XXII

Dans la Grande Salle des bruits parcouraient les murs et survolaient toute cette étendue d'individus présents.

L'on discutait au sujet de diverses épouvantards qui gambadaient comme bon leur semblait à travers l'enceinte du château. Ceci présentait plusieurs idées pour ceux qui en avaient été avisés.

Certains voulaient s'adonner à une certaine quête d'héroïsme en élucidant tout ce voile épais de mystère, n'ayant qu'en tête "la gloire." D'autres prenaient soin d'éviter les couloirs afin d'en éviter les conséquences, et d'autres encore, essayaient d'étudier la question de ces êtres, curieux de leur présence en ces temps là.

Albus faisait partie de ceux là.

Il se trouvait au sein du réfectoire, et ses yeux clairs reflétaient une lueur pensive. Il se demandait fort bien comment une ribambelles d'épouvantards qu'on n'arriverait guère à se débarrasser, aurait pu terroriser l'école cette année là.

⏤ Ces épouvantards, c'est comme un monstre... songea Albus alors qu'il s'adressait face à Licinia, Errol et Elphias.

⏤ On lui coupe une tête, et deux autres en repoussent, mordant deux fois plus fort... Compléta Licinia avec un air si passionné qui embrasait son coeur, que songer à cacher cette sensation lui serait d'un pur ennui.

⏤ C'est exactement ma pensée, réagit-il. Aurais-tu...

⏤ Non, je n'ai pas lu dans ton esprit, la coupa son amie. J'ai juste la même opinion. La peur est si...

⏤ Intéressante ?

⏤ Exactement.

Les deux sorciers s'échangèrent un sourire, voyant qu'ils partageaient une vision similaire à propos de cette perturbation qui effrayait ou amusait les élèves.

Une question se posait alors dans l'esprit de Licinia : Devrait-elle parler à Albus des caves maudites ?

Il semblait être dans la même optique qu'elle, or, une partie en elle refusait qu'il se joigne à sa quête. Elle n'arrivait pas à trouver la raison de cette pensée mais elle savait toutefois que l'idée qu'il l'accompagne dans les caves la dérangeait.

Elle se résolut de n'en dire un traitre mot. Peut-être qu'un jour, elle lui révèlerait cela, et lorsque ce moment arrivera, Licinia verrait la surprise et la stupeur se peindre sur son visage, accentuant dés lors cette excitation qui balayait ses sens. Car, il y avait bien une chose qui la fascinait ; c'était la réaction et l'impact que produirait un acte ou une parole chez l'Homme.

À la table des Serpentards, Tertula observait d'un oeil mauvais cette "Fausta Actus". L'épouvantard qui était survenu face à elle était tout sauf exaltant ; il était immonde. Et voir que la nouvelle profitait de cette terreur par simple goût du risque la mettait en rogne.

Tertula savait que Fausta sous-entendait des choses folles par simple dessein de faire son intéressante et prouver quelque chose qui ne sommeillait guère en elle. Au début, elle la soupçonnait de fourberie, désormais, elle se sentait sûre d'elle en affirmant que Fausta ne faisait que cela afin qu'on la remarque et qu'on loue ses louanges dés qu'elle passerait près d'élèves trop simples d'esprit.

⏤ Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s'agite à cause de vulgaires épouvantards... jugea Isabel en roulant des yeux. Ce n'est pas comme si un mage noir irait maudire toute l'école.

⏤ Je pense que pour la plupart, cela est dû à la curiosité morbide, théorisa Juanito. Cela fait des siècles que le monde magique n'a pas connu de grands sorciers abjectes qui poseraient problème à travers une nation toute entière. Certes, il existe encore quelques vauriens, mais ils ne possèdent pas une influence qui irait corrompre tout un pays - voire un continent.

⏤ J'ai l'impression que cette paix qu'on aime si tant est en train de disparaitre... songea Ruby avec inquiétude. Il faut voir ce qui se passe en Italie...

⏤ En Italie, c'est un conflit politique, une sorte de guerre civile, lui dit le jeune homme. Aucun grand sorcier n'est à la tête de tout cela, c'est juste une succession de complots et de meurtres pour le pouvoir.

⏤ Alors c'est encore pire, déclara froidement Tertula. Savoir qui est "le bon" et qui est "le méchant" est plus simple pour se ranger et commencer une guerre. Quand on ne sait rien, quand on ne fait que supposer, on s'égare, on se range dans le camps adverse, on se venge, et ça n'en finit jamais.

Juanito sembla légèrement perturbé face aux mots qu'avait prononcé Tertula. Il éclipsa bien vite ce sentiment et se concentra sur les faits concrets et essentiels de la vie.


Licinia comprenait à présent pourquoi la colonne lumineuse de la première cave lui avait révélée que "La lumière couvrait les ténèbres. Mais pas la principale crainte." Les épouvantards étaient cette crainte. Or, la lumière et la joie que le coeur donnait lieux au château, ne suffisaient guère à se débarrasser de cette peur. Certes, le rire pouvait le faire, toutefois, pour que cette légère malédiction disparaisse pour de bon, il fallait trouver la prochaine cave.

Une bonne nouvelle se présentait à elle. Dans trois jours, il y aurait les vacances de la Toussaint. Quelques sorciers quitteraient donc l'école pour retourner à leur domicile. Licinia comptait bien profiter des moments où elle n'avait pas de cours encombrant pour continuer sa recherche.

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