CHAPITRE 52 : Qui viendra baigner les galets.
Pdv Livaï
La vague vient engloutir Farlan, le plongeant dans les profondeurs de l'océan. Ne me laissant pas même le temps de crier son nom avant de le voir disparaître. Sa planche se brise en morceaux sous l'impact de la vague et se perd dans la mer sombre. Je ne réagis pas immédiatement car je ne réalise pas ce qu'il vient de se passer.
Je ne parviens pas non plus à quitter du regard l'endroit où mon ami viens de disparaître. Tout à coup plus rien ne semble avoir de l'importance. Et je ne fais qu'espérer que Farlan remonte à la surface et nous face son éternel sourire de vainqueur.
Mais rien ne se produit.
-FARLAN !!! Crie Isabelle.
Je reviens à moi en entendant sa voix brisé par la peur et essais de la retenir avant qu'elle ne fasse une bêtise qui pourrait la tuer. Mais, c'est trop tard. Elle fonce déjà en direction de l'endroit où Farlan à disparu, oubliant par la même occasion tous les dangés présents autour d'elle.
La peur fait parfois faire des choses inconsidérés même aux personnes les plus expérimentée. Et Isabelle est une personne expérimentée. Cette fois n'était pas une exception à la règle. Jamais Isabelle ne se serait précipité ainsi, sans réfléchir ou simplement sans regarder autour d'elle en temps normal. Jamais elle n'aurait foncé en ligne droite, forçant contre la volonté de la vague, ne surveillant plus les courants que suivaient l'eau sous sa planche.
-ISABELLE C'EST DANGEREUX !!! Tantais-je désespérément de la rappeler.
Mais rien à faire. Elle continua sa route sans un regard en arrière. Alors je décide de virer le sens de ma planche et de la suivre du mieux que je peux sans faire obstacle aux tonnes d'eau qui sont au dessus de ma tête. Entreprise très dangereuse. Tout surfeur, même novice vous direz que c'est pareil au même qu'un suicide. Je prie intérieurement pour qu'Isabelle ne lutte pas contre l'énorme vague sur laquelle nous nous trouvons pour retrouver Farlan. Ou sinon c'est la chute assuré...
Avec difficulté, je parviens à la rattraper et à me maintenir à peu près à sa hauteur. De l'eau glacée gicle dans mes yeux, les irritants et réduisant davantage mon champs de vision, m'empêchant de bien analyser la situation qui se déroule juste en face de moi.
Je n'entend plus rien non plus. La peur ma fait perdre mon ouïe. Je n'ai plus que mon instinct sur qui me fier pour espérer rester en vie...
...
...
Mais qu'avons nous fait ?
Farlan nous l'avait bien dit. Il nous avait mis en garde contre la violence de la mer. Isabelle, tête brûlée comme elle est s'en fichait pas mal de ses dires. Ces paroles étaient destinées à moi uniquement. Farlan savait que je pourrait raisonner Isabelle.
Mais je ne l'ai pas écouter...
Ma fierté personnelle m'a aveuglé, repoussant mon esprit rationnel et me faisant oublier tous les danger...
Je commence à penser au pire. Farlan n'est toujours pas remonté à la surface. Peut-être que cela ne fais pas longtemps. Mais avec l'adrénaline mais surtout l'angoisse, j'ai l'impression que cela fais déjà de nombreuses minutes qu'il à disparu. J'ai l'impression de ne pas me déplacer. J'ai l'impression que je ne vais jamais réussir à arriver à sa hauteur. J'ai l'impression que tout était déjà fini avant même que je ne réalise que Farlan venait de chuter...
Mon dieux...
Mais qu'est-ce que j'ai fait ?..
Je sais que tout est déjà trop tard pour lui. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me dire "et si..." Je ne peux m'empêcher d'espérer secrètement que Farlan n'a rien... Quelle futile espoir quand on voit le déferlement d'eau tout autour de nous...
Dans la précipitation, Isabelle perd un court instant le contrôle de sa planche et d'elle même. Elle tente de réajuster son équilibre à l'aide de ses bras, replaçant sa jambe gauche un peu plus en arrière sur sa planche. C'est pile ce moment là qu'un jet d'écume à choisi pour venir l'assaillir, lui faisant perdre définitivement l'équilibre...
Et chuter...
-ISABELLE !!!
Crier ne me sert à rien. Mais je ne peux m'en empêcher sous le coup de la terreur qui m'assaillit. D'abord Farlan... Maintenant Isabelle... Quel cauchemars...
Et je suis seul responsable...
Alors que je suis distrait par la chute d'Isabelle, fixant l'endroit où les eaux sombres viennent de l'engloutir, je ne vois pas que la vague, sur laquelle je me trouve, me déplace dangereusement et à une vitesse hallucinante vers la falaise.
Cette dernière est entourée de nombreux rochers aussi aiguisés que des lames de rasoirs, les rendant extrêmement dangereux et mortel.
Je ne peux que les observer se rapprocher dangereusement de moi, tentant en vain de les éviter. Je sais que l'impact est inévitable... Je tente juste de le rendre un peu moins violent...
Je suis concentré. J'ai oublié tout ce qu'il vient de se passer pour tenter de survivre. Je ne sais pas si j'en ai le droit. Mais je veux survivre. Ou peut être que c'est juste mourrir sans douleur que je veux ? Et cela aurait put fonctionner. J'aurais put éviter la douleur... Mais il faut croire qu'aujourd'hui les dieux des océans ne voulaient pas de nous dans leur domaine...
C'est un retour d'eau qui me surprend et me fait perdre l'équilibre. Je n'arrive pas à le retrouver avant qu'une autre vague vienne me prendre d'assaut. Incapable de faire quoi que ce soit, je ne peux que voir l'innévitable arriver avec impuissance...
Ma planche vire d'un coup, me ramenant dans la position initiale et vient s'écraser contre un rocher...
Je m'écrase avec elle...
La puissance du choc me coupe la respiration. La douleur est tellement intense que je ne parviens pas à la ressentir. Mais elle est belle et bien là... Mes yeux, ouverts, ne parviennent plus à voir la lumière du jour. Je me vois mourrir. C'est ce qui doit arriver après un tel impact. C'est ce qui aurait dû se produire. Et ceux sans aucun doute possible. Mais pourtant je suis encore en vie. Je le sais car une puissante douleur m'a soudainement saisit tout le bas du corps.
Après la souffrance sourde qui m'a saisit au moment de l'impact, je suis assailli par une douleur fulgurante qui m'empêche de faire le moindre mouvement...
Je ne peux que subir les mouvements de colère de l'océan.
Quand la vague se retire, elle m'emporte avec elle. Je ne cherche même pas a me retenir à un rocher. Et j'en aurais été totalement incapable. Les remous m'entraînent dans les profondeurs. Loin sous le niveau de la mer. Mes oreilles bourdonnent à cause de la pression de l'eau.
L'aire commence à me manquer...
Dans l'impossibilité de faire un seul geste suite à ma collision, je subit les violentes secousses, venant m'écraser une nouvelle fois sur un rocher aiguisé. Je sens la roche s'enfoncer profondément dans la chaire de mon abdomen. De mon épaule gauche jusqu'à ma hanche opposé.
Je hurle dans l'eau. Perdant par la même occasion le reste d'oxygène que j'avais dans les poumons, les vidants et provocants une forte brûlure qui s'intensifie au fur et à mesure que les secondes passent.
La douleur commence à m'engourdir le corps et l'esprit. Je n'arrive plus à réfléchir convenablement...
Je n'arrive plus à me repérer dans l'espace. Ou est le haut ? Ou est le bas ? Je ne sais plus...
Pourquoi ?
Pourquoi je ne suis pas mort sur le coup ?
J'aurais dû mourrir dès la première collision avec ce rocher...
Cela m'aurait évité bien des souffrances...
Mais non...
Je dois endurer tout cela... Toute cette douleur...
Et peut être me noyer...
Quelle horrible perspective...
La pire mort dont je puisse penser...
Il fait tout noir et très froid. Les remous de la vague me secouent dans tous les sens. Je ne sais plus où sont le haut et le bas... Je ne me débat pas. Cela ne ferait que m'épuiser d'avantage. Et puis cela serait totalement inutile d'essayer... Mes oreilles bourdonnent. Bientôt, mes poumons commencent à me bruler par le manque d'air. Et tout cela de façon bien plus violente que précédemment. Mon corps est à bout...
Alors que je commence à perdre tout espoir, un remou me remonte finalement à la surface. Je prend une immense goulée d'air. Ce qui rend mes poumons d'autant plus douloureux après ce manque d'air trop long.
Pendant les quelques secondes d'émersion, j'ai le temps de voir que je me suis beaucoup rapproché de la rive. Elle ne se trouve désormais qu'à une quinzaine de mètres de moi. Je ne cherche pas à l'atteindre. Je n'en ai pas la force. Ni l'envie. Et puis la mer me récupérerait bien avant que je puisse l'atteindre.
Je sens une nouvelle vague se préparer. Alors je prend une grande respiration avant de me laisser porter par la mer.
Cela ne sert à rien de lutter contre une telle force de la nature. Alors je me laisse faire.
Et cela fonctionne. Je me retrouve sur la plage en quelques secondes. Secoué, frigorrifié, éffrayé, blessé. Mais vivant et sur la plage. Est-ce que j'en ai vraiment le droit ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Après tout ce qu'il vient de se passer... Je rassemble les quelques forces qu'il me reste pour tenter de me relever et me mettre hors de danger. C'est impossible. La douleur qui m'assaille de toute part est beaucoup trop importante. Je perd connaissance en m'effondrant.
La dernière chose que je vois avant de fermer les yeux sont les débris des planches brisés en deux de mes amis qui viennent s'échouer sur la plage...
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Bon et bien ça y est... On sait enfin ce qui est arrivé à Livaï. J'avais bien dit que les rochers c'est dangereux. Mais on m'écoute jamais...
Je n'ai pas grand chose d'autre à dire. Donc je vous fais de gros bisous en espérant que ce chapitre vous aura plus. 😘😘😘
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