Je me relevais difficilement, sentant mes jambes affaiblies sous moi qui n'avaient aucune envie de faire quelconque effort. Au moins je n'avais pas besoin de supporter le poids de mes ailes, dissimulé par le charme contenu dans la bague que l'on m'avait remise au doigt (probablement trop encombrant une paire d'ailes). Enfin debout, j'essayais de reconnaître le lieu où j'étais, sans y parvenir. La chambre était simple à l'extrême : murs beiges, un lit en plein milieu contre l'un des murs ( lit duquel je venais de tomber ) accompagné d'une petite table de nuit. Sur le mur me faisant face, se trouvait un fenêtre. M'y approchant, je vis qu'il faisait nuit et qu'il pleuvait à torrent dehors.

Un moment, mon coeur s'emballa, pensant que j'étais encore dans un cauchemar. Je me calmis rapidement à la vue de l'extérieur que je reconnus sans difficultés : j'étais chez Emma.

Je me demandais comment j'avais bien pu arriver ici, mon dernier souvenir étant... Le fantôme. Son regard plein de larmes mais aussi de surprise quand je lui avais attrapé le bras. Sans que je ne pusse expliquer pourquoi, j'étais aussi presque certaine qu'il y avait une forme de soulagement dans ses yeux pâles, comme une délivrance de se savoir véritablement présent, de ne pas être qu'un rêve. Et pourtant je n'avais aucun souvenir de ce qu'il s'était passé ensuite...

La porte de la chambre n'était pas fermée, et je ne me privais pas pour sortir dans la minute. Je me trouvais au première étage, toute la demeure semblant calme. Je pris le parti de continuer mon Exploration de l'Extrême et me dirigeais vers l'escalier. De là, j'entendis plusieurs voix. En vérité, avant même de les entendre je les vis.

De nouveau, les étranges taches rougeoyante se superposèrent à ma propre vue, une lumière pour chaque personne. Ils étaient six, tous rassemblés au rez-de-chaussée. Secouant vivement la tête, je fis disparaître les tâches rougeoyantes et me hâta de descendre sans faire de bruits. Ça faisait depuis un moment maintenant que ces étranges apparitions étaient placées tout au bas de ma liste de problèmes. Avec un peu de chance, ce n'était que mes amis aliens qui m'envoyaient des messages de soutiens...
Marche par marche je descendis; c'est dans ces moments que je loue la personne qui a réussi à faire des escaliers qui ne grincent pas !

Arrivée en bas, les voix se firent encore plus distinctes et je pouvais deviner qu'elle venait d'une pièce située à ma gauche. M'y approchant sur la pointe des pieds, je collais mon oreille à la porte :

"- Il n'en n'ait pas question ! Cette créature doit repartir le plus tôt possible ! Je ne compte pas mettre plus longtemps en danger toute une ville pour quelque chose dont on ne sait rien !"

Pas étonnant que je les avais entendu d'en haut : ils hurlaient presque... La personne qui parlais avait une voix reconnaissable entre mille : Regina. On lui répondit par une voix bien plus posée :

"- Premièrement je ne compte justement pas relâcher dans la nature une chose dont on ne sait PRESQUE rien. Secondement, je m'interdis de juger encore une fois quelqu'un sans connaître tout les éléments... Tu as bien vu comment ça s'est fini avec lui..." argumenta Emma.

Attendez... Parlaient-ils de moi ou de l'étrange fantôme ? Dans les deux cas, je me sentais autant insultée pour lui que pour moi d'être traitée de "créature" et de chose.

"- On n'a qu'à la jeter au delà des limites ! Là bas on est sûr qu'elle ne fera aucun mal et qu'elle ne cherchera pas plus à fouiner dans nos affaires." D'accord, on parlait de moi. Cette voix-ci était masculine, rauque et rempli d'une colère non dissimulée : Grincheux.

"- Mais si elle sort de la ville, elle risquerait de se retransformer en oiseau! Elle n'arrive déjà pas à comprendre ce qu'il lui arrive sous cette forme, que croyez vous qu'il lui arriverait sous une autre ?

- Henry, mon chérie, il n'y a aucune raison pour laquelle elle serait véritablement un oiseau. Ça ne ferait aucun sens.

- Pourtant, Gus était bien une souris avant non ? Qu'es-ce qui vous fait croire qu'il pourrait en aller différemment avec elle ?"

C'est à ce moment que mon dieu du silence estima que, puisque je ne lui avait pas fait d'offrandes, je ne méritais rien de sa part. Et il me le fit bien payer.

Le loquet de la porte, bien moins solide que ce que j'aurais pu croire, lâcha et tout le poids que je maintenais contre le battant me propulsa en avant, me faisant rentrer dans la pièce d'une façon bien disgracieuse et pas du tout discrète.

Les six personnes se retournèrent de concert. En plus de Regina, Emma, Grognon et Henry que j'avais déjà identifié, je vis que Mary-Margarette et David étaient eux aussi présents. Toute la petite équipe de choc... Yay...
Du coin de l'œil, j'aperçu Henry en train de glousser. Espèce de traitre...

"- Célèste ! Tu es enfin réveillée !" Lança Mary-Margarette, comme s'il était évident que je n'avais pas étendu une bonne partie de leur conversation...

Je vis d'ailleurs que Grincheux et Regina étaient tout deux prêts à me faire une remarque lorsque Blanche m'empoigna les épaules et me poussa hors de la pièce en lançant : "Ho mais il serait temps de te faire faire prendre un bon bain !"

Pardon ?! Comment ça j'ai besoin de prendre un bain ?!! Bon... C'est vrai que j'avais passé deux heures à marcher dans la forêt et que oui, il serait peut-être utile de prendre au moins une douche...

La femme aux courts cheveux d'ébène continua ainsi à me pousser dans les escaliers jusqu'au haut du palier. Elle ouvrit une des portes près de celle de la chambre où je me trouvait auparavant dans laquelle se trouvait une salle de bain plutôt modeste.

"-Pardon de t'avoir fait sortir de la sorte", commença-t-elle "Mais étant donné que se faire prendre en flagrant délit d'espionnage peut s'avérer plutôt douloureux dans cette ville, je me suis dit qu'il valait mieux te faire sortir immédiatement..." fini-t-elle en riant légèrement.

"-Donc c'est pas uniquement que parce que je dois prendre un douche ?

-Non ne t'inquiète pas... Mais si, tu as comme même besoin de prendre une douche."

Sur un dernier rire, elle s'affaira à sortir serviettes et savons parfumés tout en essayant de m'explique le mécanisme de l'étrange arroseur d'eau... À moitié perdue dans ses explications, une pensée me vint :

"-Madame Mary-Margarette ?

-Oui ? Tu n'as pas compris quelque chose ?" Répondit-elle en grimaçant un peu au Madame.

"-Ce n'est pas ça... hum... Je sais bien que je n'était pas censée entendre votre conversation mais... Suis-je aussi dangereuse que vous le pensez ?"

Ces gestes se figèrent quelques instants ainsi que son expression avant que cette dernière ne change pour s'adoucir :

"- Ho Célèste... Il ne faut pas prendre le commentaire trop à coeur... Ils sont justes, comment dire, perdus face à un événement qu'ils n'arrivent pas à comprendre...

- Mais après tout, c'est la vérité qu'on ne sait rien de moi et que du coup je suis peut être dangereuse non ?

- Il ne sert à rien d'y penser particulièrement lorsqu'on n'a pas toutes les informations pour pouvoir faire un jugement..." Répondit-elle avec un sourire apaisant.

Sa réponse ne calma pas tout à fait mes inquiétudes mais au moins je m'en faisais un peu moins...

Une fois certaine que je n'allais pas répondre, elle me laissa seule :

"-Je t'apporterais des vêtements propres dans quelques instants." Conclut-elle en refermant la porte derrière elle.

Seule face à mon reflet dans le miroir fixé au dessus du lavabo, je finis par commencer à enlever mes vêtements. Après avoir enlever mon t-shirt, j'étais en plein combat contre mon pantalon lorsque soudainement je glissais et en moins d'une fraction de seconde, je me retrouvais à terre.
Le pantalon avait gagné.
Etant tombé sur le dos, je sentis que celui-ci avait un peu souffert ( c'est dans ces moments que je regrettais de porter la bague magique car mes ailes auraient amorties le choc ). Me relevant, je me contorsionnais de manière à pouvoir voir mon dos dans mon reflet.

Le sol n'avait pas dut être nettoyé depuis un moment car une fine marque semblant à de la suie s'étallait du haut de mon épaule droite jusqu'au bas de l'omoplate. Autre que cela, je ne semblait pas avoir plus souffert que cela. Soupirant, j'époussetais la marque des doigts.

Elle devait être plus tenace que je le pensais car elle ne s'effaça même pas un peu... Pourtant à première vue, le sol ne semblait vraiment pas sale...
J'allumais le robinet du lavabo et tenta de nettoyer la trace avec un peu d'eau mais cela ne fit pas plus grande impression que mes doigts seuls... Si ça trouve, je m'étais salie en forêt ou bien c'était une trace qu'on m'avait laissé à l'hôpital avec un feutre ?
Rien qu'une bonne douche avec du savon ne puisse résoudre.

***

Elle ne partait pas.
J'avais beau eu frotter jusqu'à en faire rougir ma peau, l'étrange marque n'avait pas disparue. Au contraire elle avait eu l'air de s'étendre jusqu'au milieu du dos.

Alors que, face au miroir, la panique commençait à me gagner, une silhouette apparu dans la glace.
Je me retournais avec un petit cri étouffé mais il n'y avait personne...

Étais-je encore en train de rêver ? Ou étais-je officiellement folle...

Fébrilement, je me retournais vers mon reflet pour y voir que la silhouette étais toujours présente. En me concentrant, je vis qu'il ne s'agissait pas de n'importe quoi mais bien de quelqu'un : le jeune homme aux cheveux blancs.

Mon cerveau me fit la réflexion que normalement on pouvait voir un fantôme mais pas sa réflexion...

Avant même que je ne puisse réfléchir plus profondément à ma condition mentale, il me dit une phrase... ou tout du moins je crus l'entendre.

La pluie, elle, continuait de frapper avec force la vitre opaque.
Tout est-il que cette phrase me glaça le sang :

"-Tu deviens cendres. N'est-ce pas ce dont tu as toujours rêvé ?"

***

Dun-Dun-Duuuuuuuuuuuuun !!!
Et oui je sais je suis probablement la pire personne au monde question mise à jour de chapitre... Mais bon depuis le temps vous devriez le savoir ! 😂
Bref, tout est il que j'ai eu, pour être entièrement honnête, extrêmement de mal à trouver une suite...
Mais que vous soyez rassurés : JUSQU'À CE QUE J'ATTEIGNE LA FIN DE CETTE FANFIC, JE N'ABANDONNERAIT PAS L'ÉCRITURE DES CHAPITRES !
NA !

Voilà voilà ! N'hésitez pas à écrire votre réaction en commentaire et à la prochaine fois !