Chapitre XX
Amalia dormit à la maison cette nuit-là. Le lendemain, c'était samedi. Elle se réveilla à midi, les yeux cernés mais l'air remise de ses émotions. J'étais assez fatiguée, n'ayant pas réussi à dormir. J'avais mis un bandage sur mon bras et un pansement sur mon orteil. Heureusement, ma tante ne m'avait pas encore vue. Ce soir, elle va sans doute se poser des questions. Aujourd'hui, elle passait la journée avec un homme que je ne connaissais pas.
J'imaginais que c'était bien qu'elle sorte et voit d'autres hommes, non ? Vu qu'elle n'était plus avec mon père depuis longtemps.
- Il faut qu'on parle, je dis tout d'un coup à Amalia alors qu'elle mangeait.
Elle hocha simplement la tête, la tête plongée dans ses céréales.
- Tu me fais confiance ?
Elle fronça des sourcils en me regardant.
- Bien évidemment, me répondit-elle.
- Je savais que les garçons étaient des Anges.
Elle n'eut pas l'air surprise.
- Oui. Je l'ai remarqué. Comme si tu avais vu ça toute ta vie. Comment ça se fait qu'ils soient des anges ?
- En grande partie, ce sont des anges plus âgés qui font des bébés et il y a Dieu. Il en créé certains. En fait, c'est assez compliqué parce que je ne suis pas très sure de la réponse.
- Tu sais, Halsey, je ne suis plus si choquée que ça, m'annonça-t-elle tout d'un coup en se levant. Il m'a fallu du temps pour digérer la nouvelle, la pilule est passée. Il faut que je parle à Jacob maintenant.
Je la laissai partir. Je n'avais même pas eu le temps de faire d'autres confidences. Alors que j'allais m'asseoir dans le canapé, la sonnette retentit. J'allai ouvrir, me fichant de ma tenue. D'abord je vis des chaussures de rockeurs, un jean brut puis une veste en cuir et enfin, un visage sublime.
- Qu'est-ce que tu fais là ? M'exclamai-je, surprise de le trouver là.
Il roula des yeux, mais je vis bien ses yeux m'analyser discrètement. Je remarquai qu'il avait une mini blessure à l'arcade qui datait d'hier.
- Je ne sais pas si tu te souviens, mais on a un travail à faire.
Je le regardai comme si il avait deux têtes.
- Sérieux ?
Autant vous dire que je ne m'en souvenais pas du tout. J'avais un peu la tête ailleurs en ce moment. Je me décalai de la porte pour qu'il puisse entrer. Puis je refermai la porte derrière lui, un peu embarrassée.
- Tu veux qu'on fasse le travail ou ? Je lui demandai lors que je l'emmenais dans la cuisine, ou je rangeais la vaisselle sale dans le lave-vaisselle.
Je lui proposai à boire qu'il refusa poliment.
- Dans ta chambre. Sans jeu de mot, bien-sûr.
Je me tournai vivement vers lui pour voir si il rigolait ou non. Non, il était très sérieux. Même trop. J'acquiesçai et l'emmenai à l'étage. Quand on entra dans ma chambre, je fus bien contente d'avoir rangé mes sous-vêtements dans mes tiroirs et d'avoir tout arrangé dans la pièce. Elle faisait beaucoup moins bordélique, même si les affaires d'Amalia étaient encore sur mon tapis. Haziel s'assit sur mon lit deux personnes et je le suivis, prenant mon ordinateur sur mes genoux. Je collai mon dos contre le mur derrière moi et montrai les consignes que ceux de notre classe, avait envoyé sur le groupe messenger. On travailla ensemble une bonne partie de l'après-midi, sans relâche. Lui, il recherchait les informations dans les livres, tandis que je tapai tout sur un dossier Word qu'on enverra par mail à notre professeur par la suite.
Bizarrement, on travaillait bien tous les deux. Un moment donné, je fermai le clapet du pc et passai au-dessus de l'Ange pour prendre un des livres qu'il avait emprunté à la bibliothèque. Je ne l'imaginais pas si bosseur pour l'école. J'étais agréablement étonnée.
Tout mon corps le toucha soudain alors que je pris le livre et je ressentis des étincelles dans toutes mes cellules. En me rasseyant, je faillis l'embrasser par accident. A deux centimètres de sa bouche, on se regarda dans les yeux, un peu surpris je crois. Puis je me séparai pour me concentrer sur les infos que je cherchais.
- Ça avance ton travail sur les Enfers ? Me demanda-t-il alors que je fluotais les infos.
- Oui. Par petit morceau. Amalia n'est pas très concentrée donc je le fais un peu toute seule pour le moment.
Une fois le travail terminé, j'envoyai le tout à notre professeur, légèrement en avance.
- Tu connaissais mon père ?
La question était sortie toute seule de ma bouche et j'attendis sa réponse. Il regardait droit devant lui, le front un peu plissé.
- Je ne l'ai croisé qu'une seule fois. Quand nous étions enfermés dans la même cellule au Paradis.
- Tu as été enfermé au Paradis ? Mais pourquoi ?
Il se tourna vers moi et ses iris plus clairs fixèrent les miennes, couleur orageuse. Il ne sembla pas vouloir répondre à mes questions.
- Tu aurais pu mourir hier, émit-il durement.
- Je sais.
- Et tu as pris mon arme de prédilection, rajouta-t-il, son visage pas loin du mien.
- Je sais. Mais je ne suis pas désolée. Il n'y avait pas d'autres solutions.
Je hochai la tête, comme pour appuyer mes propos. Je réfléchis encore, mais non. Il n'y avait pas d'autres solutions. Ils étaient immobilisés tous les deux, et le démon allait les tuer.
- En effet, mais tu es humaine. Tu ne peux pas ressusciter tandis que nous les Anges, si. On ne craignait pas grand-chose.
Je fis les yeux ronds. Je consultai l'heure sur ma montre.
- Il faut que tu files avant que Gwenaëlle revienne, l'avertis-je alors qu'il se levait en rangeant ses affaires.
Il me lança un clin d'œil et je le raccompagnai jusqu'à la porte. De là, il grimpa sur sa belle moto et démarra.
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