IV 💎 Trouva son père

IV

Trouva son père

Archipel Pirate, Cap Fortune,

Taverne la Grande Voile

Les larmes ravageaient son visage, elle ne savait pas combien de temps, peut-être des heures, qu'elle était restée là, sans bouger près de l'entrée de la taverne. Depuis son coin sombre, Faveur n'avait pas arrêté de l'observer avec ses amis rire de bon cœur. Le sien venait de définitivement se briser avec ses nouvelles convictions.

Elle finit par se reconnecter à la réalité lorsque deux mains se posèrent sur chacune de ses épaules. Son corps sursauta de surprise et ses larmes se tarirent enfin. Bien que ses joues dussent être collante et ses yeux rouges.

– Cette ville n'est pas pour les enfants, et encore moins ce genre d'établissement, fillette. Tu es drôlement têtue mais il faut dire que tu y es belle et bien arrivée toute seule finalement.

Elle se redressa soudainement et se tourna vers l'homme qui venait de l'aborder. Bien sûr qu'elle le connaissait, c'était le capitaine Yvir. Elle s'était mieux renseignée sur lui depuis sa première rencontre avec lui, celle qui marquait sa première rencontre également avec des pirates. Il avait une jolie petite prime sur la tête pour avoir attaqué quelques petites villes en bord de mer, les échos qu'elle avait parlait d'explosions et de dévastation. Il n'avait pas changé d'un pouce, peut-être que ses cheveux blonds étaient simplement plus longs elle jugea d'après ses maigres souvenirs. Mais le plus important était qu'il était à priori le fils du plus grand des pirates, le capitaine Zadig. Alias, le loup des mers.

Il la poussa vers une table à l'écart, dans l'ombre et fit signe à l'un des serveuses, une jeune femme brune, qui ne tarda pas à venir vers eux. Il commanda une bière et un verre d'eau. La femme le taquina, complice, en lui demandant si elle était sa fille. Il répondit qu'il était bien trop jeune pour avoir des enfants en bougonnant comme un enfant lui-même, et qu'il ne faisait rien d'autre que de la protéger. La jeune brune au sourire rayonnant tel le soleil semblait être très amie avec le capitaine.

– Tu en as de la chance ma jolie, beaucoup de femme voudrais que notre beau Yvir les défende. Tu as un nom, je suppose ?

– Lia.

– Enchanté Lia, moi c'est Hyacinthe, tu serais toujours là bienvenue ici. Les amis d'Yvir sont mes amis. Puis, des petites filles qui ont le courage de se tenir au milieu de ses marins, il n'y en a pas beaucoup.

Par la, la serveuse signifiait qu'elle était l'exception au termine inexistant. Elle lui fit un baisser sur le front et parti vers le bar en souriant, virevoltant dans sa robe rose pâle au milieu des tables au rythme de la musique. Faveur eut l'impression que la toutes jeune femme qui devait avoir l'âge de Yvir à peu de chose près, dansait en réalité.

– On dirait qu'elle danse... Elle songea dans un murmure.

– Tu devrais la voir vraiment danser, elle est exceptionnelle.

– Elle est gentille.

– Il faut bien un peu de ce monde, répondit le pirate en face d'elle.

Faveur baissa la tête. Elle allait déjà repartir dans ses réflexions mais le capitaine l'en empêcha en la questionnant.

– Comment en un an, tu as fait pour arriver ici, et surtout pourquoi y venir ?

Elle soupira et rapprocha sa chaise de la table. Un an déjà qu'elle voyageait. Cela lui semblait être une éternité passer en un claquement de doigts, elle était passée sur tant de navire et par tant de ville et village qu'elle en avait perdu le compte.

– J'ai pris des navires en me cachant dans les cales. Les gens du royaume d'Altaïr sont pas le moins du monde vigilants, c'est trop facile. Les pirates et autres, c'est bien plus compliqué. Les habitants de Saphar sont bien plus vigilants.

– Donc tu navigues clandestinement ?

Hyacinthe revint déposer leurs boissons sur la table. Faveur la remercia avant de bois une grande gorgée du jus d'orange et de reposer son verre. C'était absolument délicieux. Depuis combien de temps n'avait-elle pas été assise à une table pour boire et discuter tout simplement. En générale, elle fréquentait les tavernes en longeant les murs dans l'ombre afin d'épier les conversations.

– Je ne fais que de me servir, ses idiots de soldats d'Altaïr qui vivent soi-disant dans un monde parfait, ils m'ont tout pris.

La serveuse échangea un long regard avec Yvir. Lui savait un mensonge proche de la réalité. Après tout, sa mère avait bien été lâchement assassiner par les soldats, elle avait dû fuir. Cependant il ne savait pas pour son père et la croyait parfaitement orpheline s'il l'avait crue. Les larmes déferlaient à nouveau sur son visage d'enfant sans qu'elle ne pût les retenir. La serveuse prit une chaise et s'assit en bout de table. Délicatement, elle prit la main droite de la fillette entre les siennes.

– Le monde est parfois injuste Lia... et toi, tu es une jeune fille très, très, forte. À ton âge, je n'aurais jamais osé monter à bord d'un bateau quelconque et partir toute seule.

La fillette releva la tête et lui sourit tristement. La femme s'empressa de la serrer dans ses bras tout en lui murmurant des mots réconfortants. Faveur se laissa aller, le temps avait trop vite passer, et jusqu'à présent, Hyacinthe était la première personne à lui permettre de se laisser aller à sa tristesse et ses peurs. La jeune femme fut très patiente, continuant de la consoler sans savoir.

Lorsque ses larmes cessèrent, elle se rassît convenable. Son cœur lui semblait bien plus léger et la tâche qu'elle souhaitait accomplir plus facile même si ce n'était qu'une apparence.

– N'oublie pas, tu es la bienvenue ici. Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas.

Elle acquiesça. D'où elle était assise elle pouvait voir son père toujours attablé avec ses compagnons de voyages et ami à une grande table, tous étaient dans la bonne humeur général. Elle aurait pu lui poser des questions mais elle craignait d'avoir à lui avouer la vérité, et que quelqu'un puisse propager cette information. Personne ne devait savoir car si son père l'apprenait, il serait dévasté par la nouvelle du décès de son épouse, alors qu'elle ne souhaitait rien d'autres qu'il continue à être heureux. Même si pour cela, elle devait rester loin de lui.

– Merci.

Elle lui sourit avant de quitter leur table pour reprendre son travail. Elle était appelée par sa collègue, visiblement, le travail n'attendait pas pour Hyacinthe.

– Au moins, tu t'es fait une amie ici, fit Yvir une fois la brune appelée.

Faveur sourit légèrement en l'observant passer entre les tables remplies de pirates ivres en grande partie.

– Donc, tu veux toujours devenir pirates ?

La fillette ravala sa salive et redressa son dos bien droit, les épaules en arrière, l'air fière. Un grand sourire sur les lèvres, elle prononça avec assurance :

– Je suis une pirate, je pille comme je respire !

L'homme rit de bon cœur en frappant d'une main la table. Cette enfant n'avait rien perdu depuis leur première rencontre. Elle avait même très compris ce qu'il avait voulu lui dire. On n'est pas pirate parce que notre tête mise à prix sur une affiche ou celle de votre capitaine. Mais parce qu'on est pirate dans l'âme, et dans chacune des parcelles de notre corps. Elle n'avait pas d'affiche à son nom, de navire voler ou faisait partie d'un équipage pirate. Mais il ne faisait désormais aucun doute qu'elle soit une pirate.

Probablement qu'on n'avait jamais vu pareil pirate aussi jeune avant lui. Sans oublier que c'était une enfant.

De cette décision, il allait s'en mordre les doigts mais elle avait choisi sa voix et autant l'empêcher de naviguer avec n'importe qui. Elle avait déjà été trop loin pour reculer devant tout obstacle. On ne laisse pas une enfant dans la nature au milieu des loups. Ici c'étaient plutôt des requins. Elle avait déjà fait des choses dangereuses, aller savoir sur quel navire elle a bien pu monter ou du moins essayer de monter. Le monde n'est pas fait que de bonnes intentions.

– Lia, tu comptes faire quoi maintenant ?

Elle sembla réfléchir un instant avant de finalement hausser les épaules. Avec une désinvolture digne d'elle-même.

– Pourquoi pas me trouver une épée et apprendre à m'en servir. Ça pourrait être utile. Puis aussi, un navire vers une destination qui m'en encore inconnue, je veux découvrir le monde.

C'était vrai, tout sauf un énième mensonge. Savoir se défendre était désormais primordial, elle ne pourrait pas indéfiniment profiter de la bonté d'autre à la protéger. Non, elle devait y parvenir elle-même, sa fierté parlait peut-être un peu beaucoup pour elle sans qu'elle ne l'avoue. Et surtout, depuis qu'elle avait découvert bon nombre de contrée incroyable, elle était avide d'en voir plus, de côtoyer d'autres civilisations. Voir d'autres paysages.

– Tu réfléchis intelligemment au moins, je vois.

Elle lui sourit amusée, tout comme lui. Ce garçon avait toujours l'air de bien s'amuser et oublier les problèmes.

– Il le faut pour survivre.

– Tu as raison.

Il avala une nouvelle grosse gorgée de sa bière avant de la reposer devant lui. Il se pencha vers elle en posant les coudes sur la table.

– En attendant, tu ne peux pas continuer à passer d'un navire à un autre, il y a bien des personnes qui pourrait être peut sympathique avec toi.

Elle regarda l'eau se sont verre. Elle en avait déjà rencontré. Comme le capitaine qui l'avait vue essayer de se glisser en douce dans son navire. Ou des hommes qu'elle avait rencontré dans la rue. Un coup bien placer faisait en générale l'affaire. Pour finir, elle ne se sentait en sécurité qu'au fond d'une cale bien cachée derrière les marchandises.

– Lia, tu m'écoutes ?

Elle releva la tête. Non, elle n'avait rien entendu. L'homme soupira en passant une main sur son visage.

– Je veux bien que tu nous accompagnes... Mais, il ajouta d'un air grave qui ne lui allait définitivement pas. Tu devras travailler comme tout le monde. Compris ?

Elle acquiesça d'un mouvement de tête.

– Compris ? Il insista.

– J'ai déjà fait ça, ça me convient, elle affirma.

Le capitaine fronça les sourcils.

– Bah... j'avais réussi à me cacher sur un bateau pirate mais ils ont compris que les vivre diminuaient. Alors ils ont fouillé et m'ont trouvé. J'ai dû aider et au premier port, ils m'ont fait descendre.

– Tu n'as définitivement pas froid à tes yeux petits.

La jeune fille lui sourit d'un air coupable. Elle avait fait tout ce qu'elle pouvait pour enfin retrouver son père mais une fois en face, elle n'avait pas pu. Elle s'était sentie incapable. Dans un sens, elle s'était dégonflée mais pas par peur d'être rejetée, du moins, pas uniquement. Mais surtout parce qu'elle ne voulait pas lui annoncer une mauvaise nouvelle. Cependant, Yvir avait raison, elle était imprudente.

– Eh bien, notre nouveau matelot est vite dans ses pensées, on dirait...

Lia secoua vivement la tête pour retomber du ciel sur terre. C'était une mauvaise habitude qu'elle avait pris à rester toute seule. Ses pensées l'envahissaient complètement, sauf quand il s'agissait d'espionner les autres autours d'elle. Mais elle avait du mal à suivre une conversation, tant elle n'était tout bonnement plus habituer à être avec d'autre.

– Je n'ai plus l'habitude de tenir des conversations... elle avoua.

– Ce n'est pas si grave mais essayer d'être plus attentive.

– D'accord.

– Il y a une dernière chose que je voudrais savoir, tu avais un objectif en venant ici, non ?

– Je n'ai pas envie d'en parler. Disons que j'ai choisi de prendre les choses sous un autre angle, elle haussa les épaules pour clore le sujet.

– Très bien, nous partirons demain à l'aube.

– On va faire quoi ? Elle le questionna.

L'homme regarda autour de lui et se pencha par-dessus la table pour lui murmurer à l'oreille.

– Trouver un trésor, et sinon, piller des navires, faire des trucs des pirates.

– Moi, je sais où on peut aller, elle sourit fièrement.

– Comment ça, tu sais où aller ?

– Pour arriver jusqu'ici, j'ai traîné dans beaucoup d'endroits de ce genre, dans des tavernes. Les hommes qui ont trop but parle souvent mais personne ne s'en souvient car ils sont tous saoul. Sauf moi.

Elle sortit son livre de sa besace en souriant fièrement en l'agitant discrètement.

– Tout est inscrit ensuite, là-dedans.

– Tu as vraiment le don de t'en sortir, et ce malgré là où tu mets les pieds. Tu devrais vraiment faire plus attention Lia.

– En attendant, c'est moi qui ai plein d'informations !

Il passa ses mains sur son visage, l'accepter dans son équipage n'était peut-être pas finalement une bonne chose. Cette enfant était pleine de ressources, elle avait besoin d'un cadre. La laisser vagabonder d'un navire à un autre était tout bonnement trop dangereux. Elle n'avait simplement aucune conscience de ce dans quoi elle s'embarquait. Elle était jeune et ignorante.

Il laissa quelques pièces sur la table et se leva en faisant signe à Hyacinthe de la main. La fillette l'imita et le suivit vers l'extérieur. Avant de sortir, elle fit signe à Hyacinthe elle aussi, puis elle balaya du regard la salle, terminant sur le capitaine Météore. Elle laissa une dernière larme couler le long de sa joue droite avant de partir pour suivre Yvir et aller sur son navire.

💎☠️💎

Face à son père, la jeune pirate fait un choix douloureux, vous la comprenez ?

Yvir fait son grand retour !

Demain :

Chapitre BONUS

💎☠️💎

Ce soir, 20h, on se retrouve avec une petite actualisation des design. Et oui, le temps file pour le moment, mais il le faut.

Bizzz ma bande de pirates 💕💕💕
Anarsis ❣️

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