~22~

Une ambiance tendue régnait.
Le froid hivernal gelait les moindres particules d'air. Figeant la scène qui se déroulait.

On pouvait entendre deux respirations fortes, venant de quatres poumons inspirant rapidement l'air glacial.

Puis les langues se delièrent et le matou pris la parole et lâcha brusquement.

- Tu as vu ? Je suis le père de plusieurs chatons, tes neveux. Ces chatons auraient pû être tes fils et filles.
Ne le regrette tu pas ? Il n'est jamais trop tard pour changer d'avis.

Une expression de dégoût s'installa en une fraction de seconde sur le visage de la guerrière au poil hérissé de colère.

- Tu me dégoûtes Pelage de Granit. Prononcer ton nom me dégoûte, non seulement tu n'as pas compris que j'avais mis fin à cette relation et en plus je suis très heureuse avec mon compagnon.

La haine se voyait dans le regard du matou, il répéta le mot "compagnon" le crachant avec dépit.

La chatte rétorqua fièrement, semblant avoir une idée comme ravie d'avoir un argument de taille à jeter au guerrier.

- On va même avoir des chatons !

Le visage du matou aux pelage moucheté se décomposa brutalement, la lueur folle qui brillait dans ses prunelles bleues s'éteigna pour les laisser ternes.

Il ouvrit la bouche, comme souhaitant parler puis il l'a referma.
À cet instant dans son regard déjà terni quelque chose se brisa.
Ses muscles se relâcherent un instant.
Avant qu'il semble réaliser, prendre conscience d'une chose.
Sur ce il fit violemment demi tour et partit à une allure rapide.

Il accélèra de plus en plus en avançant, jusqu'à courir à pleine vitesse.
Il déboula dans le camp entrant en courant, ne ralentissant même pas et se dirigea vers la pouponnière où se trouvaient sa compagne et sa progéniture.

Ombre de Jacinthe qui s'était assoupie leva la tête, surprise et surtout heureuse.
Mais en voyant le visage sombre, tourmenté de son compagnon elle s'inquiéta.

Une ambiance pesante s'était installée dans la pouponnière. Les autres reines y étant avait elles aussi discrètement fixé leur regard sur le matou au pelage humide goûtant sur le sol.

Soudain alors qu'Ombre de Jacinthe relève la tête pour le regarder dans les yeux, il prend la parole. S'exprime d'une voix basse mais assurée, sans émotions.

- Ombre de Jacinthe, c'est fini entre nous. Définitivement.

Silence, l'étonnement se peint sur le visage des spectatrices de la situation tandis que la principale concernée reste impassible un court instant. Avant qu'une peur, qu'une panique indescriptible prenne place sur son visage.
Elle ne répliqua pas, le prochain à reprendre la parole fut encore le guerrier.

- Je ne participerait pas à l'éducation de ces chatons, ce sont à partir de maintenant uniquement les tiens.

Soudain la reine explosa, elle se releva bousculant sans y faire attention sa progéniture qui était contre son ventre.
Tout les poils hérissés, la queue battante il était impossible de savoir si elle était en colère ou effrayée.
Seul un immense désarroi teinté de panique se voyait clairement.

Puis elle se mit à hurler, des paroles incohérentes, incompréhensible, saccadées, hachées avec une voix témoignant des plus fortes émotions.

Quelques paroles pouvaient être distinguées.

- Ce n'est pas possible ! Je ne veux pas ! Non non non non !

Le matou qui écoutait ceci blasé tourna le dos, ne daignant même pas jeter un regard à ses chatons, sorti de la pouponnière en lâchant une dernière phrase.
"Si c'est possible, c'est fini Ombre de Jacinthe."

- Je- non pas toi ! Pelage de Granit !

Ses pattes la lâchèrent, elle se ralongea et garda sa tête levée.
Le regard dans le vide, l'air perdu.
Jusqu'à ce que les autres femelles interviennent.

- Ombre de Jacinthe ? Il faudrait nommer ces chatons.

Dit doucement Fleur de Bruyère, la sœur de celui qui venait de mettre la femelle grise dans cet état.

- Ils ne devraient pas tarder à ouvrir les yeux, leur trouver un nom avant serait bien.

Reprit le plus délicatement possible Chipie.

- Je voulais que ça soit lui qui les nomme.
Dit la jeune mère, d'une voix brisée sans cesser de fixer le vide.

- Il faut un nom à ces chatons, on va t'aider ça ira.
Chipie s'exprima plus fermement dans l'espoir de sortir Ombre de Jacinthe de sa torpeur.

- Ce petit mâle à du prendre du côté de Pelage de Granit, il a le pelage blanc comme Tornade Blanche.
Comment veut tu l'appeler ?

La reine tourna enfin le regard vers sa progéniture, ces minuscules boules de poils en besoin de protection.

- Il est roulé en boule, on dirait un faon. Constata Chipie.

- Petit Chevreuil alors. S'exprima sa mère, avant de tourner son regard vers un mâle qui lui ressemblait.

- Celui ci est gris comme toi Ombre de Jacinthe !

- Petit Blaireau, sa queue est courte et touffue comme celle d'un blaireau.

- C'est un joli nom, ça lui va bien il à l'air déterminé.

- Ça lui donnera de la force, c'est le plus petit de la portée. Et le troisième mâle tu comptes l'appeler comment ?

- Il est tacheté et moucheté de roux vif, on dirait un coquelicot, appelons le comme ça.

- C'est une bonne idée, il est costaud ce chaton ci ça sera un battant !

- Pas autant que celle là Fleur de Bruyère, c'est la plus grande de la portée !

- Elle a déjà des épaules larges comme son père.

- Petite Bondrée celle ci, elle y ressemble et c'est de beaux oiseaux forts.

- Ce sont des noms magnifiques ! Ces chatons seront bien ici.

Aussitôt cette mission pénible pour la jeune mère celle ci se tut sans regarder ses chatons et fixa à nouveau son regard dans le vide.

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