Moi et Akin finissons par rentrer dans le chalet, cela fait déjà une heure que nous l'attendons.
Akin sort du chalet pour aller s'entraîner au tir avec des bières vident, je le suis. Son niveau n'est pas si mauvais, sur les cinq bouteilles alignées à chaque fois il en dégommes trois ou quatre. L'attente me semble interminable, je finis par informer Akin que je vais chercher Bastien.

Je m'aventure vers la forêt, je m'avance vers le même endroit où je l'avais trouvé, il y a presque trois heures. Je l'entends, il pleure encore, je le regarde quelques instants, ressentant mon cœur se pincer.

Je l'interpelle en prononçant son nom avec une voix douce, il relève sa tête qui était au creux de ses mains. Ses yeux sont rouges et les larmes coulent à torrent. Je m'assis sur la mousse, à côté de lui. Il me fixe en appuyant le regard, puis il fond en larme contre moi, je passe mon bras gauche au dessus de lui, en lui murmurant :

- Ne t'inquiète pas, on va la retrouver, c'est qu'une question de temps. Tout va bien se passer, on est là, moi et Akin.

Il relève sa tête et me dit :

- On peut la retrouver, mais dans quel état ?

- Ne pense pas à ça, lui susurrai-je.

-Pourquoi tu es comme ça avec moi, après tout ce que je t'ai fait ?

-C'est ma personnalité, je ne peux pas te laisser pleurer seul indéfiniment. Le passé est le passé, je suis que tu regrettes aujourd'hui, dis-je.

Bastien se remet dans la position précédente et se laisse aller. Je pose ma tête sur la sienne. Je ferme les yeux, mes larmes coulent et tombent tout droit sur son crâne. Je ne peux m'empêcher de pleurer, comme à chaque fois que je ferme les yeux.

Je revois, j'entends tout de nouveaux. J'en ai besoin, j'ai peur que si je n'y pense plus, j'oublie. J'ai peur de ne plus entendre ma mère, mon père, mon frère, mes amis, de ne plus me souvenir de leurs visages, de les oublier eux. Le faites de juste imaginer cela, me déchire le cœur et me fait pleurer encore et encore.

Puis nous nous regardons de nouveau, Bastien caresse mes cheveux, puis mon visage et murmure:

- Une belle équipe de bras casser...

Je rigole alors que mes joues sont encore humide. Il se relève et me tends sa main, que je saisie. J'essuie mes jambes et mon short qui sont recouvertes de feuilles collées et de terres. Bastien me prend dans ses bras et remercie d'avoir été là.

Plus nous nous rapprochons de la sortie du bois, plus nous entendons les tirs d'Akin. J'attire son attention:

- Hey, Akin regarde qui voilà !

Je le vois sourire, il semble soulagé de nous revoir. Nous le rejoignons, je m'assis sur l'herbe pendant que Akin et Bastien s'entraîne à tirer. On remarque bien l'habitude qu'a Bastien, il ne rate aucune bouteille.

Une fois toutes les bouteilles utilisées, nous rentrons dans la maison. Après le repas, je scrute l'horizon par la fenêtre, la nuit est tombée. La seule lumière provient de notre chalet.

Je suis détournée de mon occupation par la voix d'Akin :

- Bon Angie tu vas dormir dans le canapé et moi et Bastien on dormira au sol. Je prends le premier tour de garde.

Je me retourne, prends une couverture et m'allonge sur le canapé. Bastien empile deux couettes pour se faire un matelas et prend une couverture. Akin, lui observe par la fenêtre le moindre mouvement.

Les lumières sont éteintes, seul une petite bougie éclaire Akin, dessinant sa silhouette contre le mur. Je parviens à m'endormir, quand soudain je sens une main me secouer.