Chapitre 2
Aïe...
Aïe ?
J'ouvris un oeil, puis un autre.
Passant rapidement en revue mon corps pour voir si rien n'était cassé, je me relevai. "Merci pour l'amortissage, Séphar" dis-je, la tête levée vers le ciel. En effet, un coussin d'air avait ralenti ma chute, assez épais pour m'éviter de mourir mais pas assez pour un atterrissage sans dommage, comme le prouvait mon posterieur endolori.
Le coeur tambourinant encore dans ma poitrine,je me mis à détailler les environs de l'endroit étrange où j'avais atterri ,avec l'espoir de calmer mon rythme cardiaque: il y avait des arbres, beaucoup, tout autour de moi, de l'herbe verte et humide. J'étais sur un chemin de terre qui se poursuivait à gauche vers plus d'arbres, et à droite, vers ce qui semblait être une ville d'une taille plutôt imposante.
La ville m'inspirait confiance, et puis, si je devais chercher, autant commencer par un endroit peuplé. Je me mis donc en marche, attiré par la grande cité dont la lumière dénottait sur le ciel bleu ,qui se couvrait peu à peu des étoffes sombres de la nuit.
J'avançais en écoutant les bruits de la forêt (je m'étais rappelé entre temps que c'était de cette façon que les humains désignent un ensemble d'arbres) tout était nouveau pour moi ,ou presque.
En effet, j'avais déjà quelques connaissances sur l'humanité, grâce à ma fonction d'Ange des larmes.
En quoi cela consiste-t-il ? Eh bien,par exemple, si un humain vient de rompre avec son ou sa petit.e ami.e, je suis responsable du heureux hasard de trouver un pot de sa glace préférée dans le réfrigérateur, et tout un tas d'autres petites compensations à la tristesse.
Je connaissais donc certaines situations, avais un peu de vocabulaire et connaissais certains films devant lesquels les humains pleurent souvent.
Je veillais aussi sur les accoutumés, ces humains qui connaissent des périodes sombres particulièrement souvent, et les empêchais de faire des bêtises. Malheureusement, le nombre croissant d'accoutumés m'empêchait de plus en plus de veiller correctement sur tout le monde. C'était le but de ma venue ici : trouver mon a-
Soudain, je crus entendre des pas.
Je sursautai et scrutai les alentours, à la recherche de la source du bruit."Un... renard ?? Faites que ce soit un petit renard !! Songeai-je, surexcité.Mais il n'y avait pas âme qui vive.
"C'est peut être juste mes oreilles ; elles n'ont pas eu le temps de bien s'activer... dommage. "Pensai-je déçu.Je repris donc ma route après une derniere vérification, plus attentif encore aux sons de la nuit naissante.
Je marchais ,je marchais, depuis ce qui me semblait être des heures , et pourtant la ville ne semblait pas se rapprocher. J'avais mal aux pieds, le ciel s'obscurcissait...
Je soufflai dans l'air un nuage de vapeur d'un blanc fade, tout en experiançant pour la première fois la sensation de froid... ou plutôt celle de geler sur place. Je me mis à regretter de n'être couvert que de la tunique blanche à manches courtes qui était la tenue par défaut donnée lors de l'incarnation." Il faut que je trouve un moyen de transport" réalisai-je. À quelques mètres de moi se trouvait une grande maison entourée de clôtures blanches. Peut être que là bas, quelqu'un voudra bien m'ammener ?
Je quittai le chemin de terre et enjambai la clôture. Pourquoi les humains ont ils besoin de s'enfermer eux même ? J'arrivai devant ce qui semblait être une entrée, placée en hauteur, cachée derrière deux battants en bois. Grâce à ce que j'avais appris au fil du temps, je me rappelai qu'il était "poli" de taper sur l'ouverture avant d'entrer. Bam bam ,voilà ! J'entrai directement après avoir poussé les battants ,qui résistèrent quelque peu.
- AAAAAAAAAAAAH !
Surpris par ce cri, je me pris les pieds dans le rideau qui encadrait l'ouverture par laquelle j'étais entré et tombai sur le parquet dans un bruit sourd. Décidément j'ai quelque chose avec les chutes aujourd'hui.
- ARRIÈRE DÉMON !
L'origine de ce cri était une petite personne qui semblait terrifiée par ma présence. Elle pointait une poêle à frire vers moi ,appuyée contre un bureau, les mains tremblantes.
-Non, répondis-je calmement, je ne suis pas un démon, je suis Azel ! Enchanté !
Je tendis la main vers l'humain ,dans l'espoir d'un salut cordial en retour, mais il abbatit sa poêle sur mes doigts en hurlant "Je ne vous laisserai pas faire !".
Aïe !Ça faisait mal!
-Attendez il y a sûrement un malentendu, tentais-je ,Aïe!
La poêle s'était abattue une seconde fois.Il fallait que je trouve une façon de sortir de cette situation embarrassante, ou j'allais y laisser des plumes. Mon système nerveux récemment activé et hypersensible ne m'aidait pas non plus...
Je me baissai derrière une table, juste à temps pour esquiver la poêle volante que mon agresseur ou agresseuse avait jetée en direction de ma tête, lae laissant désarmé.e. Je profitai de l'occasion pour tenter ,une nouvelle fois ,de m'expliquer.
- Est-ce qu'on ne pourrait pas arrêter de se battre 30 secondes, et s'expliquer?! M'écriai-je, en accentuant le dernier mot.
-JE NE M'EXPLIQUE PAS AVEC DES VOLEURS! Brailla-t-elle en retour.
- Pourquoi est-ce que vous m'appellez comme ça ? Demandais-je en sortant la tête de sous la table ,soudain intrigué.
-Oh, je sais pas ,repris l'humain d'un air sarcastique, peut être parce qu'il est 22 heures, que je ne vous connais pas et... quoi déja ? Ah oui ! Vous êtes entré par ma fenêtre!
Ce qui expliquait l'entrée en hauteur et les rideaux...
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