Cela fait plus de trois heures que Severus attend devant le portail de Poudlard, dans l'air froid du matin. Il commence à souffrir de la fraîcheur et sent ses doigts s'engourdir, mais il a promis à Laura d'être là, et il tiendra sa promesse, qu'importe son état. Il ressent encore le contrecoup des sortilèges Doloris lancés par Voldemort sur sa personne.

Une fois que Laura avait perdu connaissance, son maître l'avait réveillé pour le punir davantage. Il ne risque plus de désobéir. Il n'avait pas découvert sa véritable allégeance, mais ce n'était pas passé loin.

Finalement, le bruit familier du transplanage retentit non loin de lui.

Laura apparait, vêtue simplement d'une robe de chambre légère. Elle fait à peine un pas avant de s'effondrer à terre. Severus se précipite sur elle et la couvre de sa propre cape. Laura relève la tête et lui accorde un sourire timide. Puis, elle désigne son avant-bras gauche et lui montre la Marque des Ténèbres.

Severus est alors enseveli pour une avalanche de sentiments contraires : il est certes très heureux de revoir la jeune femme loin de Voldemort - surtout maintenant qu'ils se sont avoués leurs sentiments - mais il se sent coupable de ne pas avoir pu agir autrement et éprouve également une certaine honte. Voir Laura qui possède la Marque le perturbe. Que pensera son frère ? Et Black ? Comment réagira-t-il en apprenant que Laura a suivi son idée à lui ? Il le prendra mal, certainement. Il voudra éloigner Laura de lui, certainement.

- Allons à l'intérieur, avant que tu n'aies trop froid.

- Oui..., répond-elle en claquant des dents.

Severus entraîne Laura non pas dans sa salle de classe, car il estime qu'il fait trop froid dans les cachots, mais directement dans celle des professeurs, où un feu ronfle dans la cheminée. Ils s'en approchent et Laura s'installe sur le canapé confortable posté juste devant les flammes.

Severus laisse Laura seule un instant, le temps d'aller lui chercher des vêtements à sa taille. Quand il revient avec une tunique, un pantalon et une cape vert émeraude, il constate qu'elle pleure. Il dépose les habits sur une table et s'assoit à ses côtés. Il pose ses mains sur les épaules de la jeune femme et cale son front contre le sien.

- Pourquoi j'ai fait ça... ? gémit-elle entre deux sanglots.

- Nous n'avions pas d'autre choix..., murmure Severus, chagriné.

- On aurait pu réfléchir davantage...

- Je ne voulais pas que tu restes plus longtemps auprès de lui. Il te brisait un peu plus chaque jour. Tu le sais.

- Oui...

Severus dépose tendrement un baiser sur son front. Il n'ose pas l'embrasser de nouveau : il préfère lui laisser le temps de se remettre de ses émotions.

L'instant d'après, la porte de la salle s'ouvre et deux sorciers arrivent : Albus Dumbledore et Minerva McGonagall.

La directrice de Gryffondor se précipite vers Laura et s'installe de l'autre côté.

- Potter, tout va bien ? demande-t-elle, inquiète.

- Je... je ne sais pas, professeur..., bredouille-t-elle.

- Votre bras...

McGonagall observe la Marque des Ténèbres sur son avant-bras et porte une main à sa bouche en laissant échapper un hoquet d'horreur.

- Je n'avais pas le choix, gémit Laura, je n'avais... pas le choix !

Elle fond en larmes. Severus sent son estomac se nouer. Dumbledore croise son regard et lui demande de venir.

Les deux hommes s'éloignent des deux sorcières. Severus jette un coup d'œil vers Laura et constate que Minerva se comporte comme une mère avec elle.

Cette vision le rassure.

Puis, il fait face à Dumbledore.

- Laura a vécu des horreurs, dit-il. Elle a besoin de se reconstruire. Pour cela, il lui faut du temps. Je vous en prie, ne l'envoyez plus à l'autre bout du monde. Je veux veiller sur elle. Elle a besoin de moi.

- Effectivement, approuve Dumbledore. Il est hors de question de l'envoyer loin d'ici. Il faut qu'elle se sente en sécurité, auprès de personnes de confiance.

- Oui ! Je vais veiller sur elle, je vous le promets !

- Je pensais plutôt à Sirius.

Severus se retient difficilement de grogner.

- Laura sera en sécurité au Square Grimmaud, avec Sirius et les Weasley qui vont veiller sur elle.

- Elle sera encore loin de moi, comprend sombrement Severus. Pourquoi ?

- Elle a besoin de se retrouver loin de ses problèmes.

- Elle a besoin de moi, professeur ! s'emporte Severus. Je le sais !

- Vous aurez le droit de la voir, bien sûr. Lors des réunions de l'Ordre.

- Autrement dit, rien du tout.

Severus, vexé, se détourne du directeur et s'avance pour retourner auprès de Laura, qui a enfilé ses nouveaux habits. Son cœur se serre : dans sa tenue verte, elle est vraiment magnifique. Le vert s'accorde parfaitement à sa chevelure d'un roux sombre. Elle serait parfaite si cet air chagriné et fatigué ne frappait pas son visage meurtri.

- Minerva, commence Dumbledore, amenez Laura au Square Grimmaud. Je viens de prévenir Sirius Black de son arrivée.

Il plante son regard sur elle :

- Tu y resteras autant de temps qu'il le faudra. Quand tu seras prête, n'hésite pas à revenir à Poudlard pour me parler. Nous allons avoir besoin d'un enseignant en formation car j'ai cru comprendre que tu avais finalement choisi cette voie. Est-ce toujours le cas ?

- Oui, professeur.

- Parfait, sourit Albus. Je suis certain qu'avec Minerva et Severus comme tuteurs, tu deviendras une enseignante formidable.

- Comme tuteurs ? répète Laura.

- Oui. Je ne vais pas te laisser aller enseigner sans te former. Et je suis sûr que les deux professeurs que je viens de nommer seront d'accord.

Severus ne sait pas quoi penser de Dumbledore : d'un côté, il éloigne Laura de lui, mais d'un autre, il lui promet qu'il pourra être son tuteur. Donc, proche de lui. Quelle étrange manœuvre de sa part. Mais comme cela lui convient, il approuve sans broncher. Tout ce qu'il veut, c'est passer du temps avec Laura.

- Ce serait un plaisir et un honneur, sourit Minerva.

- Parfait. Et pour vous, Severus ?

- Cela me convient.

Il échange un regard avec Laura, qui lui sourit timidement.

Suite à cela, McGonagall est chargée d'accompagner Laura jusqu'à la demeure du parrain de son frère. Avant de quitter la pièce, elle glisse vers lui un regard et entrouvre la bouche, comme si elle avait encore des choses à lui dire, mais elle demeure silencieuse. Severus la laisse, compréhensif. Après ce qu'elle a vécu, elle a besoin de se reconstruire. De rester loin de ses ennemis.

Impulsivement, il fait un pas vers elle mais Dumbledore le retient par l'épaule.

- Laissez-la en paix quelques semaines, Severus.

Le maître des potions observe Laura quitter la pièce. Quand la porte se referme, il ne peut s'empêcher d'avoir un pincement au cœur.

Quand la reverra-t-elle ?

C'est la seule question qui hante son esprit.

Les semaines s'écoulent, lentes, ennuyeuses.

Les cours reprennent à Poudlard et Severus se montre encore plus intransigeant qu'en temps normal. Surtout envers les élèves les plus empotés. Il n'a jamais donné autant de punitions et de retenues. Il est frustré de ne recevoir aucune nouvelle de Laura. Il soupçonne Black de lui interdire d'avoir tout contact avec lui. Pourquoi un tel traitement ? Alors qu'il a tout fait pour la sauver.

D'ailleurs, le Seigneur des Ténèbres ne l'a toujours pas convoqué non plus.

Severus espère qu'il n'a pas compris que c'était lui qui avait aidé Laura.

Début décembre, alors qu'il sort d'une matinée éprouvante avec un groupe de Troisième Année qui ne comprend rien à rien en potions, Severus se prépare à affronter Potter lors du prochain cours. Il a du mal à le voir en ce moment, surtout que lui aussi ne donne aucune nouvelle de Laura.

Les Cinquième Années de Gryffondor et de Serpentard font leur entrée dans la salle de classe et s'installent, tandis que Severus termine d'écrire la consigne du devoir supplémentaire attribué à un Poufsouffle particulièrement maladroit. Les élèves prennent place pendant que leur enseignant donne le parchemin au jeune sorcier puni, qui quitte la salle la tête baisse et la mine triste.

Severus croise le regard de Potter, qui se tient tranquille pour le moment, aux côtés de Weasley et de Granger. Il a coupé ses cheveux et ressemble de plus en plus à son damné père, ainsi coiffé. Il semble nerveux. Il a le teint pâle comme quelqu'un qui a mal dormi. Est-il au courant des baisers échangés avec Laura ?

Severus ne l'espère pas.

Il commence son cours, qui se passe sans encombre. Les Gryffondor ont décidé de se tenir tranquille et ne répondent même pas aux piques lancées par les élèves de Serpentard. Cela en devient presque ennuyant. Severus parvient quand même à ôter dix points à Gryffondor quand Londubat renverse le contenu de son chaudron sur les pieds d'un de ses camarades. Cela provoque les rires moqueurs des Serpentard, menés par Malefoy.

A la fin du cours, tous les élèves rangent leurs affaires. Severus se tourne pour effacer le tableau où les devoirs étaient écrits. Quand il repose l'éponge, il pivote et a le malheur de constater que Potter se tient derrière lui, seul.

- Fichez le camp, Potter, avant que je ne vous colle une retenue !

- Professeur, j'ai une lettre pour vous... de la part de ma sœur.

Severus se radoucit une seconde. Harry sort un parchemin plié en quatre de la poche-cœur de sa robe de sorcier et lui tend. Incrédule, le directeur de Serpentard s'en saisit et regarde Potter quitter la pièce, l'air soulagé. C'est donc pour cela qu'il semblait angoissé durant tout le cours. Sa sœur l'a chargée de lui transmettre un message.

Severus attend que Potter ait disparu dans le couloir pour déplier le mot et le lire :

« Severus,

Désolée de ne pas t'avoir donné de nouvelles avant le mois de décembre. Je ne pouvais pas. J'avais besoin de temps. Je vais mieux, mais je pense tous les jours à ce que Voldemort m'a fait. Je le ressens encore dans mon corps, plusieurs semaines après. Je pense qu'il me faudra des années pour m'en remettre complètement. J'espère que tu comprends pourquoi j'avais besoin de m'isoler. Ce n'est pas contre toi. Je ne te remercierai jamais assez pour le soutien que tu m'as apporté. Je pense revenir à Poudlard après les vacances de Noël. Dumbledore m'a trouvé un poste. J'aimerais aussi venir avant, un week-end, mais le directeur ne doit pas être au courant de ma venue. J'aimerais te voir. On pourra se parler au bord du Lac Noir, qu'en dis-tu ? J'ai hâte de te lire.

Tu me manques.

Laura. »

Severus tremble et vacille. Il essaye de s'agripper à son bureau mais se met à genoux, tellement il est ému par une telle lettre.

- Je lui manque..., se répète-t-il pour y croire.

Et elle veut le voir.

Il se hâte de lui répondre pour lui fixer une date et attend le jour venu avec une impatience qu'il peine à dissimuler. Les jours semblent s'écouler plus rapidement, maintenant qu'il sait qu'il va enfin la revoir.

Un soir, la Marque des Ténèbres le brûle. C'est la veille de son rendez-vous avec Laura. Prendra-t-il le risque d'aller voir son maître ? Il sait qu'il n'a pas le choix : il s'expose à de lourdes conséquences s'il ose le défier.

La mort dans l'âme, Severus quitte Poudlard et transplane vers le lieu où le mage noir l'attend.

Dès que le maître des potions réapparait, il est frappé par le sortilège Doloris.

Il s'effondre au sol et se tortille dans tous les sens en hurlant de douleur.

Puis, tout s'évanouit.

Severus tremble, gémit, et ouvre les yeux pour tomber sur le regard rouge et glacial de Voldemort.

- Explique-moi pour quelle raison Laura ne répond-elle pas à mes appels.

- Je... Je ne sais pas...

- Menteur ! hurle Voldemort.

Severus est de nouveau frappé par le sort de torture et hurle. Il entend aussi un rire ravi. Quand la douleur part, il note la présence de Queudver et de trois autres Mangemorts.

- Pourquoi ?

- Je... je pensais l'avoir convaincue de vous rallier, maître.

- Tu as échoué ! Ou alors, tu t'es fait avoir !

Severus déglutit : il était vrai qu'il avait pour mission de convaincre Laura de se laisser séduire par les ténèbres. Et de faire serment d'allégeance à Voldemort. Mais il sait aussi que cela faisait partie de son plan d'évasion pour aider la jeune femme à quitter l'antre du mage noir.

Dur de jouer sur les deux tableaux sans faire d'erreurs, surtout quand ses sentiments sont mis à si rude épreuve.

- Elle... elle va revenir, maître. J'en suis sûr.

- Moi, je suis sûr qu'elle est à Poudlard, à ta merci, et que tu ne fais rien !

- Non, Dumbledore l'a envoyée auprès de Sirius Black, au quartier général de l'Ordre du Phénix. Et comme je ne suis pas leur Gardien du Secret, je ne peux pas vous y faire entrer.

- Alors fais en sorte d'attirer Laura dans un endroit où je pourrai l'avoir ! J'ai hâte d'avoir une petite discussion avec elle... Je te laisse un mois.

Sur ce, Voldemort disparait, suivi par les Mangemorts. Seul Queudver reste plus longtemps, juste pour se moquer de lui. Puis, il s'en va.

Severus se redresse, mal à l'aise.

Il a envie de pleurer : comment va-t-il résister à cette nouvelle charge du mage noir ? Il met clairement un obstacle entre lui et Laura.

Puis, il se reprend et transplane vers Poudlard.

Severus passe la nuit à se demande s'il doit en parler ou non à Laura lors de leur rencontre du lendemain.

Finalement, il n'en dort pas de la nuit, trop tracassé. Il ignore encore s'il doit le dire ou pas, mais il se souvient de la promesse faite et qui consiste à être sincère l'un envers l'autre, même si la vérité peut-être blessante. Voire peut briser leur amour naissant.

Le lendemain en début d'après-midi, il se rend donc dans la forêt qui borde les rives escarpées du Lac Noir. Cette petite promenade dans la fraîcheur hivernale, sous les premiers flocons, lui fait du bien.

Après une heure de marche, Severus arrive dans une petite crique sauvage, sur une plage de galets noirs où se trouve une femme encapuchonnée.

- Laura ? l'appelle-t-il d'une voix tremblante.

La sorcière tourne la tête vers lui et ôte sa capuche. Elle dévoile des cheveux plus courts, de la même longueur que ceux de Severus, noués en une tresse qui laisse libre la moitié de sa toison. Cette nouvelle coiffure lui va à ravir.

Mais ce qui attire l'attention de Severus, c'est la fine cicatrice qui barre l'œil droit de Laura jusque sur son front. Il en déduit qu'elle n'est pas restée les bras croisés au Square Grimmaud. Ce satané Black l'a entraînée dans des aventures dangereuses, sans qu'il n'en sache rien. Que lui cache-t-elle d'autre ? Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Pourquoi doit-il être sincère envers elle, alors qu'elle fait la cachotière avec lui ?

- Severus..., murmure-t-elle avec un sourire.

Ce sourire retourne l'estomac du maître des potions. Quand elle lui sourit de cette manière, il est prêt à tout lui pardonner.

Laura s'approche de lui et vient se blottir dans ses bras. Severus baisse la tête et l'enlace avec bonheur. Il ferme les yeux et respire son parfum délicat qui flotte dans ses cheveux roux.

Le temps qui s'égrène n'est pas mesurable : Severus savoure ce moment autant qu'elle, si ce n'est plus. Seul le clapotis des vagues vient rompre le calme qui règne entre eux.

- Je suis heureuse de te voir, dit-elle en relevant la tête pour le regarder.

- Moi aussi, avoue-t-il dans un murmure. Mais... ton œil... ?

- Un combat qui a mal tourné, répond-elle d'un ton évasif.

- Dis-moi tout, Laura. Je veux savoir.

- Je... Sirius m'a dit de n'en parler à personne...

Severus fronce les sourcils et déclare, d'un ton un peu trop sec :

- Je voulais que nous soyons sincères l'un envers l'autre, tu te souviens ?

- Tu tiens vraiment à ce que nous nous disputions ? réplique Laura. Tu tiens vraiment à aller sur ce terrain-là ?

Severus perd aussitôt son expression agressive et soupire :

- Je... Non... non, je ne veux pas...

- Moi non plus, avoue Laura.

Son visage se radoucit, au grand soulagement de Severus. Il s'avance vers elle et murmure :

- J'étais tellement inquiet pour toi... Je voulais savoir comment tu allais, si tu tenais le coup... J'aurais aimé être là, à tes côtés... surtout après ce que tu as vécu.

- Ne t'inquiète pas, j'étais bien entourée. Sirius et la famille Weasley veillaient sur moi. Mais malgré toutes ces présences, je dois admettre qu'il y a des soirs... où je ne me sentais pas bien du tout. J'avais l'impression qu'il me manquait une personne...

En disant cela, elle s'approche de lui et vient glisser ses mains dans les siennes. Severus se laisse faire, trop heureux de constater qu'elle a pensé à lui pendant ce temps où ils étaient séparés.

Le sorcier baisse la tête et part à la rencontre des lèvres de la jeune femme.

Le baiser qu'ils échangent plonge Severus dans un état de pur bonheur. C'est la sensation qu'il ressent à chaque fois qu'ils s'embrassent. Sauf qu'il sait très bien qu'il n'ira pas plus loin. Il n'osera pas. Pas après ce que Voldemort lui a fait subir.

En pensant au mage noir et à ses plans horribles, Severus rompt leur baiser et se met à trembler, troublé, écœuré même. Ecœuré par ce qu'elle a traversé. Il n'est pas étranger à son malheur. Mérite-t-il sa place à ses côtés ?

Doit-il parler à Laura de ce qu'il doit faire ?

- Que t'arrive-t-il ? s'inquiète Laura.

Il se libère de ses mains et se détourne pour lui masquer sa grimace apeurée.

- Severus..., murmure Laura. Quelque chose ne va pas. Parle-moi... Parle... et je te promets de te parler de ce que j'ai fait pendant les dernières semaines.

- Je croyais que Black ne voulait pas...

- Oui, c'est vrai. Mais en réalité, j'estime que j'ai le droit de faire mes propres choix. Alors je t'en prie, parle-moi. Ne te renferme pas sur toi-même comme tu as l'habitude de le faire.

Severus soupire et se retourne, l'air abattu. Il décide de se lancer :

- Le Seigneur des Ténèbres m'a donné un mois... pour te tendre un piège et te ramener auprès de lui.

- Tu... tu n'as pas l'intention de le faire ? demande Laura, hésitante.

Le ton de sa voix inquiète Severus : lui fait-elle vraiment confiance ? Pas une confiance absolue, vu sa façon de réagir.

- Bien sûr que non, Laura ! s'offusque-t-il. Je veux te protéger !

- Je sais, mais je m'inquiète des conséquences. Que te fera Voldemort si tu ne lui obéis pas ?

- Il n'a rien précisé, répond Severus.

- Je ne veux pas qu'il te fasse du mal...

- Et moi, je ne veux pas que tu tombes encore entre ses mains.

- Nous sommes coincés, donc, conclut sombrement Laura.

Elle croise les bras tandis que Severus approuve d'un hochement de la tête.

- Et toi, que faisais-tu ?

- Je suis allée aux confins de l'Europe de l'Est avec Sirius et Lupin... sur des terres encore hantées par la magie noire. Notamment celle de Grindelwald.

Severus frémit en entendant ce nom.

- Pourquoi es-tu allée là-bas ?

- Nous cherchons des objets anciens ayant appartenus au Seigneur de Sang.

- Tu devrais te concentrer sur le Seigneur des Ténèbres d'abord, non ?

Laura secoue négativement la tête :

- Non. Il est temps pour moi de comprendre la vraie nature de mes pouvoirs, de les réveiller et de les dompter.