☆ Chapitre - 03 ☆


ZACKARY

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Enfin, nous étions arrivés à Vail, dans cette petite ville située dans les montagnes du Colorado. Nous allions vivre tous les trois, mes parents et moi, chez ma grand-mère. Au premier étage de son chalet si typique, d'une station de ski. Une nouvelle vie allait pouvoir commencer.

Le froid est saisissant en ce mois de décembre et contraste tellement avec les températures si élevées de Phoenix. Pourtant, les fortes chaleurs ne vont pas me manquer, pas plus que mes anciennes connaissances.

— Je vais pouvoir souffler, me dis-je en entrant dans ma nouvelle chambre.

Rien n'a changé.

La décoration était restée en tout point identique à mes souvenirs. Cela faisait un bail que je n'étais pas revenu, la dernière fois, je n'étais qu'un adolescent de quatorze ans. Depuis, cinq ans étaient passés, et pourtant j'avais tout gardé en mémoire. Mon lit une place serait à changer bien entendu, surtout quand je l'entends agoniser sous mon poids après m'être couché directement sur le dessus-de-lit. Mon avant-bras placé sous la tête, j'apprécie le plafond étoilé représentant la voûte céleste. Cette quiétude m'avait manqué. Les vieux ressorts du sommier grincent avec force au moindre de mes mouvements, et je ne peux que constater en riant :

— Niveau discrétion, on repassera, m'en amusé-je. Heureusement, que je ne compte pas ramener de filles ici, en tout cas pas pour les baiser. Enfin, on verra, c'est-on jamais après tout !

Quant à la décoration, je ne veux rien changer. Des meubles, au papier peint un peu jauni par les années, j'aime trop son style old school. Je préfère la laisser ainsi. Je vais juste lui apporter quelques touches personnelles, avec des posters, mon sac de frappe, que je dois fixer autour de l'énorme poutre en bois, ma guitare, ainsi que mes carnets, que je viens de déposer sur le dessus du bureau.

Je caresse du bout des doigts, le bois patiné par les années, avant de m'installer sur la chaise. Je sens, que je vais aimer me retrouver là, assis à rêvasser, à écrire, à flâner. Je regarde par la fenêtre, quand j'aperçois une silhouette frêle, bougée derrière le simple rideau blanc de la fenêtre d'en face. Je viens de surprendre cette jeune femme en flagrant délit. Elle lorgnait avec insistance dans ma direction. Cette situation cocasse, fait paraître un large sourire sur mes lèvres, alors qu'elle était en train de se rincer l'œil face à mon torse nu.

Elle est belle...

À première vue, elle a l'air d'avoir le même âge que moi, même si elle essaye de dissimuler le côté de son visage sous ses longs cheveux roux. Je fais un pas en avant pour mieux la deviner, pour essayer d'apercevoir son regard, mais elle fait un bond en arrière, surprise par notre rencontre visuelle sans doute.

Sa façon d'agir m'intrigue et excite encore plus ma curiosité.

Je me poste juste devant la fenêtre en bombant sans excès mon torse, je suis sûr que cette position va l'attirer à nouveau et la ramener à ma vue.

Sans trop me vanter, je sais que ma musculature va faire son petit effet, sur cette nana qui me semble timide, mais curieuse. Je suis ravi de la voir à nouveau s'avancer légèrement. Ce petit jeu, du chat et de la souris, titille mon envie de la rencontrer. De la connaître.

Je vais aller à la pêche aux infos auprès de ma grand-mère pour avoir plus de renseignements sur cette inconnue. Elle suscite mon intérêt, et attire mon attention sans rien faire ou presque. Juste en instaurant cette bulle de mystère.

Il lui aura juste suffi de ça pour que je me pose tout un tas de questions :

Qui se cache derrière ce rideau ?

Elle a l'air différente des autres filles de mon âge...

Sera-t-elle en cours avec moi à la rentrée de janvier ?

Une telle perspective ne m'a pas enchanté depuis longtemps...

D'ailleurs depuis quand suis-je pressé d'aller en cours ?

Mais si ça veut dire, de pouvoir passer du temps avec elle, alors oui je suis preneur et pressé d'y être.

Demain, je suis dans l'obligation de me rendre au lycée, pour mon rendez-vous avec le directeur. Je vais devoir faire des efforts pour m'intégrer, et trouver une place au sein de cette nouvelle classe. Ce n'est jamais évident de changer comme ça en court d'année, mais je m'en fous ce n'est pas comme si c'était la première fois, que je dois m'adapter, et puis, tout est mieux que de rester dans mon ancienne ville ou dans mon ancien lycée, dont je ne vais garder que de mauvais souvenirs.

J'espère qu'ici, on respectera mon besoin de solitude. Je ne fais chier personne, alors j'en attends autant des autres. Je suis un « associable » comme l'a notifié, le directeur de mon ancien lycée, sur mon dossier. Encore un qui n'a rien compris. 

Me renvoyer ne lui avait pas suffi ?

Ce qui était arrivé, il y a de ça un peu plus d'un mois, je ne l'avais pas voulu, je l'avais subi. Je m'en étais mordu les doigts d'avoir eu cette réaction, certes de défense, mais qui avait eu de grosses conséquences. Parce que mon comportement avait, encore une fois, créé des problèmes à ma mère. Mon père, lui s'en fichait, comme de sa dernière chemise. Il ne s'en était pas plus préoccupé que ça. Laissant comme à son habitude, ma mère gérer cette merde toute seule, car pour lui, ce n'était pas important ce qu'il venait de m'arriver. C'était juste « Des histoires de jeunes », avait-il répondu à ma mère.

Pourtant, je ne demandais rien si ce n'est qu'on m'ignore. Qu'on me laisse tranquille. Mais il avait fallu, que ce gros con de Kenny vienne me chercher la merde, à cause de Lindsay, sa petite amie apparemment. 

Qu'est-ce que j'en savais moi !

Quand on a baisé ensemble la veille, lors d'une soirée bien arrosée, elle ne m'en a pas informé et je n'ai pas non plus posé la question. Car il faut le dire, je n'en ai rien à foutre moi de savoir, si elle est libre ou pas. Elle a voulu passer un bon moment en ma compagnie et c'est ce que je lui ai donné. Je prends mon plaisir, j'en donne par la même occasion, après faut pas m'en demander plus. J'ai des besoins, je les assouvis, voilà tout ! Pas besoin d'en faire tout un plat.

Je propose, dispose, mais ne m'impose jamais.

Cette ville est bien plus petite, elle ressemble plus à un gros village, où tout le monde se connaît et s'entraide. Enfin, c'est le souvenir que j'en avais gardé, lorsqu'on était venu, avec mon grand frère, pour passer quelques jours de vacances, chez notre grand-mère, afin de skier.

Alors, je vais de devoir chasser, ailleurs qu'ici, afin de garder mes distances. Mais surtout ma tranquillité. Ce n'est pas les endroits qui manquent, sans doute, pour trouver de la chair fraîche.

Les grands espaces, la neige, le ski, voilà qui va me permettre de rêver, de composer. Jouer de la guitare en regardant les étoiles... Rêver à une vie où mon frère serait toujours présent, où mon père ne serait pas ce gros connard, et surtout, un rêve où ma mère ne pleurerait plus à cause de nous trois.

Mon renvoi définitif du lycée pour bagarre, et l'annonce de la maladie de ma grand-mère, avaient un peu précipité les choses. Mais j'espère, que ces problèmes seront un mal pour un bien. Ma mère avait obtenu rapidement sa mutation, en tant que professeur de math. Mon père quant à lui, devrait attendre six mois, avant de nous rejoindre définitivement. En attendant, il ferait des allers-retours. Cette nouvelle m'avait réjoui au plus au point, car même s'il n'est pas très présent, moins je le vois, mieux je me porte.

Ma mère allait prendre son nouveau poste au lycée en janvier, juste après les vacances de noël. Le seul hic : je ferai partie de ses élèves. C'est vraiment la loose. J'adore ma mère, mais après tout ce qui s'est passé, elle va être, sans aucun doute, sur mon dos en permanence. Je vais devoir faire acte de présence, mais surtout travailler. Je n'en ai pourtant pas besoin, mes notes sont bonnes sans même avoir besoin de réviser. Tout se stocke directement dans ma tête. Mon attitude, « je-m'en-foutiste », en exaspère plus d'un. Je dois dire que je fais souvent des jaloux.

Mais qu'est-ce que j'y peux ?

Je ne vais pas devenir un cancre pour leur faire plaisir !

S'ils se sentent inférieurs, c'est leur problème, pas le mien.

J'en ai bien assez, à gérer comme ça !

Heureusement, depuis que je suis arrivé ce matin, je me sens un peu plus apaisé. Je ne me lasse pas de prendre ma grand-mère dans les bras, je l'embrasse, et respire son doux parfum. Elle a encore rapetissé ou bien c'est moi qui ai encore grandi ? Sans doute un peu des deux ! Quoi qu'il en soit, je sens mes tensions intérieures s'atténuer simplement à son contact. Je ne sais pas comment elle fait ça, mais il lui suffit d'un regard, d'une parole, d'un câlin et je me sens mieux.

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La nuit a été agitée. 

Je n'ai pas arrêté de me tourner et de me retourner. Je m'étais senti à l'étroit dans ce petit lit, s'en parler du bruit, que chaque mouvement avait généré.

Alors ce matin, je vais m'atteler à démonter mon ancien lit, pour y installer le mien à la place. Retrouver de l'espace et du calme, pour dormir, est devenu ma priorité. 

Mais avant ça un petit-déjeuner s'impose.

— Bonjour grandma, ça va ?

— Oui mon Zackary, je ne peux qu'aller mieux avec toi ici.

Je la prends dans mes bras, tant je suis touché par ses mots, puis j'embrasse son front, avant de m'installer à table, afin de boire mon chocolat chaud accompagné de mes tartines beurrées.

— Hum, tu n'as pas oublié la cannelle, merci grandma, indiqué-je après avoir bu une gorgée.

— Tu omets gamin, que c'est moi qui te l'ai fait découvrir, se glorifie-t-elle en souriant.

Je suis heureux de l'avoir fait rire, et de la sentir ravie, de ma présence. J'espère que ça va lui permettre d'aller mieux, et que sa convalescence n'en sera que meilleure. Ma mère vient de nous rejoindre dans la cuisine, pour remplir sa tasse de café. Sans doute pas la première, pensé-je.

— Zack !

— Oui ?

— Tu n'as pas oublié ton rendez-vous j'espère ?

— Non, je n'ai pas oublié que je dois être à 15 heures dans le bureau du directeur, lâché-je excédé.

Elle hoche la tête après avoir bu une gorgée.

— Ne sois pas en retard surtout !

— Je vais essayer, ironisé-je.

Je n'ai pas pu m'empêcher de la faire râler, pourtant, elle sait que je vais faire des efforts. Je lui en ai fait la promesse. Je vais me tenir à carreaux, afin de terminer mon année, sans aggraver mon dossier scolaire.

— Je compte sur toi Zack, ne me déçois pas, ajoute-t-elle sérieusement.

— Nicole, tente ma grand-mère de sa voix douce. Je pense que Zackary a compris la leçon ! N'est-ce pas gamin ?

— Oui grandma, je sais ce que j'ai à faire...

Ma mère n'a pas répondu à celle-ci, sachant très bien que grandma a raison. Pourtant, je peux comprendre son angoisse et sa peur. Elle tient tout autant que moi, à ce que mon avenir soit meilleur, qu'il ne l'a été, jusqu'à maintenant.

— Ne t'en fais pas, je serais à l'heure, et je ferais tout mon possible, pour que le directeur me donne une chance de lui prouver, que ce renvoi n'était qu'une erreur de parcours dans ma scolarité.

— Tu sais que j'ai confiance en toi Zack, c'est juste que...

— Je le sais, t'inquiète.

Nos regards se croisent, et ils finissent d'exprimer ce que nos mots ne peuvent se témoigner. Je sais, que ma mère espère, beaucoup de ce nouveau départ. Il ne tient qu'à moi, de tout faire, pour ne pas trahir sa confiance. Alors pour la rassurer, je lui embrasse la joue avant de sortir de la pièce.

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Le rendez-vous avec le directeur s'est bien passé. Il a été à l'écoute, a même compris mon comportement, même s'il le désapprouve bien sûr. Il a admis, que les torts étaient partagés, que je n'avais fait que me défendre, face aux accusations et coups de mon adversaire.

Cependant, ça ne modifie pas pour autant, son niveau d'exigence envers moi. Il tient à ce que je sois irréprochable, pendant ce deuxième semestre. Il m'a aussi proposé de venir le voir, sans attendre, si je venais à rencontrer des problèmes, qu'Il serait là pour m'aider, et non pour m'enfoncer, avait-il ajouté en fin d'entretien

Sa façon franche de me serrer la main attestant ses dires.

Le lycée est composé de trois grands bâtiments, d'un gymnase, d'une cour centrale agrémentée de bancs, et de tables en bois. J'étais déjà en train de repérer celui qui me conviendrait le mieux, quand une crinière rousse est apparue dans mon champ de vision. Je suis persuadé que c'est la mystérieuse silhouette de la fenêtre.

Je suis de plus en plus sûr de moi, à chaque pas que je fais vers elle, je sais que c'est « la silhouette ». Elle est entourée de deux autres filles et de trois garçons, mais je m'en tape.

— Salut voisine ! lancé-je avec aplomb.

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😍 Bonne lecture à tous. On se retrouve sur wattpad pour qu'on partage 😍

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🌸 Kty.auteure 🌸

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