Chapitre 40

Jasmine s'assit sur le vieux divan. Elle regardait au loin à travers la petite fenêtre. Tout semblait vague  tout à coup. Soudain le cri du bébé la réveilla dans sa rêverie . Simultanément une multitude de pensées se bousculèrent dans sa tête , laissant place à des questions qui , elle était dans l'incapacité de trouver des réponses .
Elle se leva paresseusement, aveuglément par les larmes , alla vers le bébé qui , pleurait déjà à chaudes . Elle prit l'enfant dans ses bras et au même moment il vit Terrence dans l'embrasure de la porte.

- Ma chérie , pourquoi ne t'occupes-tu pas d'elle, lui demanda t-il sans douceur. Ce n'est pas si difficile .

- C'est bon Terrence.  Je suis en train de le faire , répondit-elle sur le même ton en abordant un air triste.

- Voyons ! Pourquoi es-tu triste ? Tu n'es pas heureuse ? Questionna t-il en s'approchant d'elle . Tu as tout ce dont tu as besoin.

- Tu connais déjà les réponses. Je voudrais donner le sein à ma fille. Alors laisse-nous !

Il s'approcha encore d'elle , adoptant une démarche comme celle d'un prédateur à la vue de sa proie . Jasmine n'eut pourtant aucune réaction.

- Tu sais bien que je déteste les ordres. Si tu t'obstines à vouloir transgresser les règles , je te jure que tu le paieras cher. Je me suis bien fait comprendre ?

Froide comme une marbre, elle répondit sans grande conviction "Oui" . Au point où elle en était plus rien ne la surprenait.
Elle ajouta malgré elle.

- Je veux de l'intimité pour allaiter mon enfant .

- Bien entendu .
Quand tu auras terminé , j'apprécierai que tu viens me trouver dans le salon.

Elle acquiesça contre son gré. Quand il fut hors de sa vue , elle s'entreprit de donner le sein à sa fille. Une quinzaine de minutes plus tard ,le bébé endormi , profita pour aller retrouver Terrence.
S'approchant sans hâte vers la pièce peinte en blanc dont la peinture était sévèrement marquée par le temps ,ses yeux posèrent sur le vieux divan . Tout était vieux et démodé dans cette pièce même quelques livres posés sur une petite table au milieu de la pièce sauf le beau costume de Terrence qui échappait à la description même pas elle.
Elle le vit , assis sur le divan en laissant un journal et buvant une tasse de café. Il fit alors un bruit de déglutition qui la dégoûta.
Il détacha son nez de son journal et déposa la tasse. Il l'a dévisagea et Jasmine vit passer une lueur dans ses yeux qui la déstabilisa mais s'efforça de garder son calme. Il l'invita à s'asseoir et elle accepta.

- Je voudrais te parler de quelque chose de très important et j'espère avoir toute ton attention et ton approbation naturellement , espéra t-il en abordant un sourire hideux.

Au même moment , quelque chose lui glaça le sang et elle fut morte de peur mais essaya malgré elle de dissimuler sa gêne.

- Je t'écoute ... Marmonna t-elle

Il changea de position et la fixa d'un regard presque pervers .

- J'en ai assez de me cacher et toi aussi bien entendu. On a notre fille. Je veux lui donner de la stabilité . Je veux t'épouser et fonder une famille avec toi.

Elle l'a toujours su . Cet homme est fou ,  complètement fou. Après les avoir kidnappé , elle et son bébé , les menaçant au quotidien . Comment pourrait-il espérer qu'elle acceptera de devenir sa femme ? Cette idée lui donna subitement une envie de vomir. Elle le détesta au plus profond de son être. Son seul souhait était de se lever et de lui dire ses quatres vérités , récupérer sa fille et prendre la poudre d'escampette néanmoins elle prit une longue inspiration et dit

- Tu sais bien qu'il m'est impossible de t'épouser . Je n'aime qu'Arthuro .

- Tu sais aussi bien que je peux te tordre le cou de ta fille si tu ne m'obéis pas au doigt et à l'œil.

Elle fut choquée mais se ressaisit vite puisque ce n'est pas la première fois qu'elle reçut ce genre de menace . Mais qui ne serait pas choqué si on menaçait son enfant ?
Depuis maintenant six longs mois , elle subissait des menaces. Elle s'y était pourtant jamais habituée .

- Encore des menaces Terrence. Mais tu es diabolique , se borna t-elle de dire .

Il sourit pour la première fois depuis l'entretien.

- Ce compliment me va droit au cœur . Continue de me provoquer et tu verras si je ne les mettrai pas à exécution . Si tu peux pas être à moi , tu ne le seras à personne. 
Que tu le veuilles ou pas , on se mariera !

- Je n'ai pas le choix , pourquoi me le demander ?

- Parce que chère fiancée , j'espérais au fond de moi que tu dises oui. Mais non , tu n'arrêtes pas d'aller à l'encontre de mes désirs , radota t-il avec autorité . Un jour tu seras mien et nous serons liés à jamais .

- Tu admettras que c'est moi ton âme-sœur pas ce crétin d'Arthuro , imposa t-il  mal assuré .

- Ne t'avises plus jamais de prononcer son nom. Et comment oses-tu  parler de lui  en ce terme si grossier .

Il aborda son sourire et parût amusé .

- Ma tigresse ! J'adore quand tu te mets en colère . Dommage que c'est pour une mauvaise raison .
Je suis Terrence . Je fais ce que je veux.  Je dis ce que je pense .

- Et aussi le plus gros goujat , lâcha t-elle sans hausser le ton . Pourquoi refuses-tu de comprendre que jamais je n'aimerais un autre homme qu'Arthuro? Que quoique tu fasses , je ne ressentirai que du dégoût à ton égard .

- Et toi pourquoi ne comprends-tu pas que tu n'as pas besoin de m'aimer ? Mon amour sera suffisant pour deux . Quoique tu fasses , je ne cesserai jamais de t'aimer .

- Écoute Terrence

- Non toi écoute-moi ! J'ai horreur de me répéter. Tu vas la fermer et m'obéir. Occupe-toi de notre fille , c'est la seule chose que je te demande. C'est d'accord ?

- Tu n'as pas le droit !

- Si , j'ai tous les droits .N'oublie pas ce qui risque d'arriver à Arthuro  , ta chère petite famille et surtout ta fille. Vous êtes à ma merci  , répéta t-il avec un ton faussement calme .

- Tu es diabolique !

- Mais tu me l'as déjà dit et je t'ai remercié .

Ce jour-là , Jasmine préparait le dîner. Morte de fatigue après tout le travail qu'elle devait effectuer au quotidien . Elle n'avait presque jamais de repos dans la journée et le soir elle était si contente de retrouver le vieux lit qui lui était inconfortable avant.
Des rires attirèrent son attention. Elle laissa alors la vieille cocotte sur le feu et alla jeter un coup d'œil indiscret.
À sa grande surprise , elle remarqua le visage de Clarisse et de Miriame . Elles étaient sur leur trente-et-un.
Radieuses , leurs visages exprimèrent la joie et la satisfaction.
Miriame exprima une certaine fierté . Il y avait quelque chose de sombre  chez cette femme. Jasmine s'entreprit de la dévisager. Elle s'accentuait sur son visage sévèrement marqué par le temps , ses joues un peu retombées  , ses grosses rides et sa fine bouche.
Malgré le temps , elle était belle.
Qu'elle est belle et malheureusement si perverse !
Comment Miriame pouvait-elle participer à notre enlèvement ? Serait-il possible qu'une personne soit aussi perverse pour s'allier à ses deux vipères ?

Les yeux de Miriame se posèrent sur elle,  lui laissant la sensation d'un malaise.

- Contente de te revoir . Ça fait un sacré bout de temps , dis donc ! Je n'en reviens pas de ce que m'apprête à dire mais tu m'as manqué .

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