Nous restons plus d'une heure à sillonner la route pour nous rendre en ville. Je regarde ce paysage vide de sens aujourd'hui. Je me pose de nombreuses questions que pour le moment, je n'avais pas eut le temps d'y penser.

S'ils sont partis, ils sont forcement quelques part, il faut les trouver, ce n'est pas impossible. Pourquoi nous, nous sommes ici et pas avec eux?

On est différent, peut-être surveiller, ou bien il s'agit d'un jeu comme les Hunger games et il faut qu'il ne reste qu'une personne ? Les hommes en noirs, comme dit Olympe on peut-être compris et pas nous ? Ils sont tous morts ou en vie ?

Les hommes de l'autre nuit savent ? Ou sont-ils  comme nous ? Comment ont-ils su où ont était exactement ? Les garçons me cachent sûrement de nombreuses choses, je dois tout savoir, pour mieux comprendre.

Bastien est bizarre, il est dangereux mais aussi indispensable. Je ne m'en serais peut-être pas sortie sans lui. Je n'arrive pas à le cerner, il est très sympa par moment mais finit toujours par redevenir froid et porter comme un masque de fer, il arbore alors un visage vide d'émotions.

Je me demande si aujourd'hui il me fait confiance. Entre nous ça a très mal commencé, il m'a torturé, fait souffrir et haït. Je voyais dans ses yeux dans les premiers moments,un brassier de flammes de rage, quand il me regardait. Depuis quelques temps, il a disparue. Je revois ce regard, quand on parle de Dana, je comprends, mais bon.

Quand à Akin, il est complétement différent. Au début, il m'a donné une chance contrairement à Bastien, c'était risqué. Il semble accorder sa confiance assez rapidement, trop sûrement, surtout dans notre nouveau monde.

S'il ne m'avait pas sortit de cette cave, je serais morte de fatigue ou de folie. Je lui doit tout autant qu'a Bastien. Ils m'ont chacun sauver la vie. Je suis plus proche de lui, il sait écouter et me rassurer quand je perds pieds. Il semble essayer de fermer les yeux sur ce qu'il se passe vraiment, il veut sûrement se protéger du mal que cela pourrait lui faire.

Ils sont presque l'opposé, ce sont deux personnes qui ne serait jamais devenu ami dans d'autres circonstances. Un est froid et ne cesse de se faire souffrir alors que l'autre est proche des gens et se protège pour vivre dans l'ignorance totale.

Je ne les connaît que depuis à peu près une semaine et ils sont tous ce qu'il me reste. Il n'était rien et sont devenu mon tout. Ils compensent légèrement le manque de ma famille et de mes amis. Ils me permettent de m'évader de mes pensées noirs, je ne sais pas dans quel état je serais aujourd'hui, si je ne les avaient pas trouvé, probablement tué par ces hommes.

Maintenant mon grand cercle d'amis s'est agrandit avec l'arrivée de cette petite fille, Olympe. Une enfant qui en connaît beaucoup sur ce qu'il se passe actuellement, une enfant qui est terrifiée. Elle nous a sauvé et a essayé de nous aider alors qu'elle ne nous connaît pas. C'est quand même étrange, elle a risqué sa vie pour nous, des inconnus.

J'en ai finit avec le bilan de ma vie actuelle, qui n'est pas celui que j'aurais imaginé, il y a quelques mois. J'avais prévu des soirées, des journées entre potes, des festivals, des après-midis plage et de longues heures de shopping.

La voiture ralentie, je sors alors de mes pensées. Nous sommes à destination, nous nous arrêtons derrière la Range Rover d'Akin. Je me précipite hors de la voiture pour chercher mon sac remplis de ma vie d'avant, pour qui j'ai faillit perdre la vie. J'entend pendant mon élan Bastien m'ordonner d'attendre, je n'en fais qu'a ma tête.

Il avait raison, j'aurais du attendre, j'aurais pu voir l'homme qui tire dans tout les sens qui tente de m'atteindre. Je ne sais avec qu'elle miracle mais aucune balle ne me touche. Je suis assise à terre au flanc gauche de la voiture d'Akin.

Je viens de réaliser que je ne mets pas que moi en danger, mais aussi eux, qui sont dans la voiture. Je réfléchis à un moyen de sortir d'ici, mais je ne vois aucune issus. Des balles brisent la vitre qui est au-dessus de moi. Soudain mon cerveau à une illumination, si les balles ne brisent que la fenêtre au dessus c'est qu'il tire du côté droit, alors il se peut que du côté gauche il n'y est personne.

Ai-je assez de  cran pour tenter cette folie, je ne sais pas si c'est l'adrénaline ou bien le bruit des balles qui m'empêche de réfléchi, mais je me lance à l'action de mon plan fou, mon sac sur mon dos. Je me réfugie derrière une voiture qui se trouve à gauche, charge mon arme avec le plus grand mal, me retourne pour vérifier que je ne serais pas surprise.

 Je ne vois rien, je me décale encore de deux voitures pour me trouver en face de la voiture où se trouvent tout le monde. Le tireur s'acharne sur la voiture, il ne me voit pas, mon coeur se pince à l'idée qu'ils sont morts à cause de moi. Les tires s'arrêtent, le tireur n'est plus à la fenêtre, j'en profite pour me mettre au flanc gauche de la voiture où se trouve Akin,Bastien et Olympe.

Je frappe à la porte avant et prononce sans grand débit de voix :

- Akin ! Akin ! C'est moi Angie, c'est moi !! Ouvre, vite ! Bastien !

Rien ne se passe, mes larmes commencent à couler, mon coeur se brise à cette idée.