☆ Chapitre - 28 ☆


Zoé

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Aujourd'hui, je fête mes dix-neuf ans et Zackary a décidé de faire de mon anniversaire le jour le plus beau, le plus magnifique et le plus intense.

Pour moi, ce jour est d'habitude tout sauf joyeux. Il est même tout le contraire, car il me rappelle à chaque fois la mort de ma mère, l'abandon de mon père, sans parler des nombreux cadeaux ou gâteaux, auxquels je n'ai jamais eu droit contrairement à Zaïna.

Mais grâce à toutes ses attentions Zackary est arrivé à me faire sourire, rire et même plaisir.

J'ai trop longtemps laissé mes pleurs accompagner cette journée, et cette année, je ne veux pas d'eux comme partenaire.

Non celui que je veux est torse nu devant moi, les flammes dansent et reflètent des nuances orangées sur sa peau luisante. Ses yeux ne me lâchent pas comme s'il essayait de percevoir ce petit truc qui lui permettrait de comprendre.

Mais comprendre quoi ? 

Je ne sais pas ce qu'il cherche à voir dans mes yeux. Moi tout ce que je sais, c'est que mon amoureux vient de me donner mon premier orgasme, et que j'étais loin de m'attendre à une telle vague de sensations, à un tel condensé d'émotions qui m'a littéralement emporté, et a fait exploser cette lame de fond, qui a traversé mon corps tout entier.

Je n'aurai jamais cru ça possible, et c'est là que je comprends mieux, pourquoi mon amoureux m'avait dit, que les vantardises de ma sœur n'étaient que mécaniques, et n'avaient rien à voir avec de l'amour.

Jamais Zaïna ne m'a parlé de toutes ces bulles qui ont éclaté dans ma tête, de ces bouffées de chaleur qui m'ont envahi et ont cramé la moindre once de résistance, ni de cette boule qui est remontée de mon intimité et a bloqué ma respiration, au point de rester en apnée, tant j'ai voulu garder cette sensation en moi, quitte à voir des petits points noirs sous mes paupières.

A-t-elle omis de m'en parler, parce que c'était bien trop intime à décrire ou parce qu'elle n'avait jamais ressenti, de telles sensations avec son capitaine ?

Est-ce que baiser est à ce point différent de faire l'amour, que même les sensations les plus fortes en sont modifiées ?

Je n'en sais rien, mais ce que je sais, c'est que ce que vient de m'offrir mon amoureux est très précieux.

Zackary est si doux, si prévenant avec moi, que je sais à quel point il m'aime et qu'il fait tout, pour que ce partage de notre amour soit inoubliable.

Il avait pourtant enfilé une capote et s'était préparé pour me faire l'amour, mais je ne sais pas ce qu'il a pu lire sur mon visage, pour faire machine arrière.

Pour qu'il croit que je n'en avais pas envie, que je ne voulais pas de lui en moi, ou que je n'étais pas prête. Certes j'avais une appréhension, quant à la douleur que j'avais peur de ressentir, mais si c'était pour qu'il m'apporte le même genre de plaisir, qu'avec ses doigts, alors j'étais plus que partante. J'avais envie de lui, de son corps, de son amour en moi et il n'était pas question que je le laisse croire, que je me refusais à lui.

— Zackary, susurré-je au creux de son oreille.

Mes bras entourent son cou, mes lèvres embrassent ses joues râpeuses, puis son cou tout en tirant sur ses cheveux, et je sais que je vais le faire réagir, car je touche à un de ses points faibles, à une de ses limites, mais même s'il venait à râler, je sais qu'il aime mes caresses, quand sa respiration s'accélère, quand sa pomme d'Adam monte et descend au rythme de son trouble.

Je ne compte pas m'arrêter là, et je tiens à lui prouver qu'il a mal interprété mon regard, ou mon geste, ou je ne sais quel signe.

Je veux qu'il comprenne qu'il n'aurait pas dû s'arrêter, ni retirer sa capote, ni remettre son caleçon.

— J'espère que tu en as pris d'autres ? le questionné-je en souriant.

— D'autres quoi ?

Zackary a l'air perdu, et se demande s'il a bien compris ma question. Alors j'attrape l'emballage argenté et déchiré à côté de lui, avant de le lui montrer en lui faisant un clin d'œil.

— Ah ça ! Heu oui, j'en ai d'autres. Mais...

— Pas de mais !

J'embrasse son cou, mordille sa clavicule et ajoute :

— Je ne sais pas ce qui t'a fait croire...

— Tu t'es tellement crispée que...

— Que rien du tout mon amoureux.

Je reprends mes bisous et je me demande si lui aussi, il pourrait aimer autant que moi, les caresses sur ses pectoraux, et les succions sur ses tétons. Je l'entends jurer et maintenir ma tête, agrippant mes cheveux par ma natte et la serrant fort dans son poing.

— Putain Zoé, tu veux me faire perdre la tête ?

— Juste te rendre un peu de mon plaisir.

— Tu es si belle, si désirable...

— Et toi si attentionné, et si craquant, le rassuré-je.

Je l'embrasse et colle mes seins à son torse. Je veux qu'il arrête de se poser tant de questions, je veux qu'il perde vraiment la tête, et qu'il fasse de moi une femme... 

Sa femme.

— Je t'aime et je te veux, ici et maintenant. J'ai tellement envie de toi...

— Tu es sûre mon ange ?

Je plante mes yeux dans les siens et lui demande :

— Tu vois des doutes ?

— Non, mais...

— Tu vois de la peur ?

— Non, je dirais plutôt que tu es déterminée.

— Alors pourquoi tu te défiles ?

— Je ne suis peut-être pas celui qu'il te faut...

Ses yeux se dérobent et refusent mon contact. Mais qu'est-ce qu'il a, qu'est-ce qui lui prend ? Pourquoi me dit-il de telles inepties ?

— Tu ne m'aimes plus, c'est ça ?

Je sais que je ne suis pas à la hauteur des autres nanas avec qui il a baisé, que je n'ai pas leur expérience, ni leur...

Il ne doit pas savoir comment me faire comprendre, qu'il ne veut plus de moi sans me faire de mal, qu'il ne veut pas s'emmerder avec une pucelle. C'est ça ! Mais quelle conne je fais. Comment j'ai pu croire qu'il avait envie d'une nana comme moi ? Une nana qui de plus, rougit et est impressionnée par son membre imposant et qui se demande comment elle va pouvoir l'accueillir en elle.

Sans m'en rendre compte, je me détache de lui, je me recule et referme mes bras sur mon corps nu.

Pourquoi cet anniversaire serait-il différent des autres après tout ?

Il est même pire !

Parce que j'y ai cru, parce que j'étais persuadée que lui seul pouvait guérir mon cœur bousillé par tant d'années de maltraitance.

Comment j'ai pu même y penser ?

— Zoé... Bordel de merde... Mon ange, je suis tellement désolé. Tu n'y es pour rien. Regarde-moi mon amour.

Il tend ses bras vers moi, il veut me consoler, me rassurer. Mais je suis déjà loin. Repliée derrière mon mur, je ne veux plus qu'il me touche si c'est pour me rejeter ensuite. Je n'ai peut-être plus de cœur, mais ça fait mal d'être repoussée de la sorte. J'ai envie de vomir, tant mon ventre se contracte sous l'effet de la douleur. Il m'a planté un couteau dans le cœur en me refusant ce bonheur, son amour.

« Espèce de conne, tu ne vois pas qu'il ne t'aime pas, tu le sais pourtant que personne ne peut t'aimer, et que tu ne mérites même pas ses attentions ».

Ma conscience m'accable, pourtant ses caresses, sa tendresse, ses sourires, ses baisers, ses mots doux...

Je n'ai pas pu inventer ou rêver tout ça ?

J'ouvre les yeux et ce que je vois me brise un peu plus. Zackary est assis face à moi et il pleure.

Il pleure ? Mais pourquoi ?

Je suis paumée et je ne sais pas quoi faire. On ne m'a pas appris comment réagir face à des larmes. Les miennes, je sais comment agir, comment m'y prendre et résister face à elles, mais les siennes ? Je suis censée faire quoi ?

Si seulement Héra était là... Elle saurait me faire comprendre comment analyser la situation, et comment réagir devant cet homme brisé et triste.

« Laisse parler ton cœur et tu sauras ».

Voilà ce qu'elle me dirait.

Je regarde Zackary et je sens toute sa souffrance au travers de ses larmes.

Je ne sais plus quoi penser de tout ça, mais la seule chose dont je suis sûre, c'est que je l'aime, même plus que ma vie, plus que ma détresse ou que le mal qu'il m'a fait.

Alors pourquoi je reste là sans réagir ? Pourquoi je me pose toutes ces questions au lieu d'agir ?

Je me redresse et m'approche suffisamment de lui pour pouvoir toucher son visage humide de larmes, pour en capturer une sur le bout de mon ongle. Pour m'apercevoir qu'elle n'est pas différente des miennes. Alors je fais ce truc insensé, que je vais peut-être regretter, mais tant pis. Zackary souffre et ça, je ne peux pas le supporter. 

Je m'approche un peu plus et pose mes lèvres sur cette larme qui vient de s'échapper et qui dévale à toute vitesse sur sa joue, ralentie par la naissance de sa barbe, je la capture. Je la goûte et lui trouve le même goût salé que les miennes.

Toutes les larmes sont-elles les mêmes ? Je ne sais pas, et après tout quelle importance ça peut avoir à cet instant.

La seule importance, et urgence, c'est lui. Je continue de l'embrasser et essaye de capturer le plus de larmes au passage. Voyant que le flot se calme, j'attrape un plaid et nous en couvre tous les deux. Je dois le ramener dans ma bulle.

— Mon amoureux, susurré-je.

Ma main caresse son avant-bras comme il aime tant me le faire. Et la sensation est tout aussi agréable.

— Zackary, parle-moi.

Cette phrase pourrait me faire sourire si je n'étais pas aussi préoccupée par cet homme si accablé.

— Explique-moi Zackary, je suis paumée. J'ai fait quelque chose de mal, c'est ça ?

— Tu n'y es pour rien. C'est moi qui ai tout gâché.

— Tu trouves que faire attention à moi, c'est gâché les choses ?

Ses yeux enfin croisent les miens et la détresse que j'y vois me fait plus de mal encore, que celle que j'aperçois dans mes yeux d'habitude. Mais qu'est-ce qu'on a bien pu lui faire, pour qu'il soit anéanti et dévasté à ce point.

Je m'approche un peu plus de lui et je cale ma tête dans le creux de son épaule. Je ne veux pas le forcer à me parler s'il ne veut pas, mais je peux au moins lui apporter tout mon amour. 

Il faut qu'il le ressente. 

Je me blottis tout contre lui en tenant les pans du plaid et on dirait que ça marche. Ses bras m'entourent et je relâche une longue respiration. J'avais peur qu'il me rejette; mais je devais prendre le risque. Parce que Zackary le mérite et parce que je veux croire tout de même en notre amour.

— Tu veux bien m'expliquer ?

J'essaye sa propre méthode sur lui et j'espère que cela va marcher.

— Un mot ! l'encouragé-je.

— Un mot ?

— Comme pour moi après mon cauchemar, précisé-je.

— Oh...

Je lui laisse le temps et savoure tout de même le moment. Je suis dans ses bras, ses doigts tracent des lignes imaginaires dans mon dos et malgré le silence, je me sens mieux. Sa respiration se calme et son cœur frappe moins fort.

Je pourrais rester là toute ma vie. Mais sa voix cassée et grave brise ce silence protecteur.

— Colère.

— Après qui ? demandé-je.

— Moi, eux...

Je le sens se crisper en prononçant ce « eux ». Je me doute de qui il parle.

— Ton frère et ton père ? C'est ça ?

— Oui, surtout eux et tous les autres aussi...

— Les autres ?

— Elles, se crispe-t-il.

Ces doigts arrêtent de dessiner, ses bras se tendent autour de moi. Il me serre, je me débats. Il me serre tellement fort, qu'il m'en fait mal.

— Zackary, arrête. Lâche-moi ! lui dis-je apeurée.

Mais il ne m'entend plus...




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😍 Coucou mes Loulous 😍

Mais qu'est-ce qui peut bien arriver à nos amoureux ?

Entre doutes, non dits et peur de faire mal à l'autre...

Où tout cela les mènera-t-il ?

📍 A demain pour la suite 📍

😘 Gros bisous 😘

📚 Kty. Auteure 📚




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