L'amour, cette merde...
Ça faisait six mois que ses deux amis sortaient ensemble. Et lui, de son côté, était toujours aussi célibataire et amoureux. Merde l'amour, c'était vraiment un truc à chier, et lui, il n'en voulait pas. Encore moins lorsqu'il voyait l'homme qu'il aimait se déhancher sur la piste de danse, collé à une pouffiasse. Sérieux, il voulait pas arrêté d'enchaîner les filles et prêter un peu plus attention à lui, cet abruti ?!
Non mais qu'est-ce qu'il espérait... Que le gars tourne sa cutis juste pour lui ? Fallait pas rêver, il le connaissait depuis treize ans et il avait toujours dragué tout ce qui bougeait, et qui avait bien évidement une paire de seins. Ça le saoulait, il avait envie de se tirer d'ici, mais ça servirait à quoi ? Il rentrerait chez lui et ragerait tout seul dans son lit en s'imaginant l'autre idiot, qui aurait trouvé un nouveau toit où dormir pour la nuit. Ceci le tiendrait éveillé jusqu'à l'aube et il serait encore davantage sur les nerfs.
Hanta arriva alors et s'affala à côté de lui, deux bières dans la main.
« Allez tiens Katsuki, bois un peu, détends toi et trouve toi une fille. Pas bon de rester célibataire trop longtemps... C'est presque à croire que t'es toujours puceau. »
Le con, il avait la chance d'être bourré et que Katsuki ne veuille pas quitter l'autre des yeux, sinon il lui aurait refait le portrait. Et... Deux secondes, l'autre justement, il était pas entrain de rouler une pelle à la pétasse ?
Bah si.
Évidement que si.
Katsuki eut envie de hurler, d'aller lui casser la gueule à cette salope puis d'aller se coucher. Tout simplement.
Malgré tout, une fille arriva soudain à son hauteur et se posa à côté de lui. Katsuki eut un regard circonspect : il ne la connaissait ni d'Adam ni d'Eve mais elle paraissait lui faire des yeux bien doux. Du coin de l'œil, il la vit sourit et se fit discret, attendant de voir la suite.
« Tu es Ground Zero n'est-ce-pas ? Demanda-t-elle langoureusement. »
Il répondit par un grognement. Elle dut sans doute prendre ça pour une note positive car elle se rapprocha davantage de lui, mettant sa poitrine en avant. Puis, elle lui toucha la cuisse de manière parfaitement suggestive et elle se remit à parler.
A quoi est-ce qu'elle jouait au juste ? Sérieusement, elle voyait pas qu'il en avait strictement rien à foutre ?
« Ça te dirais qu'on s'amuse tous les deux ce soir ?
- Casse toi ! Si tu veux te taper un héros, va voir un autre débile et lâche moi la grappe. »
Elle fut outrée du ton qu'il prit puisqu'elle se releva d'un coup et lui lança un regard noir qu'il ne vit que partiellement, ses yeux toujours concentrés sur la piste de danse.
Bah, de toute façon il en avait rien à faire de cette fille et qu'elle soit vexée.
Toutefois, Hanta se sentit un peu mal à l'aise face au regard furieux de la demoiselle toujours posée sur son ami.
« Tu sais pas ce que tu rates ! Tu dois sûrement être gay ou impuissant ! Tarlouze ! »
La fille avait été d'une extrême violence dans ses propos. Hanta en fut brusquement choqué, mais pour Katsuki, cela ne lui fit ni chaud ni froid. Si ça l'amusait d''insulter les gens pour rien, grand bien lui fasse ; lui, il avait d'autre chose à faire.
Comme savoir qui était la connasse sur la piste de danse qui se frottait à l'autre. Avec son décolleté de salope et sa mini-jupe qui laissait peu de place à l'imagination...
En voyant la jeune femme qui avait dragué son ami partir de leur table d'un pas furibond, le brun se rendit compte d'une chose : en fait, Katsuki n'avait jamais reluqué une fille depuis qu'il le connaissait, et n'en avait même jamais parlé non plus.
Alors...
Ce pourrait-il que, comme Eijiro, ce soit les corps plus virils qui l'intéressent ?
Et eux qui lui parlaient de se trouver une nana, quelle bande de con, et en même temps Eijirou n'avait jamais eu peur de se montrer au grand jour devant eux et ils ne l'avaient pas jugé. Il est vrai que le blond était du genre secret, par exemple aucun d'eux ne connaissait Izuku avant que le rouge flirte avec.
« Je me casse, fit soudain Katsuki violemment. »
Il se leva avec hargne, surprenant Hanta.
Il n'en pouvait plus, il devait se tirer avant de commettre un meurtre.
C'est ainsi qu'il partit énervé dans les rues de la ville encore endormie ; toutefois il ne voulait pas rentrer chez lui. Il n'allait pas non plus appeler Deku pour ça, pas envie de passer pour une gonzesse qui pleure pour son cœur brisé.
Il vit alors de l'agitation dans une rue adjacente, que Katsuki jaugea un instant : il pouvait toujours tenter et voir ce qu'il s'y passait. Alors, il s'y dirigea, dans ce coin de rue où se trouvait un bar qui semblait encore ouvert et où un tas de gars fumait sur le trottoir, enrouler dans leurs vestes à cause du froid. Malgré tout, Katsuki s'en fichait – lui voulait juste rentrer et se bourrer la gueule comme il faut. De ce fait, il pénétra dans l'enseigne, d'un pas assuré, et commanda un verre, alors premier d'une longue suite.
Denki revint à la table où se trouvait ses affaires et surtout ses amis, tout sourire, pour finalement y trouver Hanta qui n'avait pas l'air de s'amuser plus que ça. Lui avait encore une fois fait une belle rencontre, la jeune fille était gentille et mignonne ; d'ailleurs, il lui fit un petit salut de la main quand il la vit sortir avec ses copines. Puis, il se retourna vers son ami et lui tapa dans l'épaule.
« Et bien bro' qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
Hanta se retourna vers lui, et grimaça : s'il lui parlait de ses soupçons envers le cendré, Denki se ferrait un plaisir de charrier Katsuki avec. Et...
Mauvaise idée, très mauvaise idée. De plus, si le Ground Zero n'en avait pas parlé jusqu'ici, c'est bien parce qu'il avait ses raisons. De ce fait, Hanta prit le parti de se taire. De toute façon, les histoires de cœur de Katsuki ne concernait que lui.
« Rien, juste fatigué.
- Ok, si tu le dis ! Fit Denki, sans trop le croire du reste.
- Et toi alors? Tu n'es pas resté avec ta conquête ?
- Alors... Premièrement, c'est pas une « conquête » comme tu dis, c'est une fille très gentille que j'espère revoir. »
Hanta leva les yeux au ciel : Denki flirtait toujours avec des filles mais il ne se mettait jamais en couple.
Boh, de toute façon ils n'avaient que 25 ans, son ami avait le temps pour se caser. Le brun, lui, n'avait pas à se plaindre vu qu'il sortait avec Mina depuis quatre ans. D'ailleurs il avait toujours pensé que le blond finirait avec Jirou mais ces deux-là n'étaient autre que de simples meilleurs amis.
« Au fait... Tu sais où est passé Blatsy ?
- Mmh, il est rentré chez lui.
- Quoi ? Déjà ? Pff, il est pas drôle. Déjà que Eiji' a voulu rentrer tôt pour rester avec son copain... »
Hanta haussa les épaules, c'était plutôt habituel de le voir rentrer plus tôt qu'eux : ce genre d'endroit n'était pas sa tasse de thé et maintenant qu'il le soupçonnait de préférer la gente masculine, il comprenait un peu mieux pourquoi les boîtes remplies de couple hétéros qui se trémoussaient avec sensualité ne lui plaisaient pas. Un instant, il se demanda quel pouvait être le type d'homme de l'explosif ? Sûrement un avec du caractère... Quoi que...
Ils finiraient par s'entre-tuer.
C'était pas une si bonne idée que ça, après réflexion...
Le lendemain ,Katsuki se réveilla avec le cerveau qui faisait une belle bringue dans son crâne.
Mécontent et dans les vapes, il grogna.
Cette fois, il avait peut-être un peu trop forcé. L'esprit toujours engourdi, il poussa tout de même sur ses bras pour décoller la tête de son oreiller sur lequel... Sur lequel, il avait apparemment bavé. Génial.
En fronçant le nez, Katsuki se massa les tempes avant de se frotter les yeux. Il se passa ensuite une main sur la nuque : il avait mal partout, tout son corps était endolori. Pour une fois, il passerait son samedi à comater comme un ridicule navet.
Katsuki tourna alors la tête sur la gauche pour apercevoir son réveil et celui-ci lui indiqua qu'il était déjà onze heures passées. La journée commençait bien.
Il posa donc tout son poids sur son bras droit, afin de sortir plus facilement ses jambes de son lit afin de s'asseoir dessus. Il commença ainsi à s'étirer lentement quand il se figea au son d'un froissement de draps. Ça ne pouvait pas parvenir de lui vu qu'il n'était déjà plus sous la couette.
Il avait ramené quelqu'un hier ? Merde, il ne se souvenait plus de rien, il se rappelait juste être rentré dans un bar dont même l'adresse lui échappait.
Sourcils froncés, il se retourna vers l'autre moitié du lit avec une lenteur exagérée pour... Pour voir une chevelure blonde pétante sortir de sous la couette.
Il eut du mal à déglutir : il cherchait une mèche noir significative. Seulement, il ne la trouva pas, et il put enfin s'autoriser un souffle de soulagement mais... pas pour longtemps.
Un inconnu - avec qui il avait sûrement fait bien plus que s'embrasser au vu de leur nudité commune - dormait tranquillement dans son lit. Le sang de Katsuki ne fit alors qu'un tour : il voulut mettre ce mec dehors d'un bon coup de pied au cul mais son mal de tête se rappela brutalement à lui.
Bon, ok, d'abord il devait prendre un ibuprofène, ensuite il prendrait une douche et après ça il jetterait ce type dehors.
Il se leva donc et fut soulagé de ne pas avoir mal au bas des reins : ça l'aurait fait chier de laisser n'importe qui lui rentrer dedans ! Une seule personne aurait bien le droit et c'était sûrement pas celui dans son lit.
D'un pas un peu chancelant, le cendré marcha jusqu'à sa cuisine, mais aucun incident ne se produisit. Seulement, il dut ouvrir plusieurs placards pour enfin trouver ce qu'il cherchait, et, une fois fait, il prit un grand verre d'eau et avala la foutue gélule.
« Bonjour Katsuki ! Les oiseaux chantent, le soleil brille ! Cria soudainement une voix grave mais chantante. »
A nouveau son, le cendre grogna : il allait le tuer, cet abruti. Certes, il avait beau être habitué à l'entendre crier quand il débarquait à l'improviste – sauf que, déjà en temps normal il voulait voir s'il pouvait lui apprendre à voler par sa fenêtre, ce matin c'était encore pire. D'ailleurs, ce fut sans doute quand il vit la tête de tueur qui lui adressa avec les plus mauvaises intentions du monde qu'il glapit et se recula.
« Bonjour Kacchan, tu vas bien ?
- Moi oui mais ce qui te sert de copain ne le sera plus pour bien longtemps, j'peux t'le garantir. »
Le dit-copain en question poussa alors un petit cri pas viril du tout et se cacha davantage derrière celui aux cheveux vert qui lui, était pour sa part très serein. Izuku posa ainsi ce qu'il avait dans les mains sur le comptoir et alluma la machine à café. Katsuki, de son côté, partit s'affaler sur son canapé tandis qu'Eijiro faisait attention à se tenir le plus éloigné de lui.
Le cendré se massa le crâne sitôt qu'il fut assis, passant une nouvelle fois une main dans sa nuque, puis glissa celle-ci sur l'avant de sa mâchoire avant de remonter vers ses yeux. Son samedi ne commençait clairement pas sous les meilleures hospices. Là, tout de suite, maintenant, il avait juste envie de se rendormir, ou alors de se mettre sous un jet d'eau d'eau chaude pour se prélasser et ne plus penser à rien.
« Je te fais un café et de quoi manger, ça te requinquera un peu, lança gentiment Izuku de l'autre côté de la pièce.
- Rien à branler.
- Je peux aussi avoir quelque chose Izuku ? Demanda à son tour Eijiro. »
Oh, pitié ils allaient quand même pas flirter devant lui ?
Katsuki eut un haut-le-cœur, mais plus par cette envie de vomir devant cet échange de mièvrerie. Il fit donc le geste caractéristique avec une grimace à l'échange des deux autres : qu'est-ce ils avaient l'air con ces deux abrutis !
Et ce fut à ce moment-là qu'une nouvelle personne fit son apparition dans le salon.
Ah, merde il l'avait oublié ce con d'inconnu dans son lit, les cris d'Eijiro avaient du le réveiller.
Un silence s'étala brusquement dès lors que les deux invités surpris remarquèrent l'inconnu blond devant eux qui avait un grand sourire sur les lèvres. Il était tout habillé et avait sa veste dans ses bras, montrant qu'il était sur le point de partir. Bon, en même temps, c'était mieux qu'il se casse, personne n'avait sans doute envie de se faire chier avec paroles et sourires hypocrites.
« Bonjour, dit-il enjoué. Je m'appelle Ikuto Fushōjiki, enchanté !
- Bonjour Izuku Midoriya, de même.
- Eijiro Kirishima.
- Bon et bien, ravi de vous avoir rencontré ! Et je vais vous laisser, fit l'homme de son ton toujours chantant. »
Il s'approcha de Katsuki et posa un papier sur la table basse sous le regard médusé d'Eijiro et celui étonné d'Izuku. Le cendré ne bougea toutefois pas d'un pouce et ne le regarda même pas : concrètement, il n'avait pas envie de voir à quoi ça tête ressemblait. La seule envie qu'il avait en fait c'était de le mettre lui même dehors.
« Appelle moi quand tu veux Katsuki-kun, j'ai hâte qu'on s'amuse ensembles de nouveau. »
Il eut alors un petit rire puis se dirigea vers la porte avant de disparaître en la refermant derrière lui. Le silence perdura une bonne minute. Les yeux du rouge étaient fixés sur l'entrée, pas assuré que dont il venait d'être témoin soit réel. De son côté, Izuku s'approcha de son meilleur ami, espérant le voir réagir et obtenir une explication, mais rien n'y faisait, Katsuki restait figé. D'une voix frêle, il l'appela timidement, sortant par la même occasion son petit-ami de sa léthargie.
« Katsuki, tu es gay ? »
La question tombait un peu de but en blanc mais Eijiro n'avait pas pu faire autrement.
Le cendré grogna : qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Il était pas gay lui aussi ? Ça le faisait chier, purement et simplement - l'autre pouvait pas aussi attendre un peu avant de sortir de sa chambre ? Il n'avait jamais appris à sortir en douce après un coup d'un soir ? En plus il lui donnait son foutu numéro, mais il en avait rien à foutre, il allait sûrement pas l'appeler.
Katsuki se massa à nouveau les tempes, cette histoire allait le faire chier, très chier, il le sentait bien. Il se leva donc d'un coup et partit dans sa chambre en claquant la porte. Toutefois, il le regretta rapidement quand le bruit se percuta dans son cerveau, lui causant une belle migraine sur son passage. Fallait qu'il se calme et décuve, là, il avait juste envie de hurler et de casser un truc.
« Tu le savais Izu'? »
Ce dernier évita soigneusement le regard de son petit ami et se remit à la préparation du petit déjeuner pour Katsuki. Eijiro fut un peu surpris, lui qui pensait que Katsuki se confiait autant à lui à qu'à Izuku, il avait visiblement eu tord. En même temps, le cendré et son petit-ami se connaissaient depuis bien plus longtemps, et puis... En fait, Katsuki et lui n'avaient jamais abordé le sujet de sa propre sexualité, au cendré.
Ground Zero s'était affalé sur son lit, la tête dans son oreiller, prêt à continuer sa nuit. Toutefois, quelques secondes plus tard, une odeur forte accrocha ses narines. Katsuki soupira : les draps sentaient le sexe et ce qu'il devinait être le parfum de l'inconnu.
Mécontent, il se releva, tira violemment les tissus pour les jeter sur le sol un par un, avant de les reprendre tous contre lui et de retraverser le salon pour aller dans la salle de bain. Ainsi, si Izuku ne fit pas attention à lui, Eijiro ne parvint pas à s'empêcher de le suivre des yeux, ce qui eut le don de l'agacer prodigieusement davantage. Enfin... Une fois tout dans la machine à laver, Katsuki prit une douche, parce que, définitivement, il en avait vraiment besoin.
L'eau chaude lui permit alors de réfléchir plus clairement.
Il n'avait pas regarder le visage du gars. Est-ce qu'il ressemblait à Denki ? Est-ce que du coup Red Riot allait comprendre ? Si seulement il y avait juste eu Izuku... Nan, rectification : si seulement ce couple d'idiot n'avait pas débarqué à l'improviste... Certaines images de sa nuit lui revinrent brusquement en tête ; il voyait encore l'homme sous lui prendre son pied, mais tout ce que lui voyait était le visage de Denki.
Putain qu'il était con, il pouvait pas se taper un mec lambda ? Non, bah non, fallait qu'il se tape la copie quasi conforme de Pikachu...
Il n'avait vraiment pas eu de jugeote sur ce coup ; certes, il avait un peu trop bu mais... Tss.
Rageusement, il tapa son poing contre le mur du carrelage en vociférant.
Quand, après de longues, très longues minutes de réflexion, il sortit de la salle de bain, une serviette autour de la taille, Katsuki s'affala à nouveau sur son divan. Rien à faire si les deux autres étaient toujours là.
Fermant les yeux, il pencha la tête en arrière : ils ne venaient pas lui parler et tant mieux - bien qu'il savait qu'Eijiro devait en avoir, des tas de questions, il avait au moins la présence d'esprit de se la fermer. Il sentit alors Izuku se diriger vers lui puis poser un plat sur la petit table basse de son salon, accompagné un café.
« Je t'ai préparé des œufs et du riz, tu devrais manger un peu » Dit-il avec un sourire.
Puis, son ami se rapprocha imperceptiblement et ajouta tout bas : « Il ne lui ressemblait pas du tout, mis à part pour la couleur des cheveux. »
Katsuki ne le remerciera pas, ne réagit même pas non plus, seulement Izuku savait autant que lui qu'il venait de lui enlever un poids énorme sur la conscience ; tout son corps se détendit d'un coup. Il n'aurait pas besoin de se justifier, pas besoin de se dévoiler - ça l'aurait fait bien trop chier. Il entendit alors le vert se redresser et parler doucement à son compagnon avant d'à nouveau hausser la voix.
« On va te laisser Kacchan, tu devrais manger et boire puis retourner te coucher.
- Mais moi je...
- Tu ne rien du tout Ei-chan, on s'en va. »
Avec une facilité qui aurait presque pu le faire marrer dans d'autres circonstances, Katsuki imagina très bien le rouge bouder sous ses paupières closes.
A y réfléchir, peut-être qu'il lui devait la vérité, lui-même avait bien été là pour eux lors de leur « mise en couple » alors probablement qu'il devrait les laisser être là pour lui.
Quand il entendit enfin la porte se refermer, il rouvrit les yeux et fixa son plafond blanc. D'un côté il aurait aussi voulu retenir Izuku, lui demander de rester pour qu'il puisse lui en parler mais... Ce n''était pas son genre, du tout. Il détestait passer pour quelqu'un de faible – et son état actuel était déjà une faiblesse.
Katsuki roula des yeux : il fallait vraiment qu'il passe à autre chose, qu'il avance et jette ses sentiments par la fenêtre, loin, très loin. Au final, l'amour c'était bel et bien de la merde, il en voulait pas, nom de Dieu ! C'était crevant de devoir continuer, encore et encore d'enfouir ses sentiments, mais... Mais de cette manière, ils finiraient bien par disparaître. Puis, il avait pas besoin de ça pour vivre ; la preuve était, en plus, en ce moment même n'est-ce-pas ?
... Ouais bon ok, c'était clairement pas la meilleure journée pour le prouver, mais actuellement, il était dans une période sans personne pour partager ça vie et ça lui convenait très bien ainsi ! Merde.
La semaine suivante, Katsuki se trouvait à nouveau dans un bar avec ses amis, pour la soirée. Eijiro était venu avec Deku, Hanta avec Mina, et... Denki était venu tout seul – et heureusement, car tenir la chandelle à trois couples en même temps, très peu pour lui et puis... Bon ok, il n'aurait pas à supporter la vue d'une sangsue collée au blond électrique non plus. De plus, c'était leur soirée entre potes, quand bien même Izuku et Mina étaient aussi de la partie. De toute façon, le nerd était son meilleur ami et la rose avait toujours été dans leur groupe d'amis depuis le lycée alors il n'était pas rare qu'ils soient eux-aussi conviés.
« Bon et bien, il y a plus que nous deux comme célibataires autour de la table Bakugou. On devrait peut être se mettre en couple, plaisanta Denki en riant. »
Izuku qui buvait une boisson ne put s'empêcher de la recracher sur la table, s'étouffant à moitié. Toute l'attention se concentra sur lui, inquiétant tout le monde : Eijirou lui tapa le dos, tandis que Mina lui tendait une serviette pour qu'il s'essuie, pendant que Hanta lui demandait si tout allait bien.
Katsuki de son côté avait la mâchoire crispée : il ne savait pas s'il devait rire ou hurler de la stupidité du garçon. Peut-être les deux, en même temps, ou l'un après l'autre, il ne savait plus vraiment. Tout ce qu'il savait – et ça lui cassait bien franchement les couilles – c'était que son cœur avait fait une petit embardée irrégulière dès que Denki avait prononcé sa maudite phrase. Sérieux, son foutu cœur pouvait pas se tenir tranquille ? Non, bien sûr que non, fallait qu'il le fasse chier, lui aussi.
Une fois que le vert put reprendre une respiration normale et qu'il rassura tout le monde, ils purent reprendre un sujet de conversation normalement. Seulement un tension perdurait dans les épaules de Katsuki et Izuku aurait aimé aller lui en parler mais cela manquerait forcément de discrétion et puis Eijiro avait été bien assez curieux durant la semaine pour qu'il n'en rajoute. Le blond cendré loua tout de même le fait que l'incident ait détourné la discussion et qu'ainsi ils puissent à nouveau tous s'engager dans des paroles banales.
Un sourire aux lèvres, Ikuto rentrait dans le bar, à la recherche d'une table où il pourrait se poser tranquillement. Seulement, tandis qu'il regardait tout autour de lui, il vit soudainement une chevelure cendrée bien familière. Un sourire goguenard ourlant alors ses lèvres, il s'avança vers cette table. Bien évidement, il avait remarqué que d'autres personnes étaient avec lui mais il s'en fichait. Il avait sa proie en ligne de mire ;il voulait Katsuki Bakugou, pour lui et lui tout seul et il l'aurait. Rien d'autre n'avait d'importance.
Oh, bien sûr, il faillait bien qu'il se fasse accepter par ces autres gens mais ce n'était que secondaire – et, franchement, il n'avait pas trop peur de cela.
De ce fait, une fois arrivé pas loin, à quelques pas du coin, son sourire s'agrandit et il se mit à parler, d'une voix chantante aux notes enjôleuses, tout en s'accoudant à la table :
« Oh mais... Hey ! Katsuki ! Comment vas-tu ? »
Tout le monde tourna la tête vers cette voix. Si trois d'entre eux le reconnurent alors, ce ne fut pas le cas des autres : du coup, ces derniers, les yeux ronds, se demandèrent bien d'où Katsuki pouvait bien connaître ce gars. Cependant, Hanta n'était pas dupe et, très vite, comprit très bien ce qui pouvait les lier. Ainsi, seuls Mina et Denki nageaient toujours un peu dans la confusion.
Pendant ce temps, Izuku dévisagea son ami d'enfance, espérant déceler quelque chose ; mais il se doutait bien du résultat : à part de l'agacement, Katsuki ne laissait rien paraître. Et de son côté, Eijiro était légèrement embarrassé de voir le garçon ici, parce qu'il savait pertinemment que les autres n'étaient au courant de rien.
Mais qu'est-ce-qu'il foutait là lui ? Sérieux, il ne voyait pas qu'ils étaient entre amis tranquilles pénards ? Puis c'était quoi ce sourire séducteur de merde ?
Sincèrement, Katsuki ne savait même pas pourquoi sa présence et tout son être entier le faisaient autant chier. Foncièrement, il n'avait aucun compte à rendre à Pickachu, alors si ce dernier le pensait en couple ou dans une quelconque relation, qu'est-ce-que ça changerait ?
Bah rien, évidement.
La surprise passée pourtant, quelqu'un se racla soudainement la gorge :
« Et bien Katsu', tu ne nous présentes pas ton ami. »
Sans mal, il reconnut la voix de Mina et, blasé, il posa les yeux sur elle. Son petit ton joyeux l'avait bel et bien trahi : son grand sourire lumineux n'était que factice et ne présageait rien de bon.
Le nouveau venu se présenta alors de lui-même et fit le tour de la table. Et, bien qu'Izuku et Eijiro le connaissent déjà, ces deux-là firent comme si ce n'était pas le cas, trop embarrassant d'avouer comment ils s'étaient rencontrés.
« Alors comment toi et Katsu', vous vous êtes connus ? Dis moi tout~, demanda la rose, d'une voix toujours chantante et espiègle.
« Eheh, c'est un secret, lui répondit pourtant Ikuto avec un clin d'œil. »
Denki fit la moue : lui aussi était curieux de savoir, bien que d'un côté... toute réponse l'aurait agacé, sans qu'il ne sache pourtant vraiment pourquoi. Maladroitement, il jeta donc un coup d'œil à Katsuki à ses côtés et put remarquer qu'il semblait légèrement tendu et agacé.
Puis il se tourna vers Mina, qui boudait de la réponse de l'inconnu, et tous deux échangèrent un regard entendu : ils n'allaient pas le laisser s'en sortir comme ça ! Aucun d'eux n'avaient jamais rien appris de la part d'Izuku, trop gentil pour leur donner le moindre dossier sur son ami d'enfance. Du coup, peut-être que cet Ikuto le ferait à sa place, qui sait. Ceci approuvé mentalement, ils se sourirent, comprenant donc bien les intentions de l'un et l'autre. Et ainsi, ils se penchèrent vers le nouvel arrivant, sourire narquois aux lèvres. Néanmoins, Denki ressentit tout de même un pincement au cœur : il avait envie de savoir, terriblement envie et pourtant... Pourtant, quelque part, tout au fond de lui, il appréhendait le contenu de ces réponses.
« Alors... toi et Katsuki, vous vous connaissez depuis longtemps ? Demanda Denki d'une voix joueuse.
- C'est aussi un secret, s'amusa à nouveau Ikuto.
- Et a quel point c'en est un ? Renchérit Mina sur le même ton.
- Oh, très secret ! Ce ne sont pas des choses qu'une aussi jeune fille devrait entendre !
- Ohohoh~ Ca me donne encore plus envie de savoir ! S'exclama-t-elle.
- Ahah, moi aussi ! Rigola à son tour l'électrique. »
Mais intérieurement, il ne rigolait pas du tout. Il n'était pas honnête, du tout. Et, remarquant ceci, son estomac se contracta davantage qu'après les réponses du nouveau. Seulement, il continua de sourire et jouer, en façade, tentant de refouler avec force les émotions négatives qui montaient de plus en plus. Souriant encore plus par contenance plus qu'autre chose, il échangea un nouveau regard complice avec Mina. Oui, ils allaient tenter d'en savoir plus. Toutefois... bizarrement lui voulait juste se rassurer.
Juste se rassurer, oui, mais sur quoi ?
Il ne le savait pas lui-même.
« Eh, vous deux-là !Vous avez pas besoin de savoir toute ma vie ! Cracha soudain Katsuki.
- Mais, Katsuuu' ! Tu dis jamais rien, je suis bien obligée de chercher par moi-même, pleurnicha faussement Mina en réponse. »
Le cendré claqua la langue sur son palais : qu'est-ce-que ses potes pouvaient être chiants là-dessus. Concrètement, connaître sa vie dans chaque détail ne changerait pas la leur, si ? Et puis merde, même l'abruti au cerveau cramé à l'électricité se mettait à poser des questions, et... C'était sûrement ça qui l'emmerdait le plus : ce dernier n'avait pas l'air affecté le moins du monde que ce blond platine et lui aient potentiellement une relation.
Tss... Et en même temps, pourquoi ça l'affecterait ? Denki aimait les femmes, pas les hommes : puis, il allait sûrement pas l'aimer lui.
De plus en plus au fil des secondes, Katsuki sentait une nouvelle vague de tension venir jusqu'au bout de ses doigts, et ça n'était pas bon signe, du tout. A tout moment,il pouvait exploser et se mettre dans une colère monstre ; lui-même en était parfaitement conscient.
Pourtant... Re merde, il n'avait pas envie de lui parler, à ce Ikuto. Ok, ils avaient couché ensembles, un soir. Mais, ça s'arrêtait juste là ! Qu'il retourne d'où il venait bordel.
Denki lançait de plus en plus de coups d'œil à Ikuto. Il se savait pas très fufute ni très observateur mais... il n'était pas assis un peu trop proche de Ground Zero ? Ne se rapprochait même pas trop de lui ?
Fermant les yeux, il secoua la tête avec énergie après cette réflexion stupide : qu'est-ce-que ça pouvait bien faire que ce blond soit proche du cendré ? C'était simplement de bons potes, et lui-même était aussi à côté du garçon, parce qu'ils étaient justement amis aussi.
Seulement... Bizarrement pour ces deux-là, ça ne lui plaisait pas et il n'arrivait pas à savoir pourquoi. Il avait beau se questionner, aucune réponse ne lui venait à l'esprit.
« Mais si vous voulez, je peux quand même te parler d'un intime secret à lui, lança Ikuto en adressant un clin d'œil à Mina.
- Oh oui, dit nous ! Se réjouit la jeune fille.
- Et bien-
- Il ne sait rien du tout, le coupa violemment Katsuki. On se connaît même pas !
- Ouch, c'est méchant ça... »
Ikuto mit alors mit une main sur son cœur comme si ce qu'il venait de dire l'avait vraiment peiné, en lui causant une horrible douleur. Bien sûr, il jouait la comédie, ça ce voyait comme le nez au milieu de la figure. Seulement, il se remit a sourire une seconde plus tard, puis pencha la tête en avant pour mieux le regarder, lui, Katsuki, le dévisager et se rapprocher, lui qui avait pourtant décidé de ne pas le regarder. Le sourire d'Ikuto s'agrandit : plus il connaissaient cet homme, plus il avait envie qu'il lui appartienne, à lui tout seul – il aimait tellement ce côté revêche et ronchon.
« Pourtant ça nous a permis de nous... rapprocher, non ? »
Il joignit alors le geste à la parole et se rapprocha encore davantage du cendré. Mina comprit sur-le-champ et ses yeux se mirent à pétiller avec effervescence : le sous-entendu était on ne peut plus clair, tout le monde avait réussi à faire le rapprochement. Katsuki grogna d'autant plus.
Bon en même temps, il ne voyait pas pourquoi il devrait le cacher – et, oui, il préférait les mecs, pas de quoi en faire un fromage, sauf quand il s'agissait de l'électrique. Seulement, ça, il ne voulait pas y penser maintenant. Et bordel, c'était censé être leur soirée entre potes.
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