☆ Chapitre - 24 ☆


Zoé

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Je ne pensais pas que prendre la décision de partir de l'appartement, de laisser ma sœur derrière moi avec mon passé, se ferait aussi facilement. Poussé par la colère qui avait coulé dans mes veines en voyant ce que Zaïna avait été capable de faire sur mes affaires, mes souvenirs, mais surtout sur Héra, je ne m'étais pas posé la question mille fois !

Est-ce que je voulais continuer de vivre ainsi, ou est-ce que je voulais enfin vivre, et surtout donner sa chance à Zackary ? La réponse avait fusé tel un éclair, j'étais prête à faire ce grand saut dans le vide, vers l'inconnu, mais avec Zackary à mes côtés, car j'en étais persuadé, c'était l'homme de ma vie.

Je ne sais pas comment vous l'expliquer, et encore moins me l'expliquer et puis d'ailleurs, est-ce que cela s'explique ? Ce que j'avais ressenti pour lui, dès le premier regard, m'avait bien confirmé que ce serait lui.

Puis son attitude, les jours suivant, n'avait fait que le confirmer.

Zackary était tellement tout ce que je n'aurai jamais espéré. Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurai jamais cru qu'un mec comme lui existe et pourtant...

Zackary est là devant moi, il me regarde amoureusement, me couvre de petites attentions, de câlins, de caresses du bout des doigts qui effleurent mon épiderme fin et réactif au niveau de mes bras et de mes mains.

Je me sens si bien avec lui, que je n'ai pas envie que tout cela s'arrête. Surtout en sachant que grandma nous attend pour me parler de mon passé. Est-ce que j'en ai vraiment envie ? Ou est-ce que j'ai vraiment le choix ?

— Tu es prête, s'enquiert Zackary en percevant mes doutes.

— Pas vraiment... Mais je veux connaître mon histoire, avoué-je.

Un miaulement attire mon attention et quand je lève les yeux, c'est pour croiser ceux de Héra qui est installée sur les genoux de grandma.

Elle nous attend sur son fauteuil et je me demande justement qu'est-ce qui se passe entre elle et Héra ? Ma chatte ne la lâche pas d'une semelle depuis que nous sommes revenus de l'appartement.

Se pourrait-il, qu'elle me boude, de l'avoir abandonné aux mains de Zaïna cette nuit ? Comment aurais-je pu...

Je n'ai pas le temps de me poser la question plus longtemps, que me voilà happé par Zackary qui me fait asseoir à ses côtés sur le fauteuil, pour qu'on écoute ce que sa grand-mère va nous raconter.

Cependant, quand il commence ses effleurements aussi doux qu'une plume sur mon épaule, puis sur mon bras, je me demande comment je vais faire pour être concentrée sur ce qu'elle va nous conter.

Il va le falloir pourtant...

Instinctivement, je pose ma tête contre l'épaule de mon amoureux, juste là dans le creux, là où j'entends son cœur battre. Ce cœur qui bat aussi un peu pour moi et rien que de le savoir, cela suffit à m'emplir de bonheur.

Grâce à grandma, j'apprends énormément sur mon passé, sur mes grands-parents, Édana et Aisling, et sur leur amitié avec elle. Mais surtout, elle me raconte comment elle a connu ma mère, et comment sans cette tragédie elle aurait pu, et dû devenir la femme de son fils. On voit, dans sa façon d'en parler, qu'elle l'aimait beaucoup et qu'elle puisse me comparer à elle, me touche.

Avec grandma c'est sûr, je vais en apprendre bien plus sur mon passé, que je ne l'aurai jamais espéré.

Je ne m'attendais pas à autant de révélations, mais je ne m'attendais surtout pas à la réaction de Zackary en apprenant, que le garçon sur la photo était son père.

On dirait bien qu'il ne l'aime pas beaucoup. Je ne suis donc pas la seule à avoir des rapports difficiles avec son père ? me fais-je la réflexion.

Son père et ma mère, Madison et John ont été fous amoureux, tout comme nous le sommes, nous...

Mais quand je vois comment leur amour s'est terminé, cela me fait peur. Je suis triste d'apprendre ce qu'il est arrivé à mes grands-parents, bien sûr, ainsi qu'au grand-père de Zackary. Cependant, ce qui me chagrine le plus, c'est de le voir et de le sentir si en colère, après son père, ses parents, son frère...

Tous ses muscles sont tendus, et je me dois de le calmer, tout comme lui sait si bien le faire. Je lui prends les mains en espérant pouvoir lui donner un peu de force, mais surtout beaucoup d'amour. Il me regarde avant de me prendre dans ses bras, il a tout autant besoin que moi de ce contact.

Apprendre le passé n'est pas toujours chose aisée, et je me rends compte que de le déterrer, l'est encore moins. Ces vies arrachées, cet amour sacrifié, tout cela me perturbe et je sens qu'il en est de même pour lui.

Je voudrais bien monter dans sa chambre, que l'on se retrouve, que l'on se parle, que l'on soit un peu seul... Mais quand je vois cet homme passer le pas de la porte, je sens qu'il n'en sera pas ainsi.

Je ne sais pas qui il est, mais au regard de grandma, je sais qu'il est important pour elle, et donc par déduction, il doit aussi l'être pour mon amoureux.

Il lui tourne le dos pour l'instant, et j'ai tout le loisir de le regarder dans son uniforme de police. Sa carrure est très impressionnante, il est aussi très grand, très brun, ses yeux sont très bleus, tout est « très » imposant chez lui, et quand il vient à parler, j'en tremble tant sa voix est très basse et grave.

Une voix qui ne donne pas envie de le contredire ou de plaisanter.

Une voix que Zackary identifie apparemment. Sans me lâcher, il se tourne d'un quart de tour sur sa gauche et questionne l'homme :

— Malcolm ?

— Oui brindille, c'est bien moi, lui répond-il en souriant et en retirant sa casquette et sa veste.

Le bonheur que dégage cet homme est équivalent à la tension, que je sens dans les muscles de Zackary, au moment où il entend la réponse. Apparemment, la joie de se retrouver n'est pas partagée et je crains, que cette rencontre ne fasse des étincelles.

Zackary se détache de moi, se lève et passe devant cet homme, qui a perdu son sourire instantanément.

— Ne m'appelle plus jamais brindille. Tu m'entends ! hurle-t-il en le poussant.

Il ne lui jette pas le moindre regard, avant de sortir de la pièce.

Je me lève à mon tour pour le suivre, quand je tombe face à cette « armoire », qui me statufie sur place. Je n'ose pas le regarder, ma tête se trouvant au niveau de ses pectoraux bien trop développés à mon goût, et prêt à faire éclater les boutons de sa chemise kaki, sur laquelle est épinglé son insigne. Je vais encore moins arriver à lui parler, tant il m'impressionne.

J'essaye de passer sur le côté, mais « l'armoire » se déplace, et je suis en miroir tous mes déplacements. Je lève les yeux pour essayer de comprendre, quand j'aperçois son sourire :

— Eh bien Zaïna, je t'ai connu moins timide, lance-t-il en riant.

Je me tourne vers grandma pour qu'elle m'aide, pour qu'elle lui explique que je ne suis pas Zaïna, mais je ne la vois pas sur son fauteuil. Je jette un regard circulaire à la pièce et ne vois personne, pourtant je les entends parler, leurs éclats de voix m'interpellent.

Zackary et sa grand-mère sont là dans l'entrée, elle essaye de discuter, d'argumenter, de le faire revenir à la raison. Elle essaye, mais je doute qu'il se laisse faire vu la teneur de ses propos.

Et l'autre « armoire » qui se tient là devant moi sans bouger, son sourire toujours accroché, les bras croisés, il est encore plus impressionnant. Je tente une nouvelle fois de passer, mais il le fait exprès et m'empêche de rejoindre Zackary. Je ne vais pas avoir d'autre solution que de lui parler, si seulement, j'avais eu un bout de papier ou même mon téléphone...

J'enrage mais ça ne fera pas avancer les choses, « l'armoire » ne bouge pas, et il est déterminé à attendre sa réponse. Je le fixe droit dans les yeux et d'un ton déterminé, lui précise :

— Je ne suis pas Zaïna. Laisse-moi passer.

— Ben voyons, tu n'es pas la belle rousse de l'autre soir, et moi je ne suis pas celui qui t'a payé des coups à boire, ironise-t-il.

— Voilà, ce n'était pas moi, tenté-je en même temps que je passe à côté de lui.

Me pensant débarrasser de cette imposante « armoire », je pousse un grand soupir et avance vers l'entrée, vers les grands yeux coléreux de Zackary, vers l'homme que j'aime et qui souffre.

Quand tout à coup, je sens qu'on me retient fermement par le bras.

La panique et la peur me tétanisent, quand la peau de sa grande main ferme, entre en contact avec la mienne. Ce toucher n'est en rien comparable avec celui de son frère.

Quand je sens ses doigts enserrés mon bras, ça n'a rien de plaisant.

Quand je sens mes larmes montées, faisant resurgir avec elle, tant de mauvais souvenirs, ça n'a rien de plaisant.

Quand je sens la brûlure sur mon épiderme, ça n'a...

Je hurle.

Je ne sais pas d'où cette force m'est venue, ni comment j'y suis arrivée, mais ma gorge est en feu, d'avoir crié plus que de raison ce « NON ».

Elle me fait mal d'avoir eu la force de prononcer ce petit mot.

Trois lettres qui pourtant ont suffi :

À faire réagir Zackary.

À faire revenir sa grand-mère avec lui.

À Héra de se positionner devant mes jambes toutes griffes dehors.

À me retirer de l'emprise de cette armoire.

Et à me retrouver en sécurité dans les bras de mon homme.

— Ça va mon ange ?

— Oui, arrivé-je à lui répondre pour le rassurer.

Mais c'est peine perdue, quand je vois les éclairs lézarder les iris de mon amoureux, je sais que la tension qu'il emprisonne depuis quelques jours, va devoir sortir et « l'armoire » va en être le réceptacle.

— Ne t'avise plus jamais de la toucher, gronde-t-il entre ses dents.

La mâchoire serrée, les poings fermés, les jointures blanchies d'être trop crispées, je ne reconnais pas mon Zackary.

Je ne reconnais pas l'homme qui est si doux avec moi. Celui qui me rassure, qui me vient en aide.

Je ne reconnais pas l'homme qui m'aime au point de répondre de façon aussi virulente à son frère pour m'avoir rattrapé par le bras.

Je dois le calmer, lui dire qu'il n'y a rien de grave.

— C'est bon, il ne pouvait pas s'en douter, tenté-je de le calmer en lui caressant le visage. Je n'ai rien Zackary, mon amour, regarde-moi.

Mes mots l'apaisent, ses yeux redeviennent d'un bleu denim, un peu moins foncé, que le bleu marine qui avait notifié la tempête dans son océan déchaîné. Mes mains en coupe sur son visage arrivent à le lui faire baisser vers le mien, et quand je l'embrasse, je sens qu'il me revient. Ses bras reprennent leur place autour de ma taille, et ses lèvres me répondent.

— Je suis désolé, avoue-t-il dans un souffle en posant son front contre le mien. Je n'aurai pas dû fuir et te laisser face à lui.

— Tu ne pouvais pas savoir, le rassuré-je. « Zaïna, encore elle », me fais-je la réflexion. Mais apparemment, j'ai parlé à haute voix.

— Bon, tu m'expliques ce que tu fous avec Zaïna ?

Et c'est reparti, Zackary se crispe en entendant « armoire » revenir à la charge. Décidément, la communication entre ces deux-là, n'est pas simple non plus.

— D'une, ce n'est pas Zaïna, lui rétorque-t-il...

— C'est ça frangin, prends-moi pour un con ! le coupe-t-il.

Zackary souffle comme un buffle pour ne pas exploser, et lui rétorque :

— Tu trouves que ma Zoé ressemble à l'espèce de morue, que tu as levée l'autre soir dans le bar ?

« L'armoire » fait une pause puis reprend :

— À mieux la regarder...

Et « l'armoire » commence à me détailler, à croire qu'il le fait exprès, pour rendre fou de colère ou de jalousie son frère.

Je lève les yeux vers grandma, qui me confirme que mon intuition est la bonne, j'ai raison, il le fait exprès.

Seul Zackary, pris dans sa colère, ne s'est pas aperçu de son petit jeu débile.

Alors je mets vite fin à cette mascarade, avant que cela ne dégénère entre eux.

— Je crois qu'il te fait marcher, lui dis-je doucement dans un sourire.

Un sourire, que j'espère être assez convaincant, pour faire retomber la pression.

Grandma vient à ma rescousse en ajoutant :

— Malcolm arrête d'embêter ton frère, veux-tu !

D'un ton autoritaire, que je ne lui connaissais pas, mais qui a pour effet de faire asseoir « l'armoire » face à un mug de café fumant.

Zackary passe son regard de l'un à l'autre et quand il croise mon visage détendu, le sien en fait autant. Il m'attire dans ses bras, et plus rien n'existe autour de nous.

Nous nous installons et par réflexe je tends les bras vers Héra. Mais celle-ci saute dans les bras de grandma qui s'approche de moi en voyant mon air déçu et triste.

— Ne te formalise pas gamine, je t'expliquerai tout quand on sera que toutes les trois, entre femmes, me chuchote-t-elle à l'oreille.

Héra miaule pour attirer mon regard, qui plonge immédiatement dans le sien, puis elle ronronne tout en frottant sa tête sur ma main, qui la caresse.

Notre complicité m'avait manqué. Mais j'ai juste le temps de l'apprécier, que « l'armoire » reprend :

— Alors dis-moi, si tu n'es pas Zaïna. Qui es-tu belle rousse ?

— Zoé ! Je suis sa sœur jumelle, dis-je avec assurance et rapidement, afin que Zackary n'ait pas le temps de se crisper de trop.

— Des jumelles ! se marre-t-il. Une rousse, pour chacun des frangins. Si ce n'est pas cool ça, hein Zacky ?

Zackary lui fait face, et il ne le quitte pas des yeux. Une vraie bataille se joue entre eux. Aucun des deux, ne voulant lâcher le regard de l'autre, sous peine de perdre la joute. Alors sans baisser les yeux, sans courber l'échine devant la pression qu'exerce « l'armoire », Zackary lui répond :

— Tu fais ce que tu veux avec l'autre garce, tant que tu ne touches pas à mon ange, rage Zackary. C'est assez clair pour toi ? Ou tu veux que je développe ?

— Eh bien. J'ai laissé un puceau, et je retrouve un mec, un vrai, avec des couilles. Tu assumes enfin tes choix, à ce que je vois !

— Et ce n'est pas grâce toi ! le tacle-t-il.

La discussion est interrompue quand le talkie-walkie du shérif se met à brailler :

— « Code rouge, je répète, code rouge Shérif ».

Il le prend vite en main, appuie sur le bouton, et demande ce qu'il se passe.

Et la réponse nous laisse tous frappés de stupéfaction.

La voix reprend :

— « Un corps vient d'être retrouvé sous la glace du lac gelé ».

— « À quel endroit du lac » demande Malcolm sèchement.

— « Près de la patinoire ».

— « Ne touchez à rien, j'arrive ».

— Putain, la veille du grand match de hockey, je n'avais pas besoin de ça.

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😎 Qui est cet homme ? 😎

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✔ Fin de l'histoire façon : "Calendrier de l'avent" ! ✔

Si vous souhaitez poursuivre l'aventure de :

💖 Noël sous contrat, lz suite est en ligne💖

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🎄 Passez de bonnes fêtes mes Loulous d'amour 🎅

😘 Gros bisous 😘

📚 Kty. Auteure 📚

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