XIII

La chasseuse de trésors

Grand Océan, Ile inconnue.

Le navire était resté un peu plus loin. Une fois l'encre jetée à la mer, Faveur, Météore et quatre autres hommes étaient descendu à bord une chaloupe pour se rendre jusqu'à l'île. A peine que ses pieds avaient foulé le sable humide que c'était avec un plaisir non dissimulé que la jeune fille se mit en quête de leur objectif, trouver une trappe dans le sol avec les provisions de contrebandiers.

Un jeu d'enfant.

Le capitaine observait avec grand intérêt sa fille relire ses notes et observé les lieux tout en marchant, elle scrutait le paysage. Elle cherchait un point de repère, ses bottes s'enfonçait dans le sable chaud. Il avait entendu parler de la réputation de la fillette recueillie par Yvir. Le jeune capitaine ne tarissait pas d'éloge sur elle. Une mine d'or bien protéger par son capitaine disait-on à Cap Fortune. Elle avait eu de la chance d'avoir l'Enfant des Mers pour la protégée. Bien qu'elle n'en semblât pas complètement consciente qu'elle était une fille dans un milieu d'hommes. 

Faveur se stoppa soudainement et se dirigea enfin vers le sol fermé qui abritait des arbres. Ils n'étaient pas sur une île tropicale, cette dernière avait un climat plutôt proche qu'on retrouvait dans les villages où elle avait grandi. Ils étaient encore loin de l'archipel des pirates.

Elle s'arrêta, caressa l'écorce avant de passer dernière l'arbre. Ses doigts effleurèrent la croix gravée dans l'écorce.

– Bien ! Elle conclut.

Elle vérifia le nombre et fit plusieurs pas en suivant le direct du nord indiquer par sa boussole. Toutes ses notes, elle les avait eues en fouillant la cabine du capitaine sur le navire de contrebandiers où elle s'était cachée. Ceux-là même qu'elle allait dévaliser une nouvelle fois. Elle bougea une pierre et découvrit la corde tenue en une boucle sur laquelle elle tira de toutes ses forces. C'était un peu lourd mais elle y parvint, la planche de bois se souleva, repoussant la végétation au-dessus. En dessous de trouvait un trou dans la terre avec à l'intérieur une caisse en bois qu'elle ouvrit sous les yeux ébahis de tous.

– Et, voilà ! 

Faveur était fière de montrer ce qu'elle savait faire à son père mais surtout aux membres de son équipage. Il était hors de question qu'on pense qu'elle avait été pistonnée. 

Météore s'approcha et observa le contenu. Comme promis, il y avait des vivres impérissables, du rhume et de médicaments. Il ordonna de tout prendre. Quand il releva la tête pour féliciter sa fille, elle avait disparu. Le pirate fouilla du regard jusqu'à trouver ce qui semblait être le passage tracé par sa fille.

Les branches étaient proches de déchirer ses vêtements mais il ne s'en passa rien. Il lui fallait rester prudente, on ne savait jamais ce sur quoi on pouvait tomber. Leur provision était un jeu d'enfants à trouver mais ce qu'elle avait découvert, en fouillant, c'est la présence d'un trésor et autant dire s'aventurer à en débusquer lui manquait beaucoup trop. Bien que cette fois-ci, rien n'était certain. Elle avait des traces écrites mais personne n'en avait parlé. Leur capitaine semblait très bien protégé son petit butin. Les indications avaient été difficile à déniché et encore plus a décrypté. Rien d'aussi tentant. Surtout quand on sait que cet homme était une crapule.

Chasseuse et voleuse de trésors, voici le genre de pirate qu'elle était en définitive.

L'appât du gain l'appelait et plus c'était difficile ou vague, plus elle était motivée. Peu importe quand mais elle aurait fini par venir déterrer ce fichu trésor. Ce n'était qu'une question d'opportunité.

Elle continua d'avancer jusqu'à arriver enfin où se tenait un grand arbre. Elle ne mît pas longtemps à trouver sous les fougères une nouvelle trappe. En dessous, se trouvait un trou assez grand dont elle sorti un coffre plus travaillé avec du fer forgé et une bonne grosse serrure. La jeune fille se mit alors à la crocheter calmement avec son matériel qui ne la quittait jamais, bien caché dans ses cheveux, comme les membres de l'équipage de Yvir lui avait appris au tout début de son voyage avec eux. Elle en était presque devenue la spécialiste. C'était leur petit jeu. Quoi qu'il arrive elle était décidée à ne laisser aucune serrure lui résister. Et celle-ci n'y ferai pas exception ! Elle se concentra plus, très vite, le mécanisme sauta.

– Donc, tu nous as fait venir ici pour t'en mettre plein les poches.

Elle tourna la tête vers son père debout derrière elle qui était assise au milieu des fougères. Il était effrayant ainsi à la surplombée de toute sa hauteur, enfin surtout s'il avait été réellement en colère. Il essayait de l'être. Après tout elle était partie sans rien dire.

– Je suis une crapule de pirate, il faudra t'y faire, papa, elle lui sourit.

Il passa une main sur son visage laissant ses doigts finir par caresser sa barbe fournie sombre. Il finit par un profond soupire très long et douloureux.

– Qu'est-ce que je vais faire de toi.

– Une personne qui rapporte beaucoup d'or !

Tel une enfant, elle lui tira la langue avant d'éclater de rire. Elle ouvrit enfin le coffre. Or et diamants semblaient briller de mille feux. Avec le poids qu'il pesait, ce coffre avait en effet tout intérêt à être bien rempli. Bien qu'il ne soit pas énorme. Elle le referma et s'appuya contre en observant les yeux du capitaine briller de fierté. Elle était heureuse de prouver ses talents, quand il s'agissait de démontrer sa valeur pour dénicher des trésors.

– Je ne vais pas vous dire qu'il y a un trésor sans en être certaine. Imagine que je ne trouve rien, ils seront tous déçu. Et ma réputation en prendra un coup ! Surtout avec notre lien de parenté, je dois être à la hauteur maintenant. Alors, si les matelots ne le savent pas et qu'on revient avec, ils ne seront pas déçus.

Sa réflexion sembla convaincre son père qui soupira de capitulation. Elle devait être encore plus à la hauteur désormais.

– J'ai déjà l'impression qu'un jour tu auras ma peau avec tes idées, ma petite... Mais ne te mets pas la pression comme ça.

Elle se leva en souriant et prit difficilement le coffre entre ses mains. Il n'était pas si grand en fin de compte.

– Tu m'aides ? C'est lourd ?

Il prit une poignée et elle l'autre poignée.

Arrivée sur la plaque, ils se dépêchèrent de placer le coffre dans la chaloupe qui les attendait déjà remplie. Les quatre hommes étaient assis dans le sable à coté avec un jeu de carte.

– Vous en avez pris du temps.

– Cette île semble fabuleuse finalement, ajouta un deuxième.

– C'est Faveur qui à trouver le coffre, fit le capitaine en montant dans la chaloupe. Aller, on a tout ce dont on a besoin. On rentre.

Les réactions face au nouveau trésor furent nombreuses. Bon nombre était plus que heureux en voyant tout l'or. Faveur était assises devant le coffre. Il y avait suffisamment de pièces d'or pour en donner trois à chacun et garder les diamants et les quelques bijoux pour les revendre dans une ville portuaire. Avec ils pourraient s'occuper d'entretenir le navire.

– On dirait que c'est jour de paye, rit Météore. Je te laisse faire.

Il donna une tape sur l'épaule de sa fille et se dirigea vers sa cabine. Probablement pour aller raconter tout à Era dès qu'elle serait réveillée, si elle ne l'était pas déjà.

– Mais si c'est toi qui l'as trouvé, alors pourquoi tu ne le gardes pas ? fit un membre de l'équipage.

Elle regarda l'homme et sourit. La majorité des équipages pirates fonctionnait comme cela, sauf celui de Yvir et probablement de Zadig, pour gagner le butin, il fallait toujours l'équipage complet, surtout dans on s'en prenait à des ports. Il y avait toujours un haut gradé ou un noble là.

– Moi, tout ce qui m'intéresse, c'est certain objet et un peu d'argent à dépenser, le restant ça se vole. J'en ferai quoi de tout ça ? Puis trouver un trésor c'est mieux que de le garder, Dit Hector.

Elle tendit à l'homme quatre pièces, alors que les autres maintenait leur accord avec le marin.

– L'or vaut de l'or. Et rien qu'avec ça, tu peux te la couler douce quelques mois avec tes proches. Je ne vais pas vous laisser sur la paille, je partage toujours avec l'équipage mon butin. Enfin, sauf quand il s'agit d'artéfact mais alors là, je ne prends rien d'autre. C'est donnant-donnant.

– Des artefacts ? S'étonna Noas.

Le second de son père se tenait à côté d'elle, il s'assit et se mit à l'aider.

– Comment est-ce que j'aurais assommé tous ses types à la prison sinon.

– Donc, tu sais utiliser les objets magiques.

– En générale, ce n'est pas très compliqué tu sais. Il faut juste expérimenter.

Tout en parlant, elle distribuait quatre pièces à chacun des hommes de son père. 

– Tu pourrais garder plus pour toi, c'est toi qui à trouver le coffre et l'a ouvert, non ? Je pensais que tu n'en distribuais que trois par personne.

– Et bien, c'est mon trésor ! J'en fais ce que je veux.

– Tu vas finir sans rien.

– Je suis toujours sur la paille, elle rit. C'est vous qui m'avez amené jusqu'à l'île et donc au trésor. Et saches que je préfère nettement voler, je suis très douée. Si j'ai besoin de quelque chose, je passe dans un marché et j'en ressort avec toute ma liste complète. Ce genre de chose s'exerce.

– Donc, tu collectionne les artefacts et tout le restant tu le voles.

– Oui ! Elle affirma avec un grand sourire.

Naos leva les yeux en la traitant d'aussi irrécupérable que Yvir et son père, mais aussi Météore.

Son comportement déroutait plus d'un homme à bord. Même eux, qui pillaient pour certains depuis des décennies n'avait jamais eu à faire à un pareil phénomène. Personne n'aimait partager n'importe quel butin. Cela fonctionnait de cette manière, point final. Mais la fille du capitaine avait un autre point de vue. Elle fonctionnait différemment, comme Yvir.

– Tu ne tiendras pas longtemps, fit un homme.

– Ça fait six ans que je suis pirate, ne vous inquiétez pas pour moi.

Les plus âgé avaient priorité sur les jeunes quand il s'agissait de la paie. Alors ses dernières était stupéfait de se retrouver avec autant dans leur main. L'or était une valeur sûre très recherchée et donc avec beaucoup de valeur dû à sa rareté.

Elle donna son or au dernier avant de placer six pièces dans la main de Naos.

– Le reste est pour le navire et mon père !

Ils restaient encore des pièces quelques bijoux et des diamants. Le coffre contenait vraiment une petite fortune. Faveur admirait dans un sens toutes ses personnes riches qui cachaient jalousement leur fortune qu'ils amassaient. Elle ne les comprenait pas, pourquoi ne pas en profiter. À la place, elle en profitait de son propre côté en trouvant et redistribuant le tout.

Elle ferma le coffre et retourna dans la cabine le remettre à son père. Era était assise sur le lit. Son visage bien que toujours creusé semblait reprendre des couleurs.

– Ton père m'a venté tes exploits, elle lui sourit.

– C'était facile, elle fit en rangeant le coffre. Trouver les trésors des autres n'est pas si compliqué quand on sait où chercher. Puis je n'étais pas certaine d'être sur la bonne piste.

– Je ne parle pas uniquement de ça ou de l'argent que tu as donné. Mais aussi que sans toi, je ne serai pas avec vous ici. Tu n'as pas hésité à foncer dans la gueule du loup, comme depuis toute petite, tu étais déjà une fonceuse...

– J'ai mis plusieurs mois pour attraper cet autoproclamée chasseur de pirate pour lui faire ça fête. Mais je n'aime pas les duels, ou même le combat de front. 

C'est plus facile d'utiliser des explosifs.

Seulement, cette fois-ci, elle voulait que Garre la voie, elle, la fillette qui lui avait échappé. Elle voulait qu'il comprenne que ses actes avaient des conséquences mais il n'avait rien entendu. Pourtant elle aurait pu passer sa vie dans ce petit village à attendre son père. Peut-être qu'un navire pirate serait venu. Peut-être même Yvir en personne. Elle aurait alors crié être la fille d'un pirate pour qu'on les laisse tranquille. Peut-être qu'elle serait partie avec eux.

Car une chose était sûr à ses yeux, elle avait toujours été attiré par les flots de la mer. Et c'était là que se trouvait sa vie.

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Faveur veut prouver sa valeur et qu'elle n'est pas une pirate juste par les liens du sang

Etant à l'origine de la découverte de trésors, il lui revient mais elle tient à le partager avec tout le monde tant qu'elle garde les objets magiques qui l'intéresse.

Une vraie lubie ?

Nous avons officiellement dépassé la moitié de l'histoire de Faveur ! Et oui ça passe vite ❣️

Demain :

N'a plus le droit à l'erreur...

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Bizzz ma bande de pirates, à demain.
Anarsis ❣️