L'amour, cette merde...
Il sortit donc de l'immeuble plus las qu'autre chose et se mit à marcher le long de la rue, tentant de se repérer comme il le pouvait. Il devait trouver la bouche de métro la plus proche et rentrer chez lui ainsi : il était de repos et c'était tant mieux. Son téléphone sonna néanmoins et il décrocha.
« Qu'est-ce tu veux porc épique ?
- Denki ne se sent pas très bien aujourd'hui, il faudrait que tu le remplaces.
- Qu'est ce qu'il a ce troue de balle ?
- ... Est ce que tu peux venir le remplacer ?- Pourquoi tu me dit pas ce qu'il a ?
- Parce que ça te concerne pas
!- Tch, j'arrive. »
Il raccrocha, énervé : depuis quand on lui cachait des trucs ? Normalement, il était le deuxième au courant de tout, Denki le prévenait toujours après Eijiro. Seulement, là, il n'avait même pas de message de sa part ? C'était quoi ce bordel ?!
De ce fait, avant de rentrer dans le métro, il tenta d'appeler le blond ,mais ce dernier ne décrocha pas, ce qui l'agaça encore plus. Depuis quand il ignorait ses appels ?
Toutefois... N'était-ce pas mieux ainsi, dans cette situation ? Finalement, se tenir éloigné du garçon électrique lui permettrait de l'oublier plus facilement, non ?
Denki allongé dans son lit, encore plus épuisé que la veille, regarda son téléphone vibré. Et le nom s'affichant sur l'écran ne fit que le mettre encore plus mal qu'il ne l'était déjà. Ne pouvait-il pas le laisser tranquille ? Il enfonça la tête dans un coussin et tenta d'oublier l'explosif pour la journée. Il fallait qu'il reprenne du poil de la bête et qu'il agisse de manière normale avec Katsuki dès le lendemain.
Malheureusement, le lundi suivant, lorsqu'il retourna travailler, ce dernier l'ignora royalement, c'est à peine s'il lui adressa un regard. Denki se dit donc qu'il valait mieux faire la même chose : oublier Katsuki ne serait pas facile mais s'il avait le moins d'interaction possible avec lui, ça aiderait sûrement.
Eijirou les observa pourtant tout la semaine et il se sentait mal : il savait que chacun d'eux avait des peines de cœur. Bien sûr, Izuku ne lui en avait pas parler explicitement mais il avait compris que le problème était loin d'être réglé pour Ground Zero. Quant au deuxième larron, il n'était pas sur de trouver les mots justes pour lui faire comprendre que son attitude ne résoudrait rien. D'ailleurs, pourquoi Katsuki ignorait lui aussi Denki ? Tout cela n'avait pas de sens.
Heureusement, aucun des deux ne déclina leur soirée habituelle du vendredi soir ; en effet, il avait pris peur que justement aucun d'eux ne veuille plus venir.
De son côté, le grognon de service avait tenté de passer quelques soirées en compagnie du serveur, ce qui c'était avéré plus difficile que prévu, surtout avec leur emplois du temps respectif ; toutefois, ils avaient tout de même réussi à se voir quelques fois.
Et, au grand malheur de Katsuki, il ne cessait de trouver des défauts à Ikuto que Denki n'avait pas : par exemple, son ami électrique n'était pas aussi superficiel, il ne parlait pas que de lui ; de plus, il était plus drôle bien que, dans une majorité de cas, cela arrivait à ses dépend.
Quoi qu'il en soit, Katsuki détestait tout ça. Peut-être, qu'inexorablement, il se devait de trouver quelqu'un de radicalement différent.
Et, oui, il avait aussi un peu de mal à oublier le garçon Pikachu. Oui, parce que, malgré le fait qu'il ait décidé de l'ignorer, il le voyait autant déprimé dans son coin. Il ne pouvait s'empêcher d'être mal à l'aise de le voir ainsi et, lorsqu'il était sur que personne ne le voyait, il le dévisageait et espérait secrètement qu'il retrouve le sourire.
Ce fut donc aussi pour cette raison qu'il avait pris la décision de se présenter à leur soirée hebdomadaire.
Ils étaient d'ailleurs déjà tous installés à une table quand il arriva et fut soulagé de voir Denki sourire à Hanta, bien que, de son point de vue, son geste semble légèrement faux. Du coup, lorsqu'il fut installé à son tour, et après avoir salué tout le monde et commandé directement à boire, il voulut trouver un sujet pour lui adresser la parole. Seulement, il n'était pas doué avec la socialisation et... Et ce fut ce moment-là que Ikuto choisit pour débarquer.
« Bonsoir Katsuki ! Bonsoir tout le monde ! Je peux m'asseoir ici ?
- Oui bien sûr ! Fit Mina soudainement encore plus joyeuse. »
Eijiro lança un regarda en coin à son meilleur ami, assez inquiet par sa réaction et ce qu'il pourrait ressentir. Seulement, Denki n'en laissait rien paraître, comme si l'arrivé du garçon ne l'avait pas touché. Au bout d'une dizaine de minutes, pourtant, l'électrique finit par se lever, prétextant une envie présente. Ikuto le suivit même des yeux et annonça qu'il avait, lui aussi, besoin d'y aller.
Une fois dans les toilettes, Denki s'était directement penché au dessus d'un lavabo, tentant des exercices de respiration afin de se calmer. La présence du serveur lui donnait envie de vomir et la tête lui tournait ; seulement, il n'avait pas voulu mettre une mauvaise ambiance, alors il n'avait rien dit et avait ravalé ses larmes. Il entendit pourtant, de loin, la porte de la pièce se rouvrir, laissant la musique et le bruit des personne à l'extérieur rentrer avant que le silence ne revienne à nouveau.
Il entendit la personne s'approcher mais il n'ouvrit pas les yeux. Il s'en fichait qu'un quelconque inconnu le voit ainsi. Il reprit une profonde inspiration avant... avant de la bloquer totalement. Il connaissait ce parfum, il l'avait en tête depuis plus d'une semaine et savait repérer cette odeur à plusieurs mètres de distance : Katsuki.
Il se retourna d'un mouvement souple vers le nouvel arrivant mais se figea dès qu'il s'aperçut de qui il s'agissait. Ikuto était là, le regardant d'une manière douce, gentille et bienveillante. Qu'est-ce que ce garçon faisait ici, avec lui, à l'observer comme ça ? Et... et pourquoi avait-il le parfum de Katsuki sur lui ?
« Tout va bien ? Je suis désolé, je me souviens plus de ton nom... Déclara Ikuto, un sourire gêné aux lèvres.
- Kaminari Denki
– il ne pouvait pas dire plus que ça, il en était incapable.
- Aaaah oui, c'est vrai ! Katsu' ne m'a pas trop souvent parlé de toi, du coup c'est pour ça que je n'ai pas retenu ton prénom. »
Denki eut comme l'impression de se prendre un violent coup dans l'estomac. Qu'est-ce qu'il lui faisait le plus mal dans cette phrase ? Était-ce parce que Ground Zero ne parlait jamais de lui ? Ou était-ce le fait que, lui et Ikuto semblaient de plus en plus proches ?
C'était, finalement, sûrement la même intensité quel que soit le cas, vu la douloureuse étreinte qui semblait lui serrer le cœur avec force.
« A-ah, toi... Toi et Blasty vous parlez souvent ? Tenta-t-il en souriant doucement, plus qu'angoissé à l'intérieur.
- Oui bien sûr ! Évidement même ! Mais... Attend, il ne te l'a pas dit ? Nous sommes en couple ! J'ai même une photo de lui dans mon lit, regarde ! Finit le serveur en rigolant. »
Joignant le geste à la parole, il avança son portable sous les yeux du héros, avec un air innocent – seulement, sous son masque délicat et bienheureux, Ikuto était vraiment, très, très égoïstement content de voir la mine déconfite du garçon, se décomposer de plus en plus. Ce blond-ci à la mèche noire était son rival et le rival devait être éliminé. Oh bien sûr, il n'allait sûrement pas le tuer ou le kidnapper, il n'était pas si fou ou stupide. Il lui suffisait simplement d'appuyer la où ça faisait le plus mal pour le faire disparaître de la vie de son futur compagnon, ni plus, ni moins.
La gorge de Denki se noua d'un coup, comme si des mains lui enserraient soudain véritablement le cou. Il détourna le regard bien vite et fit mine de se laver les mains avant de féliciter Ikuto de manière évasive. Il voulait juste se tirer d'ici et ne pas rester une seconde de plus. Il ne se priva donc pas pour sortir le plus rapidement possible, sans demander son reste ni dire quoi que ce soit de plus. Il ne retourna même pas jusqu'à la table ; non il préféra partir d'ici, loin, tout de suite. De toute façon, les larmes coulaient déjà sur son visage. Il n'avait même pas pris sa veste mais, franchement, il n'en avait rien à faire.
Et, une fois dehors, l'air lui permit de mieux respirer. Il traversa les rues froides et sombres, tentant d'essuyer, vainement, les sillons d'eau coulant sur ses joues.
Il voulait rentrer chez lui et ne plus jamais y sortir. Seulement, ses clés étaient dans son manteau qui était posé sur la chaise... dans le bar. Toutefois, il n'allait sûrement pas y retourner maintenant ! Yuki n'habitait pas loin, il s'y dirigea donc : il savait qu'elle l'accueillerait sans mal.Ikuto souriait de toute ses dents en rangeant son portable. La menace avait été éliminée, il ne lui restait plus qu'à s'occuper de Katsuki pour qu'il oublie totalement ce blond inutile – et ça, ça ne serait pas très dur. Il repartit alors vers la table et s'assit à côté de son cendré.
« Denki n'est pas revenu ? Fit pourtant remarquer Hanta.
- Il doit sûrement s'être coincé dans les toilettes, bête comme il est ! Se moqua Mina, ça ne serait pas la première fois en plus.
- Ah non, je l'ai entendu en conversation avec... j'ai oublié le nom, je crois que c'est Yuka ?
- Yuki ? La jeune fille chez qui il va souvent ? S'excita en conséquence la jeune fille du groupe.
- Oui, Yuki, voilà ! Ils avaient l'air en pleine discussion passionnée, et puis, il a dit qu'il la rejoignait sans plus attendre. Si tu veux mon avis, ton vœux est exaucé : il s'est trouvé une copine ! Rajouta-t-il avec un clin d'œil à l'attention de la rose.
- Oh mon dieu, oui ! Enfin ! S'esclaffa-t-elle, toute contente. Depuis le temps que je veux qu'il se case ! »
Hanta tapota gentiment la tête de sa petite amie, un petit sourire léger aux lèvres – sourire qui se fana toutefois rapidement dès qu'il vit le regard d'Eijiro. En effet, celui-ci ne croyait pas un traître mots de ce que venait de leur dire Ikuto. Non seulement la veste de son meilleur ami était toujours là – et, même en toute hâte, il ne l'aurait pas laissée – mais, de plus, et surtout, il n'allait sûrement pas se mettre en couple avec cette fille vu qu'il était amoureux de Katsuki !
Sombre, il se leva donc à son tour, attrapa sa veste et celle de Denki, puis sans prendre le temps de dire quoi que ce soit, courra vers l'extérieure du bar.
Il devait rattraper son ami.
Il tenta donc de l'appeler sur son téléphone ; seulement, c'était dans la poche de la veste que son portable était et sonnait dans le vide. Eijiro était inquiet, très inquiet : il ne savait pas où était son ami, n'avait aucun moyen de le joindre et ce dernier devait sans aucun doute être triste, à traîner dehors, il ne savait où.
A la table, au bar, tout le monde fut très surpris de ce mouvement si rapide. Eijiro qui était pourtant si calme d'habitude avait réagit au car de tour, sans raison apparente, d'un coup, ne laissant pas une chance aux autres de comprendre ce qu'il se passait.
« Mais... Mais qu'est-ce qui lui a pris ? Demande au bout d'un temps Mina, sonnée.
- Kaminari-kun avait l'air d'avoir oublié son manteau, fit remarquer Ikuto, jubilant intérieurement.
Hanta fronça les sourcils : c'était étrange de la part de Denki de partir ainsi, sans rien leur dire, en laissant en plus une part de ses affaires. Et le comportement d'Eijiro n'en était pas moins suspect. Est-ce qu'il s'était passé quelque chose dont il n'était pas au courant ?
Katsuki, de son côté, rongeait son frein, tentant de ne pas imploser sur place à cause de ses pensées : savoir que Denki était avec cette fille l'énervait au plus haut point, seulement... C'était étrange. L'électrique lui avait pourtant affirmé qu'il n'était pas amoureux d'elle, et puis, il ne serait pas parti sans sa veste, et sans un mot ou un au revoir qui plus est. Il n'était pas idiot à ce point, et encore moins égoïste. Définitivement, quelque chose clochait.
Toutefois, avant qu'il n'arrive à une bonne conclusion, il vit, ainsi que tous, Red Riot revenir, clairement furax.
« Toi ! Explique-moi comment Denki a pu parler avec Yuki alors que son portable est encore dans sa veste et qu'il ne l'a et ne l'avait pas sur lui ?! Cracha-t-il sans pincettes.
- Q-Quoi ? Répondit Ikuto, perdu. »
Ce dernier pâlit : il n'avait pas pensé à ça. Devait-il jouer les idiots en conséquence ? Non ?Seulement, il vit soudainement le regard de Katsuki se poser sur lui, en tout point menaçant. Il devait vraiment trouver un mensonge et vite ; néanmoins, il avait beau se creuser la tête, il ne trouvait rien, et le regard noir de tueur du cendré ne l'aidait pas.
Katsuki se leva à son tour, pour se tirer vite fait. Il avait une envie dévorante de lui coller son poing dans sa face de blond platine, mais il devait se retenir de toutes ses forces. Ikuto venait de mentir et on savait pas où était Denki. De plus, on ne savait pas pourquoi il s'était tiré. De dos, il entendit des pas précipités derrière lui claquant contre le pavé sitôt qu'il fut dehors et même la voix alarmé du serveur. Il croyait vraiment qu'il allait lui répondre ? Pas avant de s'être calmé, ça s'était sur et certain.
Eijiro attendait toujours sa réponse, qui ne vint toutefois pas car ce foutu blond platine partit à la poursuite de Ground Zero. Las, le rouge se rassit donc à sa place et tenta de prendre une grande inspiration, ses mains reprenant peu à peu leur aspect normal, se décrispant.
Du coin de l'oeil, il vit que Hanta et Mina étaient complètement paumés. En même temps, normal, avec tout ce qu'il venait de se passer. Ces derniers lui demandèrent donc des explications, qui ne leur confia, au début, que le stricte minimum mais surtout ce qu'il savait.Seulement, il avait beau être loyal et savoir que Denki ne serait pas très heureux que son secret ait été dévoilé, là, il était clairement à bout. Alors il finit par parler... Il regrettait vraiment qu'Izuku n'ait pu venir.
« Denki aime Katsuki ? Finit par dire Mina. Si je m'attendais à ça...
- Et Katsuki, il est au courant ? Demanda doucement Hanta.
- Non... »
Ikuto courut, quitte à en perdre haleine, jusqu'au héros et se mit brusquement devant lui, lui barrant le chemin. Seulement, ce dernier l'ignora royalement.
Katsuki continua de marcher, d'un pas énervé, peut-être même comme il n'avait jamais été énervé auparavant : son sang bouillait atrocement dans ses veines et ses mains était plus beaucoup plus moites que d'habitude. Clairement, il n'aurait pas la patience de résister, surtout si ce Fushōjiki disait un seul et unique truc de travers.
« Katsuki, je t'en pris, attend !
- Pourquoi ?! Hein ?! Qu'est-ce que tu me veux ?! Cria t-il en s'arrêtant, les poings serrés.
- Je... Je vais t'expliquer !
- Oh, oui, j'ai hâte d'entendre ça tu vois. Quoi, tu vas encore me sortir un mensonge, non ? C'est ça ? T'as cru quoi, que c'était marqué abruti sur mon front ?!
- Non, bien sûr que non ! Juste que ce gars te mérite pas ! Il en a rien à faire de toi, alors que moi, moi je t'aime ! On sera très bien sans lui ! Katsuki... »
Katsuki grogna, serrant les dent : bien sûr qu'il savait que Denki ne voulait pas de lui, pas besoin que ce con le lui rappelle – surtout que ce gars n'était là que depuis une semaine, il n'avait encore moins son mot à dire.
Ainsi, sa résistance tomba. Il leva le poing et le frappa au visage, sans douceur.Il n'avait pas pu le retenir celui-là. Ce mec leur avait menti, en utilisant en plus un de leur pote et, pour finir, il se permettait de retourner le couteau dans la plaie ? Quelle bonne blague.
« Je veux plus jamais te revoir, c'est clair ? Articula-t-il d'un air sombre.
- Katsu', je te jure... Je te jure qu'on est faits pour être ensembles. »
Katsuki claqua sa langue sur son palais en toute réponse et finit par lui tourner le dos. Désormais, le coup qu'il lui avait foutu ayant un peu dissipé sa rage, il voulait juste le laisser là, derrière, tout seul, comme une merde, et faire comme s'il n'avait jamais existé, n'avait jamais fait parti de sa vie. Et tant pis si, pendant quelques jours, il devait retourner dans la déprime de son amour à sens unique ; il choisirait juste mieux le prochain. Ou... Ou alors, quitte à vraiment choisir, il devrait simplement laisser tomber tout ça.
Franchement, l'amour et toutes ces conneries, c'était clairement pas pour lui.
Denki, de son côté, était arrivé chez Yuki, tremblant de froid et en larmes, suffocant d'un trop plein d'émotion. La jeune fille le fit donc entrer en toute hâte et il put rapidement s'allonger sur canapé. Ainsi, une fois réchauffé, après qu'elle l'ait couvert d'un plaid, et quelque peu calmé, il lui confia tout de cette soirée, tandis qu'elle lui caressait doucement les cheveux.
« Tout va s'arranger Kami', chuchota-t-elle. Tout va s'arranger, je te le promet. »
Il finit par s'endormir.
Et, le lendemain, lorsqu'elle le réveilla gentiment, elle le prévint qu'un des ses amis était là. Il fut donc, quand même, un peu surpris de voir Eijiro à la porte de Yuki, tenant entre ses bras sa propre veste. La jeune fille lui expliqua alors l'avoir appelé sur son portable à lui, en espérant qu'un de ses amis l'ait en sa possession et décroche – ce qu'avait fait Eijiro. Les deux s'étaient, ainsi, rapidement expliqués la situation.
« Allez, je te ramène chez toi bro', dit doucement le rouge. »
Lorsqu'ils firent tout deux dans la voiture, un long silence s'étala : Denki n'avait pas envie de parler et Red Riot respectait son silence, quand bien même c'était pesant pour lui. Et, une fois à l'appartement du blond, ce dernier s'affala sur son divan. Il aurait du travailler aujourd'hui, mais, concrètement, c'était au-dessus de ses forces.
« Repose toi aujourd'hui, ok ? Je vais appeler l'agence pour leur dire que tu ne vas pas bien mais que je viens prendre tes horaires. »
Il ne répondit pas, il avait de la fièvre, il le sentait mais il n'avait pas envie de bouger pour prendre quoi que ce soit contre ça. Il voulait juste qu'on le laisse tranquille. Il sentit la main du rouge sur son front, et ce dernier l'aida à se lever pour se mettre au lit. Une fois sous les couverture, il sentit la fatigue revenir encore plus forte et il ne comprit pas les paroles de son ami qui était déjà bien lointain pour lui.
Eijiro était assez inquiet de laisser son ami seul ainsi ; seulement il n'avait pas le choix. Il se promit qu'une fois la journée terminée, il reviendrait sans faute s'occuper de lui. Au fond de lui, il regrettait vraiment qu'Izuku soit parti voir sa mère hier et ne rentre que le soir même.Pourtant, une fois arrivé à l'agence, il se présenta à l'accueil pour leur dire qu'il travaillerait à la place de Denki.
Ce ne fut qu'à l'étage qu'il croisa Katsuki qui, pour une fois, n'avait pas l'air en colère mais plutôt blasé ; et ça, ça changeait par rapport au reste de la semaine. Prudemment, Eijirou s'approcha de lui pour lui annoncer qu'il serait son coéquipier pour la journée.
« Qu'est ce que tu fous là ? Dit néanmoins Katsuki avant qu'il n'eut le temps de s'annoncer.- Denki est malade, je le remplace. On va travailler ensemble aujourd'hui, ajouta-il avec un sourire.
- Qu'est-ce qu'il a ? »
Eijirou fut déstabilisé par le ton doux qu'employa Katsuki : d'habitude, il aurait aboyé ou dit que les idiots comme Denki ne tombaient jamais malades. Il eut alors du mal à lui répondre et se contenta finalement d'articuler le mot fièvre.
Ground Zéro serra la mâchoire : Denki avait du prendre un coup de froid à se balader en T-shirt avec ce vent glacial. Tout ça par la faute d'Ikuto. Il ignorait toujours ce qu'il s'était passé hier soir mais il allait bien finir par le savoir, d'une manière ou d'une autre. « L'incident » de la veille lui restait en travers la gorge et il s'en sentait même coupable : après tout, c'était à cause de lui que le serveur s'en était pris à pikachu. Il devrait vraiment trouvé un moyen de parler avec Denki car il n'irait sûrement pas reparler à l'autre trou du cul de tout sa vie.
Il allait obtenir les réponses qu'il voulait ce soir, Katsuki se le jura. Toutefois, il savait aussi que le rouge serait là pour prendre soin du malade, il fallait donc l'éloigner. Il envoya un message à son meilleur ami pour retenir Eijirou ce soir : si Deku lui demandait de l'aide, il partirait le voir lui en premier. Et lui serait donc seul pour s'occuper du blond.
C'est ainsi qu'à la fin de la journée, tandis que Red Riot tournait dans son bureau pour trouver visiblement une solution, qu'il débarqua l'air de rien.
« Pourquoi tu tournes en rond abruti ?
- Izu' a besoin que je vienne le chercher, il a loupé son train... Seulement, Denki est malade, du coup j'essaie de voir qui est dispo' pour s'occuper de lui.
- Je suis dispo', je peux aller le voir. Suffit que tu me donnes les médocs'.
- Non ! S'écria soudainement Eijiro en réponse. »
Il se jeta sur la sac que s'apprêtait à prendre Katsuki. Celui-ci haussa un sourcil : en voilà une réaction bien disproportionnée. Eijiro savait quelque chose, le cendré le sentait. Il plissa alors les yeux et tenta de reprendre la poche plastique.
« Donne moi ça, grogna-t-il.
- T'inquiète pas, je suis sur que Mina ou Hanta pourrons passer le voir, couina le rouge en réponse.
- Je peux très bien le faire moi, alors lâche ce sac abruti !
- Non, c'est pas une bonne idée, il est malade et tout...
- Il y a quelque chose que je devrais savoir peut-être ?
- Non rien, c'est juste que...
- Alors j'y vais, point. »
Katsuki arriva à tirer le sac jusqu'à lui et partit rapidement du bureau sous l'effarement d'Eijiro. Ces deux enfoirés lui cachaient un truc et il allait savoir quoi ! Il détestait être mis de côté ainsi.Quand il arriva au pied de l'immeuble où habitait Denki, il remarqua qu'aucune lumière n'était allumée : pikachu avait intérêt d'être là et pas s'être tiré en douce sinon il ne donnait pas cher de sa peau. Une fois devant la porte il sonna et frappa mais personne ne répondit. Il commença à s'impatienter et finit par abaisser la poignée. Il fut un peu surpris qu'elle s'ouvre, mais tant mieux, ça voulait dire qu'il était là.
Il rentra dans l'appartement qui semblait mieux rangé que dans ses souvenirs ; enfin ce n'était toujours pas le top mais c'était déjà ça. Il posa le sac de médicaments et sa veste sur une chaise à côté de lui, et ainsi, put voir le portable du garçon sur la table de la cuisine qui clignotait. Il regarda et remarqua qu'il avait cinq appels manqués du rouge – rouge qui s'en prendrait une dès qu'il le reverrait – puis deux autres de Yuki. Il voulut jeter le téléphone mais se retint.
Il se dirigea vers la chambre du garçon qu'il trouva sous les couvertures. Katsuki discernait juste une respiration laborieuse. Allumer la lumière ne le fit même pas bouger d'un pouce ou grogner. Inquiet, il s'approcha de Denki et posa ça main sur son front.
« Putain t'es brûlant ! Fait chier ! »
Katsuki courra dans la salle de bain et fit couler de l'eau tiède dans la baignoire avant de retourner vers l'endormi et de tirer la couette. Il retira ses habits comme il put et aussi vite qu'il lui était possible avant de le prendre dans ses bras. Il entendit un tout petit gémissement de protestation : au moins le blond avait encore un peu de conscience. Puis il le posa dans le bassin à peine rempli d'eau. Il le vit frissonner et papillonner des yeux.
« J'ai froid, murmura-t-il.
- Ouais je sais ! Est-ce-que tu as des patchs contre la fièvre ? Ou même un gant ? »
Denki secoua la tête faiblement mais arriva un tant soi peur à lever son bras pour lui indiquer où il pourrait trouver quelque chose. Katsuki commença alors à vider les placards comme il put pour trouver son butin. Une fois un gant en main, il repartit au chevet du malade et lui appliqua l'objet froid sur le front. Pendant ce temps, l'eau du bain arrivait enfin à la moitié du torse du garçon.
« Surtout, tu restes éveillé ! Lui ordonna Katsuki. »
Denki ne lui répondit que pas une simple onomatopée incompréhensible. Il voulut se saisir de son portable pour appeler un médecin mais il réalisa qu'il l'avait laissé dans sa veste. Il jura, il ne pouvait pas laisser le garçon à moitié dans les vapes dans un bain sans prendre le risque qu'il se noie. Il resta donc à son chevet en attendant que le blond regagne un peu plus conscience.Au bout d'une dizaine de minute à lui tenir la tête hors de l'eau alors que celle-ci lui arrivait au menton, Denki commença à retrouver une grand partie de ses facultés motrices.
« Katsuki, geignit-il.
- Quoi ?
- J'ai une crampe au pied, sanglota ensuite le garçon. »
Il lui montrait une de ses jambes.
Denki restait encore faible et la crampe avait l'air de le faire souffrir atrocement. Katuki n'hésita donc pas à plonger un de ses bras pour ramener le pied à lui et l'étirer pour que la crampe passe.
« Ça va mieux comme ça ?
- Oui.
- Ok, est-ce-que tu peux maintenir ta tête hors de l'eau ? »
Le blond hocha la tête mollement et Katsuki le lâcha précautionneusement, afin de se retourner pour prendre un autre patch contre la fièvre et jeter celui que son ami avait déjà sur le front. La température semblait avoir baisser et tant mieux, ça lui permettait de respirer ; seulement, il ne voulait toujours pas le quitter des yeux, on était jamais trop prudent.
Une fois l'eau du bain refroidie, il fit sortir le garçon de la cuve pour l'enrouler dans une serviette. Il le souleva comme une princesse pour le replonger sous ses draps.
« Je peux marcher Katsuki...
- Ouais bah tu diras ça quand tu ira mieux. »
Quand il le posa sous les couettes et qu'il s'aperçut de son visage tout rouge, le cendré prit peur que la fièvre soit remontée d'un coup ; toutefois, il put constater que la chaleur était bien plus minime qu'avant. Il le lova donc sous les draps et repartit chercher les médicaments. Il revint avec un verre d'eau dans une main et une boite de paracétamol dans l'autre.
« Tu vas avaler ça, et je vais te préparer un truc à becter.
- Tu n'as pas besoin Katsuki...
- Je te demande pas ton avis, c'est clair ? Tu restes au lit, tu prends tes médocs et tu fais pas chier. »
Denki fit un petit signe positif de la tête et le laissa sortir de la chambre. Bien qu'il avait mal à la tête et de la fièvre, l'émotion la plus forte était la gêne. L'homme qui l'aimait l'avait quand même déshabillé et donc vu nu. Après ce qu'il s'était passé hier, il pensait dur comme fer que Katsuki serait la dernière personne à venir mais l'électrique fut soulagé quelque part : ça prouvait que le cendré se souciait un minimum de lui et ça lui faisait du bien. Il s'était presque rendormi quand il entendit son ami débarqué à nouveau dans sa chambre. Il le vit poser un plateau sur sa table de nuit avant de lui demander de se redresser, ce qu'il fit sans broncher.
« Je vais te mettre un haut, ce sera toujours mieux que de rester à poil. »
Denki passa les bras autour de son torse, embarassé. Il trouva son geste bien stupide vu que c'était juste une poitrine de garçon banale ; seulement devant Katsuki, il se sentait terriblement gêné. Il passa donc le sweat que lui donna le garçon avant que ce dernier lui pose le plateau sur les jambes.
« Allez, mange ta soupe. »
Il s'exécuta et fut un peu surpris que le cendré reste là, assis sur son lit, à le regarder manger. Il voulait sûrement être certain qu'il mangeait tout et bien. D'ailleurs sa soupe miso était excellente.
« Tu ne manges pas ? Demanda-t-il pourtant au bout d'un moment.
- Priorité au malade.
- Je pensais pas que tu pouvais être si prévenant, finit-il par le charrier.
Katsuki ne répondit pas, ce qui l'étonna. D'habitude, celui-ci aurait grogné ou ce serait énervé ; mais là, il semblait juste content de le voir avoir un vrai sourire et rire.
Cela faisait effectivement semaine qu'il n'avait pas entendu Denki et le cendré avait l'impression que ça faisait une éternité. L'électrique fut d'ailleurs surpris par son comportement vu qu'il le regarda, les sourcils froncés dans une moue.
« Qu'est-ce-que t'as à me regarder comme ça ? Souffla Katsuki.
- Je...Je sais pas, tu es bizarre aujourd'hui.
- Quoi ? J'ai pas le droit de prendre soin d'un pote ? »
Même si le mot "pote" leur laissait à chacun à un goût amer dans la bouche, ça les soulageait quand même d'un côté qu'ils le soient toujours.
D'ailleurs, ça soulagea tellement le blond platine que des larmes coulèrent sur ses joues.
« Pourquoi tu pleures maintenant ?! S'emporta le cendré.
- Pour rien, renifla-t-il en réponse.
- Putain dit le moi ou je te jure que tu vas le regretter !
- C'est juste que... Il a dit que j'étais rien pour toi... alors savoir que tu me considères au moins comme un ami..., sanglota Denki. Ça me rend heureux. »
Ground Zéro écarquilla les yeux : il avait cru qu'il ne le considérait même pas comme un ami ? C'était quoi ce bordel ? Toutefois, il comprit bien vite que le « il » était en fait Ikuto. Bordel, celui-ci, s'il le retrouvait, ce serait limite si sa propre mère ne pourrait pas le reconnaître.
« Et tu l'as cru ? Sans rire, un mec qu'on connaît juste depuis une semaine te dit une connerie et tu le crois ?
- Mais... Mais ça faisait une semaine que tu m'ignorais, s'indigna Denki. Comment j'aurais pu croire le contraire ? »
Ah oui, c'est vrai qu'il avait fait ça. Et il avait fallu que l'autre con en profite pour raconter de la merde, et ainsi tout était devenu une immense merde. Bon ok, il était clairement pas innocent dans l'histoire, mais bon, il fallait le comprendre aussi, non ? Denki n'était pas au courant du pourquoi il l'avait mise, cette distance. D'ailleurs, pourvu qu'il ne cherche pas d'explication.Katsuki tourna la tête vers le mur en face de lui et soupira.
« Ouais, désolé pour ça. »
Denki se sentit pourtant soulagé quelque part, pourtant lui aussi devait s'excuser de l'avoir incommodé avec ses sentiments. Si Katsuki avait été si distant, c'est parce qu'il s'était rendu compte qu'il était amoureux de lui, non ? Il l'avait ignoré parce que ça devait être embarrassant pour lui d'avoir un pote amoureux de lui.
« C'est moi qui suis désolé, après tout c'est de ma faute... »
Katsuki fronça les sourcils : comment ça de sa faute ? C'était juste la faute de ses sentiments à lui et lui seul. Est-ce-que... Est-ce-que Denki s'en était rendu compte mais qu'il avait continuer à agir normalement pour ne pas l'embarrasser ? Là, ça serait vraiment la honte, en plus d'être la merde : il s'était laissé démasquer alors qu'il avait tout fait pour cacher son affection le plus loin possible.
« Du coup... Dé-Désolé que mes sentiments t'es dérangé, finit le malade dans un souffle. »
Katsuki se figea. Est-ce-qu'il était sûr de ce qu'il venait d'entendre ? Est-ce-que ce n'était pas une hallucination auditive ? Est-ce-qu'il n'avait pas, lui-même, parlé à haute voix sans s'en rendre compte ? Il tourna alors lentement son regard vers l'électrique qui avait la tête baissée, ses cheveux cachant son front et ses yeux, mais laissant apercevoir ses joues rouges.
« De quoi tu parles ? Souffla-t-il lui aussi en retour. »
Denki releva la tête pour remarquer le visage perdu de l'explosif. Ce dernier n'était pas au courant de ses sentiments ? Et... Il venait des les avouer la maintenant ? Oh non, par pitié, pourvu qu'il n'ait pas fait ça, pourvu qu'il ne soit pas aussi stupide...
« Tu as des sentiments pour moi ? Demanda au final Katsuki, avec une étrange douceur dans la voix. »
Ah bah si, il avait été assez con pour. Mais en même temps il le pensait déjà au courant !Denki eut envie de disparaître dans un trou de souris et ne jamais en ressortir. Il tenta alors de se cacher sous les draps, mais renversa le restant de soupe sur le plateau, qui bascula à son tour au sol. Le fracas sortit le cendré de sa transe.
« Putain Denki ma soupe ! Tu viens de gâcher de la nourriture ! S'énerva-t-il. Je te jure que tu fais ça chez moi et je te tue ! Putain mais quel con ! »
Le cendré sortit de la chambre en grognant, laissant le blond s'insulter mentalement pour avoir avouer ce qu'il ressentait. Finalement, il ne savait même pas s'il pouvait enfin respirer de l'avoir dit ou juste se sentir comme une sous-merde d'avoir tout gâché parce qu'il était évident que ce n'était absolument pas réciproque, plus aucun doute possible. Les larmes aux bord des yeux, il entendit son ami – pouvait-il encore l'appeler ainsi – revenir dans la pièce, toujours en train de pester sur le fait qu'il devait nettoyer. Puis, il disparut à nouveau dans le couloir, avant de revenir et de soupirer en le voyant cacher sous les couverture.
« Sors de là abruti ! J'aimerais autant te répondre en face et pas à une montagne de draps ! D'ailleurs faudra les laver car je dors pas dans du linge sale ! »
Denki frissonna : il n'avait pas envie de sortir sa tête ; mais en même temps, il devait affronter la réponse afin de pouvoir passer à autre chose, il parait que ça aidait de se faire rejeter.
Seulement, tout ce qu'il savait était que ça risquait de faire mal ; de plus, devoir ensuite côtoyer Katsuki tous les jours serait pire que horrible.
Alors, après quelques secondes, il finit par se rasseoir et se redresser, mais garda la tête baissée sur les draps qu'il tordait avec ses mains. Katsuki lui ordonna de le regarder dans les yeux mais il ne pouvait pas, c'était au-dessus de ses forces. Il l'entendit soupirer et lui dire qu'il était chiant.Mais d'un coup, tous les sons disparurent, le décor devint aussi flou et tout sembla tourner autour de lui.
Tout ce qu'il ressentait, c'était cette douce chaleur humide qui s'était posée sur ses lèvres et qui s'éloigna un peu trop rapidement, lui laissant une impression d'un vide glaciale.
« Bien, maintenant laisse-moi une place, j'ai sommeil !
- Qu-quoi ? Mais... Mais, attend, j'ai même pas de pantalon !
- Et alors ? Je suis ton petit ami, nan ? 'Y a bien un jour où on sera tous les deux à poil dans un même lit. »
Denki se fit donc pousser sur un côté du matelas, pendant que Katsuki retirait ses habits afin de se retrouver en sous-vêtements. Puis, le cendré se glissa à son tour sous les draps et... Et le prit dans ses bras pour le coller contre son torse.
« Maintenant on dort ! »
Deux... Deux secondes, il allait dormir avec Katsuki, dans son lit, collé à lui ?! Non attendez... S'il avait bien compris, il sortait même avec lui maintenant ?
Mon dieu, il avait à nouveau mal à la tête, la fièvre l'avait fait délirer !
Et pourtant...
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