☆ Chapitre - 12 ☆
Zoé
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Quand Zackary est parti ce matin, je ne pensais pas le revoir d'aussitôt, et encore moins en ce début d'après-midi. Toutes les hypothèses possibles et inimaginables m'étaient passées par la tête, dès plus plausible au plus grotesque.
Mais la supposition la plus probable qui l'avait emporté sur toutes, c'était un plan mis en place par Zaïna, où Zackary aurait pris part, afin de me faire souffrir. Ma sœur a bien compris qu'il me plaisait, le hic, c'est qu'il lui plaît aussi. Dans ces cas-là, pour elle, tous les moyens sont bons afin de le garder sien.
Ainsi quoi de mieux, que de demander à Zackary, de me faire croire en un possible rapprochement, pour pouvoir en rire à mes dépens ensuite, et me faire souffrir. C'était tout à fait le genre de ma sœur, et ça n'aurait pas été la première fois, qu'elle se serait jouée ainsi de moi. C'était déjà un de ses jeux favoris à l'école. Enfin quand j'y allais encore...
Mais était-ce le genre de Zackary ?
Après tout, je ne le connaissais pas. Certes il avait l'air d'être quelqu'un de bien, sa grand-mère était une femme dès plus gentille, mais était-ce suffisant pour lui faire confiance.
Lorsque je l'ai entendu frapper à la porte, mon sang n'a fait qu'un tour.
Pourquoi venait-il ?
Pour continuer leur petit jeu ?
Pour me faire croire qu'il était mon ami ?
Pour dix mille raisons, que l'on peut se poser, quand on est vulnérable comme je le suis.
Pourtant tout me donne à penser qu'il est sincère. Autant dans sa façon de me parler, que dans les mots qu'il a employés, que dans le timbre inquiet de sa voix, ou même dans sa détermination à rester assis jusqu'à ce que je cède.
Dois-je le laisser attendre toute l'après-midi sur le palier ?
Quoique cette idée ne me déplaise pas, je redoute bien trop l'arrivée de ma sœur pour agir ainsi. Même si elle m'a dit qu'elle ne rentrait pas après le lycée, je sais qu'elle peut à tout moment changer d'avis, juste pour me surprendre, pour me surveiller ou me prendre en faute.
Je dois rester vigilante, même quand elle me dit de ne pas l'attendre comme ce soir, ce qui veut dire en langage Zaïna : je passe la soirée avec Marlon et je vais m'envoyer en l'air.
Comment je le sais ?
Parce que Zaïna adore se vanter, surtout de ses parties de jambes en l'air et notamment celles avec Marlon. Son « Capitaine » comme elle l'appelle. À chaque fois, j'ai droit à un rapport très détaillé de leur soirée, que je le veuille ou non. Il n'est jamais question de refuser avec ma sœur, sous peine d'en subir les conséquences.
Donc, j'ai beau retourner la situation dans tous les sens, quoi qu'il arrive, Zackary est, et restera assis devant la porte.
Je dois prendre une décision, ou je le laisse entrer et on « discute » comme il me l'a proposé ou bien je le laisse là, et c'est ma sœur qui tombera sur lui.
Dans les deux cas, je prends des risques.
Tout bien considéré, j'aime autant passer du temps seule avec Zackary, et voir ce qu'il a à me dire.
Une fois ma décision prise, je me lève sous le regard de Héra, on dirait presque qu'elle sourit la friponne.
Avant que la peur ne me tenaille et ne m'empêche de le faire, j'ouvre la porte.
Il se tient là devant moi, Zackary me dominant d'au moins une tête, nos regards verrouillés, nous n'arrivons pas à détacher nos yeux. Ces deux billes bleues ont pris une teinte marine, ses traits sont légèrement tirés et sa bouche est entrouverte, comme s'il voulait me parler mais qu'aucun son ne sort.
Il est beau, magnétique et terriblement attirant.
C'est la première fois que je le vois avec une casquette et même si ça me prive de voir ses cheveux et ombre sa vision, ce look lui donne un genre, que j'adore, avec cette petite barbe naissante. Il a vraiment tout ce qu'il faut pour faire craquer une fille, alors pourquoi s'intéresse-t-il à moi ? Je suis si insignifiante et banale, voire transparente.
— Zoé ! Tu me laisses entrer ? chuchote-t-il en s'inclinant vers mon oreille.
Son souffle vient chatouiller mon cou. Les sensations sont tellement agréables, que j'en ferme les yeux, avant de me souvenir que Zackary m'attend. Je me déplace sur le côté, et lui laisse la place, en guise de réponse tout en le détaillant au passage. Je dois me retenir, pour ne pas émettre un bruit de satisfaction, à la vue de ses fesses fermes.
— J'ai bien cru que tu allais me laisser pourrir sur le palier, s'amuse-t-il tout en octroyant une caresse à Héra.
Je suis si heureuse qu'il soit là dans le salon, et qu'il soit revenu rien que pour moi, que je vais essayer de lui parler. Je lui dois bien ça. Allez lance-toi !
— Pourquoi ?
Son sourire illumine son si beau visage, creusant ses joues qui me dévoilent deux fossettes. Ce mec est tellement craquant, que c'en est trop. Juste pour un mot, j'ai droit à un tel sourire ? Je crois que je vais me risquer à plus que ça, dans ce cas-là.
Je gratte un peu ma gorge et reprends :
— Pourquoi es-tu revenu ? ajouté-je en baissant les yeux.
— Parce que j'ai compris, que c'était toi la nana mystérieuse se tenant à la fenêtre. Tu es celle que je voulais connaître, depuis le début.
— Pourtant ce matin...
— Ce matin, j'étais paumé...
— Et maintenant ?
— Je te crois quand tu me dis, que tu as une sœur jumelle. Zoé, je suis...
— Tu me crois ? murmuré-je, autant pour lui que pour moi.
C'est moi, qu'il veut vraiment connaître. Il n'est donc pas intéressé par ma sœur ?
— Je peux ? me demande-t-il en désignant le canapé.
— Oui, bien sûr.
Je suis vraiment nulle, je le laisse planté là au beau milieu de la pièce, tellement je suis subjuguée par sa présence chez moi, par mes pensées, par son aveu. Il faut dire aussi, que je ne reçois jamais personne. Je ne sais pas comment je dois me comporter. Je le regarde se déplacer, s'asseoir, me regarder et... Attendre.
Heu... Il attend quoi ?
Il me dévisage avec un sourire en coin, et j'ai l'impression de fondre sous l'intensité de son regard. Il faut qu'il arrête d'être aussi charmant, sinon, je ne vais pas être en mesure de me concentrer sur ses mots, ses explications, ses questions et encore moins d'y répondre.
Me sentant partir à la dérive, Zackary suggère :
— Tu ne veux pas venir t'asseoir ? Ça sera plus simple pour discuter.
Sa voix est douce, calme et sa façon de faire avec moi, me rassure un peu. Je me dirige vers le canapé et pose mes fesses au plus loin de lui, tout contre l'accoudoir.
— Tu as peur que je te mange ? se marre-t-il.
S'il savait à quel point je suis déjà cuite, il ne se poserait même pas la question. Allez Zoé répond lui, fait un effort. Soulever les épaules en guise de réponse, ce n'est pas suffisant.
— Non... Tu m'intimides.
— J'adore voir tes joues se couvrir de rouge. Cela fait ressortir encore plus tes taches de rousseur.
Je ne sais plus quoi dire ou quoi faire. On ne m'a jamais parlé ainsi. On ne m'a jamais trouvé jolie, de plus venant de Zackary... Je replie mes jambes devant mon corps, les enserre de mes bras, et me protège comme je peux.
— Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Excuse-moi Zoé, me dit-il embarrassé.
— Ça va... ajouté-je, alors que je triture mes doigts.
— Je suis maladroit, et après une pause, il ajoute. Tu sais, parler ce n'est pas mon fort !
— Moi non plus, balancé-je sans même y réfléchir.
Ma spontanéité le fait sourire, et je me rends compte, que de lui parler n'est pas si dur que ça, en fait. C'en est presque naturel. Et l'envie de lui faire plaisir et de pouvoir déclencher son sourire ou ce regard malicieux, me plaît.
— En tout cas, je suis heureux d'entendre ta voix, et de savoir que tu le fais pour moi, ça me touche.
Je lève les yeux et m'aperçois qu'il dit vrai, son visage est plus détendu. Il a posé son bras gauche sur le dessus du canapé, son buste est légèrement penché vers moi, et il a l'air de se sentir un peu plus à l'aise. Si j'arrivais à en faire autant, ça serait presque parfait.
Je décroise mes mains et place une de mes jambes sous mes fesses, gardant encore une de mes jambes contre moi, sait-on jamais. Je dois tout de même rester prudente.
Pourtant quand je le regarde, j'en oublie vite mes bonnes résolutions. Je suis assise sur le même canapé que lui, et je ne suis même pas sûre de vraiment en prendre conscience. Je me tiens à distance, et pour autant, je sens son parfum enivrant à chaque fois qu'il bouge, m'envoûtant à m'en rendre dépendante. Je dois me reprendre avant d'être totalement à sa merci.
— Tu as parlé à Zaïna ? l'étonné-je.
Je ne peux plus retenir cette question, depuis que tout à l'heure il y a fait allusion, je brûle d'envie, de savoir ce qu'ils se sont dit. Ce que Zaïna à bien pu faire, après la gaffe grossière qu'elle a commis ce matin. S'est-elle excusée ?
— Oui, je l'ai croisé au supermarché, et on a échangé quelques mots.
— Ah ok.
— Elle m'a demandé de l'attendre, puis de la raccompagner en voyant que j'avais pris la voiture.
Il a dû remarquer, que je m'étais crispée à l'évocation de les savoir à ce point proches, assis dans la même voiture, respirant le même air.
— Tu sais Zoé, s'empresse-t-il d'ajouter, nous n'avons échangé que quelques mots.
— Pas de soucis, réponds-je plus sèchement que je l'aurai voulu.
Je sais que je ne devrais pas réagir ainsi, mais c'est plus fort que moi. Surtout en sachant que Zaïna était présente, et qu'elle a sans doute dû essayer de se faire pardonner. Elle est capable de beaucoup de choses pour arriver à ses fins. Et Zackary est un but à atteindre pour elle. Alors elle ne va pas renoncer aussi facilement.
— Zoé ! Arrête de cogiter, je n'avais aucune envie de lui parler, m'informe-t-il tandis que sa voix se serre.
— Pourquoi ? lui demandé-je étonnée.
Sa mâchoire se crispe, et je peux voir les petits muscles de cette partie tressauter, tellement elle est tendue.
— Parce qu'elle m'a menti, et que j'ai horreur de ça, siffle-t-il entre ses dents.
Je sens qui contient sa colère, mais j'ai besoin de savoir. Alors j'enchaîne avec une autre question :
— Sur quoi ?
Même si je connais la réponse, j'ai besoin de l'entendre me le dire de sa bouche, que je fixe à chaque mot, que Zackary prononce.
— Sur toi ! grogne-t-il. Elle m'a dit qu'elle vivait seule, et quand je lui ai demandé, qui était la personne derrière le rideau, elle n'a pas répondu dans un premier temps, a esquivé la réponse, avant de me donner une excuse bidon. D'après elle, c'est Héra qui faisait ses griffes sur le rideau.
Je ne suis pas surprise par sa réponse, mais j'ai tout de même ressenti un pincement au cœur, de savoir ma sœur aussi mauvaise en feignant mon existence.
— Ne sois pas triste Zoé, ajoute-t-il en s'étirant pour me prendre la main, avant de s'arrêter dans son élan. Je peux ?
Contrairement à ce matin, il a fait la démarche de me le demander et je me sens rassurée, au point de la lui tendre. Son contact étant toujours source de picotements dans mes doigts, mais aussi dans tout mon corps, je savoure ce moment.
— Tu as froid ? me demande Zackary en fronçant les sourcils.
— Non, ça va.
— Tu as la main gelée !
— C'est la tienne qui est chaude, ajouté-je avec un petit sourire.
— Donne-moi l'autre, que je te la réchauffe aussi.
J'allonge mon bras, et je la lui tends sans appréhension, si ce n'est celle de ressentir encore plus sa présence. La chaleur de ses mains me permet de me détendre, et quel bonheur de sentir ses doigts sur les miens. Ses mouvements sont lents, doux, et me font un bien, que je n'aurai jamais pensé connaître.
— Tu aimes ?
— Oui, Zackary.
Ses mains se resserrent sur les miennes, je lève les yeux pour comprendre, et je suis rassurée quand je le vois sourire.
— Mon prénom dans ta bouche... Il est si...
— Comme le mien dans la tienne, dis-je en rougissant au-delà des limites du possible.
— Zoé... Je pourrais le dire à longueur de journée, tant j'aime ce prénom.
Il aime mon prénom, me tient les mains, me sourit, me parle gentiment, il essaye de me mettre en confiance, de me faire comprendre qu'il a compris la situation.
Zackary me croit...
Je n'aurai jamais cru ça possible, pas après qu'il soit parti ce matin, pas après qu'il ait parlé à Zaïna.
Je dois être en plein rêve...
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😍 Coucou mes Loulous 😍
On retrouve une Zoé sens dessus dessous la pauvre avec toutes les sensations,
que lui procurent les attentions de Zackary !
Alors rêve ou réalité ?
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Rendez-vous demain pour la suite, avec un PDV de Zackary !
😘 Gros bisous 😘
🌸 Kty. Auteure 🌸
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