☆ Chapitre - 22 ☆


Zackary

⤟⥈⤠


Son anniversaire est le vingt-deux.

Il ne me reste pas beaucoup de temps si je veux lui organiser quelque chose de spécial. Un anniversaire que Zoé ne pourra jamais oublier et qui effacera tous ceux qu'elle n'a pas fêtés. Mon imagination commence à mettre en place des idées pour ce jour spécial, quand je croise le regard triste de mon ange.

Son père est un véritable salop. Comment a-t-il pu l'abandonner ? Elle était si jeune en plus, pas étonnant qu'elle n'arrive pas à faire confiance. Si en plus, on ajoute sa folle de sœur, je me demande comment elle a pu survivre à tout ça.

Instinctivement mes bras se resserrent sur son corps, et je l'enveloppe de tout l'amour que j'ai pour mon ange.

Zoé pleure et pourtant je ne l'entends pas, seule la partie mouillée de mon tee-shirt m'en informe. Alors je l'enserre encore un peu plus, de peur qu'elle ne se brise.

— Pleure mon ange, libère-toi de toutes tes souffrances. Tu n'es plus seule, je suis là, la rassuré-je en la berçant.

Plus jamais, je n'accepterais qu'on lui fasse du mal, qu'on la maltraite, qu'on la rabaisse, ou qu'on l'empêche de vivre.

Zoé est ma vie...

— Tu te sens mieux ? demandé-je après quelques minutes.

— Oui, me répond-elle dans un hoquet.

J'embrasse son petit nez, sa joue, sa tempe et je la sens se détendre petit à petit, alors je continue mon chemin de bisous. Quand j'effleure ses lèvres, elle me dit dans un petit sourire :

— Limite.

Mon rire détonne avec l'ambiance pesante dans laquelle on se trouvait.

— Je t'ai juste embrassé, tu abuses.

— Sans doute, mais tu me fais trop d'effets.

— Donc tu ne résistes même pas à un baiser ?

— Tu n'as qu'à pas être aussi irrésistible.

Ses yeux pétillent, alors que Zoé me dévore de son regard que j'aime tant. Je trace du bout de mon index le contour de son œil vert, quand j'entends son ventre se manifester par des gargouillis.

— Toi, tu as faim ! avancé-je.

— Oui, j'ai envie d'un bon chocolat chaud.

— Et de tartines beurrées... Mon petit-déjeuner préféré, surtout quand c'est grandma qui le prépare. Allez, viens on descend.

Et sans attendre, nous nous dirigeons main dans la main vers la cuisine.

Grandma nous a déjà préparé un plateau bien rempli, qu'elle a déposé sur la table avant de s'éclipser. Nous n'avons plus qu'à manger et à déguster. Je replie le mot, se trouvant dans ma serviette, où grandma a noté « Zaïna vient de partir avec son copain, le champ est libre ».

Je garde cette info pour moi, afin que Zoé profite à fond de ce répit.

— Tu n'es qu'un flatteur, me lance Zoé.

— Ah bon ? demandé-je amusé en voyant son petit air espiègle.

— Mon chocolat n'était pas aussi bon que celui-là.

— Pourtant, à mes yeux il était tout aussi bon, réponds-je en me souvenant de ce moment passé dans sa cuisine.

En parlant de chez elle, il faudrait que l'on s'y rende avant le retour de la folle.

— Mon ange, si tu as fini il faudrait aller chez toi, pour récupérer tes affaires.

Je la vois déglutir, son air se renfrogner et je m'en veux déjà d'avoir rompu le charme de ce bon moment. Mais je n'ai pas eu le choix, on doit le faire.

— Héra, la pauvre... Dépêchons-nous, me lance-t-elle.

Elle se lève et prend nos bols pour les laver, pendant que je passe un coup sur la table, afin de récupérer les miettes.

Nous filons dans la chambre et là elle trouve ses affaires propres et pliées sur la chaise.

Je vous ai déjà dit que ma grand-mère était une perle ? Une fois lavé et changé et de retour dans la chambre, je lui redemande :

— On est d'accord mon ange ?

— Oui Zackary, on va chez moi, on récupère Héra et mes affaires, avant de revenir ici.

— C'est provisoire, le temps qu'on s'organise et qu'on trouve comment faire, ok ?

— Ok, répond-elle en m'embrassant tendrement.

Nous traversons la rue, main dans la main, et j'ai l'impression d'être le mec le plus chanceux du monde, de pouvoir être celui qui est à ses côtés. Certaines personnes nous regardent, sans doute des habitués du quartier, et j'ai l'impression d'entendre toutes leurs questions à notre propos.

Zoé tape le code, je pousse la porte et nous entrons ensemble, quand nous tombons nez à nez avec sa voisine.

— Bonjour Zaïna.

— Bonjour Madame Taylor, lui répond-elle sans hésiter.

— Ça tombe bien, je voulais vous parler...

— Désolée Madame, je n'ai pas le temps, voyez ça avec ma sœur.

Et elle me tire à sa suite, laissant là sa voisine complètement paumée, face à sa réponse. Zoé est contente d'elle et en sourit. Qu'est-ce que j'aime cette nouvelle facette de mon ange, quelque peu facétieux.

Malheureusement, son sourire s'estompe, quand on se retrouve devant la porte de son appartement, mais elle ne se démonte pas. Zoé prend les clés dans sa poche et ouvre, pressée qu'elle est de retrouver sa chatte.

— Héra, je suis là, l'appelle-t-elle ne la voyant pas dans le salon.

Son air paniqué me fait stresser, et je file à grandes enjambées vers sa chambre, que j'ouvre à la volée et reste stupéfait devant le tableau, qui me fait face.

Zoé arrive à son tour et ne peut réprimer un cri horrifié. Je la prends dans mes bras pour lui cacher cette scène horrible à voir. Mon Dieu comment a-t-elle pu être aussi cruelle ? Je la savais folle, mais je ne l'aurai jamais cru à ce point.

— Assieds-toi mon ange, je vais m'en occuper, lui dis-je doucement.

Mais je ne sais même pas si elle m'entend tant elle est perdue, tant elle pleure. Elle s'assoit dans le canapé sans me montrer une quelconque résistance et commence à se balancer. Je ne peux pas la laisser se refermer sur elle, et risquer de la perdre. Je ne veux pas qu'elle retourne dans les pénombres et le mutisme. Mécanisme de défense qu'elle ne connaît que trop, tant elle a dû le pratiquer.

— Mon ange, je suis là. Accroche-toi à moi, je t'en supplie. Écoute ma voix, respire à fond. Concentre-toi sur me mots.

Je sens ses muscles qui se détendent quelque peu, alors je continue de lui parler.

— Reste avec moi, ne m'abandonne pas. Ne la laisse pas gagner encore une fois.

Cette fois-ci, son corps se tend et je ne sais pas si j'ai fait le bon choix en l'entraînant vers cette piste. Vers celui, de la colère et de la rébellion. Pourtant quand je la sens se redresser, je sais que je ne me suis pas trompé. J'ai en face de moi, une femme déterminée à rendre coup pour coup. Elle se lève et se dirige vers la chambre de sa sœur, tourne la poignée et la trouve fermée, mais cela ne l'arrête pas vraisemblablement.

— Tu as besoin d'aide ? la questionné-je pour le principe.

Sa détermination à vouloir ouvrir cette porte étant la plus forte, je la laisse faire et admire ce petit bout de femme en action. Après être allée à la cuisine chercher un objet, dont elle seule doit savoir à quoi il sert, je la vois l'introduire dans la serrure et le tourner dans tous les sens, jusqu'à ce qu'un clic se fasse entendre. Zoé se retourne vers moi, un sourire vainqueur accroché aux lèvres. Elle ouvre la porte et la plus belle des récompenses vient se jeter dans ses bras.

En fait ce n'était pas mes encouragements qui l'avaient aidé, mais bien les faibles miaulements et surtout les griffes faites sur la porte, que l'on avait fini par entendre.

Héra est saine et sauve, mais affublée d'une muselière en tissus que Zoé s'empresse de lui arracher en tirant sur les scratchs. Cette pauvre chatte était bâillonnée et va t'en savoir depuis quand elle n'a pas bu ou manger.

— Tu devrais la porter jusqu'à sa gamelle, lui conseillé-je en m'approchant d'elles.

— Oh oui, ma belle, tu dois être affamée.

En effet, Héra se jette sur la nourriture, pendant que je vais remplir son écuelle avec de l'eau bien fraîche. La pauvre, elle aurait pu mourir... Et quand je lève le regard sur Zoé, elle n'a plus rien d'un ange, tant ses traits sont tirés, durs et tendus, et ses yeux reflètent toute sa colère.

Elle part dans sa chambre, attrape sa valise sans se soucier du bordel que sa sœur a mis dans cette pièce, et commence à la remplir de quelques fringues. Puis elle s'arrête, se mettant à genoux devant sa petite valise de souvenirs, dans lequel il manque certaines photos, ou d'autres sont déchirées et ou certains objets qu'elle y gardait précieusement sont cassés. Zaïna a ruiné non seulement sa chambre en la retournant, en jetant tout ce qu'elle pouvait au sol, mais elle a surtout réduit à néant tous ses souvenirs.

Zoé ramasse le moindre petit bout de photos, d'objets cassés, et remet tout dans la valise, qu'elle ferme avant de se lever, toujours aussi en colère.

— Je reviens, reste avec Héra, me dicte-t-elle.

— Mais où vas-tu ?

— Au grenier !

Elle m'embrasse en passant devant moi et je la regarde faire, totalement éberlué, par cette nana remontée comme un coucou.

J'en profite pour remettre en place la table de chevet, les tiroirs de la commode, et range certains carnets d'où on était arraché pas mal de feuilles. Des croquis, des dessins, des poèmes jonchent le sol. Tout cela était le fruit de l'imagination de mon ange, et elle a voulu lui faire mal en les détruisant. Parmi tous ceux que je trouve, il y en a un calepin neuf où il est écrit en grosse lettre rouge : GARCE

Je l'ouvre et là je peux y lire un flot d'insultes écrit par Zaïna à l'encontre de sa sœur. Mais un passage attire mon attention :

« Tu n'es qu'une garce, qui pense avoir pu m'échapper ! Si tu crois que tu vas t'en tirer comme ça, tu te trompes fortement. Je ne t'ai montré qu'un avant-goût de ce que je pourrais faire à Héra, et à tes affaires. Tu n'aurais jamais dû partir avec lui. Tu n'aurais jamais dû me cacher les photos de ma mère avec mon père. Elles étaient à moi, celles-là aussi. Elles me revenaient, parce que je suis sa seule fille, toi tu n'es qu'une garce qui lui a volé sa vie.

TU ES UNE MEURTRIÈRE !!!!!!!!

Ah oui, j'allais oublier. Tu sais maintenant comment j'empêchais ta chatte chérie de miauler à chaque fois, que tu l'as laissé dans ta chambre pour lui éviter le grenier. Pour ça aussi, tu vas pouvoir te culpabiliser.

AH AH AH !!!!!!! »

J'entends du bruit derrière moi et je referme vite ce fichu carnet.

Tout ceci est de ma faute, ça ne serait pas arrivé si...

— Tu me le donnes, me demande-t-elle doucement.

— Tu ne devrais pas le lire !

— Ne t'inquiète pas, m'assure-t-elle d'une voix ferme.

Je le lui tends, quand je la vois déposer un carton bien rempli.

— C'est quoi ? lui demandé-je en le lui montrant.

— Mes souvenirs... Zaïna n'a pas détruit le plus important.

Alors, je comprends que mon ange avait délibérément caché là-haut, tout ce qui pouvait être précieux à ses yeux, et avait laissé dans sa chambre que quelques bribes, au cas où.

— Je connais la force de ses colères et je ne voulais pas qu'elle les trouve.

— Tu as donc conservé ton butin au grenier.

— Je n'avais pas le choix. Sachant qu'elle n'y mettrait jamais un pied, c'était la meilleure cachette.

Elle place les dernières affaires et choses que j'ai pu retrouver, les ajoute à sa valise et la ferme.

— Tu as tout ce qu'il te faut ?

— Presque.

Elle se dirige à nouveau dans la chambre de sa sœur, ouvre l'armoire et en sort une boîte dans laquelle, elle récupère un dossier sur lequel est note "important" et un album de photos. Elle tourne les pages et prend de-ci de-là des photos. Comme si elle les partageait équitablement.

Zoé regarde en grimaçant le lit défait de sa sœur et y balance dessus le contenu de cette boîte. Des papiers volants s'en échappent, puis elle en sort avec l'air victorieux. Elle jette un dernier coup d'œil à sa chambre, à la cuisine, à son coin au bord de la fenêtre, prend sa valise et me rejoint, alors que je l'attends sur le seuil de la porte, avec les bras chargés des deux cartons.

Voilà tout ce qui constitue sa vie, ses cartons, sa petite valise et sa chatte.

— Tu vas pouvoir prendre Héra, ou tu veux que je fasse un premier voyage ? la questionné-je.

Elle écarte ses bras et Héra en un bond est sur elle.

— C'est bon, on peut y aller, me dit-elle déterminée.

Elle pose sa valise sur le palier, ferme la porte, s'en saisit à nouveau et me lance un regard de soulagement.

Nous pouvons partir...




⤟⥈⤠

Notre Zoé se rebelle enfin !

🤬 Zaïna est allée vraiment trop loin là...🤬

Que pensez-vous de l'emménagement de Zoé chez Zackary ?

⤟⥈⤠

🙏 Encore désolé pour le retard 🙏

Mais voilà ce que c'est de tout faire au denier moment !

Allez à demain pour un nouveau chapitre de : ????

⤟⥈⤠

Pour celles qui m'ont posé la question,

La suite de l'histoire sera postée au moins deux fois par semaine !

Trois fois, si vraiment j'arrive à écrire assez de chapitres pour le faire !

⤟⥈⤠

😘 Gros bisous mes Loulous 😘

🌸 Kty. Auteure 🌸












Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top