Chapitre 16 : Volonté et réalité
Je me sentais vidée de mes forces, de mon énergie, pour la première fois de mon existence, je me sentais faible. La tête posée sur l'épaule de celui que j'aimais, je me laissai aller. Je laissai le temps défiler de lui-même, puisque je ne savais plus rien. Jusqu'à me demander qui j'étais réellement.
La vérité fait mal, je le sais à présent, cette triste réalité. Celle qui fait mal. Qui me déchire les entrailles, me compresse le crâne, me laisse complètement inoffensive. C'est elle que je pleure à présent.
Des questions se posent, par centaines. Mais je suis trop loin, je les entends à peine défiler dans mon esprit comme une éternelle incertitude. Je suis entrée dans un monde où toutes ces choses n'existent plus, plus rien n'a d'importance. Juste ce corps près du miens qui me rappelle que je ne suis pas seule, cette chaleur qui me dit que tout n'est pas encore perdu. Il n'y que ça que j'entende, et, dans un sens, ça me réconforte.
Je me blottis contre cette épaule, respire cette odeur musquée et apprécie ce doux contacte. Alors, je décide de tout oublier, le temps, qui je suis, puisque de toute façon, tout s'est écroulé. Je fermai les yeux avec un petit sourire, fière de cette résolution qui signait la fin de mes problèmes.
Soudain, un bruit sourd me sortit de ma transe, je me redressai d'un bond, reprenant conscience du monde autour de moi. Ils étaient tous là, ceux qui partageaient mon calvaire, ceux qui devait ressentir la même chose que moi. La même sensation. Les pauvres. Ils n'avaient surement pas mérité une telle chose. Tout comme moi.
La pièce était toujours la même, juste des mûrs gris, nus, simples, mornes, comme nous l'étions à cet instant. Mais au milieu de la pièce, un vortex commençait à se former dans un crépitement de couleur vive. J'aurais du réagir, avoir peur, reculer, mais pourtant, je ne fis rien. La source d'énergie grandit et je continuai de l'observer, fascinée. Du coin de l'œil, je voyais les autres, figés, comme je l'étais, hypnotisés. Les questions défilaient toujours, encore plus nombreuses qu'elles l'étaient jusqu'alors. Mon esprit et mon éducation de sorcière reprit le dessus lentement. Personne ne pouvait transplaner dans l'enceinte de Poudlard, c'était connu. De tout évidence, ce n'en était pas un, d'ailleurs, ça n'y ressemblait pas. Alors, qu'était-ce ?
Finalement, quand le vortex fut assez grand, une personne en sortit. Je plissai les yeux afin d'en distinguer les traits exacts, et puis, je la reconnus. Mon cœur rata un battement tandis que je déglutissais avec difficulté. C'était cette femme. LA femme. Celle qui hante mes rêves, celle que j'ai vue lors de ma transe. Je ne savais pas qui elle était, ni même qui j'étais, mais, elle, semblait le savoir.
Je reconnus cette étrange cape formée de plume d'oiseaux créant une sorte de dégradé de couleur. Ces mains délicates, soigneusement manucurées d'un vernis à ongles rouge comme le sang. Cette peau rosée, d'une couleur complètement irréelle et des lèvres maquillés d'un rouge à lèvres écarlates, s'assortissant parfaitement avec ces mains. Ses yeux étaient cachés par un tissus qui couvrait la moitié de son visage, se qui la rendait encore plus effrayante. Enfin, elle était immense, bien plus grande que nous tous, nous dominant tous de sa taille.
Cette fois, une seule question subsistait, ou, du moins, surpassait de loin toutes les autres par son importance et son urgence : que nous voulait-elle ?
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