
- Mmh.
- Rah, allez, ne boude pas, tu sais bien que je t'aime !
- Ouais, moi aussi.
Stiles se rapprocha timidement de lui et lui caressa la joue. Il le prit ensuite dans ses bras en murmurant
- Quatre jours que toi et moi. J'attends ça avec impatience depuis deux semaines. Tu te rends compte à quel point j'ai dû me résigner ? Je ne pense qu'à ça depuis le jour où j'ai réservé le chalet.
Le loup baissa sa garde et enfouit son nez dans le cou de son amant pour y respirer son odeur. Il l'entoura de ses bras puissants et décocha enfin son sourire resplendissant. Ils se séparèrent difficilement pour prendre le repas ensemble avant de se diriger chacun vers leur travail.
La journée au bureau du shérif fut encore paisible, comme si aucune menace ne planait sur Beacon Hills. Stiles en profita pour pousser ses investigations sur les blessés des accidents de voiture. Mais il fut régulièrement dérangé par Flynn et ses histoires vaseuses. Il lui racontait sa soirée de la veille dans un bar, il expliquait comment il avait fièrement réussi à conclure avec une femme. Le jeune homme lui répondit avec dégoût qu'il en avait plus ou moins rien à faire. Un collègue et ami de Mayer rebondit sur le fait qu'ils ne l'avaient jamais vu avec une représentante de la gente féminine et qu'ils commençaient à avoir de sérieux doutes sur sa sexualité. Après avoir calmé leur fou rire, ils se mirent à débattre sur les relations homosexuelles. Le nouveau venu clamait haut et fort que c'était "contre-nature" mais il devait bien avouer qu'entre deux femmes c'était moins dérangeant. Flynn finit par prononcer la fameuse phrase que Stiles avait déjà trop entendu : "Je ne suis pas homophobe mais ils ont pas intérêt à m'approcher.". Pour conclure ils demandèrent l'avis de Stilinski fils qui leur fit remarquer que chacun était libre de faire comme il le souhaitait et que, du moment que les gens étaient heureux, leur sexualité ne regardait qu'eux. Après un petit moment de réflexion, son coéquipier lui donna étonnement raison et le rejoignit dans ses propos. L'autre collègue s'éloigna en baragouinant que "qu'entre un homme et une femme c'était même bien plus normal.". Après cet échange qui avait demandé un effort surhumain au jeune policier pour rester calme, Jordan vint à sa rescousse en lui demandant de le suivre dans le bureau de Noah.
- Ça va Stiles ? Tu fais une tête de quatre mètres de long.
- Mh ouais. Et toi ?
- Euh oui. Je voulais te demander, tu as trouvé des choses sur la biche blanche ? Demanda l'adjoint du shérif.
- Euh un peu, pourquoi ?
- Je... C'est compliqué. C'est Lydia. Elle m'appelle tous les soirs.
- Oui, enfin vous êtes en couple, ça ne me regarde plus vos histoires.
Stiles fronça les sourcils de mécontentement, il avait déjà eu de sérieux doutes les concernant quand il sortait avec la jolie rouquine alors maintenant, il ne voulait plus être mêlé à leur querelles d'amoureux.
- Non, non ce n'est pas ça, paniqua légèrement Jordan. Elle dessine toujours la même chose, cet animal. Au début ça allait mais maintenant c'est presque une obsession. Je ne sais plus quoi faire pour l'aider.
- Ah... Souffla le jeune homme. Ça serait une sorte de biche garou mais on en parlera plus mardi soir. Si Lydia la voit c'est qu'elle doit être importante... Ramenez ses dessins.
- Merci Stiles... Et désolé du dérangement.
- Mais non, je suis juste un peu à cran avec la discussion que j'ai eu avec les deux là...
- Je vois... Ils sont débiles. Ne les écoute pas. Si jamais ils sont trop...
- Stop ! Ça va t'en fais pas, je gère, sourit faussement le plus jeune.
Il fit un clin d'œil à son ami et retourna s'asseoir. Il n'avait pas besoin d'un garde du corps pour affronter ses collègues, il avait affronté un Nogitsune alors c'est pas deux hommes un peu trop conservateurs qui allaient lui faire peur. Il se moqua lui-même de sa propre hypocrisie. Si c'était vraiment le cas, il aurait pleinement assumer sa relation. Mais il ne voulait pas d'aide et surtout pas de lui. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux et se replongea dans son travail.
Le temps passa rapidement et il était déjà l'heure de rentrer chez soi. Contrairement à ses habitudes, à vingt-deux heures, il sauta de sa chaise, salua ses collègues et prit la direction du loft. Ça y est, c'était enfin le moment, plus qu'une nuit et il quitterait la routine pour se reposer un peu. C'était donc avec entrain qu'il passa la porte de l'appartement.
- Coucou ! Je suis là ! S'écria t-il heureux.
- À l'heure pour une fois, pouffa de rire son compagnon devant son attitude légère, presque enfantine.
Derek était assis sur le canapé, un livre de randonnée sur l'endroit qu'ils allaient rejoindre le lendemain. Le voir ainsi, rendit l'hyperactif encore plus joyeux, il comprit que son amant était tout aussi pressé que lui d'être dans ce chalet.
- Héhé, et oui, on part demain ! Faut que je finalise ma valise. Tu l'as fait toi ?
Sans rien ajouter, le brun fit un signe de tête en direction d'un sac posé sur à table. Stiles fut surpris par la taille du contenant, lui avait prévu une énorme valise. Néanmoins, il était vrai que son petit ami était légèrement plus minimaliste que lui. Haussant les épaules, il se dirigea vers le frigo pour grignoter quelque chose, il mourrait de faim.
- Bon appétit, susurra le plus vieux à son oreille. Même pas le droit au baiser enflammé du bonsoir.
- Aggend que fe manfe et afré du verra ce que fe ferai de mon énergie, essaya d'articuler le jeune homme la bouche pleine.
- D'accord, j'attends.
Le brun alla s'asseoir sur une chaise devant le bar, y posa lentement son coude et mit sa joue sur sa main. Il observa en silence son homme qui se débattait avec la nourriture. Ce dernier sentit l'atmosphère de la pièce changer, l'aura du loup la remplissait. Il se dépêcha de finir son repas et il se glissa à ses côtés, il prit son visage entre ses mains et fondit sur ses lèvres. Sans décoller leurs bouches, il se posta à califourchon sur les jambes de plus vieux et laissa ses doigts parcourir son corps musclé. Étant à bout de patience, ils montèrent dans leur chambre pour échanger, en toute intimité, le désir qui les brûlait de l'intérieur.
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