ღ Chapitre 24 - Sortie en mer ღ
Lancé à pleine vitesse sur la mer du Nord, le bateau de location conduit par Lars emmène Ruben et Gustav là où bon leur semble. Debout sur leurs skis, les deux frangins tentent de garder l'équilibre.
— Gustav, il faut que tu essaies de te redresser en maintenant bien la poignée de tes deux mains, lui conseille le sportif.
— Nien, nien, nien, se moque ouvertement de lui, Gustav.
— Je suis sérieux, tu risques de te blesser ! insiste Ruben. Avec la vitesse, ta peau peut se fendre malgré la combinaison si tu tombes...
Toutefois, bien décidé à n'en faire qu'à sa tête, le plus jeune des Norvégiens ne l'écoute que d'une oreille distraite. Souhaitant amuser Charlie et Gabriel qui l'observent de loin, Gustav se penche davantage et commence à se dandiner.
— Gustav ! s'époumone la Bretonne, en le voyant disparaître soudain sous l'eau, alors que ses skis s'envolent dans l'air, désormais sans propriétaire.
Complètement paniquée, elle bondit en direction de Lars. Le sommant de s'arrêter dans un premier temps, elle le supplie par la suite de faire demi-tour pour récupérer son ami. S'imaginant déjà qu'il est tombé à pic et qu'il a été emporté par un monstre inconnu dans son antre, elle tente de retenir ses larmes.
— Mais bordel, faites quelque chose au lieu de rester plantés là ! s'emporte-t-elle, d'une voix chargée d'émotion.
Et, alors qu'elle leur prodigue encore des conseils, Ruben nage jusqu'à l'échelle permettant de les faire remonter. Épuisé d'avoir dû revenir à contre-courant, il leur tend son cadet encore un peu étourdi.
— Charlie, calme-toi maintenant, murmure d'une voix rassurante Gabriel. Regarde, Gustav vient d'être ramené par Ruben. Tout est bien qui finit bien. Est-ce que tu peux lui apporter une couverture de survie, s'il te plait ?
Avec difficulté, elle se laisse porter par ses jambes transformées en coton et part chercher en silence ce que vient de demander son meilleur ami. Toujours sans un mot tant elle est secouée par ce qui vient de se passer, elle revient sur ses pas et sèche les cheveux du pauvre Gustav frigorifié avant de l'envelopper dans ce qui, elle l'espère, le réchauffera.
La mine exténuée, Ruben sort à son tour de l'eau fraîche. Frissonnant au contact du vent glacial qui s'engouffre sous la combinaison qu'il porte, il prend place sur une des banquettes rembourrées.
— Il y en a qui ont de la chance... On s'occupe d'eux... grommelle-t-il, dans son coin. Ce n'est pas comme si on avait été deux dans l'eau... Ah ! Il y a des favoris, ça ne fait aucun doute... continue-t-il sur sa lancée, les bras croisés et la tête penchée vers le bas.
— Mon petit Caliméro, tu n'existerais pas qu'il faudrait t'inventer, répond Charlie, amusée par ses réactions. Allez viens-là, cette grande serviette de bain n'attend plus que toi.
Les bras tendus vers l'avant pour qu'il puisse s'emmitoufler à son tour et se réchauffer, elle l'attend, un air attendri sur le visage. Très heureux de compter pour elle et rassuré qu'elle ne s'occupe plus de son frère, Ruben ne se fait pas prier. Tremblant de tous ses membres, il s'approche de sa douce. Prête à l'aider, Charlie descend la fermeture éclair de la combinaison et frictionne sa peau mouillée.
— Il ne faut pas que tu attrapes froid, comment te sens-tu ?
— Ça va, enfin je crois. Mais je suis transi... se plaint-il.
— J'ai laissé tes vêtements dans la cabine. Va donc les enfiler, lui conseille-t-elle.
— Tu viens avec moi ? demande-t-il, timidement.
Pour lui exprimer son accord, Charlie l'entraîne alors dans les escaliers métalliques blancs qui mènent au sous-sol. Poussant la porte qu'elle avait soigneusement refermée après avoir récupéré la couverture de survie, Charlie pénètre à nouveau dans la pièce. Découvrant à son tour la table en bois laqué entourée de trois chaises et le fauteuil sur lequel trône le fameux sac qui contient sa tenue, le sportif s'empresse de se saisir de son contenu.
Ravi qu'ils soient enfin seuls, Ruben, une fois habillé, s'approche de Charlie et se penche vers elle. Le cœur battant à tout rompre et leur respiration devenant saccadée suite à cette soudaine proximité, il rompt les quelques centimètres qui les séparent encore. N'y tenant plus, la jeune femme pose tendrement ses lèvres sur celles du Norvégien. Très vite, leurs langues valsent ensemble ; les doigts de Charlie remontent sur le torse musclé de son bien-aimé alors que ceux de Ruben courent déjà dans ses longs cheveux blonds. Le regard brûlant encore de désir, ils se séparent à bout de souffle.
— On ferait mieux de rejoindre les garçons, tu ne crois pas ? s'enquiert Charlie.
— Tu as raison, ils pourraient se poser des questions.
— D'ailleurs, maintenant que tu en parles, est-ce-que tu penses qu'on ne pourrait pas leur dévoiler notre relation ? Ce n'est bien sûr que mon avis mais, à mes yeux, je pense que notre couple est désormais assez solide.
— Je suis entièrement d'accord avec toi, princesse. Je te fais confiance, je sais que tu arriveras à trouver une façon pour leur faire comprendre que nous deux, c'est du sérieux.
Touchée par ses mots, Charlie lui tend la main et le guide vers l'air pur. Puis, une fois arrivés à hauteur de leurs amis, elle se place sur la pointe des pieds et dépose un bisou sur le nez de son cher et tendre.
Éberlués, Lars et Gustav les scrutent totalement stupéfaits. Et comme si ce n'était pas suffisant, pris dans un élan passionné, Ruben plaque une nouvelle fois ses lèvres sur celles de Charlie qui répond avec joie à son baiser. Fier comme un paon, Ruben laisse son regard coulisser en direction de son frère et de son meilleur ami.
— Alors, vous êtes ensemble ? s'étonne son cadet, encore abasourdi.
— Il faut croire, laisse planer Charlie, malicieuse.
— Mais Gabriel, pourquoi tu n'es pas surpris ? Tu étais au courant ? l'interroge Lars.
— J'étais dans la confidence en effet. Je leur avais promis de garder le secret, déclare Gabriel en se rengorgeant.
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