☆ Chapitre - 23 ☆
Grandma
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Ça y est, Zoé a fait ce pas énorme pour elle, et pour sa nouvelle vie. Elle a accepté de prendre le chemin de la liberté plutôt que de rester avec sa sœur et de subir encore et encore le courroux de celle-ci. Le gamin n'est pas étranger à ce changement de vie, et je suis heureuse qu'il se soit repris en main. Sans le savoir, ils se sont sauvés l'un l'autre et je suis ravie qu'il soit tombé sur cette merveilleuse Zoé. Si elle est comme sa mère, je suis sûre qu'elle le rendra heureux.
Ils s'avancent vers moi, après avoir déposé dans l'entrée le peu d'affaire que Zoé possède, puis mon Zack m'embrasse le front sans lâcher la main de Zoé. Héra quant à elle a directement sauté dans mes bras et tout en la cajolant, je lui chuchote « heureuse de te revoir ma belle », son regard me répond et je profite de son ronronnement pour ajouter « on va pouvoir bien prendre soin d'elle maintenant ». Héra frotte sa tête contre ma joue pour acquiescer et me donner son assentiment.
— Grandma, je voudrais te présenter Zoé.
Je la vois se tendre et glisser légèrement derrière le gamin. Je dépose Héra au sol et je m'approche tout doucement, afin de ne pas l'effrayer, du moins pas plus qu'elle ne l'est déjà.
— Tu ne crains rien mon ange, la rassure-t-il. Grandma te connaît déjà. C'est elle qui a fini de m'ouvrir les yeux sur le fait que vous étiez jumelles.
Je finis de m'approcher de Zoé et lui prends les mains afin de la rassurer. Personne ne peut résister à ma tendresse, paraît-il.
— Je suis enchantée de te rencontrer Zoé.
Celle-ci lève les yeux afin de me saluer et je suis comme happée vingt-cinq ans en arrière :
— Oh mon Dieu, tu as exactement le même regard...
— Tu le savais pourtant que Zoé avait les yeux vairons, s'étonne Zack face à ma remarque.
Je n'arrive toujours pas à lâcher les mains de Zoé et toutes les deux, nous ne nous quittons pas des yeux. Zack se recule et doit avoir l'impression d'être de trop, tant ce moment est fort entre nous. Surtout quand Zoé termine dans mes bras. Je confirme, Zoé ne laisse personne indifférent, tout comme le faisait en son temps, sa mère.
Et c'est assis, que Zackary profite du spectacle qu'on lui offre, avec un beau sourire accroché à son visage.
— Allez, assieds-toi Zoé, sinon ton chocolat va être froid et mon petit-fils va râler, que je te garde pour moi.
Zoé s'approche de lui sous son regard tendre et prend place à ses côtés, alors qu'il attrape sa main au vol, afin de pouvoir renouer au plus vite le contact avec elle.
— Vous pouvez m'expliquer ce qui s'est passé ? nous demande Zack.
Nous sourions toutes les deux ensembles et notre complicité me fait chaud au cœur.
— Ta grand-mère est merveilleuse, lui dit-elle.
— Oh oui, ça, je le sais, mais toutes les deux... Je n'ai pas rêvé, il s'est passé un truc.
— Tu as raison gamin, en effet Zoé est aussi charmante que tu me l'avais dit.
Je vois Zoé sourire et lui dire dans un éclat de voix moqueur :
— Gamin, répète-t-elle sans pouvoir se retenir de rire.
Son rire est tellement pur et cristallin que Zack préfère en profiter plutôt que de ronchonner, ce qui est un véritable exploit. Il la détaille, la dévisage et son bonheur fait du bien à voir. Elle le tempère, l'apaise, chose que personne n'était arrivé à faire, avant moi.
Leurs yeux étincellent de joie et je suis tellement heureuse de les voir ainsi, après les durs moments qu'ils ont passés.
— Bon, tu m'expliques grandma ? insiste Zack.
Il ne veut pas lâcher l'affaire et tient à comprendre, voyant que nous ne répondons pas franchement à la question.
Et à notre plus grand étonnement, c'est une Zoé enjouée qui lui répond :
— Tu te rends compte Zackary, Grandma a connu ma mère !
— Comment c'est possible ? me questionne-t-il.
— Buvez votre chocolat, avant que je vous raconte toute l'histoire.
Et comme deux gamins, un soir de noël, ils se dépêchent de manger et de boire tout en rigolant et en se bouffant des yeux. Ils sont tellement beaux tous les deux ensembles.
Je les attends assise dans mon fidèle fauteuil, j'ai déposé mon tricot dans son panier en osier, pour laisser la place à Héra de monter.
Elle trône fièrement sur mes jambes et ne quitte pas le petit couple des yeux. Elle suit leur installation sur le fauteuil d'en face et Zack ne boude pas son plaisir de devoir le partager avec Zoé qui s'est blottie tout contre lui. Il lui caresse l'épaule et le haut de son bras tout en écoutant mon récit, alors qu'elle a posé sa tête dans le creux de son épaule.
— En effet, j'ai connu Madison, ta mère, et même tes grands-parents, si tu veux tout savoir. Ta grand-mère Édana, était ma meilleure amie et nous nous connaissions depuis gamines. Juste après son mariage avec Aisling, ton grand-père, ils étaient venus habiter dans l'appartement que tu as occupé jusqu'à maintenant, et ta chambre était celle de ta mère qu'elle devait partager avec son frère Elton et sa sœur Victoria.
— Le prénom de mes grands-parents est de quelle origine ? me demande Zoé timidement.
— Irlandaise ma belle, c'est de la que te viennent tes beaux cheveux roux et tes nombreuses taches de rousseur. Comme bon nombre d'immigrés, au milieu du 19 siècle, les états unis étaient un eldorado pour eux.
Zoé se lève, sous le regard interrogateur de Zack et revient avec une boîte poussiéreuse dans les mains, qu'elle dépose sur la table basse avant de s'asseoir sur le tapis, calée entre les jambes de Zack, qui ne tient pas à la lâcher comme ça. Il a un besoin énorme de maintenir le contact, de la sentir près de lui. Toucher Zoé, le rassure, et la câliner est aussi bien pour la détendre à elle, qu'à lui.
Zoé ouvre la boîte, cherche puis sort une photo et tout en me la montrant, me demande :
— Ce sont eux ?
— Oui ma belle, ce sont bien tes grands-parents.
Zack a glissé à ses côtés et commence lui aussi à regarder les photos, quand il m'en tend une :
— Mais c'est toi là grandma ! s'étonne-t-il.
— Oui gamin, c'est bien moi. Je suis avec Édana, regarde ma belle. Tu vois on revenait du marché. Et là, les deux bambins, ce sont ta mère et mon fils.
À cette information, je vois Zack se tendre. Mais je dois lui apprendre son passé, aussi bien, que je vais m'efforcer de le faire pour Zoé.
— Il connaissait sa mère ? hoquette-t-il de stupéfaction.
— Oui et même très bien.
À cette évocation, Héra bouge de sur mes jambes, tourne en rond et ne sait pas trop comment se placer.
— Héra, ça ne va pas ? se soucie Zoé.
La chatte se roule en boule et regarde la gamine pour la rassurer, même si elle reste mal à l'aise. Je sais que ce que je vais raconter va l'embêter, mais les gamins doivent savoir.
— En effet, ils se connaissaient très bien, ils étaient inséparables et ont grandi ensemble, faisant ainsi côte à côte toute leur scolarité. Ils étaient même très amoureux pour notre plus grande joie. Que rêvez de mieux pour les deux amies que nous étions, que de voir nos enfants s'aimer.
— Il était amoureux de sa mère ? Tu es sûre que l'on parle bien de mon père là ! me tacle-t-il amèrement.
Je sais que c'est dur pour lui de concevoir que son père puisse donner de l'amour, et pourtant à cette époque, il en était empli.
— Oui gamin, c'est bien de John, de ton père, dont je parle. C'était avant ta mère. C'était avant le drame...
Ma voix se serre et Héra plonge ses yeux dans les miens. Je sais que c'est aussi dur pour elle, que pour moi...
— Un drame ? questionne Zoé.
— Un terrible drame qui a endeuillé toute la ville. Cela remonte à plus de vingt-cinq ans et pourtant ici, personne n'a oublié la tragédie qui a touché notre communauté.
— C'est de la coulée de neige dont tu parles ?
— Oui gamin, celle-là. Celle qui a emporté tes grands-parents ma Zoé, mais qui a aussi coûté la vie à ton grand-père. Mon mari...
L'émotion est trop forte, pourtant après autant d'années, je devrais être moins touchée, mais ce n'est toujours pas le cas. Zack se lève et me prend la main pour m'apporter son soutien. Héra en profite pour descendre et rejoindre les bras de Zoé. Nous avons tous besoin de digérer cette information qui a bouleversé dans le temps, bon nombre de vies. Il m'apporte un verre d'eau en me demandant inquiet :
— Ça va aller grandma ?
— Oui gamin, merci.
— Tu veux que je prenne le relais et raconte ce qui s'est passé ?
— Je veux bien si tu t'en souviens.
— Grandma, tu me l'as raconté tant de fois, que j'ai l'impression que j'y étais.
Il prend une grande inspiration, après s'être à nouveau assis à côté de Zoé, leurs mains à nouveau jointes, Zackary lui parle de l'avalanche, que des skieurs hors pistes avaient déclenchée et qui avait emporté au passage, ses grands-parents qui se baladaient tranquillement sur le chemin de randonnée.
— Mon Dieu les pauvres, ajoute-t-elle avant de plaquer sa main sur sa bouche.
— Tu sais ma belle, on les a retrouvés main dans la main, serrés l'un contre l'autre. Ils s'aimaient tant, que même la neige n'avait pu les séparer.
Héra quitte les bras de Zoé et va se poster devant la fenêtre. Je suis sûre qu'elle doit regarder l'appartement et se remémorer tous ces souvenirs...
— Et ton grand-père ? questionne Zoé d'une petite voix.
— Il faisait partie des sauveteurs et a perdu la vie lors d'une nouvelle coulée, alors qu'il cherchait ses amis...
— Mes grands-parents, souffle-t-elle.
Zack hoche puis baisse la tête, et laisse la place à la tristesse.
Après quelques minutes, je reprends :
— C'est après ce drame, que ta mère est partie vivre chez sa sœur à l'autre bout du pays. Et que mon fils a perdu tout ce à quoi il tenait. Il venait de perdre son père, mais en plus la femme de sa vie lui était enlevée. Il ne s'en est jamais remis.
— Je sais bien que c'est ton fils, mais arrête de lui chercher des excuses, grogne Zack.
Je savais bien, qu'il n'allait pas apprécier, mais il doit savoir.
— Je ne lui cherche pas d'excuses, je te dis juste ce qu'il s'est passé. Puis il a rencontré ta mère, une vraie perle qui a été patiente avec lui, et l'a entouré de tout son amour.
— On voit à quel point il lui a été reconnaissant, peste-t-il.
— Ils y ont gagné tous les deux, ta mère était mère célibataire et John avait besoin d'être aimé, et de stabilité.
J'ai débité cette phrase le plus vite possible, tant l'information, je le sais, va le chambouler. Mais il doit savoir. Je n'ai jamais compris pourquoi ses parents ne voulaient pas qu'il sache, ça aurait pourtant évité bien des soucis à mon Zack, qui me fusille du regard maintenant.
— Tu es en train de me dire que Malcolm n'est pas mon frère ?
— Malcolm est ton demi-frère.
Zack ne quitte pas des yeux les mains de Zoé comme si elles étaient sa bouée de sauvetage en pleine mer.
— C'est pour ça qu'ils se disputaient autant, et que Malcolm a fini par partir ?
— Oui gamin, c'est à cause de ça. Tu n'y es pour rien...
Si ça pouvait lui faire comprendre que sa rage envers son père, ne l'était pas pour les bonnes raisons, ça lui permettrait de ne plus être ce gamin en perpétuelle colère.
— Pourquoi ne m'ont-ils rien dit. Pourquoi ?
— Parce qu'ils voulaient te protéger Zack, dit une voix grave.
Mon Dieu cette voix, cela fait si longtemps que je ne l'ai pas entendu, et puis, il a tellement changé. C'est un homme maintenant, et dans cet uniforme, il en impose encore plus. Je regarde vite mon Zack pour capter sa réaction. J'espère que le revoir va lui faire plaisir.
— Malcolm ? dit Zack sans trop y croire.
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💖 Un chapitre empli d'émotions 💖
Des histoires de famille qui ne pouvaient être racontées que par grandma.
Un chapitre où l'on apprend beaucoup de choses !
😎 Mais aurez-vous capté tous les détails qui seront importants pour la suite de l'histoire ? 😎
😎 Sur Zoé... Sur Zackary... Sur Héra... 😎
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😘 Bisous mes Loulous 😘
Et à demain pour le dernier chapitre du calendrier de l'avent, pour le dernier de l'année.
📚 Kty.Auteure 📚
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