Chapitre VIII
Je m'assis derrière mon ordinateur portable et tapai le nom de Jacob dans la barre de recherche. On y voyait quelques photos mais rien d'intéressant. J'essayai de trouver ses parents. Je fis attention à ne rien louper. Il n'y avait rien sur eux. Je soufflai un bon coup avant de péter un câble. Tant pis si je ne trouvais rien, je pouvais toujours faire appel à ma tante. Elle arrivait bientôt, ses pouvoirs m'aideront à découvrir la vérité, celle qu'on me cachait.
Je retombai encore une fois sur une photo de tante Gwenaëlle. Elle semblait épanouie comme jamais. Je ne l'ai jamais vu sourire de cette façon.
Que s'était-il passé ? L'homme était peut-être mort, maintenant. Ou alors, il l'avait trompé. Il pouvait avoir des milliers de scénarios. Elle nous avait jamais parlé d'un éventuel copain. Elle était secrète, mystérieuse et impénétrable. Elle n'avait jamais parlé de ses amoureux, aucuns. En fait, elle parlait peu d'elle. Elle racontait juste ce qu'elle faisait. En tout cas, c'était une personne que j'admirais énormément quand j'étais gamine. C'était mon modèle féminin en tout point.
Elle m'avait appris à ne pas avoir peur des fantômes. Quand j'avais 5 ans, j'en voyais déjà et j'étais terrifiée. Au fil des années, ma peur avait déserté mon corps grâce à elle. Elle m'avait appris toutes sortes de choses sur les morts-vivants. Comment leur parler, les comprendre, leurs besoins, pourquoi ils étaient là.
Heureusement, ma mère avait laissé tous les numéros de téléphone sur un meuble en hauteur. Je pris une chaise et la mis devant la grande armoire ou on stockait des assiettes qui coûtaient la peau des fesses. Je trouvai des tonnes d'adresses, de l'argent, des clés et des numéros. Je recherchai dans la pile, essayant de trouver celui de tante.
Une fois trouvée, je l'enregistrai dans mon portable et décidai que je l'appellerai demain matin. Il fallait que je me repose encore un peu. M'évanouir n'était pas dans mes habitudes. Et cette douleur que j'avais ressenti dans mon cœur m'inquiétait plus que de raison.
♦♦♦
J'entrai dans ma chambre et je me fis accueillir par Théo. Le petit garçon jouait avec mes ours en peluches, restés dans le fond d'un bac bleu depuis que j'ai 10 ans. Il sourit en me voyant entrer.
- Bonjour, Halsey, me dit-il d'une voix douce.
Un soupir de soulagement m'échappa malgré moi.
- C'est étrange comme tu arrives à me détendre, lui avouai-je en me laissant tomber sur mon lit.
Il rigola et vint se coucher avec moi.
- J'ai vu que tu t'étais évanoui à l'école, m'informa-t-il en me regardant droit dans les yeux. Et je sais pourquoi. Comme Haziel. Si tu veux connaitre les réponses à tes questions, c'est à lui que tu dois les poser. Comme Rita, l'ancienne danseuse de flamenco. Elle pourrait te surprendre sur certaines choses.
J'étais étonnée que Théo parle si bien pour son age. Au fil des années, sa mort et le fait de rester ici sur terre, lui permettait d'apprendre de nombreux langages. Je voyais bien qu'il avait gardé l'ancien au plus profond de lui. Ses parents l'avaient merveilleusement bien élevés.
- Comment ça ? Haziel serait répondre à mes questions ?
Le petit garçon hocha la tête et continua de jouer avec mon ourson brun à moustache verte et aux lunettes jaunes, Paddington.
- Oui, c'est ce que je t'ai dit. Il sait tout, m'avoua-t-il avant de se lever. Je sais aussi ce qu'il fait. N'oublie pas que je peux l'espionner sans qu'il me sente spécialement. Il n'a pas trop de pouvoir depuis quelque temps. Quand les Anges démoniaques montent sur Terre, leurs pouvoirs sont limités. Mais il en a plus que toi, n'oublie pas.
- Pourquoi ? demandai-je, intriguée.
- Ça, je ne peux pas te le dire. Tu n'as pas encore prête à l'entendre et ça risque d'être dur à encaisser. En attendant, recherche bien. Tu n'imagines tous les secrets que les gens te cachent. Quand tu les connaîtras, j'espère que tu tiendras le coup.
Mon visage se fana complètement.
- Mon don de médium ne me dit pas tout cela.
- C'est normal, souffla-t-il. Il s'agit de toi, tu es différente.
Je ne savais plus trop quoi en penser. J'enfuis mon visage dans mon oreiller et respirai mon odeur à plein poumons. Quelques secondes plus tard, j'étais calmée et complètement apaisée.
♦♦♦
Les cours me paraissaient longs et ennuyeux. Je n'avais pas vue Haziel de toute la journée. Bizarrement, je me demandais ce qu'il faisait. Il m'obnubilait. Je ne savais pas pourquoi. On s'était à peine parlés et je pensais déjà à lui comme une de ses groupies.
Ça devait être les hormones. A 17 ans, nos hormones fonctionnaient à plein régime. Je passai une main dans mes cheveux et bus une gorgée d'eau sans que le professeur ne s'en aperçoive. Je reçus un coup de coude dans les cotes et je me tournai furibonde vers Amalia. Elle me lança un regard d'excuse avant de se pencher vers moi, comme si de rien était.
- Tu fais une drôle de tête. Tu es sure que ça va ? Ça ne serait pas Haziel. Son absence te rend nerveuse à ce point ?
Je sentis une rougeur apparaître sur mes joues et je m'empressai de les cacher. Merde, voilà que je rougissais comme une adolescente attardée. Je bus une nouvelle gorgée d'eau pour me calmer puis lui répondis :
- N'importe quoi ! Je réfléchis, c'est tout.
Elle arqua un sourcil, avant de pouffer discrètement.
- T'es pas pas croyable, s'exclama-t-elle. Alors ? Ça va mieux depuis ton évanouissement ? J'ai copié les cours pour toi, ne me remercie pas.
Elle me les donna et je m'empressai de les ranger et de me tournai vers elle.
- Je vais bien. Un petit moment de faiblesse.
Elle ne sembla pas me croire. Son front se plissait à plusieurs reprises.
- Tu me dirais si tu avais un souci, hein ? me demanda-t-elle.
- Bien-sur, mentis-je.
Elle n'eut pas l'air convaincue mais n'insista pas.
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