☆ Chapitre - 18 ☆


Zaïna

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La marche jusqu'à la patinoire va me faire du bien. Je vais pouvoir évacuer toute ma colère envers Zoé. Quel culot elle a eu de ramener Zack à l'appartement. Pendant que moi, j'étais en cours à penser à elle et à me culpabiliser de ne pas lui avoir fait ses courses, elle s'envoyait en l'air avec lui.

Je n'en reviens pas.

Voilà comment elle me remercie ?

Pour une fois, que je fais des efforts et que je veux être gentille avec elle, il faut qu'elle me fasse une crasse et me poignarde dans le dos. Parce que sortir avec Zack est pour moi de la haute trahison. Bien sûr, j'avais vu que ce mec lui plaisait et c'était même la première fois que je la voyais aussi heureuse, c'est dire.

Mais franchement qui aurait pu imaginer qu'il s'intéresse à elle ? C'est ça la vraie question... Comment un mec aussi beau et séduisant que lui a pu la choisir, elle ? Alors que moi, j'aurais fait n'importe quoi pour lui.

Oui je suis jalouse, et envieuse. Il y a de quoi non ? Il l'a choisi, alors qu'il ne la connaît même pas.

Et d'ailleurs comment l'a-t-il découverte ?

À tous les coups, il l'a aperçu de sa chambre, elle est pile en face de celle de Zoé.

Putain avec cette sale manie qu'elle a de se mettre tout le temps à la fenêtre, c'était obligé qu'un jour, on la remarque et il a fallu que ça tombe sur lui.

Je comprends mieux pourquoi il était si froid et bizarre avec moi en rentrant du supermarché et moi qui croyait que c'était ma mauvaise conduite envers Héra qui le faisait réagir ainsi.

Mais j'avais tout faux.

Il avait juste capté que la nana mystérieuse de la fenêtre ce n'était pas moi.

Mais comment Zackary a su qu'on était jumelles ? S'étaient-ils déjà rencontrés ?

Zoé lui en a forcément parlé sinon c'est impossible de le deviner et de nous différencier. On se ressemble tellement, de vraies photocopies, seuls ses yeux vairons lui apportent ce petit plus. Encore une chose qu'elle a volée à ma mère.

J'ai été gâtée pourrie par mon père, mais l'essentiel, c'est elle qui l'a toujours possédé et maintenant elle me vole le mec dont j'ai toujours rêvé.

Alors oui, j'ai la liberté de faire ce que je veux comme je veux. D'aller au lycée, d'avoir des amis, de pouvoir m'habiller à la mode, de claquer des doigts pour qu'on fasse tout ce que je demande. Mais j'ai beau avoir tout ça, je ne suis pas heureuse.

Je rêve de sa vie à elle.

Zoé est tout ce que je voudrais être. Elle est la gentillesse incarnée. Malgré tout ce que je lui fais subir, elle m'aime quand même. Elle me pardonne toujours mes excès de colère, et j'ai beau la pousser à bout elle me choisit toujours. Comme tout à l'heure avec mon coup de bluff, quand je lui ai demandé de faire partir Zack, elle l'a fait sans hésiter. Jamais de la vie, je n'aurai pu faire ce choix-là. J'aurais fait mon égoïste comme toujours.

Zoé l'a laissé partir, mais faut être folle pour agir ainsi !

Comment elle a pu choisir l'obscurité plutôt que la lumière ?

Tout ça, pour rester fidèle à elle-même et ne pas m'abandonner ? Là où moi je n'aurais pas hésité, Zoé, elle s'est sacrifiée.

Je ne peux que l'admirer, mais ça ne sera jamais ma vie. Même si Zack représente un idéal, il ne sera jamais le mien. Parce que j'ai besoin de folie, de défis, de risques et surtout, j'ai besoin d'imposer mes envies sans me prendre la tête juste pour le fun et tant pis si je ne suis pas heureuse au fond de moi, il n'y a que moi qui le sais.

Tant que l'illusion fonctionne, alors tout va bien et je compte bien continuer comme ça.

Il était tant que j'arrive enfin à la patinoire, car la nuit petit à petit était tombée et je n'en menais pas large sur les derniers mètres. Je suis transie de froid et ce n'est pas la chaleur des tribunes qui va me réchauffer, ni mes deux amies qui m'attendent et qui sont collées l'une à l'autre pour avoir un peu de chaleur.

Un coup d'œil à la glace et je repère tout de suite mon capitaine en train de glisser et de pousser son palet avec sa crosse. Il est vraiment le meilleur, il fait ce qu'il veut avec ses patins, les changements de direction, les accélérations et les coups à l'adversaire, rien ne lui fait peur. Il fonce et c'est aux autres de se pousser.

On est pareil tous les deux, c'est pour ça que l'on s'entend si bien. Parce qu'on a la même vision de la vie. On avance, et qui nous aime nous suive, sinon on les écrase.

Il vient de passer deux de ses coéquipiers, les a mystifiés et a marqué. Il lève sa crosse en l'air comme s'il venait de gagner le championnat. C'est ce que j'aime chez lui, il ne fait rien à moitié. Il veut être le champion et il s'en donne les moyens. Son signe de crosse dans ma direction me montre que ce tir m'est dédié et je n'en suis pas peu fière. Je saute avec les bras en l'air tel une pom-pom girl, que j'étais encore l'année dernière, avant qu'on ne déménage avec Zoé et qu'on ne vienne ici.

Je n'ai encore rien dit à Marlon, mais samedi, il rencontre l'équipe de mon ancien lycée. Et avec elle, un tas de souvenirs vont ressurgir. Déjà, avec la venue de mon père. Il est leur entraîneur, mais plus important encore, le meilleur de leurs joueurs n'est autre que mon ex, Calvin. Le revoir va sans doute être pénible, surtout s'il est toujours avec Lara.

Rien que de penser à elle, j'ai des envies de meurtre. Je lui ferais bien sa fête à cette voleuse de mec. Il aura suffi d'une soirée où je n'ai pas pu aller, à cause de Zoé qui était malade, pour qu'elle termine dans son lit.

Ça faisait des mois qu'elle lui tournait autour. Il avait beaucoup trop bu après une victoire et en mon absence, ce soir-là n'importe quelle nana aurait pu baiser avec lui tant il était déchiré, mais il a fallu que ce soit elle. Lara, mon ex-meilleure amie.

Je serre les poings autour de la rambarde sans même me soucier du mal que ça me fait. Mais quand ses mains chaudes se posent sur mes yeux en me demandant :

— C'est qui ?

Je ne peux contenir mon rire. Marlon a toujours le mot pour me faire rire. Et encore une fois, il m'a permis de me reprendre en quelques secondes. Le masque de la fille heureuse et sûre d'elle est en place.

— J'attends un beau brun, il paraît que c'est un champion, vous ne l'auriez pas vu par hasard ? le taquiné-je.

— Vous l'avez devant vos yeux ! répond-il en gonflant son torse.

— On m'aurait donc menti ? Parce que je ne le vois pas !

Je tourne la tête dans tous les sens faisant mine de chercher ce beau brun, en sachant pertinemment qu'il va marcher.

— Espèce de petite garce. Ça te plaît de jouer avec moi, hein ?

Il s'est avancé, a collé son corps au mien et me coince contre la rambarde.

— Tu as de la chance qu'on ne soit pas seul, me balance-t-il avec un regard espiègle.

— Ça aurait changé quelque chose ? me moqué-je.

— Oh oui, souffle-t-il d'une voix rocailleuse qui dévoile son désir.

Et alors qu'il bouge son bassin contre le mien, comme je suis une vilaine fille, j'ai envie d'en savoir plus, de le pousser à bout, et de l'exciter.

— Et tu aurais fait quoi mon capitaine ? roucoulé-je en me plaquant tout contre lui.

Je sais déjà, qu'en prononçant son surnom, je vais le mener à la baguette.

— Putain, tu m'excites comme jamais. Je t'aurais baisé, là, contre la rambarde. Je t'aurais retourné pour que tu sois face à la glace, et que tu sentes combien on domine le monde, pendant que ma queue aurait fait des va-et-vient dans ta petite chatte mouillée de plaisir pour moi.

Et sans prévenir, il me retourne, m'agrippe le devant du cou de sa main ferme, pour me redresser au maximum vers lui et mime l'acte qu'il vient de me décrire. Je le sens durcir de plus en plus, et mon désir monte en flèche lui aussi.

— J'aurais adoré mon capitaine.

Je sens son autre main se faufiler sous ma jupe, et je suis au bord de l'extase, quand Stan lui gueule depuis les gradins :

— Arrêtez de vous donner en spectacle. Putain il y a des chambres pour ce genre de choses.

Réponse franche et directe de mon mec :

— Ce n'est pas parce que ça fait des mois, que tu n'as pas baisé, que tout le monde doit en faire autant, le tacle-t-il. Putain, demande à Callie qu'elle te taille une pipe dans les vestiaires, ça te fera du bien mon pote.

— Humm... lâché-je toute excitée, ça serait une bonne idée ça aussi, lui suggéré-je.

— Tu veux me tuer poupée, ajoute-t-il. Alors qu'il me mord la nuque et que tous nos amis se marrent. Sauf Stan, bien sûr. Il part furax au vestiaire. Et je balance à mon tour à mon amie :

— Callie, tu devrais le suivre merde, tu rendrais service à tout le monde !

Elle se lève tout aussi furax et se rend aux vestiaires d'un pas bien décidé. Grand bien leur fasse, il serait temps qu'elle admette, qu'il est fait pour elle.

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Nous avons à peine passé l'entrée de l'immeuble que Marlon m'assaille de ses faveurs.

— Même si l'idée est tentante, le faire dans les escaliers est risqué...

— Depuis quand tu n'aimes plus le risque ?

— Parce que me baiser à la patinoire tout à l'heure, n'en était pas un, peut-être ?

— Et tu as adoré, ça t'a fait vibrer de savoir que l'on pouvait nous voir.

— En effet, mais là on parle de mes voisins...

Marlon me suit dans les escaliers tout en me pinçant les fesses. Son impatience déclenche en moi des vagues de bonheur à chaque fois qu'il me touche.

— Arrête deux minutes, dis-je en rigolant, je n'arrive pas à ouvrir la porte.

— Dépêche-toi, même deux minutes c'est déjà trop long.

J'ouvre, je jette un coup d'œil rapide à l'appartement. Elle m'a obéi, le ménage est fait, tout est rangé, une bonne odeur se dégage de la cuisine, et surtout, elle n'est pas là.

Un sourire sadique pointe sur mes lèvres en l'imaginant dans le réduit, au milieu des cartons.

Mais, je n'ai pas le temps de savourer cette vision, que je sens l'impatience de Marlon dans mon dos.

— Tu ne veux pas qu'on mange d'abord ?

— Tu as préparé quoi ?

— Une Bolognaise comme tu aimes.

— C'est tentant, mais elle attendra encore. J'ai trop envie de toi !

— Tu n'es jamais rassasié, me marré-je.

— Avec toi, jamais...

Sa phrase se termine sur mes lèvres. Et après avoir étanché son envie de moi, à plusieurs reprises, et avoir dévoré un bon plat de pâtes à la Bolognaise, Marlon s'est endormi dans mon lit. Un coup d'œil à la pendule m'indique qu'il est 00 h 30 du matin. Je me lève, vérifie qu'il dort bien avant de grimper au grenier. Je veux être sûre que Zoé est là. Qu'elle n'a pas eu la mauvaise idée de me désobéir. Je tourne la poignée de la vieille porte. Et je reste stupéfaite devant la porte fermée à clés.

— Zoé ! Ouvre-moi tout de suite, lui ordonné-je en essayant de faire le moins de bruit possible. Par contre, elle, je n'en ai rien à foutre de la réveiller.

Je l'entends bouger et enfin elle ouvre.

— À quoi tu joues ? Depuis quand tu fermes la porte ?

— Bruit... Escaliers... Peur.

— Tu ne me caches rien ?

Je prends ma lampe et la braque sur elle. Comme à son habitude, elle porte son gros pull et a pris son vieux plaid. Ses yeux sont baissés, et j'aime la sentir si fragile, et soumise à mon bon vouloir.

— Quelle heure ? me demande-t-elle.

— 00 h 30. Marlon reste dormir cette nuit. Tu comprends bien, que je n'allais pas le laisser repartir avec ce froid.

Je la vois se crisper, tant mieux ma remarque à fait mouche. Il fait vraiment froid cette nuit, et je ne sais pas comment elle le supporte. Mais après tout, ce n'est pas mon problème. Zoé a besoin d'une bonne leçon, après ce qu'elle a fait avec Zack. Je vais lui faire passer l'envie de faire venir des mecs chez moi.

— Demain matin, tu attendras qu'on soit parti au lycée avant de sortir. C'est compris, la menacé-je.

— Ok.

Je referme la porte et je redescends complètement gelée. Heureusement, Marlon va pouvoir me réchauffer.

Et c'est le sourire aux lèvres, et la jouissance ressentie face au mal-être de Zoé, que je me recouche aux côtés de mon amant. La nuit promet d'être belle...

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🎄 Le compte à rebours est lancé : fin de la 1ère partie de l'histoire dans 6 jours ! 🎅

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Un chapitre à la hauteur de Zaïna !

Elle se dévoile tout de même un peu et on comprend un peu plus son mal-être,

😱 Qui n'excuse en rien ce qu'elle fait subir à Zoé, on est bien d'accord, mais bon...🤔

Le match de samedi s'annonce houleux entre le retour du père et de l'ex, ça promet !

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Prochain chapitre avec Zoé et sa nuit dans le grenier

😘 Gros bisous mes Loulous 😘

🌸 Kty. Auteure 🌸

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