Archibald [Partie 2]

Bon, soyons clair, j'ai l'air de parler de ce personnage de manière très positive. Mais j'aimerais pointer le fait qu'avant l'arrivée d'Ophélie et le grand chamboulement qu'elle va provoquer dans sa vie, Archibald était une ordure.

Je passe sur sa manière de traiter ses serviteur typique des nobles de la Citacielle (je pense ne pas avoir besoin de développer) pour aborder rapidement son rapport aux femmes. Comment dire... Son mépris à l'égard de ces dernières est patent. Dans son esprit, elles ne peuvent être que deux choses : des fragiles choses à protéger (ses sœurs) ou des moyens de passer un peu de bon temps et de provoquer (toutes ses conquêtes... et si vous voulez bien, on va éviter de commencer à les dénombrer...).

Il existait bien Bérénilde, un membre du Clan des Dragons, un caractère bien trempé... Mais même elle a succombé. Même Tante Rosaline, l'« incarnation de la dignité féminine » est sensible à ses charmes, alors qu'il représente tout ce contre elle lutte. Tout cela, alors qu'ils se sont peu croiser et qu'il ne lui a jamais fait la cour. Évidemment, cela n'aide pas à améliorer l'image qu'il a des femmes.

Dans sa manière d'agir, Archibald ressemble en cela au vicomte de Valmont dans les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos. Évidemment, Valmont est un violeur et harceleur (Une minute de compassion pour Cécile), ce qui n'est pas le cas d'Archibald. Ce dernier ne force pas ses conquêtes que ce soit par la violence ou la contrainte (je n'ai pas repéré de passage du moins qui le laisse supposer et je ne crois pas que Christelle Dabos aurait fait ainsi ce personnage). Cependant, leur vision se recoupe quant à la vision de la femme : ce sont des passe-temps. Il considère qu'aucune femme ne peut échapper à leur charme. Ils séduisent jusqu'à tomber sur des fruits défendus prétendument intouchables qui sont pour eux de vrais défis, ici Madame de la Tourvel et Bérénilde. La séduction est un art de vivre et le transforme en art tout court. Dans leur monde d'oisiveté, il ne leur reste plus que ça pour s'occuper. D'autres font du bricolage ou du tricot, eux poussent des femmes à l'adultère. Chacun son délire.

Mais, je suis mauvaise langue. Je pense qu'une femme l'a beaucoup marqué : l'Architecte, Hildegarde d'Arc-en-terre était une figure maternelle pour lui. Ce n'est pas stupide de supposer qu'il a dû s'inspirer pas mal de l'absence de respect des convenances, de l'impertinence, ainsi que du franc-parler de cette femme incroyable.

Je précise qu'il s'agit aussi de son arrière-petit-fils. Il a hérité d'elle dès pouvoir d'Arcadiens quoiqu'un peu réduit. Il sait tout de même créer ses passages, des raccourcis et repérer des Roses des Vents. Il a fallu attendre qu'il soit au fond du trou, privé de son lien avec sa famille, pour que ce dernier se manifeste.

La pause entre le Tome 3 et 4 a été pour lui très productive et il en ressort changer, ne serait ce que physiquement. Si bien d'ailleurs qu'Ophélie se demandera s'il ne s'agit pas de Dieu sous couverture.

On peut dire une chose du bel Ambassadeur: il sait rebondir de manière surprenante.

Ophélie a été un sacré chambardement dans sa vision de voir les choses, car elle n'appartenait à aucune de deux catégories que j'ai citées plus haut. Elle est la première à être aussi franche que lui et à exposer ses quatre vérités. Alors qu'il semble trouver le monde prévisible, Ophélie ne cesse de le surprendre et c'est cette surprise qui la poussé à s'intéresser de plus près à ce petit bout de femme.

Car la seule chose qui pouvait faire bouger Archibald : la surprise. C'était pour lui un moyen de l'extirper de son ennui et de son oisiveté. Comme tout le monde, le bel Ambassadeur a besoin de s'occuper, de trouver quelque chose qui lui demande de vraiment s'investir. Avoir tout sur un plateau d'argent, richesse et conquête, la vie s'écoule dans l'ennui le plus latent (pauvre chou privilégié). C'est le point clé si on veut comprendre le personnage d'Archibald. Il s'ennuie.

Si Bérénilde a enfin trouvé un garde-fou en la personne de Tante Rosaline, Archibald, lui, n'a personne pour le contrôler. Et surtout, il est seul. Ses provocations et sa connaissance de la vraie nature de la Cour, fait qu'il n'a jamais eu d'amis. Les femmes l'ennuient, les membres de son sexe lui « inspirent la plus profonde indifférence » pour le paraphraser. Sa famille alors ? Il ne lui serait jamais venu à l'esprit de compter sur ses sœurs, or c'est ainsi que doit fonctionner une amitié : compter les uns sur les autres.

La solitude est un thème très abordé dans la Passe-miroir. De nombreux personnages la ressentent : Octave, Blasius, Gaëlle, Thorn... Ophélie a en quelque sorte jouée le rôle de lien entre ces personnages qui ont enfin cessé d'être des loups solitaires pour se lier avec d'autres. Gaëlle et Renard par exemple. La chose que la Passe-miroir aura appris, c'est que nous le voulions ou non, les personnages font partie d'un tout. La scène de la bataille de fin est très révélatrice de cela avec les Esprits de famille et les personnages principaux enfin rassemblés. Il ne sert à rien de rester seul dans son coin.

A cet égard, Thorn et Archibald sont bien les deux faces d'une même pièce : l'ordre et le chaos. Le bâtard et le fils prodigue. L'ours et le courtisan. L'aimé et le rejeté. Ils sont tous les deux unis par leur extrême solitude et l'incapacité à trouver leur place à la Citacielle. L'un aimerait y correspondre, tandis qu'Archibald à trop correspondre à ce qu'on attend de lui, s'ennuie. Et aucun des deux ne veut reconnaître la solitude chez l'autre. Pourtant dans le Tome 4, on apprend que l'Ambassadeur l'appréciait tout de même un peu, ne serait-ce que pour sa capacité à gâcher des fêtes.

Toujours est-il que l'Ambassadeur fait donc tout, tout seul en attendant qu'il se passe quelque chose. Un jour, il a bien fini par se passer quelque chose et il a payé au prix fort son insouciance. C'est le point de départ d'un vrai changement de sa part.

Dans les Disparus du Clairedelune, Archibald dégoupille le sablier du Baron Melchior et tombe dans un piège qui le plonge dans un profond sommeil. Cependant, le don du clan de la Toile est très particulier et lie tous ses membres. Ainsi, chacun est touché par ce sommeil. Or, la Toile est un des piliers du bon fonctionnement de la Citacielle et un des garants de l'équilibre des pouvoirs. En plus, l'aide-mémoire de Farouk est un membre du clan de la Toile. Si Ophélie ne retrouve pas l'Ambassadeur, le clan de la Toile coupera son lien avec Archibald pour éviter d'être définitivement contaminé.

(Spoiler alerte : elle n'y arrive pas.)

Archibald est donc coupé de sa famille. Pour comprendre le traumatisme qu'un tel choc doit provoquer, Archibald ne s'est jamais senti vraiment seul grâce au don de Transparence, le fait qu'il pouvait communiquer avec tous les membres de sa famille rapidement... Il était entouré perpétuellement : il faisait partie d'un tout malgré lui.

Ici, il est dépouillé de ce qui faisait une grande partie de sa personnalité. Par ailleurs, comme si ce n'était pas suffisant, ses sœurs, qu'il a toujours protégé et aimé, le rejettent. En l'abandonnant, ses sœurs lui retirent le seul objectif qu'il avait, à savoir : veiller sur elles. Il perd aussi Mère Hildegarde, sa figure maternelle.

Bref : il n'a plus de famille.

Tout ça, dans la même journée. Ça fait mal et c'est beaucoup même pour un être aussi adaptable que l'Ambassadeur.

Déjà qu'avec le lien avec sa famille, Archibald n'était pas très contrôlable, privé du lien, c'est un véritable électron libre. Démériter de sa glorieuse naissance était son but principal. Maintenant, Archibald, marqué à vie, peut se lancer à corps perdu dans un objectif plus grand que ses aspirations égoïstes : la sauvegarde du monde. Pour cela, il va partir avec Gaëlle et le faux-Renard à la quête d'Arc-en-Terre pour en savoir un peu plus sur l'Autre.

Je trouve que ce développement de personnages ressemble un peu à celui que connaît Tyrion Lannister dans la série Game of thrones. Lui aussi, rejeté par sa famille et donc délié de toutes obligations envers elle, il peut utiliser ses talents à d'autres fins que la suprématie de sa famille, soit la prospérité du royaume de Westeros (Est-ce que j'ai osé faire un parallèle avec GOT? Oui, j'ai osé ...).

Archibald ne perd cependant pas ce qui fait sa marque de fabrique : son apparente insouciance et sa capacité à embêter les gens rien qu'en parlant (ouais, surtout ça en fait). En revanche, sa trop grande confiance en ses capacités, ce défaut-là lui restera longtemps. C'est même à cause de cela qu'il se retrouve bloqué sur Arc-En-Terre.

Cela me permet d'aborder l'écriture de ce personnage dans La Tempête des Echos. Dans ce quatrième et dernier tome de la Passe-miroir, son écriture est plus tragique que comique.

De ce personnage bon vivant et confiant, nous commençons à voir en détails toutes ses failles (il apparait peu dans le Tome 3, permettez-moi donc que je passe dessus très rapidement).

A la fin du Tome 2, il n'est surtout plus que l'ombre de lui-même. C'est la colère et la volonté de vengeance qui lui a redonné toute sa consistance. A partir du Tome 2, il prend en effet conscience que son monde est détruit. Au-delà de la volonté philanthropique de mettre fin à l'effondrement des Arches, sa colère demeure un moteur puissant, même s'il l'exprime par des sourires et non pas comme Gaëlle par exemple.

Ainsi, tout son panel de sourires qu'il possède, détient une signification et dissimule des sentiments diverses. Nous le supposons, nous en avons à présent la confirmation.

Nous avions des indices avant ce Tome4. Par exemple, dans les Disparus du Clairedelune lorsqu'Ophélie accède à une bride de ses sentiments, elle nous révélait son incroyable ennui, prémices de la mélancolie que nous découvrons peu à peu.

Bref, Archibald est un personnage mélancolique, toujours souriant. Or, souvent les gens les plus souriants et joyeux, sont les personnes les plus tristes.

Le personnage d'Archibald est extrêmement paradoxal. Longtemps, il nous apparait comme un être puissant, pouvant obtenir ce qu'il veut, de qui il veut. Pourtant, en y regardant de plus près, il accumule les échecs : incapable de faire déchiffrer le livre de Farouk, les disparus/ assassinés dans sa propre Ambassade qui est pourtant son territoire, son enlèvement, la disparition de son lien avec sa Famille... Sa vie, tout lui échappe et lui glisse entre les doigts.

Parmi les tops que je pourrais faire, je crois qu'il y aurait un top 10 des meilleurs moments du Tome 4. Je suis à peu près sûre que j'y caserais la discussion entre l'Autre et Archibald dans le non-lieu sur Arc-En-Terre. Ce moment éclaire tout particulièrement ce personnage. Pour la première fois, nous apprenons qu'il est gravement malade, d'un mal qu'il tient de ses parents, et que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il ne meurt.

L'Autre lui balance toutes vérités qu'il fuit et craint : qu'il est lui-même le responsable de la destruction de son monde. Il s'est éloigné de ses sœurs parce qu'il a peur qu'elles soient aussi toucher par ce mal qui le ronge. Comme si s'éloigner d'elle, éloignera la maladie par la même occasion.

Lorsque le lecteur apprend qu'il est malade, alors on comprend mieux sa volonté de profiter de tous les plaisirs que la vie pouvait lui offrir afin de ne pas vivre cette dernière comme un compte à rebours morbide. Il a vécu intensément, enchaînant les risques et les provocations et pourtant, cela n'a pas suffi à le combler. Il n'a pas obtenu la satisfaction qu'il espérait.

Son « moi » n'a jamais tellement compté : il n'a jamais pris soin de lui, en dépit de tous les plaisirs qu'il s'accordait. Tous ces excès... C'est comme un genre de suicide à petit feu.

On comprend aussi mieux pourquoi il enchaîne toutes ses conquêtes. Outre la plaisir qu'il y prend, c'est aussi un moyen pour lui de ne plus être seul. Il prétend offrir de la transparence et donc permettre à ses conquêtes de ne plus être isolée. Mais si elles ne sont plus seules, lui non plus. Cela marche dans les deux sens.

Je crois également qu'un autre évènement a dû marquer Archibald avant l'apparition d'Ophelie. Son duel avec Thorn que ce dernier remporte et perd. Remporte grâce à ses griffes, il ne faisait aucun doute qu'Archibald ne pouvait pas y résister, mais perd car un bâtard ne peut pas attaquer impunément un noble comme Archibald. C'est probablement la première fois que le jeune Ambassadeur se rend compte que ses actes ont des conséquences très graves et qui peuvent susciter en lui des remords. Bérénilde a, parce qu'il voulait juste prouver qu'il pouvait s'approprier le fruit défendu, perdu les faveurs de Farouk pendant une année entière et a failli ne pas se relever d'une humiliation pareille.

La tante de Thorn s'était en plus éloigné de sa famille en perdant ses enfants et son mari, en adoptant son neveu et en habitant définitivement à la Cour. Devenir persona non grata dans la tour de Farouk, c'était perdre tous ses soutiens.

L'Ambassadeur cherchera à se rattraper et on remarque que la plupart de ses actions, même si elles semblent servir que ses propres intérêt, servent aussi ceux de Bérénilde et Ophélie. Cela sans qu'on s'en doute : Archibald est un excellent stratège politique, maîtrisant à la perfection toutes les armes disponibles, on ne peut pas lui retirer ça.

C'est très léger, mais rapidement, cette prise de partie en leur faveur sera plus flagrante comme à la fin du tome 2, lorsqu'il donne un pistolet à Thorn. C'est un stratège politique hors pair qui sait manipuler son monde pour que les personnes voient ce qu'il veut qu'elles voient.

Archibald est une ordure, mais évidemment qu'il a un bon fond. C'est une évidence, mais toutes les personnes ne sont pas tout blanc ou noir, chacun a sa part de ténèbres de et de lumière, comme dirait Sirius Black. Le bel Ambassadeur bascule d'un personnage à qui on ne peut pas faire confiance, à un homme à qui on confie la mission de rechercher Arct-en-terre. Je trouve que c'est pas mal comme évolution.

La relation qui me touche le plus est celle avec sa filleule, Victoire. Certes, il a obtenu ce titre de parrain par une manipulation de son cru. Seulement, je ne peux m'empêcher de penser qu'il avait bien une vraie volonté d'aider Ophélie derrière cette proposition. Mais hé ! C'est bien le genre d'homme à faire une pierre, deux coups...

Archibald est le seul à la faire sourire et à l'amuser. Avec lui, la petite Victoire se sent en sécurité. Il veille sur elle, en étant moins oppressant qu'avec des sœurs, la leçon ayant portée ses fruits. Il veut protéger le monde dans lequel ils vivent, même si ce sera finalement Thorn qui sauvera la petite du « puit ».

Lorsqu'on les voit tous deux ensembles, Archibald et Victoire, c'est à la fin du tome 2 sur les marches du palais de Justice où est emprisonné Thorn. Il tient la petite, je cite : « Il portait le bébé de Bérénilde à bout de bras, comme si on lui avait confié un feu d'artifice sur le point de s'allumer ». Il n'a pas l'habitude des enfants au point que l'image en devient vraiment très comique. Les deux êtres ont finis par s'apprivoiser l'un l'autre et plus qu'un "Parrain", il est devenu une sorte de second père pour la petite Victoire. Farouk est bien gentil, mais avec sa capacité à perpétuellement oublier les personnes auxquelles il tient et ne pas être très souvent là, il ne peut autant assurer ce rôle. Toutefois, à la fin du Tome 4, on s'aperçoit qu'il s'est considérablement amélioré.

Victoire est également une des seules à s'apercevoir immédiatement de la fragilité de son parrain sous ses sourires. La métaphore du costume blanc tout coûturer de fils rouges comme un corps blessé est en cela très simple et efficace.

Quitte à me répéter la relation entre les deux est assez unique et particulièrement touchante. Cette petite réconcilie sa mère avec la vie, Thorn avec sa famille... Elle réconcilie aussi Archibald avec lui-même en donnant un nouveau sens à sa vie, une nouvelle personne à prendre soin, et en lui permettant de ne pas refaire les mêmes erreurs qu'avec sa sœur. Une personne qui le regrettera lorsqu'il mourra : et c'est ça, c'est très important pour Archibald, que sa vie n'est pas servi à rien.

L'importance qu'elle a prise dans sa vie tient à la phrase qu'il lui dit alors qu'elle est encore au berceau : « Personne n'est digne de toi mais j'essayerai quand même ». Lorsqu'il prend cette décision à la fin du Tome 1 de veiller sur la progéniture de Farouk, je doute qu'il s'attendait à ça...

Bref, comment le tome 4 a-t-il conclu l'arc narratif de ce personnage ? Je passe rapidement sur le fait qu'il a sauvé la vie d'Ophélie en lui permettant d'échapper à l'effondrement du Mémorial. Non. Le moment le plus important est le rôle que le bel ex-Ambassadeur jouera dans La Tempête des Échos. Ce dernier sera décisif dans la bataille contre l'Autre.

Son don de transparence à globalement toujoies été utile et déterminant, rien que lorsqu'il a marié Thorn et Ophélie par exemple. Mais, dans cette scène du « tu ne représentes personnes » (scène qui me fera toujours pleurer, je crois que c'est officiel), il permet à Ophélie de ramener Eulalie Dilleux à elle-même et donc de sauver la situation. D'ailleurs, cette communion a été si forte qu'il s'est évanoui à cause de cela.

On notera qu'à partir de ce moment, Ophélie et Archibald partage un sentiment plus fort qu'aucun mot ou aucune discussion. Ils n'ont rien pu se cacher et après tout ce qu'ils savent l'un sur l'autre, leur lien n'a été que plus renforcé. Je pense que c'est pour cela qu'il n'est pas venu la voir à la clinique : il lui fallait digérer le fait qu'une personne savait vraiment tout de lui.

Archibald est donc l'avant-dernière personne à qui elle parle avant de partir à la recherche de Thorn. Je pense, sachant qu'elle ne parle qu'à lui et à Eulalie, que cette discussion était nécessaire pour la conclusion de l'arc narratif d'Ophélie. Lorsque les deux amis se quittent, on ressent toute l'affection qu'ils se portent, mais aussi comme une fatigue, face à tout ce qu'ils ont traversé, toutes les blessures qu'ils ont encaissées. Chacun a leur manière, ils ont trouvé ce qui leur manquait : Ophélie c'était Thorn, Archibald, c'était Victoire.

Que de chemin parcouru depuis ce fameux soir dans le champ de coquelicots !

Voilà pourquoi le tome 4 est mon préféré. Tout ce qu'on vécut les personnages trouve leur aboutissement dans ce tome. Toutes leurs évolutions m'ont plu ou m'ont fait pleurer. On sait qu'Archibald va mourir et on ressent alors une espèce de pointe amère. Quand est ce qu'il va mourir, que va-t-il faire avant ce tragique moment ? C'est la force de ce tome. La fin ouverte était encore là meilleure chose possible.

Même si on est frustré.

Très frustré.

N'essaye pas de faire genre, cher lecteur. Tu as été frustré, je le sais.

Pour conclure, j'aimerais parler une dernière fois de l'esthétique du personnage.

L'influence du réalisateur japonais Miyazaki se ressent dans l'imaginaire de l'auteure. J'en reparlerai plus en détail lorsque je parlerai du personnage d'Ophélie. Cependant, l'univers et le mystère de ces réalisations, la fascine. C'est ainsi que si je fais un parallèle entre Archibald et le personnage de Howl dans « Le château ambulant », je ne pense pas m'éloigner trop de l'ambiance dans laquelle a écrit Christelle Dabos. Il faut savoir que j'ai regardé les films de Miyazaki très tard, ayant surtout grandi avec les Disney. Aussi, j'avais déjà lu le premier tome de la Passe-miroir quand j'ai vu pour la première fois « Le château ambulant ». Tout de suite, j'ai vu une ressemblance entre le sorcier blond et Archibald.

Évidement, la ressemblance se trouve essentiellement dans le physique. Sinon, Howl est très froussard, ce qui n'est pas le cas d'Archibald qui n'hésite pas à dire et faire ce qu'il pense quelle qu'en soit les conséquences. Le sorcier trouve que l'apparence est importante, alors que l'Ambassadeur se balade débraillé. Cependant, les deux passent leur temps à fuir et à tourner en rond. Il faut l'arrivée d'une Ophélie/ Sophie pour leur donner un grand coup de pied au derrière et leur intimer de se bouger leur superbe postérieur.

Je vous laisse sur une petite citation d'Archibald :

« Qu'à l'endroit ou à l'envers, [la vie] est absolument vide de sens »

La question à mille dollars : Qui, ô grand Dieu, qui, a pu trouver que c'était une bonne idée de confier un poste de diplomate à un type avec autant de tact qu'un Dragon en colère ? Ne cherchons plus, à tous les coups, c'est Farouk...

Nous voici donc à la fin de la première analyse de personnage. Le format est encore un peu brouillon, je compte sur vos retour pour m'aider à m'améliorer ! (sauf si je suis géniale et parfaite et que mes analyses sont donc aussi géniales et parfaites). Je réitère, quel personnage aimeriez-vous voir dans la prochaine partie ?

J'ai hâte de vous retrouver toujours plus nombreux dans les prochaines analyses, à bientôt et que l'écharpe soit avec vous.

La question de fin de partie : Quel est votre moment préféré avec Archibald ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top