CHAPITRE 28 : Laura

/!\ DISCLAIMER : ce chapitre contient une scène pouvant heurter la sensibilité des jeunes lecteurs /!\ 

Laura atterrit brutalement sur le carrelage froid. Elle se retourne et voit que Voldemort la dévisage. Rogue, lui, se tient en retrait. Il est sage d'agir ainsi, après ce qu'il s'est passé en Alaska. Comment ose-t-il lui avouer ses sentiments juste au moment où il retourne sa veste ?

A vrai dire, même si elle est en colère contre lui, elle sait au fond d'elle-même qu'elle meurt d'envie de lui pardonner. Seulement, après ce qu'il vient de se passer, elle ne le fera pas tout de suite. Elle va le laisser mariner un moment dans son coin. Elle espère juste ne pas le regretter.

L'ombre de Voldemort plane au-dessus d'elle. Le mage noir la fixe en silence, la tête penchée.

— Queudver ! Jette-la au cachot quelques jours !

Le petit sorcier apparait aussitôt. Laura se redresse et pointe sa baguette sur lui, mais Voldemort la désarme d'un simple geste.

Dépitée, Laura grogne pour la forme et accepte de suivre Pettigrow jusqu'aux sous-sols de la demeure. Là, elle est jetée sans ménagement, mais parvient à se rattraper avant de heurter le sol.

— Au revoir, ma chère filleule...

— Quoi ?! s'exclame Laura. Attends !

— Oh, tu n'es pas au courant ? ricane Queudver. Sirius ne t'a rien dit ?

— Non... Je... je ne crois pas...

— Pas même Severus ? Il était au courant depuis peu, lui aussi...

Laura grogne : que lui cache-t-il d'autre ? Il affirme l'aimer, mais il ne fait rien pour le lui prouver.

— Le Seigneur des Ténèbres s'est montré très intéressé par cette information, crois-moi...

— Tu mens ! Mes parents n'auraient pas...

— C'était l'idée de James, pour tout te dire. Lily, elle, ne voulait pas de moi.

— Qui avait-elle choisie ?

— Severus lui-même. Mais James s'y est fermement opposé. Il a toujours haït Severus.

— Je sais tout ça. Je sais ce qu'il s'est passé au collège, entre vous. Et toi aussi, tu le harcelais, il me semble ?

Laura s'avance d'un pas.

— Tu sais quoi, misérable traître ? J'adorerais voir Severus te torturer lentement... Jusqu'à ce que tu le supplies d'en finir. Et qui sait ? Peut-être que je prendrais moi-même part à la torture...

Queudver déglutit, mal à l'aise.

— Tu sais, Laura... C'était il y a longtemps... Severus a tourné la page...

— Je ne pense pas. On n'oublie pas facilement, j'en sais quelque chose. Et si tu es si sûr de toi, espèce de lâche, tu n'as qu'à lui poser la question. Il est juste derrière toi.

Queudver se retourne. Effectivement, Severus se tient derrière lui, sur la dernière marche des escaliers. Il s'avance lentement vers le rat, menaçant, comme avec les élèves de Première Année de Poudlard.

Mais avec l'envie de meurtre dans les yeux en plus.

— Potter a raison, Pettigrow. Donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer.

— Le... le Seigneur des Ténèbres ne t'en a pas... donné l'ordre !

— Tu as livré mon père et ma mère à Voldemort, susurre Laura. Tu as harcelé Severus pendant sept ans... Je pense qu'il te faudra plus d'une bonne raison pour l'empêcher de te tuer. Et sache une chose : s'il ne le fait pas, je m'occuperai de ton cas avec plaisir.

— Et comment, sans ta baguette ?

— N'oublie pas que les gros chats... mangent les rats. Ce serait jouissif de sentir ta nuque craquer entre mes crocs...

— Tu n'oserais pas... Pas ton parrain.

— Oh si...

Queudver se tourne vers Severus :

— Le Seigneur des Ténèbres veut qu'elle reste seule. Allons-nous-en.

— J'ai le droit de lui parler pendant cinq minutes.

Voyant que Queudver ne bouge pas, Severus précise :

— En privé.

Le petit sorcier grimace et s'en va, non sans avoir traîné dans les escaliers à tel point que Rogue lui envoie une gerbe d'étincelles avec sa baguette. Cette fois, le traître quitte les lieux en vitesse.

Laura plante un regard dur sur Severus et lâche :

— Ce n'est pas en cinq minutes que vous allez vous racheter...

— Je le sais.

— Alors, pourquoi venir malgré tout ?

— Pour tenter de me faire pardonner. J'aurais dû vous parler du plan du Seigneur des Ténèbres. Mais je ne savais pas ce qu'il comptait réellement vous faire.

— Et là, vous savez ?

— Il rêve de faire de vous sa plus puissante Mangemort.

— Vous avez raison : il rêve ! Il ne fait que rêver !

Laura se détourne et pose ses mains sur ses hanches. Elle se sent encore en colère, mais elle a envie de calmer le jeu avec Severus.

— En tout cas, je dois admettre que je suis malgré tout contente de revenir en Angleterre. Je... je n'étais pas à ma place à Ilvermorny. Ceci dit, j'ai changé d'avis sur ma carrière : je ne veux pas devenir Auror.

— Que voulez-vous, alors ?

Laura le regarde et lui sourit.

— Enseigner. Transmettre mon savoir à de jeunes sorciers.

Severus lui rend son sourire :

— C'est un beau projet.

Puis, il s'avance vers elle :

— Vous êtes trop jeune pour entrer à Poudlard comme prof.

— Et vous, vous aviez quel âge ? Vous êtes devenu prof à la fin de la Première Guerre, en 1981, non ?

— J'ai commencé à la rentrée de septembre 1982. J'avais vingt-deux ans.

— Ah oui, je n'ai que dix-huit ans...

Laura se gratte la nuque.

— Bon, il faut d'abord que j'arrive à m'évader de cet endroit.

Severus soupire et s'avance vers elle. Il ne s'arrête que juste devant elle.

— Je suis désolé, Laura... Je vais devoir retourner à Poudlard. Cela fait plus d'une semaine que je suis parti. Seule Minerva McGongall était au courant de... mon petit voyage aux USA. Je reviendrai pendant les vacances de la Toussaint, elles commencent dans une dizaine de jours. Je vous en prie, tenez jusque-là... Je ne sais pas ce que le Seigneur des Ténèbres vous veut, mais tenez.

— Il ne sait pas à qui il a affaire, sourit férocement Laura.

— Méfiez-vous de lui. Même s'il ne veut pas vous tuer, il a sûrement prévu de vous torturer pour vous faire basculer dans les ténèbres.

— Je tiendrai. Je vous le promets. Et vous, tenez la vôtre. Ce ne sera qu'à cette condition que j'accepterai de fermer les yeux sur ce qu'il s'est passé en Alaska et de vous faire confiance. Mais il me faudra des preuves. Des preuves concrètes.

Laura s'éloigne et Severus la quitte.

La sorcière sourit toute seule : elle est contente de constater qu'il ne semble pas trop déprimé. Elle ne pensait pas réussir à avoir une discussion aussi constructive. Mais au fond d'elle-même, elle redoute d'être déçue une fois encore.

A chaque fois que leur relation semble prendre une nouvelle tournure, quand elle peut évoluer vers quelque chose de sérieux, il commet une erreur qui vient entacher leur belle complicité. Mais de quoi a-t-il peur ? De ne pas être à la hauteur ? De ne pas assurer ? D'être trop vieux pour elle ? Laura fermerait volontairement les yeux sur leur différence d'âge, s'il lui prouvait sa sincérité et sa fiabilité.

Peut-être qu'il est comme elle.

Peut-être qu'il n'ose pas franchir le pas...

Ou alors, il n'ose pas car il ignore si Lily aurait approuvé cette union. Mais il est temps d'admettre que Lily est morte. Elle ne viendra pas donner son jugement. Et même si elle le pouvait, elle l'approuverait. Laura en est certaine.

La jeune femme s'assoit un moment, puis commence à faire les cents pas dans la cave où elle est retenue prisonnière. Elle s'ennuie rapidement et finit par ne plus avoir d'idées pour passer le temps.

Les secondes passent, puis les minutes et les heures.

Laura finit par s'installer à même le sol et par compter les gouttes d'eau qui tombent depuis le plafond. Le soir, Queudver lui apporte un maigre repas, sans eau. Dès qu'il quitte la cave, elle s'approche des fuites d'eau pour boire quelques gouttes. Le liquide a un goût nauséabond, mais Laura s'en contente. Elle n'a pas le choix, malheureusement.

La nuit passe, longue et difficile. Elle ne parvient pas à trouver le sommeil. Au moindre bruit, elle sursaute. Dès qu'elle ferme l'œil, elle se sent menacée. Et elle ne trouve pas de position confortable.

Le lendemain, elle est tellement fourbue qu'elle ne réagit même pas lorsque Queudver lui amène un petit-déjeuner frugal. Ses muscles s'étirent douloureusement. Elle se change en tigre pour tenter de dormir un peu. Mais cela s'avère être une mauvaise idée : ses sens sont bien plus développés sous sa forme animale et de ce fait, elle entend et sent tout autour d'elle.

Son ventre gargouille. Elle se met en quête de rats et de souris qui habiteraient ici, dans le but de les dévorer. Et aussi pour s'entraîner avant de faire subir cela à Queudver.

Hélas, elle se révèle être un bien piètre chasseur : les deux rongeurs qu'elle a trouvé se faufilent entre les plaintes des murs et disparaissent. Les tigres ne mangent pas d'aussi petits animaux, dans la nature.

Le jour d'après, Laura n'a même plus la force de se changer en tigre. Elle a les muscles si douloureux qu'elle reste assise sur de la paille malodorante qui la gratte de partout. Les repas donnés par Queudver sont de plus en plus maigres. Elle n'a le droit qu'à deux portions de pain et de fromage par jour.

Laura essaye de se remonter le moral en pensant à la prochaine visite de Severus, mais les vacances lui semblent encore trop loin. Elle faisait la fière devant lui, mais là, elle ne rigole plus. Il a la chance d'être à Poudlard, bien au chaud et en sécurité, d'avoir un lit douillet pour se reposer la nuit et de bons repas. Et il a la chance d'ignorer comment Voldemort la traite. Comment réagirait-il, sinon ?

La nuit suivante, Laura parvient enfin à dormir. Quelques heures, tout au plus, mais le sommeil veut bien d'elle. Mais pour faire d'horribles cauchemars, dans lesquels elle voit Severus, Harry, Ron et Hermione morts à ses pieds.

Au petit matin, ce n'est pas Queudver qui vient la réveiller, mais deux Mangemorts masqués. Ils la soulèvent par les aisselles, sans ménagement, et la conduisent hors de la cave.

Laura est conduite devant lord Voldemort, dans une grande salle décorée par une belle table de bois verni. Un feu brûle dans l'âtre, derrière le sorcier.

Il lève la tête à son approche.

— Laissez-nous, ordonne Voldemort à ses disciples.

Laura demeure immobile tandis que le Seigneur des Ténèbres s'approche de sa personne à pas lents. Sa main caresse la table du bout des doigts.

— Je dois avouer, commence le mage noir, que tu m'as impressionnée, quand tu as réussi à bloquer mon sort avec ton pouvoir. Tu dois être la Porteuse de Sang Ancien la plus puissante depuis un siècle. Et tu exploiterais ton potentiel à son maximum si tu acceptais de me rejoindre.

— Jamais je ne me rallierai à ta cause. Tu as tué mes parents.

— T'ai-je déjà dis que je comptais épargner ta mère ?

— Rien ne change, à mes yeux. Elle est morte. Je préférerai encore que tu me tues plutôt que de me voir à tes côtés.

— Oh non, je ne compte pas te tuer, Laura.

— Alors quoi ?

— J'ai... d'autres projets pour toi.

Laura arque un sourcil. Voldemort se rapproche encore d'elle, un sourire aux lèvres. Cette proximité avec le mage noir ne lui plait guère. Il se colle contre elle et se saisit de ses bras avant qu'elle ne puisse réagir.

— Que fais-tu ? demande-t-elle, paniquée.

— Disons que j'ai très envie de savoir ce que donnerait l'union de deux Porteurs de Sang Ancien très puissants, comme nous deux.

— En clair ?

— En clair, disons que tu es la sorcière parfaite pour créer une lignée de puissants sorciers, descendants de Serpentard par moi.

Laura sent la peur la gagner : il a l'intention de faire un enfant avec elle ? Il est sérieux, là ? Elle tremble, n'osant pas imaginer cette hypothèse.

Voldemort plaque ses mains sur sa poitrine pour lui écarter les pans de sa tunique. Laura se protège en mettant ses propres mains sur les siennes.

— Laisse-moi tranquille ! supplie-t-elle. Je ne veux pas... Pas avec toi !

— Oh, je sais très bien avec qui tu le veux, Laura. Aussi, je te conseille de ne pas me résister.

Il avance sa tête vers elle et susurre à son oreille :

— Si tu refuses mes avances, je tue Severus Rogue.

Laura agrandit ses yeux d'horreur. Comment le sait-il ?

La mort dans l'âme, Laura abaisse ses mains. Tremblante, apeurée, elle laisse Voldemort se coller contre elle et la retourner vers la table.

Là, il lui arrache littéralement sa tunique avant de poser une main sur son dos nu pour l'obliger à se pencher sur la table. En pleurs, Laura se calle contre le bois froid et essaye de se préparer pour la suite.

Le mage noir plaque ses mains sur les hanches de la sorcière et se colle contre elle. Dans un puissant coup de bassin, il s'insère violemment en elle. Laura se crispe, serre les dents et gémit de douleur en sentant son membre dur et chaud se loger en elle. Elle prie pour que cela ne dure pas trop longtemps. Des nausées l'envahissent quand elle le sent bouger en elle. C'est serré, c'est dur, c'est douloureux. Elle n'y prend aucun plaisir.

Tandis que les larmes coulent sur ses joues, elle n'imagine qu'une chose : se retourner et le frapper pour le tuer.

Laura ignore comment elle parvient à supporter les jours suivants, qui s'écoulent tous au même rythme : du matin en fin d'après-midi, elle reste enfermée à la cave, le corps endolori et chaque soir, peu avant le souper, un Mangemort vient la chercher pour l'amener auprès de Voldemort.

Ce dernier se plait à lui faire subir tout un tas d'horreur qui alimente la haine de Laura. Puis, une fois tout cela fait, il ose partager un repas avec elle, au cours duquel il évoque ses futurs projets quand elle aura embrassé les ténèbres.

Le cinquième soir, après une nouvelle union brutale où Laura a osé se rebeller, elle se retrouve ligotée à une chaise, privée de repas, devant le mage noir en train de prendre sa collation.

— Tu es encore trop incontrôlable, dit tranquillement Voldemort, tandis que Laura le fusille du regard depuis une dizaine de minutes.

— Je ne le suis pas avec tout le monde, murmure Laura.

Voldemort cesse de manger et l'observe. Puis, il se lève et s'approche de la jeune sorcière. Il dresse sa main droite et se saisit de ses cheveux pour tirer son visage en arrière. Laura grimace et jette un regard froid à son tortionnaire.

— Tu pourrais y mettre du tien...

— Pardon ?

— Quand nous sommes ensemble, tu pourrais faciliter les choses de ton côté. Tu pourrais... y mettre du tien.

— Jamais de la vie ! hurle Laura, furieuse. Je te hais !

Voldemort la relâche brutalement. Le visage de Laura s'abaisse et elle ne peut contenir ses larmes de colère, qui coulent sur ses joues. Elle n'a qu'une envie : se jeter sur lui et le frapper jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Là, elle lui arrachera sa baguette et le tuera.

Mais quand elle voitVoldemort s'approcher d'elle, elle sait qu'elle ne fait pas le poids. Elle saitqu'il joue dans une autre cour que la sienne. Il la force à avaler la potionqui l'empêche de se changer en tigre. Puis, il s'occupe d'elle à sa manièrejusqu'à tard dans la nuit, avant de la laisser comme une âme en peine. 

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