Chapitre 1
À Hanala, un bel après-midi d'automne, un groupe d'enfants entra dans la maison principale de leur ville.
« Coucou ! », s'écrièrent-ils.
Une femme, de trente ans environ, leva la tête de son roman. Étant la cheffe de leur communauté, ce genre de visite était récurent, que ce soit des enfants ou des adultes qui viennent quémander ses conseils.
« Bonjour les enfants, que puis-je faire pour vous ? », sourit la jeune femme en refermant son livre.
— On voudrait que tu nous racontes comment notre peuple est arrivé à la situation d'aujourd'hui, demanda une petite fille.
— Encore ? Je vous l'ai raconté le mois dernier, et vous l'étudiez à l'école, non ? , s'étonna la rousse.
— Oui mais... personne ne l'a raconte aussi bien que toi... », justifia un petit garçon.
La cheffe sourit tendrement. Elle fit apparaître des coussins en mousse pour ses jeunes visiteurs avant de se lever pour préparer du chocolat chaud, dont les ingrédients provenaient directement de la forêt qui les entourait. Elle servit une tasse aux enfants avant d'en prendre elle-même une. Elle se réinstalla sur son fauteuil tandis que les enfants faisaient de même sur les coussins.
« Très bien. Je ne vais pas revenir sur comment les Amazones et les Vadisimos sont entrés en guerre, je pense que vous connaissez déjà suffisamment l'histoire. Vous êtes prêts ?
—Oui ! », s'exclamèrent-ils.
Sa louve endormie à ses pieds et ceux des enfants assis près de cette dernière, la cheffe des Amazones commença son histoire.
« Tout a commencé il y dix ans, ici même, à Hanala, la capitale de Vitalis...
Une jeune femme rousse, aux yeux verts et aux cheveux parsemés de mèches vertes sortit de l'une des maisons. Elle avait des oreilles et une queue de loup brun, elle portait une tenue verte et brune, issue de la nature, tout comme les autres personnes de son peuple. Dans sa main, elle avait une lance magique qui augmentait ses pouvoirs, lui permettant de se défendre et d'attaquer en cas de guerre. Autour autour de son cou brillait un collier lui permettant de se transformer en louve.
À ses côtés, il y avait une louve brune aux yeux verts, possédant une fiole contenant une poudre verte autour du cou et des jambières de mousse verte.
« Tu es prête Eliska ? Aujourd'hui, nous avons notre premier cours de magie de combat avec les élèves de sixième de l'école.
— Tu es sûre que c'est à toi de le faire ? , demanda la louve.
— Oui. Maman est trop occupée avec les affaires de notre peuple depuis qu'elle a remplacé Papa. C'est à moi de le faire, tu sais bien que ma magie est plus forte que celle des autres Amazones. Et Papa m'avait appris tellement de choses sur l'environnement et nos pouvoirs. Désormais, c'est à moi de remplir cette fonction. », répondit la rousse en saluant d'autres Amazones sur son chemin. »
Sa louve acquiesça.
« Tu as raison. Et je te suivrai toujours ! »
La jeune fille sourit et caressa sa louve.
« Merci Eliska, cela me touche beaucoup. »
Eliska lui lécha la main, montrant toute son affection pour son amie.
Les deux amies se retirent ensuite en route jusqu'à l'école de Hanala.
« Carmen, merci d'être venue, la remercia la directrice.
— Avec plaisir. Chaque enfant est un futur protecteur de Mère Nature. », sourit la rousse.
L'institutrice regroupa les élèves, qui avaient environ dix ou onze ans, puis Carmen et sa louve les conduisirent jusqu'au torrent qui descendait des montagnes voisines.
Les élèves lâchèrent un cri d'émerveillement en voyant le lieu de leur leçon du jour. Une eau pure, claire comme du cristal et riche en minéraux tombait dans la vallée où leur ville était construite. La plaine où ils allaient s'installer pour leur leçon était recouverte d'arbres, de fleurs et de petits animaux. L'endroit était plein de vie, à l'image du pouvoir des Amazones.
« Asseyez-vous les enfants. », sourit Carmen.
Les jeunes Amazones obéirent, y compris leurs loups.
« Bien. Comme vous le savez, cette rivière et la forêt qui l'entoure sont la source d'eau et de nourriture de notre ville. Nous vivons en aimant et en respectant la nature, expliqua la jeune fille.
— On a déjà appris ça en classe, alors que fait-on ici ? », demanda une petite fille.
Carmen ne put s'empêcher de lâcher un léger rire.
« Nous sommes ici parce que ce lieu est également l'endroit le plus magique que l'on peut trouver autour de notre ville. C'est ici que chaque Amazone, quand ils avaient votre âge, ont appris à maîtriser les bases de leurs pouvoirs. La magie de ce lieu permet de le conserver en l'état, peu importe les ratés que vous faites en essayant de contrôler votre pouvoir. »
Carmen laissa le silence planer quelques instants, alors que des murmures d'excitation s'élevaient dans les rangs des jeunes Amazones.
« De plus », reprit-elle en élevant la voix, de sorte que le silence revint, « cet endroit regorge d'écosystèmes fascinants et qui sont tous différents les uns des autres. Vous ne trouverez nul autre endroit à proximité de nos habitations.
— Et les autres enfants Amazones du pays, ils vont où pour apprendre à utiliser leurs pouvoirs ?
— Très bonne question Ronald. », répondit Carmen. « C'est simple : chaque année, la plaine accueille pour une semaine tous les autres Amazones de votre âge en même temps, et ils apprennent le maniement de leur magie.
— Mais on apprend déjà à utiliser nos pouvoirs en cours, objecta Camille.
— C'est exact, mais vous apprenez à vous en servir pour faire repousser la nature et subvenir à vos besoins primaires. Avec moi, vous apprendrez à vous en servir pour vous battre !
— Nous sommes un peuple pacifiste ! , protesta Raja, le cousin de Carmen.
— Je te l'accorde. Mais vous connaissez tous l'histoire des Amazones. Chacun de nous doit être prêt à défendre Vitalis si jamais les Vadisimos nous attaquent. Ils ont toujours voulu détruire et exploiter la nature à des fins personnelles.
— Donc, en soit, on ne fait que se défendre : on ne se bat que si nous sommes attaqués. », réfléchit Clara.
Carmen hocha la tête.
« Tout à fait, tu as tout compris. Dans mon cours, nous utiliserons les bases que vous apprenez en classe pour vous former aux bases du combat magique. Vous avez tous apporté votre lance ? »
Chaque élève brandit la fameuse arme magique, qui grandissait en même temps que son possesseur.
« Nous n'en n'aurons pas besoin pour aujourd'hui, alors posez-les dans un coin. »
Les enfants allèrent déposer leur arme à côté de Carmen et attendirent ses instructions.
« La première règle, si vous voulez rester en vie, est la même que dans les arts martiaux : ne baissez jamais, jamais votre garde et veillez à toujours protéger votre tête, recommanda la jeune professeure. Mettez-vous par deux et montrez-moi ce que vous savez faire sans vos pouvoirs. On se basera dessus pour commencer votre apprentissage. »
Les élèves s'exécutèrent et, rapidement, Carmen passa dans les différents groupes pendant que les loups se reposaient, une oreille toujours tendue pour détecter l'arrivée du moindre danger.
« Ta garde est trop faible, ton adversaire la fera tomber au moindre coup Clara. », remarqua Carmen.
Elle positionna la jeune Amazone de sorte que sa garde se fit alors plus solide.
« Donc si je maintiens ma garde comme ça, je résisterai davantage à mon adversaire ?
— C'est l'idée, oui. », lui dit Carmen.
Lorsque les techniques de bases de combat sans pouvoirs des enfants convinrent à Carmen, cette dernière décida de passer à l'étape qu'ils attendaient le plus : la magie.
« Les enfants, vous devez savoir que plus vos connaissances sur la nature sont conséquentes et plus les limites de votre pouvoir s'élargiront.
— Tu devais donc être l'élève la plus studieuse de la ville alors. », rit Raja.
Sa cousine rougit.
« Je n'irais pas jusqu'à dire ça... », répondit-elle, gênée.
Les enfants rirent de bon coeur devant la gêne de leur institutrice. Au bout de quelques minutes, cette dernière décida de taper dans ses mains pour réclamer le silence.
« Dans tous les cas, si vous voulez protéger efficacement notre terre, vous devez étudier avec sérieux. Pour ce premier cours, je vais vous apprendre à vous battre avec les éléments dits « doux » de la nature : lierre, lianes, pollen, fleurs, feuilles, branches etc. Je vous apprendrai le reste au cours de votre apprentissage. Tous les mardis, nous aurons cours ici jusqu'à ce que vous ayez assez de pratique pour vous entraîner dans notre arène. »
La classe reprit alors le cours, sous les directives et les conseils de Carmen. Le temps sembla passer rapidement et bientôt, ce fut l'heure de la pause déjeuner. Les enfants utilisèrent leurs pouvoirs pour faire pousser leur repas, pendant que Carmen regardait la rivière, nostalgique : elle avait l'habitude de venir s'amuser avec son père tous les dimanches quand elle était enfant.
Elle soupira puis reporta son attention sur les enfants avant de se mettre à manger elle aussi. Ils étaient tous aussi innocents qu'elle a l'époque, inconscients de l'enjeu que pouvait représenter toute cette histoire pour Vitalis.
Eliska nicha sa tête dans les bras de son amie avant de la regarder dans les yeux.
« Ils sont encore trop innocents pour s'en rendre compte...
— Je sais Eliska, mais j'étais comme eux avant, et regarde où nous en sommes aujourd'hui...
— Ce n'était pas ta faute !
— Cela l'était, dans un sens. J'aurais dû prendre toute cette histoire au sérieux.
— Tu n'y peux rien si Deathlis veut détruire et exploiter la nature ! Ce que tu peux faire, en revanche, c'est tout faire pour les arrêter et limiter les dégâts.
— Je le sais bien...
— Je sais que tu y arriveras. Tu as tout pour. »
« Carmen ! »
Un enfant la fit sortir de sa conversation télépathique avec sa louve. Carmen se leva et remercia d'un sourire son amie avant d'aller remplir son rôle d'enseignante.
Plus tard, à la nuit tombée, devant l'école, Carmen salua le dernier parent venu chercher son enfant et aida ensuite la directrice à fermer l'école.
« Comment s'est passé ce premier cours Carmen ? Tu sais que tu n'étais pas obligée de remplacer ta mère... »
La jeune femme lui sourit pour la rassurer.
« Cela s'est très bien passé. Et cela ne me dérange nullement, au contraire.
— Ah bon ?
— Oui. Aider la nouvelle génération à comprendre notre cause est très important. Cela me fait plaisir de donner ces cours. Ils sont tous charmants et curieux. J'ai adoré passer cette journée en leur compagnie. Et puis, j'aime rendre service aux autres. J'aime pouvoir me sentir utile. C'est l'égoïsme des humains qui les a mené à leur perte. Nous nous devons d'apprendre des erreurs du passé pour ne pas les recommencer. »
La directrice soupira.
« Dommage que peu de personnes aient autant de sagesse que toi. Notre monde se porterait bien mieux si tout le monde n'avait que serait-ce qu'un dixième de ta sagesse.
— Je ne fais qu'appliquer ce que mon père m'a appris... »
La directrice posa sa main sur l'épaule de la rousse.
« Ton père était un homme bon, et nous le regrettons tous. », dit-elle avec compassion. « Nous savions tous à quel point tu comptais pour lui, et à quel point tu tenais à lui.
— Les Vadisimos ont détruit ma vie, mais cela ne les mènera qu'à leur perte, crois-moi ! , répondit Carmen en serrant les poings tellement forts que ses griffes de loup rentrèrent légèrement dans la paume de sa main.
— Nous avons tous confiance en toi, mais ne fais rien d'inconsidéré. De nous tous, tu es certainement la seule à être une aussi bonne leader. Tu es notre future Alpha. Enfin, nous aimerions tous que tu le sois. Mais tu as une quête à accomplir d'abord. Sois prudente, et reste la jeune fille pleine de bon sens que tu es aujourd'hui. »
Carmen hocha doucement la tête puis quitta la directrice pour rentrer chez elle. Une femme aux cheveux blond-roux l'accueillit.
« Coucou Carmen.
— Coucou Maman. »
La jeune femme enlaça brièvement sa mère puis toutes deux allèrent dans la salle à manger, avec leurs deux loups.
« J'ai fait ton plat préféré : les lasagnes forestières. »
Carmen eut un léger sourire.
« Merci Maman, mais ce n'était pas la peine.
— Oh que si, j'aime te faire plaisir. Eliska, Ciara, que voulez-vous pour le dîner ? , demanda la mère de Carmen aux deux louves.
— Ces lasagnes me font vraiment envie Silvana ! » , saliva Eliska en louchant sur le plat.
Les deux Amazones rirent de bon coeur.
« Je me demande pourquoi je pose la question ! », pouffa Silvana. « Et pour toi ma belle ?
— La même chose. », répondit Ciara. « Je ne vais pas faire la difficile, et tout ce que que tu cuisines est délicieux !
— Tu es vraiment une louve extra ma belle."
Silvana caressa un instant sa louve puis toutes se mirent à table, y compris les louves qui avaient leur propre place à côté de celles qu'elles protégeaient. La soirée passa dans la joie et la bonne humeur et les deux couples Amazone/loup échangèrent allègrement sur divers sujets, comme elles avaient l'habitude de faire. Lorsque la lune fut suffisamment levée, les deux louves sortirent, comme à l'accoutumée lors de la pleine lune, pour hurler à celle-ci avec les autres loups de la contrée.
Carmen se leva alors et cueillit quelques fleurs d'hibiscus qui poussaient sur l'arbre situé dans leur jardin. Elle prépara alors un thé avec ces fleurs et servit une tasse à sa mère.
« Merci ma chérie, sourit Silvana en prenant la tasse en pierre que sa fille lui tendait.
— Avec plaisir Maman.
Elles s'installèrent face à face, sur le canapé de mousse.
« Comment vont les affaires du pays ? », voulut savoir Carmen.
Elle prit une gorgée de thé en attendant que sa mère réponde.
« Mieux que ce que j'espérais. L'attaque de Deathlis de l'année passée n'a en rien affecté les nouvelles plantations d'arbres. Cela a été un soulagement pour toute la communauté quand les chiffres de Melvin l'ont affirmé. »
Melvin était l'Amazone chargé de la comptabilité dans la ville. Il se chargeait de répertorier les pertes ou les gains de végétation après chaque attaque des Vadisimos.
« Tant mieux, c'est vraiment une bonne nouvelle.
— Oui. », acquiesça la mère de Carmen.
Eliska et Ciara entrèrent alors dans la demeure et toutes décidèrent d'aller se reposer, clôturant ainsi une nouvelle journée.
Tard dans la nuit, Carmen décida de sortir, n'arrivant plus à dormir. Elle se rendit à la clairière où elle avait fait cours plus tôt, et joua avec sa louve.
Au bout d'un moment, elle sentit la nature se détruire près d'elle. Elle se tourna aussitôt dans cette direction et vit un Vadisimo. Elle jugea aussitôt qu'il était inexpérimenté car il avait fait l'erreur de détruire d'abord sa cachette, pour ensuite faire sûrement de même avec le reste de la clairière.
« Que fais-tu sur nos terres ? », lui demanda-t-elle froidement.
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Cette histoire, tout comme son univers, sont mes créations. Merci de ne pas vous en inspirer, ou copier des passage, ça en revient à voler.
Je rappelle que le plagiat est punie par la loi.
Tous droits réservés.
AngelAndDarkness
(message original provenant de plume_songeuse)
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