XIV

N'a plus le droit à erreur

Grand Océan, Sur le Faveur

Il ne leur restait plus que deux jours de voyage. Le vent était avec eux.

Faveur, dans sa "cabine", n'arrêtait pas de chercher a expliqué au mieux la situation à ses proches et amis. Enfin, plutôt Yvir et Hyacinthe. Elle se demandait comment ils allaient réagir. C'était tout de même un gros mensonge, sur elle, son identité et son passé, la raison pour laquelle elle avait dû fuir. Elle tenait à eux et avait délibérément mentit sur sa famille. Enfin, elle croyait sa mère morte, c'était vrai cela.

Pourquoi ne s'était-elle pas retournée ?

Ce n'était qu'une gamine mais avec un peu d'aide, ils auraient pu aller la rechercher si après elle aurait suivit discrètement les soldats.

La rouquine soupira et se redressa pour s'asseoir au milieu de son hamac, elle l'avait placé dans ce qui servait d'espace de stockage dans la proue. Elle fut bousculée par un changement de cap soudain et tomba à sol. Ses réflexes acquis avec les années lui évitèrent une trop grosse chute. Elle enfila ses bottes et sorti en attachant sa ceinture.

En sortant, elle voulut demander ce qu'il se passait mais elle comprit immédiatement en voyant les hommes s'agiter dans tous les sens. Elle aperçut un grand navire dont elle reconnut le pavillon du royaume de Dratie qui traquait avec acharnement les pirates. Cependant moindre que celui de Saphar. Avec Yvir, ils avaient riposté à plus d'une reprise contre eux, en pilant leurs côtes et brulant leurs ports avec de nombreuses explosions.

Un autre navire, plus petit, se trouvait en difficulté, il avait pris déjà très chère, mais il y avait au moins l'espoir de sauver. Le pavillon noir flottait encore. La jeune fille entendit son père crier d'augmenter la cadence.

– On va les aider ! Il ajouta, motivant ses hommes.

Faveur fit demi-tour et rentra dans sa chambre. Elle ouvrit son sac et fouilla avant d'en sortir un plus petit. Elle l'accrocha à sa ceinture avec ses deux pistolets et son sabre. Le combat approchait. Elle sorti sur le pont et s'approcha du garde-corps. Un bras la stoppa.

– Où tu vas ?

Elle se tourna vers Naos et lui sourit.

– Il n'y a pas que les vieux qui ont le droit de se battre ici, j'espère. A moins que ce soit parce que je suis une fille...

Le quartier maître se figea. Elle jeta un œil aux navires. Leur ennemi était occupé à changer de direction pour foncer vers eux. L'autre était en piteux état. Elle reconnut le pavillon au sommet du grand mât et sera les dents. Elle connaissait cet équipage, il suivait souvent Yvir quand il prenait d'assaut une ville. Le Faveur se dirigeait vers lui pour venir à leur secours pendant que leur ennemi commun fonçait vers eux.

– J'ai appris à être une pirate, je connais les risques du métier. Mieux, j'ai grandi sur le bateau de Yvir.

Elle se dégagea et fonça vers la proue. Il n'y avait plus de temps à perdre. Ils approchaient et elle devait être la première. Faveur maudit le vent qui jouait en faveur de l'ennemi. Une fois leur bâtiment à portée, la jeune femme sauta sur l'autre pont. La tornade rousse sorti son sabre et fonça dans le tas avant de disparaître dans les cales. Naos traversa le pont pour aller jusqu'à son capitaine. Météore tenait fermement la barre et criait ses ordres.

– Capitaine... Capitaine... Il cria en montant deux à deux les marche jusqu'à la barre.

– Naos, qu'est-ce qu'il se passe bon sang ?

Plier en deux il reprit son souffle, ce genre de travail n'était pas pour lui. Les enfants n'avaient jamais été son fort, c'était pour cela qu'il ne s'en encombrait pas.

– C'est... Votre fille...

S'occuper d'une gamine aussi téméraire, Météore aurait pu le demander à un autre, les gars l'adoraient déjà. Elle tenait de son père dans sa jeunesse décidément.

L'homme se figea. Ses doigts resserrent le bois de la barre.

– Quoi, ma fille ? Il s'inquiéta malgré qu'il le cachât de son mieux.

– Elle... Elle a sauté... sur le pont ennemi !

– Et ?

Météore se figea avant de vite se reprendre, il se tourna vers son ami.

– Attends, elle a quoi ?!?

– Elle aborde seule le galion !

Météore tourna la tête dans cette direction pour y découvrir un capharnaüm sans non parmi les marins du royaume de Dratie. Il n'eut qu'à peine le temps de la voir qu'elle disparut à l'intérieur du navire ennemi. Ils avaient déjà sorti tous leurs canons pour tenter de les détruire. Si de son côté, ils tiraient une première grande salve unie, de l'autre tous ne firent pas en même temps feu. Infligeant bien moins de dégâts au Faveur. Il se doutait que sa fille était occupée à faire des ravages à l'intérieur ou du moins, elle les avait bien perturbés.

Le capitaine du navire pirate en morceaux monta à bord depuis sa chaloupe avec ses hommes qui avait su les rejoindre. Leur chef vint près de lui alors que ses matelots semblaient pour certains vouloir aider alors que d'autres étaient au plus mal.

– Capitaine, merci pour votre aide.

Il lui répondit d'un hochement de tête.

C'était normal, il fallait s'entraider entre eux pour pouvoir perdurer.

Alors que leur ennemi terminait de passé, il entendit quelque chose frappé contre la coque de son navire non loin. Quelques instants plus tard, Faveur, agrippée au bois passa sur le pont près d'eux. Elle atterrit sur ses deux jambes avant de se diriger vers eux. Naos soupira de soulagement en la voyant entière.

– C'est Lia de l'équipage de Yvir ?

– Toi, ne nous fait plus une frayeur pareille ! Grogna Naos.

– Je gère, Naos.

– Prévient nous la prochaine fois. Qu'est-ce que je devrais dire à ta mère moi ?

– Désolé, c'est que...

Elle n'avait pas l'habitude.

– Je ferai attention la prochaine fois... Mais il faut en finir maintenant.

Faveur prit la barre qu'elle tourna pour forcer le navire à tourner vers l'autre. Météore l'assista avec un grand sourire. Il commençait à comprendre Zadig. Elle lâcha la barre et couru au garde-corps. Elle embrassa le canon de son pistolet.

– Allez ma belle... Ne te rate pas, elle se murmura à elle-même.

Sur ses mots, elle visa sa balise et tira sur l'arrière du navire, La poudre explosa, incendiant l'arrière mais également la corde, provoquant des explosions en chaine à l'intérieur du navire.

Météore ne prit pas le temps d'observer, il connaissait les techniques de Yvir, elle lui devait presque toutes de son père. Faveur avait visiblement bien appris la leçon, et lui savait qu'il ne fallait pas rester trop prêt, il y avait toujours des survivants qui tentait de se sauver.

– Vous avez recruté la petite protéger de Yvir. Cette gamine a une passion pour les explosions, fit le capitaine du navire tombant en ruine plus loin.

Naos observa comme tout le restant de l'équipage l'énorme explosion.

– Il parait que c'est elle qui a détruit le port de Far, bien qu'il s'agît du navire d'Yvir, de lui et ses hommes. Elle aurait fait sauter tous les quais.

– C'est Yvir qui à exagérer encore une fois. Moi je me suis contentée de voler le butin.

Tout le monde connaissait ce qu'il s'est passé un peu plus d'un an auparavant. Le capitaine surnommé "L'enfant des Mers" avait attaquer le plus grand port du royaume de Saphar en représailles pour avoir tenté d'attaquer leur archipel un peu plus tôt dans l'année et avoir tuer bons nombres de pirates. Tous leurs navires présents étaient partis en fumé. Plus que des cendres. Personne n'avait pu le stopper et aujourd'hui un de plus était au fond de l'océan.

Durant l'attaque, elle s'était occupée de récupère l'or qu'ils possédaient. Une fois le travail fait, elle avait placer les charges explosives pour couvrir leur retraite. Yvir ne fonçait jamais complètement dans le tas, il y avait toujours des plans multiples qui laissait entrevoir beaucoup d'improvisation.

– Faveur, l'interpella Météore.

La jeune pirate se tourna et lui sourit. Décidément, elle avait ça dans le sang.

– Oui... Papa ?...

L'homme au côté de Météore sembla sous le choc.

– Est-ce que tu as participé à l'attaque du port de Far ?

– Bien évidement, on leur a bien vidé les poches avant qu'on ne crame tout.

– C'est donc ta fille ?

– Oui !

Le capitaine soupira avant de sourire. Sa fille n'était que faite de surprise décidément. Il avait l'impression de se revoir, jeune matelot sur le navire pirate où il avait évolué, très vite, il avait commencé à se jeter sans regarder derrière lui, mais seulement son objectif et le présent. Puis à l'avenir avec sa famille après la naissance de Faveur. Il avait arrêté de fonctionner de la sorte un an auparavant. Quand il avait eu vent de l'emprisonnement de Era. L'inquiétude l'avait soudainement frappée. Il avait commencé à tout faire pour la sortir de là.

La plus grande différence avec sa fille était qu'elle était bien plus jeune que lui à ses débuts. Elle aussi s'était fixé un objectif qu'elle avait fini par atteindre. Bien que la vengeance ne fût pas la plus noble des causes, elle leur avait permis de se retrouver enfin, sans mensonges.

Il savait que s'opposer à ses choix n'étaient pas simple. Puis ce n'était pas la bonne solution.

– Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ?

Il lui fit signe de s'approcher et elle s'exécutât en lui rendant son grand sourire. L'homme passa un bras autour des épaules de la jeune fille pour la serrer contre lui sans lâcher la barre qu'il avait repris.

– La meilleure des pirates au monde pourquoi pas ?

Météore rit, amusée.

– Et si on commençait par plus petit, capitaine Faveur c'était pas mal déjà. Au moins, ça évitera que tu t'amuses un peu trop à monter sur n'importe quel navire si tu as le tien.

– Moi ? Diriger des hommes et un navire ? Franchement je ne crois pas que ça fonctionnera

– Mais, apprend d'abord.

Son père prit ses mains et les plaça sur la barre. Il lui donna le cap à respecter et des conseils sans la lâcher du regard. Il demanda à Naos de vérifier que les blessés étaient soignés et les réparations se faisait. Le capitaine alla lui porter un coup de main tandis que Météore surveillait sa fille à la barre.

– Tu pourrais m'expliquer ce que tu as fait pour faire exploser ce navire ? Il y avait des explosifs non ?

– Oui, j'ai placé des petits sacs de poudres amélioré avec la magie relier par des fils incassables dans tout l'intérieur du navire. Puis je n'ai plus eu qu'à envoyer une balle dans celle que j'ai accroché à l'arrière. Ça a enflammé la corde et provoquer une jolie réaction en chaine.

Météore prit un des pistolets de la ceinture de sa fille. Ils étaient volumineux. Le travail si fini avec ses arabesques et sa stylisation était clairement signé par le maître forgeron de Cap Fortune. Un objet de grande valeur. Il n'y avait cependant aucun moyen de trouver où se trouvait ses balles. Il n'y avait aucun système pour charger le pistolet.

– Ne cherche pas, c'est un artefact que j'ai fait créer.

Il n'était pas surpris, il avait vite compris les passions de sa fille pour les objets magiques.

– Il suffit de baisser le chien puis viser et tirer. Les balles sont créées par magie. Ça m'évite de devoir recharger, ou d'avoir des problèmes de poudres mouillé.

Elle fit une grimace en signe de désapprobation. Cela jouait souvent des mauvais tours aux marins.

– Concentre toi sur le cap et le vent. Tu dois connaître la mer sur le bout des doigts, tu es ma fille.

– J'aurai quand mon bateau ?

– En temps et en heure, tu as des bases mais pas encore assez pour que je te laisse. Faveur, être capitaine, c'est être responsable de chacune des vies de tes hommes, si un fait une merde, tu en es responsable toi aussi. Tu as devoir de les protéger.

– Un capitaine qui se conduit mal chez les pirates peut à tout moment subir une mutinerie, Yvir me l'a bien expliqué.

– Tu auras une pression supplémentaire, tu es ma fille, tu as une réputation à tenir, ne l'oublie jamais, compris.

Faveur acquiesça. C'était beaucoup de responsabilité pour son jeune âge mais il a longtemps qu'elle avait oublié ce que c'était que d'être une enfant. Elle était une adulte du haut de ses seize ans. L'âge auquel bons nombres de jeunes filles était mariée à des hommes d'une trentaine d'année dans la haute société.

Alors pourquoi elle ne deviendrait pas capitaine ?

La mer était déjà sa compagne.

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Naos tente d'empêcher Faveur de foncé dans le tas...

Yvir semble ne pas avoir eut qu'une bonne influence sur la jeune pirate.

L'idée d'avoir son propre navire fait son bout de chemin chez Faveur. Elle voit vite les choses en grand.

Demain :

La vérité se propagea...

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Bizzz ma bande de pirates, à demain.
Anarsis ❣️