Chapitre 6
- Reste où tu es!!! Hurlais-je, mes poings pointés vers Eren.
Ce dernier leva les bras en signe de paix et pencha sa tête sur le côté.
- Livaï, calme toi. M'intercepta Petra.
- Putain arrêtes de me répéter ça à tout bout de champs!!!
Je serrais les poings, furieux mais aussi inquiet.
Non seulement Eren avait volontairement oublié de nous faire part du fait qu'il pouvait perdre le contrôle à tout moment, faisant de lui une bombe à retardement, mais en plus il venait de tenter de nous bouffer! Et pourquoi Petra n'avait pas l'air étonnée?!!
- Écoute, me rappela fermement la brune. Là, on est dans un bâtiment entouré de morts-vivants, donc il sera toujours temps de se poser des questions plus tard? Quand on sera en sécurité, d'accord?
Je détestais quand elle prenait cette voix - j'avais l'impression qu'elle me prenait pour un gosse- mais j'acquiesais à contrecœur devant la justesse de ses propos.
Je jetais un regard noir à Eren, mais aussi au chiot qu'il tenait maintenant dans ses bras.
Il a prit autant de temps pour ça ? On a failli crever pour un putain de chien?!
D'autant plus qu'avoir un chien nécessitait de le nourrir et donc d'utiliser de la nourriture qui était pourtant déjà rare pour nous.
Eren nous écrivit sur son cahier:
<<Vous pouvez rentrer tous seuls? Je dois ramener une cariole pour les chiots>>
Les chiots? Parce qu'ils sont plusieurs, en plus?
Énervé, j'allais répondre à la négative à Eren lorsque Petra me devança:
- D'accord, tu nous rejoindra à la base mais donne-nous les médicaments maintenant. Et profite-en pour ramener à manger.
- Depuis quand c'est toi qui donne les ordres?! M'énervais-je.
Petra me regarda en fronçant les sourcils et je soupirais en comprenant ses intentions.
- D'accord. Mais on en reparlera.
Eren nous donna le nécessaire et, remarquant nos armes vidées, il nous munit de couteaux avant de repartir vers la sortie de l'immeuble.
- Bon, m'avança Petra. On y va tant que la voix est libre?
J'hochais de la tête et nous nous élançâmes vers les toits.
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Je tapais ma cuillère contre le bois de la table, mécontent.
Il ne reviendra jamais.
Je soupirais en regardant les malades allongés dans l'infirmerie de fortune. Cette salle était une ancienne salle à manger, ce qui expliquait la présence de tables au beau milieu de la pièce et, par manque de courage ou de place, elles étaient restées là, vestiges de l'ancienne époque.
Grâce à Eren, on avait pû refaire nos stocks de médicaments et ainsi sauver de nombreuses vies. À beaucoup de malades il manquait un membre : nous n'avions encore rien trouvé pour stopper le virus et nous devions couper les parties infectées par une morsure.
Je soupirais à nouveau, avant de sursauter lorsqu'un gardien entra dans la pièce :
- Caporal! Le mort-vivant est revenu!
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Bordel de chamelle à trois bosses, il peuvent pas m'ouvrir ces connards ?! J'ai des chiens qui ont besoin de soin !!!
Je poussais un grognement en levant les bras, ce qui fit reculer les personnes se trouvant en haut de la façade. Je ne savais pas trop à quoi servait ce bâtiment auparavant, mais il était certain qu'avec ses hauts murs gris et son aspect de vieux donjon il avait un certain... Charisme. Pour que je dise qu'un bâtiment ait du charisme, croyez-moi, c'est que c'était vrai.
Finalement, on m'ouvrit les portes et je rentrais en soupirant, tirant derrière moi non plus une carriole, mais bien un camion entier de fournitures. Est-ce que j'avais vu trop gros? Il semblerait que oui.
Étonnant les humains qui me regardaient, je tirait le camion avec une chaîne comme s'il ne pesait rien. Mais je vous avais dit, la force d'un zombie peut étonner! Enfin, je n'avais pas seulement pris de la nourriture pour chien. Il était vrai que j'en avais prit pour au moins plusieurs années mais j'avais aussi fourré dedans une quantité astronomique de nourriture et de médicaments pour les humains. Ah et, aussi, j'avais gardé ma charette, je l'avais juste accroché derrière le camion, toujours pleine de fournitures pour animaux.
Après tout, si je voulais partir, il serait plus discret de prendre une carriole qu'un camion tout entier.
Je vis Livaï arriver en courant:
- Hé! Arrête toi là!
Je me stoppais, faisant retomber la chaîne sur le sol et regardais le noiraud d'un air interrogatif.
- Y'a quoi dans ton camion? M'agressa-t-il presque.
Par flemme de sortir mon cahier, j'ouvris la portière de la machine et remarquais du coin de l'oeil Livaï se tendre .
Déjà qu'il me faisait pas super confiance avant, alors maintenant... Ça a l'air 10 000 fois pire.
Je m'ecartais pour laisser tomber une flopée de paquets de nourritures de la portière ouverte qui s'étalèrent sur le sol.
La raison pour laquelle je ne conduisait pas ce merveilleux engin était tout simplement parce que même l'avant était rempli!
Je fit un sourire triomphant avant de me rappeler que c'était sûrement Verdun, dans ma bouche.
J'attendis la réaction de Livaï mais il se contenta d'écarquiller ses yeux avant de les lever pour plonger son regard dans le mien.
Gris acier contre vert émeraude. Quoique. Est-ce que mes yeux étaient encore verts? Faudrait que je me regarde dans un miroir un de ces quatre. Mais je n'ai pas tellement envie de me voir détruit par le virus. Et puis il y avait plus important actuellement.
Pour la première fois depuis longtemps, on me regardais dans les yeux. Sans dégoût, sans haine, sans pitié, sans fascination morbide et sans baisser le regard l'instant d'après.
Non, c'était un regard qui aurait pû s'adresser à un être humain, rempli de surprise et d'une joie dissimulée.
Il m'accosta:
- Bravo. Une mission totalement réussite.
Mon coeur se gonfla sous ses mots qui était la premier remerciement depuis bien longtemps. Même du temps de mon vivant, personne ne me félicitais. Il faut dire que la plupart des personnes préféraient me cracher dessus, cachées sous leurs identifiants des réseaux sociaux.
Je me surpris à penser:
Finalement, l'Apocalypse, c'est pas si mal!
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