Chapitre 7

Les jours passèrent. Elric continuait d'espionner Carmen quand il le pouvait, tandis que cette dernière sentait que son intuition se renforçait : quelque chose se préparait à Deathlis, dans son dos. Et cela l'inquiétait.

« Tu aurais dû m'en parler plus tôt Carmen. », lui dit Hayden quand elle se décida à lui en parler. « Il va falloir passer à la vitesse supérieure afin que tu sois prête. Tu sais que nos instincts sont toujours véridiques...

— Je sais, désolée. Je pensais que c'était juste l'angoisse de me retrouver face à ce sorcier, c'est pour ça que je n'ai rien dit, mentit la rousse.

— En parlant de ça, tu dois faire des recherches plus poussées. On doit savoir qui c'était...

— J'ai essayé, mais je n'ai rien trouvé.

— Ma mère m'a dit hier soir que ton père passait beaucoup de temps dans une cabane dans la forêt, quand il n'accomplissait pas ses devoirs. Si tu y vas, tu y trouveras peut-être quelque chose...

— Elle t'a dit où était cette cabane ?

— Non, pas vraiment, désolé. Mais peut-être qu'Eliska pourra la trouver si tu lui donnes un objet de ton père à sentir, proposa Hayden.

— Eliska n'est pas un chien pisteur !

— Carmen, je sais très bien que tu ne me forcerais jamais à faire quelque chose. C'est avec plaisir que je le ferais, si cela peut t'aider. », intervint Eliska.

La jeune fille caressa brièvement sa louve. Elle était prête à tout pour l'aider, même quand la jeune fille voulait la protéger.

« Dans ce cas, pourquoi pas, sourit la rousse.

— Au fait ! », se rappela Hayden. « N'oublie pas que la fête des Roses Bleues a lieu dans quelques jours !

— Comment pourrais-je oublier cette fête... , murmura Carmen.

— Il serait très fier de toi, j'en suis certain. »

Elle le remercia d'un léger sourire.

« Bien. Je ne veux pas te lâcher, mais ta mère m'a demandé de m'occuper de la sécurité pour la fête.

— Il n'y a jamais eu de sécurité à cette fête Hayden, lui fit remarquer Carmen.

— Après ce qui t'est arrivé, Silvana veut que les lieux soient sécurisés. Elle ne veut aucune mauvaise surprise.

— C'est compréhensible. Rentrons alors. Après tout, je dois trouver cette cabane. »

Les deux amis sortirent de la clairière magique avant de rentrer chacun dans leur maison. Carmen et Eliska cherchèrent alors un objet facilement transportable qui aurait gardé l'odeur du père de la jeune fille, malgré toutes ces années.

Elle finit fort heureusement par mettre la main sur le collier de transformation de son père, seule trace physique de son existence en dehors de sa lance.

« Tu crois que cela suffira ? interrogea Carmen.

— Mais oui, tu sais très bien que les colliers de transformation gardent l'odeur de leur porteur bien plus longtemps qu'un objet classique grâce à leur magie, la rassura sa louve.

— Je suppose que tu as raison. Allons-y alors."

Carmen fit sentir le collier à Eliska et cette dernière se mit aussitôt en route. L'Amazone ferma donc la maison après être sortie et suivit sa louve. Elles marchèrent pendant une bonne heure, si bien que Carmen fredonnait doucement, pour faire passer le temps. Elle créait également des volutes de magie pour que le vent secoue doucement les arbres de la forêt.

« On est encore loin Eliska ?

—Non, l'odeur se renforce. »

Comme pour appuyer ses mots, elles arrivèrent dans une clairière cachée au cœur de la forêt. Une cabane rustique était élégamment nichée entre plusieurs buissons de fleurs, des roses blanches et des potentilles bleues. Carmen eut un sourire nostalgique. Elle s'approcha doucement des buissons et caressa délicatement les pétales de fleurs.

« Ces fleurs... ce sont les préférées de Papa... », murmura l'Amazone.

Malgré les années passées, les roses et les potentilles étaient encore fraîches comme elles avaient dû l'être au premier jour. L'âme de l'ancien Alpha habitait toujours la clairière, et la rousse le ressentait pleinement.

« Derek a dû passer beaucoup de temps à prendre soin de cet endroit et de ces fleurs. Sa présence s'y ressent dans chaque recoin. », souffla Eliska

Carmen hocha doucement avant de se donner de petites claques sur le visage pour reprendre ses esprits.

« Bon, nous ne sommes pas là pour visiter Eliska, bien que j'aimerais. On doit trouver des informations sur cet ancien Amazone. Je me demande s'il y en a dans la cabane de Papa. »

La louve et la future Alpha poussèrent délicatement la porte en bois de la cabane et toussèrent à cause de la poussière. Carmen s'empressa de la chasser en utilisant ses pouvoirs avant de commencer à fouiller. L'intérieur de l'habitation était très chaleureuse, tout comme l'était l'ancien Alpha. Sa fille n'entendait pas l'agitation d'Hanala, mais uniquement le calme de la forêt, lui faisant comprendre pourquoi il y passait beaucoup de temps.

« J'ai fait un rapide tour de la cabane. », informa Eliska. « Il y a énormément de livres et de documents éparpillés.

— Papa n'était pas vraiment un exemple question rangement, rit nerveusement Carmen.

— Je m'en souviens, Silvana n'arrêtait pas de passer derrière lui. », pouffa sa louve.

L'Amazone et Eliska rirent de bon cœur en se souvenant de cela en particulier.

« Elle n'arrêtait pas de lui courir après pour qu'il range ! « Tu pourrais remettre les choses à leur place après les avoir utilisées ! » », imita Carmen, les faisant rire de plus belle.

Après plusieurs minutes à rire aux éclats, elles réussirent à se calmer pour se mettre enfin au travail et commencer à éplucher les livres et documents de Derek.

« Le soleil se couche. », constata la rousse au bout de plusieurs heures. « On devrait rentrer, Maman va s'inquiéter.

— Mais il nous reste encore énormément de documents à lire, rappela Eliska.

— Nous allons être obligées de faire cela en plusieurs fois. Le temps que l'on rentre, il fera nuit. On reviendra dès que possible.

— Et si tu ramenais les documents chez toi ? Tu pourrais les étudier chez toi sans avoir à revenir ici à chaque fois. »

Carmen réfléchit quelques instants. Ce que lui suggérait sa louve était loin d'être idiot. Elle serait ainsi sûrement plus productive, et elle gagnerait un temps précieux.

« Tu as raison, c'est une bonne idée. »

Elle sortit de la cabane, leva doucement les bras et créa ainsi une charrette de bois. Aidée de ses pouvoirs de l'air et d'Eliska, elle transporta les livres et les dossiers dans le moyen de locomotion qu'elle venait de fabriquer.

« Carmen, je vais la tirer.

— Tu es certaine ?

— Absolument. J'aime bien t'aider, cela me fait plaisir. »

La rousse sourit à son amie et l'harnacha délicatement avant qu'elles ne prennent la route. Elles discutèrent des informations qu'elles avaient déjà découvertes, jugeant si elles leur étaient utiles dans le cas qui les concernait.

« Je me disais, pourquoi ce sorcier trafiquait sa voix pour parler ? , dit Carmen.

— Que veux-tu dire ? l'interrogea Eliska.

— Réfléchis, dans l'hypothèse où je ne le connaîtrais pas, pourquoi modifierait-il sa voix ?

— Tu veux dire que...

— Oui. Ce sorcier me côtoyait souvent, et vice-versa. Il ne reste plus qu'à savoir quel Amazone de mon entourage a changé de côté.

— Tu sais qui est la mieux placée pour te répondre.

— Maman. », affirma la rousse. « Tu crois qu'elle acceptera de me répondre ?

— Cela ne coûte rien d'essayer. »

L'Amazone hocha la tête et elles accélèrent le pas en voyant le soleil de plus en plus proche de la fin de sa course. Par chance, elles arrivèrent alors que la lune venait tout juste de se lever. La rousse et sa louve prirent donc le chemin de leur maison en écoutant les sons de la nuit.

« Carmen, enfin te voilà ! s'exclama Silvana en les voyant arriver.

— Désolée Maman. On était à la cabane de Papa pour essayer de trouver des informations sur ce mystérieux sorcier. J'ai ramené les livres et documents que j'ai trouvés pour pouvoir les éplucher à la maison.

— Tu as bien fait, mais envoie un aigle me prévenir la prochaine fois que tu rentres après le lever de la lune.

— Promis !

— Ciara, peux-tu venir nous donner un coup de main pour décharger la charrette ? demanda Silvana à sa louve.

— Bien sûr ! »

Pendant que Carmen retirait l'harnachement de sa louve, Silvana et Ciara commençaient à prendre le contenu de la charrette pour aller le déposer dans sa chambre. L'Alpha actuelle créa un coffre de bois pour ranger les livres et dossiers et les mit à l'intérieur. Ensuite, une fois que tout fut dans la boîte, mère et fille lancèrent un sort pour empêcher quelqu'un d'autre qu'elles d'ouvrir ce coffre.

« Bien, allons manger, annonça Silvana une fois que Carmen eut fait disparaître la charrette.

— Bonne idée, je meurs de faim ! »

Plus tard, Carmen regardait les étoiles à travers sa fenêtre. Le pressentiment que quelque chose d'énorme se préparait du côté de Deathlis se renforçait au fil du temps. Elle réfléchit un moment puis choisit d'aller se coucher.

Le lendemain, Silvana et la garde des Amazones étaient en réunion dans la hutte de Hayden, afin de préparer correctement la sécurité pour la fête des Roses Bleues. Cependant, une tête rousse fit son apparition.

« Carmen ? », s'étonnèrent Silvana et Hayden, ne s'attendant pas à la voir à cette réunion.

Les autres gardes inclinèrent la tête pour montrer leur respect face à la future Alpha, marque qu'elle leur rendit.

« Renforcez la garde pour la fête des Roses Bleues, ordonna Carmen.

— Pourquoi ? voulut savoir sa mère.

— J'ai la profonde intuition que les Vadisimos préparent quelque chose d'énorme pour ce jour-là. Nous ne devons pas nous faire surprendre.

— On devrait augmenter le nombre de gardes sur la base d'une simple intuition ? interrogea un nouveau venu dans l'équipe.

— Les intuitions de Carmen se sont souvent révélées exactes, encore plus que les autres Amazones. », rétorqua Hayden. « Ils nous ont permis à plusieurs reprises d'être suffisamment prêts face à ce qui nous attendait.

— Dommage que cela ne fonctionne pas tout le temps, j'aurais bien aimé pouvoir faire en sorte qu'on soit prêts pour l'attaque de ces titans... , pensa Carmen.

— Alors, que fait-on ? », demanda Jacob.

Silvana regarda sa fille, puis les autres membres de la garde, avant de se tourner vers Hayden.

« Hayden, c'est toi le capitaine de la garde. Qu'en penses-tu ?

— Je pense qu'on devrait faire confiance à Carmen. Comme je l'ai dit, cela nous a aidé plusieurs fois. De plus, elle est notre future Alpha. Nous devons avoir confiance en son jugement.

— Dans ce cas, est-il possible d'augmenter au maximum la sécurité lors de la fête ? Je ne veux aucune mauvaise surprise.

— Bien entendu, je m'en occupe. », affirma Hayden. « Tous les gardes seront réquisitionnés, mais nous alternerons toutes les demi-heures afin que chacun puisse profiter un minimum de la fête. Je vous demanderai cependant de rester vigilants au maximum, même si vous profitez des festivités. Nous devons être prêts à intervenir à chaque instant. »

Tous hochèrent la tête, ayant bien compris les directives du capitaine de la garde.

Du côté d'Infernio, Elric était sur le balcon de sa chambre, lui aussi regardant le ciel, pensif. Son oncle lui laissait les jours suivants sans cours ni entraînement. Cela ne le dérangeait pas, au contraire, mais il sentait que quelque chose se préparait sans qu'il ne soit au courant. Et c'est surtout cela qui l'embêtait.

« Mon oncle doit sûrement préparer quelque chose d'énorme... je ferais sans doute mieux de découvrir quoi. Je refuse que quelqu'un d'autre tente de régler son compte à Carmen avant moi ! Je dois me venger de l'humiliation qu'elle m'a fait vivre la première fois ! Même si, honnêtement, je pense être le seul capable de lui tenir tête dans un combat... », pensa le jeune homme.

Il alla retrouver la chaleur de l'intérieur du château et descendit les escaliers à pas de loup et tenta d'écouter la conversation que son oncle entretenait avec un stratège de la garde. Malheureusement, ils étaient trop loin de lui pour qu'il puisse comprendre et s'il avançait davantage, il prenait le risque d'être à découvert. Il préféra donc retourner dans sa chambre pour élaborer un plan visant à connaître ce que son oncle avait derrière la tête.

Sa mémoire était un peu flou, car les événements remontaient à un bon bout de temps, mais il était certain que le chef des Amazones, le père de Carmen, était décédé à peu près à cette période de l'année. Alors peut-être avait-ce un rapport avec cela, il n'en savait rien.

« Mais qu'est-ce-qu'ils préparent ? Et pourquoi ils ne me disent rien ? », s'interrogea intérieurement Elric.

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Cette histoire, tout comme son univers, sont mes créations. Merci de ne pas vous en inspirer, ou copier des passage, ça en revient à voler.
Je rappelle que le plagiat est punie par la loi.

Tous droits réservés.

AngelAndDarkness

(message original provenant de plume_songeuse)

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