01. Le nouveau semestre
Yves était à prêt à redémarrer les cours après les examens du semestre précédant, qui s'étaient déroulés quelques semaines plus tôt. Il n'avait pas le même air soucieux qu'une partie des autres étudiants, ce qui signifiait qu'il était persuadé d'avoir bien travaillé. Son sac sur le dos, il marchait tranquillement dans la cours du campus en saluant au passage quelques personnes. Il y avait encore à peine quelques mois, la majorité d'entre eux n'étaient que de simples inconnus pour lui. Cependant, le garçon de dix-huit ans qu'il était ne s'était pas en allé car après tout, et même si il avait à présent dix-neuf ans, ce n'était que quelques mois qui venaient de passer.
- Salut Solange, fit-il quand il croisa la meilleure amie de Célia devant leur salle de cours.
- Salut Yves, lui rendit celle-ci. En fait notre... « Miss Folie » m'a demandé de te dire que tu l'attendes devant le bâtiment des garçons.
Yves sourit.
- Et, elle ne sait pas que le cours commence bientôt ?
- Ah, tu la connais Yves ! répondit Solange avec le même air amusé que lui. Bon ! Je vais retourner à l'intérieur maintenant que ma mission ici bat est terminée.
- C'est ça, rit Yves, à tout à l'heure !
Après son départ, Yves décida de rebrousser chemin pour savoir ce que lui voulait sa petite amie lorsqu'arriva un petit incident qui le mettait néanmoins dans un embarras considérable : de la salade venait de tacher abondamment son t-shirt. C'était l'une des pires choses qui pouvaient se produire en cette matinée, et ce n'était que ça : la matinée... Il leva la tête et découvrit que l'assiette d'où provenait cette nourriture appartenait à l'une de ses camarades. Elle était face à lui, en compagnie de certaines autres. « Oh, désolée ! feignit-elle de s'excuser. Et puis c'est aussi un peu de ta faute ; tu n'avais qu'à regarder où t'allais au lieu d'agir comme si t'étais le nombril du monde, ce que tu fais toujours ! » Elle gloussa en même temps que ses amies en continuant leur chemin comme si de rien n'était. « Tu es terrible Gloria ! » s'exclama l'une d'entre elles. Yves ne savait que faire. De plus, il ne comprenait pas cette fille, avec qui il n'avait jamais eu de problèmes auparavant à ce qu'il se rappelait.
Obligé de se changer, Yves avait dû retourner dans sa chambre. Sans son t-shirt blanc (à carreaux noirs), mais pas complètement torse nu, il cherchait ce qu'il allait bien pouvoir se mettre et opta pour une chemise rouge manche longue qu'il enleva de sa garde-robe. Son jean, qui avait été épargné, allait avec autant que l'habit taché. Quand la porte s'ouvrit, il ne bougea pas, pensant sûrement que c'était Nathy ; mais dès qu'il entendit une voix féminine s'écrier « Oh, j'aurais dû frapper ! », il se rendit compte que c'était Célia et non son colocataire. « Où est-ce j'avais les... Bras... Tête ! Je voulais dire tête plutôt ! » rectifia-t-elle en se frappant le front.
- C'est toi Célia ? dit-il en souriant.
- Oui, je... Je... Désolée !
Elle se cachait les yeux pendant qu'il avançait lentement vers elle.
- Hé, reprit-il presqu'à voix basse en la désaveuglant à l'aide de ses mains, ce n'est pas comme si tu m'avais trouvé sans aucun vêtements !
- Je sais, admit la jeune fille, mais avoue que c'est assez gênant comme situation.
- De toute façon, je sors avec toi et tu sors avec moi non ?
Il lui souleva le menton du bout de ses doigts, enjôleur, et déposa doucement ses lèvres sur les siennes. Célia lui rendit son baiser et au fur et à mesure que celui-ci évoluait, il l'attira jusqu'à son lit, où ils durent s'asseoir tout en poursuivant ce qu'ils faisaient. La jeune étudiante frisa l'épaule de son petit ami et celui-ci prit donc l'initiative de l'allonger sur le meuble sur lequel ils se trouvaient.
- N... Non Yves ! déclara-t-elle avant de le repousser et de retourner à la position assise.
- Quoi ?
- Tu me prends pour qui là ? Je suis ce genre de filles selon toi ?
- Mais, s'étonnait-il, Célia...
- Je ne suis pas Corinne, moi. Je suis une jeune africaine qui se respecte. Retiens-le !
Elle se tint debout, arrangea sa robe claire et, en moins de cinq secondes, fut déjà en train d'abaisser la poignet lorsqu'elle se retrouva nez à nez avec l'autre maître des lieux, à savoir Nathy. Elle fixa le sol et passa à côté de lui. Le colocataire d'Yves n'eut pas besoin de constater son absence de chemise pour se faire sa propre idée sur ce qui s'était passé et il roula des yeux. Yves se releva, enfila sa chemise rouge, se saisit de son sac et décida de sortir, l'air coupable et déboussolé à la fois.
C'était la pause. Non loin de la porte, Yves se détendait en contemplant le paysage, se permettant même d'écouter deux ou trois des discussions que ses oreilles sondaient accidentellement. Il ne faisait rien de mal, et puis les gens n'étaient pas toujours aussi discrets qu'ils le pensaient. « Vous avez vu les filles ? entendit-il soudain. Certains sont arrivés en retard aujourd'hui parce qu'ils étaient occupés à faire on ne sait quoi avec leur petite amie ! » II eut l'impression que c'était à lui qu'on faisait référence et quand il se retourna, cela se confirma : la fille de ce matin, assise au premier rang, l'observait avec ses amies. Sur le point de réagir, Yves dut interrompre son action en voyant Célia arriver.
- Yves, l'accosta calmement celle-ci, tu sors ?
- Si tu veux, oui ! opina-t-il après avoir jeté un dernier coup d'œil vers le groupe de filles.
- Okay ; on y vas alors.
Ils s'éloignèrent ensemble, épiés par les nouvelles ennemies du jeune homme.
- Tu es fâchée ? demanda-t-elle une fois qu'ils furent loin de la classe.
- Non, répondit-il. Je comprends ta réaction.
- Je sais que je n'aurais jamais dû le dire de cette façon ; et puis parler de Corinne...
- Célia, l'arrêta-t-il, je t'ai dis que je comprenais et je ne t'en veux pas. Détends-toi !
- Tu en es sûr ?
- Tu me demandes si je suis sûr de ne pas t'en vouloir ? Tiens, attends que je réfléchisse.
Il se moquait d'elle. Offensée, Célia voulut le pousser mais il fit en sorte qu'elle finisse contre lui.
- Je me demande comment tu fais pour être toujours aussi adorable avec moi Yves ! soupira-t-elle en sortant de son étreinte.
- Hm ! vrombit-il. À propos, pourquoi es-tu venue me voir dans ma chambre en fait ?
- Solange ne t'a pas dit de m'attendre devant votre bâtiment ?
- Si, mais...
- J'avais donc vu juste, tu l'avais oublié ; c'est la raison pour laquelle je suis venue te chercher moi-même.
- Tu n'm'as pas laissé finir ma phrase, comme toujours !
- Oh, pardon ! fit-elle, ridiculisée.
- Bon ça va ! souffla Yves, indulgent. Et tu voulais que je t'attende pour... ?
- Pour t'annoncer une très grande nouvelle : j'ai pris une chambre à l'université !
- Quoi ? s'écria-t-il.
- Oui oui ! Je suis maintenant beaucoup plus près de toi qu'avant ! s'exclama joyeusement Célia avant qu'ils ne se reprennent dans les bras.
- Quelle... Quelle surprise !
- Oui, je sais que tu ne t'y attendais pas.
- Yves ! hurla une voix derrière Célia, qui le laissa sur le coup.
Celle qui avait appelé son copain était une fille qui donnait l'air d'être un peu plus jeune qu'eux. Des cheveux d'un brun très sombre, qui lui arrivaient au niveau du cou, elle portait une robe bleu ciel à cols roses qui s'adaptait parfaitement à sa peau claire.
- Lilly ! balbutia Yves, qui était passé de très content à littéralement décomposé.
- Je savais que j'allais te retrouver ! encherit la nouvelle venue en courant l'enlacer, sous le regard empli de jalousie de Célia. Tu m'as manqué !
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