☆ Chapitre - 32 ☆
Malcolm
⤟⥈⤠
Je n'ai pas pu m'empêcher de les chambrer, et j'espère que toutes leurs premières fois seront aussi magiques, que celles que j'ai vécues avec Roxane. Un sourire me vient aux lèvres, juste en pensant à elle, à son corps sous le mien, à nos câlins, nos caresses, nos ébats... Putain, il faut que j'arrête de repenser à elle, de rêver d'elle, de croire que tout est comme avant.
Plus rien ne sera comme avant...
— Mais pour qui se prend-il ce petit con ! râlé-je en balançant un coup de pied dans un tas de neige.
Zackary ne peut pas comprendre, et se permet de me faire des leçons, sur ma façon d'agir.
C'est ma fille, ma femme.
Je rage, j'enrage, et je souffle à m'en faire péter les poumons. Le froid humide me déchire les bronches, et je tousse à chaque inspiration forcée. Putain je dois me calmer, me poser. Un coup d'œil circulaire et je trouve rapidement où je vais poser mes fesses. Cette grosse souche de pin devrait faire l'affaire. Je balaye d'un coup de main rageur la neige qui la recouvre avant de m'y asseoir.
Je pose mes avant-bras sur mes genoux, joins mes mains tout en les regardant trembler. Même si j'ai froid, je sais que la principale raison est le stress, l'angoisse et le mal que ça me fait de les savoir si près de moi, sans pouvoir les approcher.
Roxane est toujours aussi belle, et la grossesse ne l'a rendu, que plus belle encore. Son corps de femme n'ayant d'égal, que cet amour maternel, dont elle fait preuve avec Margot. Ses gestes tendres et sa façon de lui parler ne trompent pas, tout comme la bouille de ma fille. Elle possède mon sourire, mes fossettes, ainsi que mes grands yeux bleus, embellis par la forme d'amande de sa mère.
Je regarde, encore et encore les photos, que j'ai prises d'elles deux l'autre jour au marché de vacances. Je suis devenu un putain de voyeur, de détective privé, envers ma petite famille.
Je ne sais pas comment j'ai pu me retenir de ne pas casser la gueule à ce mec, qui est venu poser son bras sur ses épaules, avant de soulever ma fille, pour la faire tourner dans les airs.
Cette espèce de con, lui a le droit de les toucher, de leur parler, de les...
Et moi ? Je suis devenu à cause de leurs décisions, un simple géniteur. Je suis devenu comme mon père. Lui aussi a-t-il été contraint de m'abandonner sans avoir son mot à dire ? Je n'en sais strictement rien ! Ma mère n'a jamais voulu répondre à mes questions. Même grandma ne sait pas, c'est dire si elle a bien gardé le secret sur son identité et son absence.
De toute façon, abandon volontaire ou non, je me retrouve dans la même situation que lui. Ma fille est élevée par un autre, tout comme je l'ai été par le père de Zack.
Putain de karma.
Mes yeux toujours fixés sur mes deux femmes, je n'ai pas entendu mon téléphone sonné, quand j'entends le répondeur me rappeler en même temps, que l'opératrice gueule dans mon talkie-walkie.
— C'est bon Wanda, je ne suis pas sourd !
— Alors pourquoi tu ne réponds pas au téléphone ?
Merde, mon attitude est tout sauf professionnelle, je suis en service, et... Mais elle aussi, depuis quand m'appelle-t-elle ?
— Tu veux quoi ?
— Toujours aussi aimable ! C'est un tel plaisir de parler avec toi.
Elle me gonfle et c'est peu de le dire.
Je ne supporte pas ce genre de nanas qui gueulent pour un rien. Je souffle d'exaspération. Je range les photos dans mon portefeuille, et me remets en marche.
— Bon, tu voulais quoi ?
— Vol à l'arraché au marché de Kris Kringle.
— Tu m'emmerdes pour si peu ? Envoi la patrouille ça suffira.
— Bien, c'est toi le chef, râle-t-elle. Ah oui j'allais oublier.
— Quoi encore ?
— Un mec attend dans ton bureau.
— Tu ne pouvais pas lui dire de poser ses fesses dans le couloir, comme tout le monde, m'emporté-je en grimpant dans mon 4x4.
— Tu diras ça au Shérif, c'est lui qui lui a dit de t'y attendre. J'y suis pour rien moi, arrête de me prendre pour ton punching-ball.
Pourquoi a-t-il fait ça ?
Il connaît la procédure mieux que moi. Personne n'est admis dans les bureaux si nous ne sommes pas là.
— Bon ok, merci Wanda, tenté-je de me radoucir. Je fais au plus vite vu l'état des routes. Propose-lui un café et reste avec lui le temps que j'arrive.
— Non mais, je ne suis pas ta boniche !
— Je te le demande gentiment. Mais si tu préfères que je te donne un ordre ?
— C'est bon, répond-elle en soufflant.
Quand je vous disais que c'était une vraie casse-couilles. Je continue de râler après elle, après les conducteurs qui n'avancent pas, après la neige... Enfin, bref... Tout m'emmerde là. J'arrive enfin au poste, me gare à l'arrache, puis grimpe deux à deux les marches du perron en bois qui craque sous l'impulsion de mes pieds.
Un regard à l'accueil m'indique que Wanda doit être dans mon bureau. Incroyable, elle m'a écouté !
J'ouvre la porte à la volée et la trouve avec un mug de café à la main en train de faire sa mijaurée. Non mais je n'y crois pas. Elle a de la chance que je ne veuille pas râler devant cet inconnu, assis et qui me tourne le dos.
— Merci Wanda, vous pouvez retourner à l'accueil, dis-je sèchement.
Elle me foudroie du regard et passe devant moi sans me calculer. Grand bien lui fasse, mais elle ne perd rien pour attendre. Elle va connaître, de quel bois je me chauffe, dès que ce rendez-vous imprévu sera terminé.
Je contourne mon bureau et me place face à l'inconnu.
— Shérif adjoint Ewans. Bonjour, qu'est-ce que je peux faire pour vous, dis-je machinalement en allumant mon ordinateur.
— Bonjour Shérif Ewans.
Il se lève pour me tendre la main en se présentant.
— Inspecteur Payton Lewis. Enchanté.
Je lui serre la main alors que j'ai juste envie de la lui broyer. Putain, il fout quoi dans mon bureau ? Et en plus il est inspecteur ? Mais c'est quoi ce bordel.
— Inspecteur Payton ?
— Votre chef ne vous a pas prévenu apparemment.
— En effet, constaté-je en soufflant fortement.
— Je vous rassure, je ne suis pas à Vail pour vous piquer votre poste, se marre-t-il.
— Je vous donne l'impression d'être inquiet ?
— Non, mais je vous trouve tendu.
— Vous autres les Français avaient un avis sur tout !
— Mon anglais est si mauvais que ça ?
— Disons qu'on entend bien votre accent derrière.
Et bim, prends ça dans tes dents le Frenchi.
— J'ai l'impression que vous n'aimez pas trop mon pays ?
— Je n'en ai pas gardé un souvenir impérissable.
— Vacances ou boulot ?
J'ai l'impression de subir un interrogatoire dans mon propre bureau, face à ce mec, qui reste calme, posé, et dont le sourire n'a pas quitté son visage. Sait-il qui je suis ? Alors qu'il se fait malin plaisir de venir me narguer dans mon propre bureau.
— En quoi ça vous intéresse ?
— Déformation professionnelle sans doute. Désolé si je vous ai paru indiscret.
Je me tourne vers mon ordinateur pour faire diversion, tape mon code d'entrée, avant de lui demander de façon plus professionnelle :
— Qu'est-ce que je peux faire pour vous aider ?
— Ça m'embête tout de même, que votre chef ne nous ait pas présenté, ni expliqué ma fonction ici.
Je le regarde ébahi.
— Votre fonction ?
J'ai l'impression d'être un perroquet complètement débile qui répète tout ce qu'il entend.
— En fait, je vais être votre coéquipier.
Heureusement que je suis assis, sinon j'aurais fini le cul par terre.
— On va bosser... Ensemble ? Vous et moi, insisté-je en faisant naviguer mon doigt entre sa place et la mienne.
— Il me semble que c'est bien la définition de coéquipier, si je ne me suis pas trompé dans mon anglais.
— Ça ne va pas le faire le Frenchi ! assuré-je en secouant la tête négativement.
— Payton ou Lewis, choisissez ! me reprend-il. Mais garder le Frenchi pour vos pensées, ou bien, c'est sûr que ça ne va pas le faire !
Un duel visuel s'installe, nos regards aussi noirs l'un que l'autre ne veulent pas céder, nos bustes s'avancent, alors que nous prenons appuie sur nos accoudoirs, quand le Shérif pousse la porte.
— Ewans !
Son entrée et sa voix qui a claqué mon nom, ont eu un effet radical sur nos attitudes. Chacun reprenant sa place au fond de son fauteuil.
— Inspecteur Payton, désolé de mon retard. Je vois que vous avez fait connaissance avec mon nouvel adjoint.
— On peut dire ça, affirme-t-il en grimaçant.
— Shérif, je peux savoir ce que cet inspecteur vient faire chez nous ?
— C'est simple Ewans. Son chef et moi sommes de très bons amis. Nous avons longtemps bossé ensemble et régulièrement, nous échangeons des hommes à nous. Une sorte de jumelage qui permet de se former aux différentes techniques des autres. C'est très enrichissant, professionnellement parlant, bien sûr.
— Et donc, vous avez pensé, que j'étais le mieux placé, pour accomplir cette corvée. Je vous ai déçu Chef ?
— Ewans. Ce n'est en rien une corvée ou une punition. Vous allez apprendre, autant que vous allez transmettre. Et c'est parce que, je crois beaucoup en vous, que je vous confie cette mission.
Putain, je secoue la tête de gauche à droite.
Ça ne va pas le faire, même si les paroles du Chef me rassurent, je vais devoir bosser avec « lui ». Je n'y arriverai pas, sans à un moment, lui foutre mon poing dans la gueule, je me connais. Mais ai-je vraiment le choix ? Un ordre est un ordre...
— Inspecteur Payton. Vous verrez, derrière ce caractère bougon, le Shérif Ewans est très professionnel, et vous allez faire une bonne équipe, j'en suis persuadé.
— Je suis ravi de faire équipe avec lui, annonce-t-il. On ne va pas s'ennuyer, ricane ce con.
— Si vous le dites ! grogné-je.
Je suis moins convaincu que lui, mais je vais devoir faire avec sa belle gueule, son sourire narquois et ce dédain bien français.
— Ewans, montrez-lui le dossier du jeune hockeyeur, Elias Marlon. Cette enquête est votre priorité. Je veux des résultats et vite.
— Très bien Chef, acquiescé-je.
Putain, moi qui comptais sur cette affaire pour planter le Frenchi au bureau. Mais non, je vais devoir me le trimballer partout.
Je lui tends le dossier, le laisse lire et prendre connaissance des différents rapports et interrogatoires.
— Je vous laisse bosser et s'il y a un souci, venez me voir.
— Ne vous inquiétez pas Shérif, ça va aller. N'est-ce pas Ewans ?
Je bouge juste la tête pour donner mon assentiment et ne quitte pas mon écran des yeux. Je relis les dépositions, autant pour me donner contenance, que pour bosser. Je dois en faire encore plus pour trouver ce qui est arrivé au jeune Marlon. Il n'est pas question que ce Frenchi me grille sur ce dossier.
Après deux heures de silence, et de prise de notes sur son bloc, il s'adresse enfin à moi :
— Vous pourriez me conduire sur place Ewans ?
— Pour ?
— J'aime bien me faire une idée des lieux, et en déduire mes propres impressions.
— Pourtant le dossier est complet, il me semble. Vous trouvez que j'ai négligé un point ?
S'il me fait un reproche, je l'emplâtre. Je veux bien faire des efforts pour le supporter, mais bon, faut pas m'en demander trop.
— À première vue, votre dossier est béton. Je n'ai rien à redire. J'aime votre façon de bosser et votre approche.
— Mais ?
— Mais je voudrais voir avec toi... Heu, on peut se tutoyer, vu qu'on va passer les trois prochains mois ensemble ?
— Trois mois ? J'espère bien que j'aurai bouclé cette affaire avant !
— J'espère bien. N'empêche que je serais ton coéquipier pendant trois mois.
Je ne vais jamais tenir. Je vais le claquer avant. Je vais...
— Je ne sais pas ce qui te dérange chez moi, mais tu vas devoir faire avec Ewans.
Je ne relève même pas sa dernière remarque, parce qu'il a raison, je vais devoir faire avec moi aussi. Alors, autant bosser. J'attrape mes clés et me lève.
— Bon... Tu viens Payton.
Il veut qu'on se tutoie, ça me va. Il me regarde surpris, repli la couverture cartonnée de son bloc-notes et me suit sans rien dire.
Nous conduisons sans un mot, seul les crachouillis de la radio nous tiennent compagnie. Quand nous passons devant l'hôtel que tient Roxane avec son père, je ne peux retenir un coup d'œil tout en soufflant, sans le vouloir.
— Un souci Ewans ?
— Non aucun, répliqué-je trop rapidement.
Putain, il remarque le moindre de mes gestes, souffle, j'ai l'impression d'être sous surveillance, et j'ai horreur de ça.
— Tu peux t'arrêter ?
— Et puis quoi encore !
— Stoppe-toi là, me dit-il en me montrant une place. Je dois prévenir ma compagne.
— Tu es marié ? feins-je de ne pas savoir.
— Non... En couple, hésite-t-il.
— Depuis longtemps ?
Il se tourne vers moi, alors que je me gare. Braque son regard dans le mien et me demande :
— Ma vie t'intéresse, maintenant ? me charrie-t-il.
— C'était juste pour faire la conversation, pour...
Je m'interromps en la voyant apparaître sur le perron de l'hôtel.
Emmitouflée dans une doudoune beige, je ne peux voir qu'une infime partie de ses jambes, entre sa jupe grise qui lui arrive au-dessus des genoux et ses bottes noires, mais c'est surtout son visage surpris qui me fige. Elle descend rapidement les marches, avant de se reprendre, et de ralentir à l'approche de la voiture, tout en se dirigeant de mon côté.
J'arrête de respirer en croisant son regard.
Mais Roxane se stoppe en apercevant le Frenchi descendre de la voiture, pour aller à sa rencontre.
— Lewis ? dit-elle étonnée en reculant d'un pas.
— Ça va ma chérie, tu es toute pâle ?
Après une hésitation, elle lui répond :
— Heu, je m'inquiétais de ton silence, tu n'as pas répondu au téléphone.
— C'est pour ça, que j'ai demandé à mon coéquipier de s'arrêter, afin de te rassurer.
— C'est lui... Ton coéquipier ? s'apeure-t-elle.
Je ne voulais pas sortir, pour ne pas la mettre mal à l'aise. Mais Lewis me fait signe de la main de venir. Il fallait bien se douter, que cette rencontre aurait lieu, à un moment ou à un autre. Par contre, j'aurais préféré que ce con de Frenchi ne soit pas là.
— Salut Rox !
— Bonjour Malcolm.
⤟⥈⤠
🚩💥📍 - - - - - - - NDA - - - - - - - 📍💥🚩
Pour les lectrices qui me suivent depuis longtemps et qui ont lu mon autre histoire :
"MILO – SURVIVRE à l'innommable"
Vous connaissez déjà LEWIS.
C'est un personnage secondaire, mais pourtant, indispensable dans ma
"SAGA MASCULINE"
Pour les autres, vous allez le découvrir et bien sûr, je vous encourage à aller lire son histoire, de plus, bonne nouvelle, elle est terminée !
"MERCI A ChrisBonna"
Qui me laisse toujours des commentaires pertinents, m'a suggéré de faire appel à Lewis pour aider Malcolm !
Ce commentaire m'a tout de suite donné l'idée de l'inclure à "Noël sous contrat".
LEWIS, comme dans l'histoire de MILO
Aura une place importante !
⤟⥈⤠
J'espère que ce chapitre de Malcolm vous a plu !
Est-ce que vous souhaitez qu'il revienne de temps en temps ?
😘 Gros bisous mes Loulous d'amour 😘
🌸 Kty. Auteure 🌸
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top