Chapitre 4 : Étrange altercation
A la pause de midi, je marchai dans les couloirs déserts de Poudlard. Les autres élèves étaient dans la grande Salle pour manger et d'habitude, j'y allais aussi, mais pas aujourd'hui. Je réfléchissais, le cerveau torturé par des questions plus idiotes les unes que les autres.
Ce matin, j'avais croisé Gryf, et, pour une fois, au lieu de l'ignorer, je lui avais adressée un regard. Pas de quoi s'enthousiasmer, mais il avait eut l'air si heureux que s'en était presque ridicule. Bon, il faut l'admettre ce Gryffondor est vraiment un crétin ! Un pervers de surplus ! Et le pire dans cette histoire, c'est que je crois que je l'aime !
Un bruit me tira de mes réflexions. Je m'immobilisai, mes sens aux aguets. Pendant quelques instants, rien ne se produit, puis, le son se répéta. J'hésitai. Je mourrai d'envie de faire demi-tours mais j'entendis déjà ma conscience se moquer de moi. Un peu de courage Shimy ! Je repoussai une mèche bleue derrière mon oreille d'elfe et partie en direction du bruit, la curiosité ayant vaincu temporairement ma peur.
Le son ressemblait à des gémissements et des fortes respirations. Je déglutis difficilement. Au détour d'un couloir, je découvris enfin l'origine de tout ce bruit. C'était Jadina. Je ne la connaissais pas très bien, je savais seulement qu'elle était une adolescente très doué et extrêmement populaire à Poudlard. Une poupée artificielle et chichiteuse à mon avis.
Elle était adossée contre le mûr et si sa poitrine ne se soulevait au rythme de sa respiration saccadée, on aurait pu la croire morte. De temps à autre, un gémissement s'échappait d'entre ses lèvres entre-ouvertes. Tout son corps était raide et dur comme de la pierre. Ses yeux étaient exorbités et en s'approchant je remarquai que son regard était trouble. Une scène semblait se dérouler sous ses yeux, un frisson me parcouru l'échine. On ne voyait même plus ses pupilles, le vert était vitreux comme si la vie l'avait quitté. C'était terrifiant.
-Jadina ?!
Aucune réaction. J'agitai ma main devant son nez, toujours rien ! Je commençai à paniquer. Je tentai tout se qui me passait par la tête : gifles sur les joues, cris, menaces, je lui ai même tiré les cheveux, ... Rien à faire. Sa respiration devenait de plus en plus pénible et roque, elle semblait étouffer. Puis, tout à coup, elle m'attrapa durement le poignet, d'un mouvement si brusque que mon cœur manqua un battement. Je faillis hurler.
Son souffle était à présent sec et difficile. Ces yeux écarquillés me fixaient, moins troubles, mais une lueur de démence y brillait désormais. Elle semblait possédée. Après une longue inspiration, une vois rocailleuse s'éleva de nulle part :
-Vous devez vous souvenirs !
Soudain, Jadina lâcha sa prise sur mon poignet meurtri, se plia en deux et toussa, tentant de faire entrer de l'air dans ses poumons. Elle respirait comme si on l'avait maintenu sous l'eau trop longtemps. Moi, je ne faisais rien pour l'aider, pétrifiée.
Quand elle releva la tête, je découvrais avec soulagement qu'elle était redevenue elle-même, son regard était vif, sans la moindre trace de folie et tout son corps avait repris vie. Bref, tout était rentré dans l'ordre.
-Qu'est-ce-qui m'est arrivée ?
-Je ... C'est-à-dire que ...
-Hé ! Jadina, ça va ?
Je sursautai vivement, me retournant si vite que je me demandai comment ma nuque avait réussi à tenir le choc. C'était Razzia ! J'improvisai rapidement :
-Bien-sûr qu'elle va bien !
-Tu es sûr, j'ai entendus du bruit !
Comme l'intéressée ne semblait pas capable d'aligner deux mots, je répondis encore à sa place :
-Je crois qu'elle s'est étouffée avec un dragé surprise !
Je ponctuai ma remarque par un petit ricanement. Razzia me regardait d'un air soupçonneux, il ne me croyait pas et il avait raison !
-Dragé goût vomi c'est ça ?
-Oui, écœurant !
Cette fois, le Poufsouffles semblait convaincu, il tourna les talons à mon grand soulagement.
-Qu'est-ce qui s'est passé Shimy ?
-Je ... Je ne sais pas ! Tu étais bizarre, tu ne bougeais plus et puis tout à coup tu as dis « vous devez vous souvenirs ! », puis tu es redevenue toi-même !
Elle pâlit, puis, partit en courant vers les toilettes des filles. Me laissant seule face à ma confusion et à mes innombrables nouvelles questions qui se bousculaient dans ma tête. Quelque chose ne tournait pas rond !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top