Chapitre 40
Zackary
⤟⥈⤠
« Ne pleure pas pour moi, je n'en vaux pas la peine ».
Les mots de Zoé, tel un brise-glace, avaient fendu à cœur le silence.
Apeuré que ce navire n'en fasse de même avec notre amour, mon bras s'était resserré autour de sa taille, tandis que ma main s'était agrippée à ses cheveux en refermant mon poing.
D'une pression, j'avais obligé sa tête à être encore plus collée à mon torse, ma mâchoire s'était crispée, guidée par la tension qui courait dans mes veines...
Je les détestais, sans même savoir si leurs allégations étaient réelles, si leurs grossières provocations étaient délibérées, ou s'ils cherchaient juste à nous faire du mal. Jaloux qu'ils devaient être de notre amour, de notre bonheur, de cette évidence entre nous...
— Tu vaux toutes les peines du monde mon ange. Ne les laissent pas te détruire par leurs mots crachés tel un venin.
Zoé avait faiblement secoué la tête.
— Tu ne comprends pas mon amoureux... Comment tu le pourrais ?
— Explique-moi alors. Je n'attends que ça de comprendre...
— Tu dis ça, parce que tu ne sais pas. Mais si je venais à te le révéler, tu ne m'aimerais plus...
— C'est impossible ! râlé-je.
— Je ne peux pas me permettre de te perdre... Pas maintenant.
— Comment tu peux me répondre ça ? Je t'ai avoué mes plus sombres secrets, et tu veux garder les tiens pour toi ?
— S'il te plaît, ne m'oblige pas à faire ça...
Ses sanglots m'avaient brisé le cœur. J'avais beau la consoler, la bercer, rien n'arrivait à la calmer. Pourtant, j'avais tellement besoin de savoir. Cette peine me rongeait de l'intérieur, me rendait vide à chaque seconde passée sans en connaître la vérité.
— Tu as peur de ma réaction ?
— Oui, et...
— Et de quoi, encore ? l'encouragé-je.
— Ton regard...
— Tu as peur qu'il change, c'est ça ? Tu crois que ce que tu vas me dévoiler pourrait changer ça ? Regarde-moi mon ange.
Zoé avait tressailli, avant de lever ses yeux vairons vers les miens. La tristesse qu'ils reflétaient avait terni son si beau regard, au point de rendre ses prunelles similaires.
Est-ce que j'avais raison de la pousser à me parler ? Pourquoi est-ce que je ressentais cette urgence face à l'attitude de mon ange ? Je pouvais peut-être attendre demain ? Qu'est-ce qui pressait, après tout ? Demain, elle se serait calmée, la nuit lui apportera du réconfort, tout autant que mon corps.
Mes yeux essayent de sonder les siens pour prendre la bonne décision. La moins douloureuse...
— Demain, tu me le diras ?
— Oui !
Mon regard s'était fait interrogateur, face à son empressement à me répondre.
— Zoé ! la grondé-je. Que me caches-tu ?
— Rien.
— Répète-le moi, en me regardant droit dans les yeux !
Sa tête était restée nichée dans le creux de mon épaule, et bougeait de droite à gauche en un balancier hypnotique.
— Tu ne veux pas ou tu ne peux pas ?
— Un peu des deux...
— Mais merde Zoé, tu peux comprendre que rester comme ça dans le flou, en sachant que tu me mens, c'est au-dessus de mes forces.
— Je sais... Je voulais juste que cette soirée soit spéciale. Et là...
— Et là, je t'emmerde avec mes questions, c'est ça ? m'emporté-je.
— Humm...
— Comme tu veux Zoé. Tu ne pourras pas dire, que je n'ai pas essayé de te comprendre.
Je prends mon téléphone, le déverrouille sous ses yeux. Je veux qu'elle sache qui j'appelle. Je cherche son contact en entrant directement son prénom. En le voyant, Zoé me hurle un « NON » et me l'arrache des mains.
— Non, tu ne peux pas faire ça, sangloté-t-elle.
— Et pourquoi ?
— Parce que...
— Parce que ta sœur se ferait un malin plaisir de tout me raconter ? Oh oui, ça, j'en suis sûr. Je te laisse une dernière chance, Zoé.
— Tu ne lâcheras pas ?
— Non, tu sais à quel point, je peux être têtu !
Je caresse sa joue de la pulpe de mes doigts. Je n'ai pas envie d'être en colère après elle, alors j'essaye de me calmer et de la rassurer, même si je tiens à avoir des réponses.
— N'aie pas peur mon ange. Donne-moi ta main, je te promets de ne jamais la lâcher. Je ne t'abandonnerai pas, mon amoureuse.
Ses yeux pleurent. Ses larmes coulent... Sa tête dit non. Et pourtant, je reconnais sa détermination...
— Embrasse-moi d'abord.
Ses lèvres attendent les miennes dans cette prière silencieuse. Ma main se tend et prend son visage en coupe. J'effleure ses lèvres des miennes. Elles sont si douces si humides et salées de par le passage de ses larmes, et toutes aussi impatientes que ma Zoé.
Décidément, peu importent les circonstances, elle n'est vraiment pas patiente.
— Redis-le moi...
Elle ferme les yeux, tends ses lèvres vers les miennes, et attends que je le lui répète :
— Mon amoureuse.
Elle esquisse un léger sourire, et n'attend plus pour m'embrasser, pour me rendre fou de ses lèvres, de sa langue, de son envie... Ses mains se faufilent sous mon pull qu'elle me retire avec hâte, avant de reprendre notre baiser. Elle enflamme mon corps, mes pensées, mon cœur, mon âme...
Je la désire tant que si je m'arrête là, je pourrais en mourir, tant la tension entre nos deux corps est à son paroxysme.
Nos mains s'activent afin de déshabiller l'autre, et pour une fois, c'est moi qui rage d'impatience, face à toutes les couches de vêtements que je dois lui retirer.
Mon ange ne perd pas une miette de chacun de mes gestes, me suivant de ses beaux yeux.
— Tu es tellement beau, mon amoureux.
Elle me dévore du regard, plus aucune gêne ou timidité ne trouble son visage, quand je finis de lui retirer ses dessous.
Elle est à genoux face à moi, et sa position me renvoi au chalet, à notre première fois...
— Fais-moi l'amour.
— Oh, mais on va faire mieux que ça !
Ses yeux m'interrogent, alors que mes mains caressent ses cuisses, ses hanches...
— Faisons l'amour. Que nos corps ne fassent qu'un, que nos âmes fusionnent, et que notre amour nous consume...
Et c'est ce que nous nous sommes évertués à faire, rendant ce moment magique.
Se donner à l'autre sans aucune retenue, ni pudeur, a rendu cet acte unique. Nous jouissons ensemble, les yeux dans les yeux, nos mains jointes, et nos corps soudés.
C'était juste magnifique.
Une larme s'échappe, et je l'embrasse avant qu'elle ne termine sa course dans son cou.
— Tu pleures ?
— Non, c'est l'émotion.
— Je t'aime, mon ange.
— Je t'aime mon amoureux.
Elle m'embrasse longuement, me regarde, dépose des bisous sur mon visage, mon cou, mon torse tout en me détaillant, avant de me murmurer tendrement :
— Je veux que tu sois heureux mon amoureux, promets-le moi.
— Pourquoi me dis-tu ça ?
— Promets d'abord...
— Je te le promets aisément, tant la vie avec toi va être belle.
Elle soupire face à ma promesse, dépose sa tête dans le creux de mon épaule, avant de prendre une grande inspiration.
— Tu veux toujours savoir ?
— Seulement si tu es prête à m'en parler.
— Je ne veux pas de secret entre nous. Alors, même si ton regard sur moi risque de changer, je vais prendre le risque. N'oublie surtout pas que je t'aime Zackary.
J'ouvre la bouche m'apprêtant à lui répondre que rien ne pourra changer l'amour que je lui porte, que rien de ce qu'elle me révélera ne pourra modifier le regard que j'ai sur elle. Zoé dépose ses lèvres chaudes et humides sur les miennes m'empêchant d'aller plus loin.
— Chut !
— Mais...
— Non Zackary, tu veux savoir, alors laisse-moi parler, et surtout ne m'interromps pas, parce que j'ai le sentiment qu'après ma confession mon temps sera compté.
Je lui fais un signe de la tête, la serre dans mes bras, tandis qu'elle se lance :
« Depuis que Zaïna l'avait vu avec Calvin, elle ne me parlait plus que de ce film. Cinquante nuances... Elle me racontait les scènes, me parlait de ce qu'elle avait découvert sur le sujet. Zaïna se vantait d'avoir testé, telle ou telle pratique, et me répétait que Calvin était un « Dieu au pieu », selon son expression. »
Je n'avais pu retenir un grognement, le ravalant avec force, face au regard dur de ma Zoé.
« Un après-midi, la porte de ma chambre s'était ouverte. Je n'avais pas bougé pensant que c'était Zaïna qui rentrait plutôt du lycée. J'étais restée figée en voyant Calvin se diriger vers moi. L'ardoise à la main, j'avais noté rapidement : « Zaïna est absente ». Il m'avait répondu, qu'il le savait et que c'était même elle, qui lui avait donné les clés de chez notre père. Puis il avait allumé la télé, et inséré un DVD avant de me montrer de quel film il s'agissait. »
— Putain, je vais le buter ce sale fils de chien !
— Zackary, tu as promis...
— Oui, mais comment veux-tu que je reste sans réactions, alors que tu as été contrainte de regarder cette merde avec lui. Je suis persuadé que ce n'est pas tout. Si ?
— Non en effet, mais il se fait déjà tard, et je voudrais profiter de tes bras encore un peu...
— Tu peux profiter de mes bras, de mon corps autant que tu veux, mais je ne lâcherai pas Zoé, et tu vas continuer de me raconter, ce qu'ils t'ont fait subir.
Zoé avait secoué la tête, et j'avais blêmi.
— Zoé, la grondé-je. Tu crois qu'après ce que tu viens de me raconter, je vais pouvoir m'endormir, comme si rien n'avait été dit, et surtout, sur ce que tu ne m'as pas dit ? Sauf, si tu n'as pas confiance en mes sentiments.
Les magnifiques yeux de mon ange s'étaient embués, face à ma détermination de tout connaître. Après s'être raclé plusieurs fois la gorge, et bu un peu d'eau, elle avait continué à me raconter son histoire sordide, collée contre moi, ses doigts accrochés à mes hanches, comme pour me retenir de toute fuite.
« J'avais dû rester à ses côtés, allongée sur le lit. Tout au long du film, il m'avait posé des questions, m'avait demandé si j'aimerais essayer, si ça m'excitait... Comme je ne répondais pas, il avait voulu vérifier par lui-même. »
— Putain, je vais le buter et mon frangin m'aidera à planquer...
— Zackary, chut, s'il te plaît.
Zoé venait d'anticiper cette nouvelle vague de fureur, et m'avait imposé le silence tout en resserrant sa prise sur mes mains.
« Zaïna était arrivée juste à temps, avant qu'il ne vérifie. Mais je m'étais réjoui trop vite, en pensant qu'ils allaient continuer leur petit jeu dans la chambre de ma sœur. Au contraire, elle s'était installée à côté de lui avant de le... Enfin tu as compris. »
J'avais hoché la tête pour ne pas qu'elle râle, mais à l'intérieur de moi, je bouillais littéralement, et mentalement, j'étais déjà en train de creuser leurs tombes. Ils n'allaient pas s'en tirer comme ça. Le mot « corde » me sortit de mes pensées, et j'essayais de me reconnecter à son récit.
« La scène où l'actrice est attachée sur le lit venait de commencer, quand Zaïna avait mis sur pause, laissant en gros plan la scène. Elle avait sorti quatre cordes noires de son sac à dos, et j'avais pris peur. J'avais sauté hors du lit pour courir vers la porte. La douleur m'avait stoppé net, quand Zaïna m'avait agrippé par les cheveux. Elle m'avait jeté sur le lit, et ils s'étaient empressés de me déshabiller. »
— Arrête ! hurlé-je. Je ne veux plus rien entendre.
— Tu ne veux plus savoir ? C'est dur, mais je dois tout te dire...
« Ensuite, ils m'ont obligé à le sucer, alors que ma sœur me maintenait la tête pour me dicter la cadence de mes va-et-vient. Puis, ils m'ont attaché au lit comme cette nana dans le film... »
J'avais posé mes mains sur mes oreilles, pour ne plus l'entendre, mais Zoé était déchaînée. Elle était submergée par le flot de ses souvenirs, ses mots étaient des écueils, des lames tranchantes, que je n'arrivais pas à arrêter.
— Tu voulais savoir si j'étais toujours vierge, hein ? Si je n'avais pas simulé ma première fois...
— Zoé arrête, la supplié-je.
— Non toi arrête, c'est trop facile de réclamer la vérité, et de dire stop, parce qu'elle est trop dure à entendre. Tu voulais savoir... Tu m'as obligé, s'effondre-t-elle en pleurant toutes les larmes de son corps.
— Excuse-moi mon ange. Je ne pouvais pas imaginer, qu'il t'avait...
— Violé ? Non, il ne l'a pas fait.
Le souffle, qui s'était échappé de mes poumons, était à la hauteur de cette peur, qui me tordait les entrailles. Celle, qu'ils soient allés au bout de leur sadisme.
Après quelques minutes nécessaires, pour que Zoé retrouve un peu son calme, pour que je domine mes intentions de meurtre, et puis mon ange avait repris :
« Calvin n'a pas voulu me forcer, je ne sais pas si ce sont mes supplications qui l'ont fait changer d'avis ou bien autre chose... Pourtant ma sœur l'avait poussé à le faire... »
— Putain de garce...
Zoé avait continué, sans même relever mon injure, elle avait juste dégluti.
« Il m'avait regardé droit dans les yeux, et je n'avais pas pu analyser ce que son regard voulait me transmettre, tant j'étais apeurée. Il m'avait embrassé avec douceur, me chuchotant à l'oreille l'excitation qu'il ressentait, de m'avoir dans ce lit avec eux. Et tout horrifiée que j'étais, c'est là que j'ai compris que Calvin ressentait plus que de l'attirance pour moi. Son dernier baiser m'avait confirmé mon hypothèse, avant qu'il ne se retourne vers ma sœur, et ne déchaîne sa fureur sur elle. Comme s'il voulait la punir de son comportement envers moi, de son idée machiavélique de me faire souffrir encore et encore. »
— Tu veux dire que ce connard tenait à toi ?
— Oui...
« J'avais assisté à tout... Il l'avait prise devant moi. Mais Calvin n'arrêtait pas de me dire de le regarder, à chaque fois que je voulais détourner les yeux, il me le rappelait. Il n'avait de cesse de me répéter que j'étais belle et désirable ainsi attachée à le fixer. J'avais compris que j'étais sa source de plaisir, tandis que Zaïna en redemandait toujours plus afin d'attirer son attention, et de le détourner de moi... Ça avait duré des heures. À chaque pause, il venait me câliner... Pourtant entre eux, il n'y avait eu ni amour, ni douceur, ni gestes tendres, juste du sexe. Ça avait été un tel calvaire de les voir, de les entendre... »
— Mon ange, c'est fini, calme-toi. Je suis désolé, avoué-je en la berçant. Excuse-moi...
— Zackary, j'étais vierge... Tu as été le premier, le seul, l'unique.
— Je te crois mon ange. J'ai eu si peur... J'ai cru qu'il t'avait violé... Oh mon Dieu, quel enfer ça a dû être. Ils vont le payer cher, je t'en fais la promesse.
Nous avions échangé des dizaines de : « je t'aime » et puis éreintés par toutes ces émotions, après un long baiser que mon amoureuse m'avait donné, nous nous étions endormis enlacés, apaisés, plus sereins face à notre avenir, puisque nos passés ne viendraient plus hanter notre présent.
⤟⥈⤠
😍 Coucou mes Loulous 😍
Nous voilà repartis pour la dernière ligne droite !
📍 On se retrouve demain pour la suite avec Zoé 📍
😘 Gros bisous et bonne soirée 😘
🌸 Kty.Auteure 🌸
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top