Chapitre 2

Bonne fin de journée à vous et bonne lecture de ce second chapitre !

Ps : je ne sais pas si je suis la seule, mais j'adore toujours autant les musiques d'Halsey.

***

J'étais complètement paniquée et je ne pouvais même plus demander à Maya comment faire.

Plus il s'avançait vers notre transat, plus je me sentais être aspirée par le sol, comme quand je m'étais enfoncée dans de la vase en Bretagne.

Mais cette fois, il ne s'agissait pas d'une simple vase bretonne : je voulais plutôt tomber dans un abîme sans fond.

Il était si proche de moi maintenant. Il ne restait plus qu'un pas avant d'arriver face à moi.

Mon cœur était en train de sortir de mon corps tellement il battait vite. Un combat de boxe clandestin s'y déroulait probablement. 

Son sourire était à la fois rassurant et troublant, comme s'il m'incitait à fuir tout en m'invitant à m'y abandonner. Pourtant, je ne pouvais détacher mon regard de lui.

Ce garçon était envoûtant.

Je ne savais pas pourquoi, mais je voulais juste lui renvoyer son sourire. N'importe quelle fille l'aurait fait, sauf moi.

Je n'arrivais à rien, comme paralysée.

J'avais juste fini par récupérer le cadeau qu'il me tendait, en murmurant un "merci" avant de me défiler. Je m'étais aussitôt dirigée vers la table où tous mes autres paquets m'attendaient.

Après l'avoir posé au dessus d'un cadeau rose fluo, son cadeau attira réellement mon attention.

Comme ce garçon, son cadeau était... différent. Tous les emballages étaient des papiers cadeaux tous les plus colorés les uns des autres. Mais le sien, en forme rectangulaire, ne l'était pas. C'était du papier kraft simple, avec un petit bandeau rouge autour qui formait sur le dessus un noeud papillon.

Mes anniversaires ressemblaient toujours à cela : des jeunes - poussés par leurs parents - me donnant des cadeaux que je posais sur une table prévue à cet effet.

Ma mère organisait nos anniversaires à tous les trois comme cela depuis le plus loin que je me souvienne. Néanmoins, jamais personne ne m'avait autant chamboulé un 17 août, que lui et son regard bleu azur.

J'observais du coin de l'œil celui qui était mon nouveau voisin. Il m'intimidait et je ne savais pas quoi en penser.

- Désolée d'encore te couper la parole, dis-je à Maya. Mais tu le trouves pas si... mystérieux ?

Elle soufflait légèrement tout en souriant, et je commençais à me dire que revenir sur le sujet pour la sixième fois en 15 minutes devait sûrement l'agacer...

- Je te demanderais bien de qui tu parles mais vu comment tu le fixes depuis un quart d'heure, je crois que j'ai ma réponse, se moqua-t-elle tout tapotant mon épaule.

J'eus un mouvement de recul.

- Tu crois qu'il sait que je l'observe un peu ?

- Un peu ? Non mais Elaïa, tu le bouffes des yeux depuis qu'il est arrivé ici.

Elle riait si fort que j'avais envie de rire avec elle. Sauf que je commençais à être vraiment inquiète.

Et s'il me prenait pour une folle ?

- JE NE LE BOUFFE PAS DU REGARD, répondis-je en la fusillant du regard. J'essaie juste de voir comment il agit.

J'étais cette fois concentrée sur mon amie, qui était plus qu'amusée par cette situation.

- Le plus simple serait d'aller lui parler, Elaïa.

Je levai un sourcil en guise de réponse. Comment engager une discussion avec une garçon qui me rendait aussi faible ?

Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'elle se levait du muret où nous étions installées.

- Attends Maya, je lui dis quoi ? M'exclamais-je en panique.

À travers son sourire en coin, je comprenais qu'elle se moquait presque de cette frayeur qui m'envahissait peu à peu.

- C'est simple, tu te présentes et tu attends qu'il te réponde.

Elle se mit à rire en partant en direction de la terrasse. Ses cheveux bruns, ondulés, gigotaient en même temps que sa robe.

Pour ma part, j'étais toujours assise sur le muret. J'observai les vagues se déchaîner sur la plage en contrebas.

Qui aurait cru qu'un jour j'aurai un nouveau voisin aussi beau et intriguant ?

Je regardais mon téléphone, car oui je faisais partie de ce qui avait cette « chance ». Il était déjà 15h21.

Ainsi, dans un long soupir je continuai de regarder quelques vagues s'échouer sur le sable, avant de me relever.

Je m'élançais donc vers ce jeune garçon. Cela me terrifiait, mais il fallait bien que nous finissions par nous parler.

Mes jambes avançaient mécaniquement jusqu'à la terrasse. Tout le monde irait, parlait et buvait.

Mes sandalettes qui claquaient sous mon talon, accompagnées de ma peur, arrivaient bientôt en face de son dos.

Après une inspiration, je lui tapotai doucement l'épaule gauche trois fois de l'index.

Lorsqu'il se retourna enfin, je me demandais pourquoi j'avais fait ça. En me voyant, il afficha un large sourire, qui était presque réconfortant.

C'était ainsi que tout a commencé.

Au début, j'étais tellement gênée que nous sommes restés là, à nous regarder l'un l'autre, sans parler.

Seules les discussions et la musique autour de nous faisaient du bruit. Nos sourires, eux, exprimaient silencieusement ce qu'aucun de nous deux ne voulait avouer à haute voix.

J'avais réellement envie de parler avec lui, et Maya m'avait conseillée de le faire.

- Salut, lançais-je timidement au blond en face de moi.

Ma voix me parut bien trop faible quand les mots sortirent. J'espérais qu'il ne remarque pas à quel point j'étais troublée par sa présence.

Son sourire, qui ne rétrécissait pas, m'envoûtait d'une manière inexplicable.

Dans la paire d'yeux bleus en face de moi, je me perdais. Cela ressemblait à un magnifique ciel d'été, infiniment profond.

- Salut, je m'appelle Gabin ! S'exclama-t-il un peu après. Joyeux anniversaire à toi, Elaïa, c'est ça ?

J'avais hoché la tête, incapable de faire autrement. Il avait prononcé mon prénom avec une étrange familiarité.

Mon cœur battait très vite. Trop vite.

Étonnement, tout était d'une fluidité à en perdre son équilibre. Peut-être était-ce ce que je faisais en ce moment - perdre mon équilibre. Je flottais dans le ciel comme sur un nuage, je ne regardais que ses yeux.

Il était si beau que j'eus du mal à me détacher de son visage. C'était donc cela la perfection ?

J'eus tellement chaud que je lui ai souri avant de me retourner pour mâcher en direction de la mer, à nouveau.

De l'air. J'avais besoin d'AIR.

- Donc tu as 12 ans maintenant ? Continua-t-il en marchant derrière moi.

J'étais étonnée de le voir partir, en délaissant ainsi sa sœur et ses parents, sans un mot. Intérieurement, je le jalousais d'avoir cette liberté que je n'avais toujours pas à l'extérieur de cette maison.

- Oui, rétorquais-je en regardant le reflet du soleil sur l'eau au loin. Et toi t'as quel âge ?

- Moi j'aurai 14 ans au mois de janvier.

Il avait dit cela d'un air légèrement hautain.

J'espérais secrètement qu'il n'appartienne pas à ces personnes que je détestais ici. Mais à en voir sa famille, je ne pouvais que le croire.

- Ça te dirait d'aller nous baigner dans la piscine ? Ajoutais-je d'un ton malicieux.

Je voulais le couler, pour lui montrer qu'il n'était pas supérieur à nous, aux enfants qui étaient là avant lui. Et ce, peu importe sa fortune.

C'est une fois devant mon tiroir de maillot de bain que je me suis interrogée sur cette idée.

Je n'avais rien de joli à me mettre.

C'était la première fois que je voulais réellement paraître belle pour un garçon.

J'étais ridicule.

Finalement, j'avais opté pour un maillot de bain bleu marine une pièce. Simple mais efficace. Je descendais et le rejoignais dehors.

Il était déjà dans la piscine, à se prélasser sous le soleil.

Celle-ci était dans un coin de notre terrain, un peu reculé de la terrasse. Ma mère l'avait faite construire quelques années auparavant, et nous avions été si heureux de cela.

Entourée d'arbres, elle était idéale pour des baignades tard le soir, mais également pour des nages matinales.

Tout semblait si paisible, mais Gabin ne savait ce qui l'attendait... Je riais intérieurement en pensant à sa jolie tête, trempée, après notre bataille.

Après avoir posé ma serviette sur une chaise longue, je me retournai pour descendre les escaliers de la piscine. Tout ce que je vis a cet instant là, était ses cheveux mouillés qui lui retombaient sur son front.

Comme ça, il paraissait parfait.

Je ressentais une étrange agitation dans mon ventre, comme si des papillons y dansaient sans cesse. C'était un mélange de nervosité et d'excitation, et chaque battement de mon cœur semblait y ajouter un peu plus de turbulence.

C'était comme si chaque mouvement de Gabin avait le pouvoir de bouleverser mon équilibre intérieur.

L'eau glacée mordillait mes orteils, un contraste brutal avec la chaleur qui se diffusait dans tout mon corps.

Je voulais que l'eau me fasse oublier la chaleur de son regard, mais au lieu de cela, elle semblait réveiller encore plus mon trouble.

- Tu habites ici depuis combien de temps ? Me questionna-t-il alors que je faisais entrer le bas de mon ventre dans l'eau.

Avant de répondre, je me mouillais la nuque à nouveau. Lui passait sa main dans ses cheveux, comme s'il n'était déjà pas assez envoûtant rien que par sa présence.

Je détournai le regard, évitant de croiser ses yeux, alors que son geste semblait déstabiliser un peu plus mon corps tout entier.

- Nous avons cette maison depuis toujours. Enfin, mes parents l'avaient déjà avant ma naissance, repris-je gênée.

Jamais auparavant je ne m'étais sentie comme ça devant un garçon, mais je crois que celui-ci avait des yeux tellement différents, que je m'y perdais comme dans une barque en panne dans l'océan Pacifique.

- Nous venons tout juste d'acheter la maison à côté de la tienne, reprit-il. Si tu veux je pourrais essayer de voir avec ma mère pour te la faire visiter.

Son sourire discret ne m'avait pas échappé.

- C'est une bonne idée, mais avant...

Je lui fis une balayette sans finir ma phrase, mais je n'avais probablement pas assez de force par rapport à lui... J'aurai du jauger la sienne avant d'entamer cette guerre.

C'était ainsi que nous avions noyé l'autre pendant un moment, qui passait en réalité bien trop rapidement.

Si nous continuons ainsi, je finirais sûrement épuisée avant même d'avoir ouvert mes cadeaux. Pourtant, cela ne me préoccupait plus vraiment.

Il était parfait, et me suffisait à lui seul pour cette journée si importante à mes yeux.

***

C'est la fin de ce second chapitre sur le quotidien d'Elaïa.

Qu'en avez-vous pensé ?
Est-ce que vous aimez notre jeune protagoniste ?

Bonne année à tous et à samedi prochain !

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