Nina relava la tête les joues en feu.

Avait-elle bien entendue ?

- qu...quoi ? Bégaya-t-elle.

Il passa derrière son bureau l'air détendu, comme s'il venait de lui dire simplement bonjour.

- vous avez parfaitement entendue Nina, épouser-moi et je vous assure la sécurité, je vous protègerais.

Nina avait dû cligner des yeux pour être bien sûre d'avoir entendu. Son patron sur lequel elle bavait depuis deux ans lui demandait de l'épouser ?

- mais vous savez que ce n'est pas possible enfin !

Il vrilla ses yeux dans les siens sans bouger.

- et pourquoi ça ?

- parce que je ne peux pas je ne suis pas du tout une femme d'un rang qui....

- qui a parlé de rang, ma mère était modeste, ça n'a pas empêché son père de l'épouser.

Elle eut un rire nerveux.

- et il a du se batailler pour faire taire les scandales. Rétorqua-t-elle alors qu'elle avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds.

- nous ne sommes plus dans les siècles derniers, les mentalités ont évolués.

- ce n'est pas ce que vous disiez il y a trois mois de cela en conférence de presse.

Incrédule, il lui envoya un signal, le genre de signal qui lui ordonnait de parler et vite.

- vous ne vous rappelez pas ? Vous savez quand ce journaliste vous a dit que vous viviez avec les principes et que l'on pourrait dire de vous que vous êtes du genre à vous croire à l'époque du néolithique.

L'homme tiqua visiblement en perte de mémoire.

- mais je n'ai pas affirmé il me semble.

- mais il vous la posé, ce que veut dire que c'est ce que vous dégagez de votre personne. Répliqua Nina.

Au loin, elle vit son agacement et il buta sur ses propres mots.

- Nina pensez à Lily si vous devenez ma femme, Charles ne pourra plus vous atteindre. Lança ce dernier en contournant la conversation.

Elle ne faisait que ça de penser à Lily, mais de là à l'épouser et lui créer des ennuis elle s'y refusait.

- je ne veux pas vous causer des problèmes Adzar, et encore moins vous laissez faire une telle folie, j'ai l'impression que nous sommes en plein sacrifice.

Il s'empressa de la rejoindre et elle aurait préférait qu'il reste là où il était.

- je ne me sacrifie pas Nina, je suis très sérieux.

Elle sentit son cœur battre dans ses tempes mais resta droite pour ne rien laisser paraître.

- c'est un mariage arrangé si je comprends bien ?

Il avait l'air désorienté, son visage fermé ne l'aidait pas à comprendre ses réels intentions.

- si vous le voulez oui c'est un mariage arrangé. Déclara-t-il d'un ton irrité.

Nina plissa les yeux, et l'image de Lily qui passait dans sa tête la poussait peu à peu à dire oui.

- et qu'est-ce que vous y gagnez ?

Il s'inclina en avant, et se imposant visage se retrouva à quelque centimètre du siens.

- vous deux. Dit-il d'un ton rauque.

- et....comment enfin je veux dire ensuite ?

- quoi ensuite ?

Il fixait sa bouche comme s'il voulait l'embrasser, soudain les deux ans passés à son service lui revinrent en tête. Elle, avec son petit calepin prête à accomplir tous ses désirs, dans son petit tailleur serré, et aujourd'hui, il se comportait comme s'ils venaient de se rencontrer.

- et bien un jour on aura l'un l'autre peut-être envie de faire notre vie.

Aussitôt il se détacha de ses lèvres pour fixait ses yeux, alors que les siens devenaient indéchiffrables.

- si je vous épouse ce n'est pas pour divorcer un an plus tard.

Elle se figea, les yeux écarquillés. Il voulait l'aider avec ce mariage mais refusait un divorce ! cela voulait dire vivre à jamais avec lui. Nina vacilla en le dévisageant.

- vous êtes sérieux ?

Le naturel de l'homme revint au galop et c'est avec violence qu'il se redressa pour la fixer de toute sa hauteur.

- très sérieux, je n'ai pas l'intention de passer par un divorce.

- mais on ne s'aime pas ! s'écria-t-elle en se passant les mains dans les cheveux nerveusement.

Il haussa les épaules.

- ça viendra, avec de la patience vous m'aimerez j'en suis persuadé.

Nina ouvrit de grand yeux ronds en peinant à suivre cet homme qu'elle pensait connaitre mais qui en réalité cachait bien d'autres facettes.

- je l'impression de ne pas vous connaître. Confia-t-elle dans un murmure.

- moi aussi figurez-vous, je vous pensez moins intrépide et audacieuse.

- naturellement nous n'avons jamais eu ce genre de conversation !

Il se passa une main sur son beau visage exotique.

Nina prit un air contrit et regretta son comportement, car sans ce mariage, elle se mettait en danger.

Celui de perdre Lily.

- pardonner moi Adzar j'ai dépassé les limites.

Il lui lança un regard mécontent.

Elle décida de faire jouer sa bouche et fit une petite moue.

Il s'approcha lentement, et se mit à tourner autour d'elle. Gênée elle se gratta le front en attendant qu'il cesse mais au lieu de ça, il posa sa main sur sa taille. Elle laissa un souffle s'échapper en regardant celle-ci.

- alors vous acceptez oui ou non ?

- ou... oui.

Elle se sentait déstabiliser face à lui, saisir cette chance était risqué.

- vous aurez des responsabilités mais nous verrons ça plus tard. Expliqua-t-il en reprenant un ton impérieux.

- très bien. Murmura-t-elle en replaçant ses cheveux derrière ses oreilles.

Sa voix n'était plus qu'un lointain écho, Nina plongea son regard dans le vide. Seigneur que venait-elle de faire !

- Nina vous m'écoutez ?

- oui... oui je... Il faut juste que je réalise.

- vous êtes pâle.

- bien-sûr que je suis pâle ! S'écria-t-elle en se tenant maladroitement à son avant bras.

- ah non là vous êtes rouge tomate. Dit-il en ricanant.

Elle plissa l'intégralité de son visage furieuse.

- vous trouvez ça drôle !

Il la souleva dans les air, Nina passa sa main dans son cou et hoqueta.

- très, en effet.

Une violente bouffée de chaleur l'enveloppa entièrement.

Avec aisance, il s'engagea dans le couloir et c'est timidement qu'elle glissa ses doigts contre sa nuque.

Le couloir semblait s'être rallongé, le trajet fût interminable avant qu'il ne la dépose sur le lit et planta ses mains sur le matelas.

- reposez-vous un peu et je m'occupe du reste.

Lily semblait être dans la chambre car elle entendit des gazouillis, elle lâcha son regard pour découvrir un beau berceau sur sa droite.

Elle le sentit sourire au-dessus d'elle.

- vous voyez je m'occupe de tous.