☆ Chapitre - 31 ☆


Zackary

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Épuisés par toutes ces révélations, nous nous sommes endormis sur les plaids. C'est ainsi que je me réveille ce matin, enlacé dans les bras l'un de l'autre. Le soleil est à peine levé, et le feu s'est éteint dans la nuit, faute de l'avoir alimenté. Je devrais le rallumer, mais pour ça, il me faudrait lâcher Zoé, et ça, ce n'est même pas envisageable.

Mon ange est toujours là, sa tête blottie dans le creux de mon épaule. Malgré tout ce que je lui ai fait, appris, avoué, elle n'a pas fui, elle n'a pas baissé les bras.

Zoé m'a écouté, a essayé de comprendre, d'analyser ,et m'a laissé la chance de m'expliquer, de lui prouver qu'elle n'était en rien à l'origine de mon cauchemar. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire, dans cette putain de vie, pour la mériter. Mais je vais tout faire, pour mériter cette chance, qui s'offre à moi.

Zoé est ma deuxième chance dans cette chienne de vie.

D'aucunes façons, je ne veux la laisser passer. Je sais que ça va être dur, après tout ce qui s'est passé, après tout ce qu'elle a appris, mais je me devais d'être honnête avec elle, je ne voulais rien lui cacher, au risque de la perdre... Mais je veux combattre mon passé, et l'empêcher de bousiller mon présent, et mon futur.

— Bonjour mon amoureux.

— Bonjour mon ange.

Je souris comme un bienheureux, car je le suis. Je savoure ce moment, et la regarde comme si c'était la première fois. J'ai la chance de l'avoir, encore ce matin dans mes bras. Je sais bien que rien n'est totalement réglé entre nous, mais son sourire et ce petit nom qu'elle me donne, me laisse espérer que tout n'est pas mort, qu'on a une chance d'y arriver, si infime soit-elle.

— Tu te sens mieux ?

— Un peu et toi, m'inquiété-je en resserrant mon étreinte.

Mon sort ou mon bien-être m'importe peu, je ne peux aller bien que si ma Zoé se sent mieux. Elle me regarde avec douceur, passe sa main sur ma joue recouverte de poils drus, sourit tendrement en sentant les picotements, que cela lui procure jusque dans le bout des doigts, avant de me dire :

— Mieux aussi. La nuit porte conseil, enfin c'est ce que j'ai toujours entendu dire...

— Ta nuit a-t-elle été bonne conseillère ?

— Tout dépend de quel point on l'analyse.

Ses mots tombent comme une sentence, un couperet... Je me tends dans l'attente de sa décision. Mais je ne peux m'empêcher de penser tout haut.

— Tu vas me quitter, c'est ça ? Je comprends que tu ne...

— Qu'est-ce qui te laisse croire ça ?

Je hausse les épaules, j'ai tellement peur de dire encore une connerie, que je préfère me taire, et être à l'écoute de ses arguments.

— Je sais, sourit-elle en se redressant prestement.

Son sourire est si sincère que je me laisserai presque contaminer si je n'étais pas à ce point tendu, par la peur de la perdre.

— En fait, je connais la raison de tes doutes, ajoute-t-elle en attirant mon menton entre sa pince.

Zoé tend son cou vers moi et m'embrasse tendrement. Ses lèvres sont chaudes malgré le froid qui règne dans le chalet, et elle réanime mon cœur qui était en train de s'étioler.

— Tu n'avais pas eu ton petit bisou, c'est pour ça. Notre petit rituel du matin m'a manqué à moi aussi, m'avoue-t-elle.

— Je ne savais pas, si tu accepterais...

— Ben maintenant, tu le sais, dit-elle d'un ton espiègle.

Zoé n'a pas besoin d'en rajouter. Je place ma main sur sa nuque qui frissonne au simple contact de ma peau, aux caresses de mon pouce, à ma poigne qui incline sa tête en arrière, et à la pression qu'exercent mes lèvres sur les siennes en un baiser libérateur.

Celui que je désirais tant mais n'osais plus espérer...

Mon rêve prend forme dans ce geste possessif, celui qui la caractérise depuis notre premier rapprochement, Zoé agrippe mes cheveux de ses mains, entoure quelques mèches autour de ses doigts fins, et je sais que son amour pour moi est toujours là.

Nous sommes deux bousillés de la vie, qui ont besoin l'un de l'autre, pour avancer vers un avenir commun.

— Je t'aime tant mon ange. Peut-être trop...

— Alors continue de trop m'aimer, me souffle-t-elle en resserrant sa prise.

Nos lèvres se scellent sur cette déclaration...

— Salut les amoureux ! J'ai apporté le petit-déjeuner, lance un Malcolm content de son entrée théâtrale.

Il dépose du pain, des viennoiseries et me lance :

— Allez lâche-la, Zoé ne va pas s'envoler. Prépare-moi plus tôt un café, frangin.

— Qu'est-ce que tu fous là ! grogné-je en me redressant.

— Ça t'arrive de regarder dehors ? me rétorque-t-il avec un demi-sourire.

— Il a neigé, tu parles d'une info !

Je vérifie que Zoé a pu assez se couvrir, pour éviter de donner une belle vue sur son corps, avant de vite enfiler jeans et tee-shirt. Mon gros pull la recouvre assez et je souffle tout en la détaillant. Elle est tellement belle, même gênée et embarrassée par la situation, ses joues rosies me font craquer.

— Ouep, il a neigé. Il est tombé plus d'un mètre de neige rien que cette nuit.

Je regarde Zoé qui vérifie par la fenêtre les dires de mon frère.

— En effet ! confirme-t-elle étonnée.

— Vous avez dû être sacrément occupés pour ne pas vous en apercevoir, se marre-t-il.

— Plus que tu ne le penses, le tacle Zoé agacée par ses allusions avant de se diriger vers la chambre.

— Je ne pense pas. Je constate, lui lance-t-il en jetant un coup d'œil aux plaids.

Je serre les dents en revenant de la cuisine avec son breuvage réclamé.

— Tiens, ton café.

— Trop aimable à toi frangin.

Je dépose deux mugs de chocolat chaud et m'assois aux côtés de Zoé, qui a vite enfilé un legging noir. Elle croque à pleines dents dans un croissant et son appétit m'arrache un sourire, avant que je ne me souvienne que l'on n'a même pas dîné avec tout ce qu'il s'est passé.

— On dirait que tu as des calories à rattraper, lui balance Malcolm alors qu'il me fait un clin d'œil.

S'il savait que toute la soirée a foiré, que tout est parti en vrille, il se tairait, c'est sûr. Mais pourquoi j'ai accepté qu'il m'aide hier. Je secoue la tête. Je suis vraiment trop con. Remarque il ne m'a pas laissé le choix. Et avant qu'il ne se plaigne qu'il caille, je m'emploie à rallumer le feu, et notre échange me revient :

⤟⥈⤠ La veille ⤟⥈⤠


Nous étions assis ici même, il était venu me donner un coup de main pour déneiger le chemin, et il avait voulu savoir si le fait que Zoé soit rousse et vierge avait un rapport avec l'autre mytho.

— Comment tu sais que Zoé est vierge ? m'emporté-je.

— Il suffit de la regarder pour le comprendre.

— Ah parce que tu as un radar pour ça ? Tu aurais dû m'en faire profiter, ça m'aurait évité les emmerdes avec Taylor, rétorqué-je d'un air cynique.

— Zack, c'est bon ! s'énerve-t-il.

— Non ce n'est pas bon ! Tu étais où, alors que j'avais besoin de toi. Tu m'as abandonné, hurlé-je tout en le poussant à l'épaule.

— Je ne t'ai pas abandonné.

— Ah oui c'est vrai, le grand Malcolm a fui !

— Putain, mais arrête. Tu ne sais même pas de quoi tu parles, se crispe-t-il.

Il se lève et fait des allers-retours dans la pièce principale. Le talon de ses bottes impose un rythme fort, et impressionnant. Je l'ai foutu en rogne. Tant mieux. Il est temps qu'il s'explique.

— Je ne voulais pas partir...

— C'est pourtant ce que tu as fait !

— Tu comptes commenter chacune de mes phrases ?

— Si elles sont toutes de ce niveau, en effet je ne vais pas me gêner.

Il se rassoit, souffle et prend sa tête entre ses mains.

— Tu devrais te tirer sur les cheveux aussi, il paraît que ça aide, ajouté-je avec insolence.

— Putain mais tu es toujours aussi con la brindille.

— Plus jamais tu ne m'appelles comme ça. Je ne suis plus le gamin frêle de quatorze ans, que tu as laissé derrière toi. J'ai dû apprendre à survivre, après ton départ, à faire face à sa rage, à ses humiliations et à ses colères. À me défendre face à tous les cons du lycée, qui n'avaient pas pu te foutre sur la gueule, et qui s'en prenait à moi.

Ses yeux tristes se relèvent vers moi.

— Je ne savais pas Zack. Je suis désolé que tu aies subi...

— Tu es désolé ? Laisse-moi rire. Comme si tu en avais quelque chose à foutre de moi.

— Non mais tu crois quoi ?

— Je ne crois rien, j'attends tes explications !

— Tu me fais chier Zack ! grogne-t-il.

— Vas-y, défile-toi, ça, tu sais faire, dis-je amèrement.

— Si seulement tu savais...

— Je ne demande que ça bordel ! Comprendre...

Ses avant-bras posés sur ses cuisses, les mains jointes, il les fixe avant de se lancer :

— Tu te souviens de Roxane ?

— Oui, c'était ta petite amie ! Et ? m'impatienté-je.

— J'étais fou amoureux d'elle et c'était réciproque.

— Ok, mais quel rapport avec ta fuite.

— Putain, comment il faut te le dire, je n'ai pas fui. C'est ton connard de père qui m'a foutu à la porte, quand il a su pour...

— Il a fait ça ? Mais pourquoi ? Tu étais son fils préféré, m'étranglé-je en avouant cette vérité.

— Tu dis n'importe quoi Zack, je n'étais même pas son fils. Il ne m'a supporté sous son toit, que pour faire plaisir à notre mère, et avoir la paix.

— Mais alors, pourquoi m'a-t-il toujours reproché, d'être moins bien que toi. Il nous comparaît tout le temps et pour tout. Et quoi que je fasse, j'étais toujours cette merde à ses yeux. Il ne voyait que par toi... Malcolm aurait fait ça, Malcolm, lui savait faire ceci ou cela. Malcolm ne m'aurait jamais fait honte...

Le silence emplit la pièce. Chacun de nous deux ayant besoin de digérer toutes ces informations.

— Je ne sais pas pourquoi il a agi comme ça avec toi. Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a foutu dehors, quand il apprit pour Roxane.

— Il ne l'aimait pas ?

— Il ne la connaissait même pas.

— Alors pourquoi ?

Malcolm passe ses mains sur son visage. Si je ne le connaissais pas aussi bien, je dirais qu'il cache ses larmes.

— Roxane était... Enceinte.

— Oh ben merde !

— Comme tu dis, je n'avais que dix-huit ans et elle dix-neuf. Mais on voulait le garder, on s'en foutait de leur avis. On s'aimait, et on voulait de ce bébé. Mais son père et le tien en ont décidé autrement.

— Ils ont fait quoi ?

Malcolm fait une pause, soupire et me lâche :

— Son père lui a fait quitter le pays. Ils avaient de la famille en France, il l'a envoyé là-bas...

— Elle a eu le bébé ? Tu es papa ?

— Jusqu'à il y a peu, je ne savais pas...

— Grandma ! Elle doit savoir, elle sait toujours tout, m'emballé-je en lui coupant la parole.

Malcolm ouvre son portefeuille et me montre une photo.

— C'est Roxane, je la reconnais...

— Oui c'est elle, et tout laisse à supposer que la petite fille, qui lui tient la main soit... La mienne.

Sa voix se brise sous le coup de l'émotion, et il arrive avec peine à réprimer un sanglot qui lui noue la gorge. Je le laisse reprendre ses esprits et ajoute après avoir jeté un nouveau coup d'œil à la photo de ma nièce — « oui je suis persuadé que c'est elle » — elle ressemble tant à mon frère, que c'est une évidence... Je ne peux pas me tromper.

— Vu l'âge de la gamine, c'est sûr, c'est ta fille.

— Grandma m'a dit que Roxane était revenue depuis deux mois avec la petite. Elle s'appelle... Margot.

Je le regarde, il ne quitte pas la photo des yeux et je me trouve con d'en avoir voulu à mon grand frère, alors qu'il a dû vivre sans elles.

— Je suis désolé Malcolm.

— Tu ne pouvais pas savoir.

— Ton séjour en France...

— Oui, c'était pour essayer de la retrouver... Je ne t'ai pas abandonné Zack. Je ne vivais plus sans elle, je devenais fou de n'avoir aucune nouvelle, alors dès que j'ai eu assez de fric, j'ai abandonné mon boulot de barman, j'ai dit à Oscar de veiller sur toi, et je suis parti...

— Ce n'est pas pour rien que j'avais choisi ce bar. Ça me donnait l'impression d'être un peu avec toi...

Son regard attristé me fait mal, car j'y vois toute sa fatigue, ses regrets et ce que je pourrais identifier comme de l'amour fraternel... Aussitôt confirmé par son geste, Malcolm passe son bras autour de mes épaules avant de serrer celle-ci.

Des gestes rares entre nous, et qui ont bien plus d'importance que certains mots. Après quelques secondes, il me lâche et nous sommes comme deux cons à regarder le bout de nos chaussures.

— Tu lui as parlé depuis que tu es revenu ?

— Non...

— Tu ne trouves pas, que vous avez perdu...

— Elle a un mec, me coupe-t-il.

— Merde ! Je n'avais pas pensé à cette éventualité.

— Roxane a refait sa vie, et la petite a un papa. Je ne veux pas perturber leurs vies.

— Pourtant tu es revenu !

— Un acte égoïste de ma part. Je n'ai pas réfléchi, quand j'ai su qu'elle était de retour à Vail...

— Roxane sait que tu es ici ?

— Je suppose...

Je ne sais pas comment il fait pour accepter la situation. La femme qu'il a toujours aimée et sa fille vive juste à côté, et pourtant il ne fait rien.

— Et ?

— Et quoi ? me répond-il du tac au tac.

— Tu ne vas pas rester spectateur de leurs vies, si ?

— Je n'ai pas le choix.

— Maman est au courant pour Roxane, pour la petite ?

— Non...

— Elle va te tuer, quand elle saura que tu lui as caché tout ça.

— Tu vas fermer ta gueule Zack ! rage-t-il. Tu ne diras rien...

Je ne comprends pas son comportement, mais après tout, c'est sa vie. Mais j'en connais une, qui ne restera pas en recul.

— Ok je ne dirais rien, mais Grandma... Elle ne se taira pas.

— Elle me fait chier... Je l'adore, tu le sais. Mais elle ne me lâche pas avec ça.

— Et elle a raison si tu veux mon avis.

— Sauf que je ne te le demande pas !

Son talkie-walkie grogne un code, il se lève, et se casse sans rien dire.


⤟⥈⤠ Fin du fashback ⤟⥈⤠


La voix de ma Zoé me ramène à la réalité du moment. Le feu a enfin pris et je la rejoins.

— Tu avances sur l'enquête ? demande-t-elle à Malcolm d'une petite voix.

— Ça suit son cours. Je ne peux pas en parler avec toi, vu que ta sœur est au cœur des investigations. Au fait, tu savais qu'elle était partie chez ton père ?

— Oui. Zackary me l'a dit !

Je l'entoure de mes bras, car je sais que d'en parler doit lui faire mal.

— Sa fuite...

— Tu la crois coupable ? le coupé-je.

— Je n'ai pas dit ça... Bon, je vous ramène avec le 4x4 ?

Je regarde mon ange pour savoir ce qu'elle veut faire. De mon côté, je veux rester. Nous devons parler, nous retrouver, mais je ne veux pas lui imposer mon choix.

— Tu veux faire quoi ?

— On peut rester encore un peu ?

— Bien sûr mon ange, j'espérais que tu dirais ça.

Son sourire réchauffe mon cœur et je suis heureux qu'elle veuille qu'on reste ici, que tous les deux.

— Je reviens pour dix-huit heures ! C'est ok pour vous les amoureux ?

— J'ai ma voiture...

— Elle est engloutie sous la neige. La dépanneuse viendra la chercher dans la matinée, se marre-t-il en voyant ma tête. Allez j'y vais, j'espère qu'il te reste encore des capotes, frangin !

Il se barre hilare, content de sa blague tout en se protégeant, comme il peut, des projectiles que je lui balance à la tête.

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Les révélations continuent et s'enchaînent !

❤❤ On en apprend un peu plus sur Malcolm ❤❤

Zack connaît maintenant les raisons de son départ.

Quant à Zoé, la nuit a été bonne conseillère apparemment !

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De qui sera le nouveau chapitre : ????

😘 Bisous les Loulous 😘

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Kty. Auteure

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