CHAPITRE 50 : Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.

Alfred de Musset

Pdv Eren

Je me retrouve devant une maison. Je ne sais ni à qui elle est ni pourquoi je suis ici. Livaï m'a simplement emmené à cette endroit sans explications. En même temps après ce qu'il vient de se passer, ce n'est pas comme ci il avait le choix... Même si je suis très curieux concernant ce que je vais découvrir, ma colère n'est pas encore retomber...

-Tu es sûr de vouloir le faire ? Demande Hanji à Livaï.

-Qu'elle drôle de question avec ce qu'il vient de se passer... Répond ce dernier. Ce n'est pas comme ci j'avais encore le choix... Alors autant tout dire d'un coup...

Je me retourne vers eux, en faisant plaquant une expression de rage sur mon visage. Je suis en colère contre Livaï. Alors autant lui montrer jusqu'au bout. Tout ce que je peux constater, c'est que Livaï a une expression de peur mélé à de la honte gravé sur le visage. Et que Hanji semble soucieuse.

Et ils ont de quoi ! Me cacher que Livaï est présumé mort ! Non mais quelle blague !

-Tu veux que je reste ici ? Demande encore Hanji.

-Oui s'il te plaît, répond Livaï.

Je vais donc prendre la place d'Hanji derrière Livaï pour pousser son fauteuil roulant. Et on se rapproche de la porte d'entrée de la maison.

Elle est plutôt jolie et bien entretenue. Mais je me demande pourquoi on vient là...

-C'est à qui cette maison ? Je demande innocemment mais toujours avec une pointe de colère dans le ton de ma voix.

Livaï, sans répondre, sort des clés de sa poche et dévérouille la porte d'entrée, ce qui me fais comprendre que c'est sa maison. Ou peut être d'un membre de sa famille. Comment savoir avec tout ce qu'il me cache ? Je le vois hésiter un instant devant cette porte en bois. Puis il fini par poser sa main sur la poignée en métal froide et, avec lenteur, repousse le panneau pour me laisser apercevoir l'entrée.

L'intérieur est sombre, dût au fait que la plupart des volets sont baissés. Je pousse Livaï a l'intérieur du bâtiment, et nous nous retrouvons dans la salon. La décoration est simple mais reste chic. Les murs sont couleurs crème et le sol est en carrelage blanc. Au centre du salon se trouve un canapé blanc et une table basse qui repose sur un tapis en fine lame de bois. En face est posée la télévision.

À côté, la salle à mangé où se trouve une grande table en bois accompagnée de six chaises en simili cuir noir. À côté se trouve un grand meuble en bois clair surmonté d'un grand miroir. La pièce principale possède également deux tableaux d'art abstrait se mariant parfaitement avec la couleur du mur. Je regarde tout autour de moi avec admiration et surprise. Cette maison ne semble pas habitée et pourtant, il n'y a pas un seul grain de poussière qui traine. Tout est parfaitement propre, s'en est presque irréelle.

Je me tourne vers Livaï pour lui poser une question mais je me fige sur le coup. Son visage est aussi pâle que la mort, comme ci il venait de voir un fantôme. Il regarde ses pieds comme pour ne pas avoir à affronter ces lieux qui semblent le hanter.

Toute la colère qui me tenaillait encore l'estomac il y a à peine dix secondes s'envola. Si il ne m'a rien dit c'est qu'il y a une raison...

Je m'approche lentement de lui, hésitant quand à l'attitude que je dois adopter. Je m'agenouille face à lui pour être à sa hauteur et, d'une voix faible, je brise le silence qui c'est installé entre nous.

-Livaï ? Est-ce que ça va ?

Il me regarde comme ci il vennait d'émerger d'un long sommeil sans rêve. Il semble soulagé que je ne sois plus en colère contre lui. Mais la terreur est toujours présente sur son visage.

-Je... Dans la chambre d'ami... Balbuti t-il.

Je ne comprend pas ce qu'il veut me dire alors, pour faire plus simple, je me replace derrière lui et pousse sa chaise roulante dans la direction indiquée. J'ouvre une porte et me retrouve dans la chambre d'ami dont parlait Livaï.

Je suis obligé d'allumer la lumière car les volets sont baissés ici aussi. Et là, c'est le choc. Il y a pleins de photos du Caporal pendant son temps de gloire. Des photos de remise de prix, des photos avec des amis, des photos sur les vagues, des photos pendant les moments de détentes... Et des tas d'autres encore.

-Je pensais pas que tu étais fan du Caporal à ce point là, je lâche pour tenter de détendre l'atmosphère. Un vrai paparazzi ma parole !

J'entends un soupir de déconcertation derrière moi et je me retourne pour faire face à Livaï et lui demander pourquoi il souffle comme ça. Mais je me fige d'un coup. Et je me sens super mal vis à vis de Livaï. Surtout après l'énorme connerie que je viens de dire...

Sur une armoire s'étalle plusieurs médailles et trophés. Il doit y en avoir une bonne vingtaine au total. Des récompenses remportées lors de concours de surf. Je regarde pendant un long moment cette armoire. Je me sens mal vis à vis de Livaï car je viens de comprendre quelque chose d'horrible. A Nazaré je lui ai hurlé dessus en lui disant qu'il ne savait pas ce que c'était de surfer car il ne l'avait jamais fait.

Je lui ai dit des choses attroces. Que ce n'était qu'un entraîneur. Qu'il ne connaissait pas le frisson des vagues. Qu'il ne me comprenait pas.

Je me suis complétement planté. Il a le surf dans le sang et dans l'âme. Et en plus de ça, lui aussi est un grand fan du Caporal !

C'était donc ça son autre secret ? Mais alors pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Et pourquoi se faire passer pour mort ? Là j'avoue que je ne saisis pas bien...

-Tu aurais put me dire que tu avais surfé dans le temps. Je ne t'en aurais pas voulu. Au contraire, surtout que toi aussi tu es un grand fan du Caporal donc bon...

-Tu le fais exprés ou quoi ? Me crache t'il au visage.

-De quoi ?

Livaï, à bout de patience, va se placer à côté d'une des photos de face du Caporal. Cet photo représente mon idole avec son plus vieux copain : celui qui est mort à Nazaré avec lui et dont je ne me souviens plus le nom.

-Regarde moi bien, reprend Livaï. Regarde bien mes yeux, mon nez, ma bouche, la forme de mon visage. Certes j'ai beaucoup maigrit et perdu beaucoup de poid. Je ne possède plus un pet de muscle. La lueure que j'avais autrefois dans les yeux à disparu. Mais la forme général du visage ne peut pas te mentir. Alors regarde moi bien comme tu ne m'as encore jamais regardé !

Légèrement dérouté, j'obéis à Livaï et le fixe intensémment pendant de longues, très longues secondes, le dévisageant, comparant son visage avec celui du Caporal. Je ne vois rien au début. Alors je m'apprête à abandonner. À dire à Livaï que c'est stupide ce qu'il me demande. Que je ne vois vraiment pas où il veut en venir. Et au moment ou j'ouvre la bouche, c'est là, pendant une de ses longues secondes à le fixer comme un crétin, que je vois les deux visages se superposer pour n'en faire plus qu'un.

Je me fige en comprenant. Comment n'ais-je pas put m'en rendre compte plus tôt ? Comment ai-je put passer côté de quelque chose d'aussi gros ? Comment ai je put ne jamais faire le rapprochement entre ses deux visages que je connais parfaitement l'un et l'autre ? Surtout que je me prétendais plus grand fan du Caporal au monde !

...

...

Livaï est le Caporal....

...

...

Le Caporal est Livaï...

Tout deux ne sont qu'une seule est même personne...

Mon coeur rate un battement quand je comprends enfin. Mes jambes ne peuvent plus me porter et je tombe sur mes genoux, des larmes coulant sur mon visage. Je ne sais pas trop pourquoi je pleur. Joie ? Tristesse ? Colère ? Soulagement ? Peut être un peu de tout ça à la fois...

Une main se pose sur mon épaule. Je relève le visage pour faire face à Livaï qui me regarde avec honte et peine.

Je ne sais pas quoi faire, alors je fais la seule chose qui me semble juste : je le prends dans mes bras pour l'étreindre. Je sens Livaï qui se met à pleurer lui aussi, comme libéré d'un grand poids. Nous restons un long moment ainsi, dans les bras l'un de l'autre, à pleurer toutes les larmes de notre corps.

Je comprend maintenant toutes ses réticences. Celle de m'entraîner. Celle d'aller à Nazaré. Celle de me laisser surfer sur la grosse vague. Tous ça... Ça ne lui rappelait au final que des mauvais souvenirs... Mais il l'a quand même fait. Pour moi... parce qu'il m'aime...

Mais je ne comprend toujours pas. Pourquoi m'a t-il amené ici maintenant ? Pourquoi pas avant ? Je veux savoir. Pourquoi ne m'a t-il rien dit ? Pourquoi s'est-il fait passé pour mort pendant toutes ses années ?

Je relâche délicatement notre étreinte et le saisit par les épaules, l'obligeant à me regarder. Et dans un soupir je lui demande une seule petite chose. Quelque chose de simple mais qui pourtant, je le sais, va le détruire une deuxième fois.

-Raconte moi...

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Bon et bien... On est en plein dedans cette fois... Livaï fait enfin face à son passé. Eren va enfin découvrir la vérité...

J'ai le sentiment que ça fait des siècles qu'ils attendent tous deux ce moment. Et ils y sont enfin.

J'espère que ce chapitre vous aura plus. Pour ma part je retourne écrire la suite. Je suis en pleine motivation et j'ai le temps alors j'en profite.

Gros bisous à tous et à très bientôt 😘😘

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