Bonus : Futur
Ah... du temps a passé, n'est-ce pas ? Je dois aller voir Amé, Russie, Japon et Phil'. Ils m'attendent.
- Salut, (t/... oh ! s'exclame Amé, surpris.
- Eh oui...
- Tu t'es coupé les cheveux ? Mais ça te va troop bien !
- Hé hé, merci !
- Amé... on doit y aller...
- comme d'habitude, n'est-ce pas ?
Je hoche la tête. Comme chaque année, nous allons au cimetière de la ville.
- (t/p)... je crois que j'ai compris quelque chose à propos de toi, et je voudrais te le raconter, mais je le ferai seulement devant "elle", parce que ça la concerne aussi.
Ah... Atlantide. Mon ancienne incarnation. Nous arrivons. Je vois la tombe d'ONU. Je l'ai fait faire dans une belle pierre bleue, et j'apporte une couronne de laurier chaque année. Ensuite celle d'U.E. Sur sa pierre tombale, douze étoiles en cercle, avec, au milieu de ce même cercle, un cœur brisé sont gravés. Puis vient celle d'Atlantide. Je pose un bouquet de myosotis. J'ai composé un poème dessus, d'ailleurs, mais je le dirai plus tard.
- Tu voulais me dire quelque chose, Amé...
- Je vais te raconter une histoire, tu veux bien ? Me demanda-t-il d'un air enfantin mais vaguement inquiet.
- Oui... ?
Il regarda le ciel, ses iris de la même couleur que l'immense étendue.
- Il y avait un homme, on ne sait pas son nom, qui était faible. Mais il savait comment devenir puissant. Il lui fallait juste le cristal. Il réussit à l'avoir et à le garder pendant longtemps, se construisant un empire immense. Mais un jour qu'il regardait la mer, il entendit une voix. C'était Atlantide.
- Horrible crime qu'est le tien... méfie-toi. Méfie toi d'elle.
- Qui ? Demanda-t-il.
- De celle qui n'existe pas encore. De la fille des mers anciennes, aux yeux couleur de Terre, et à la chevelure de soleil. Quand ses yeux deviendront comme la mer en pleine tempête et que tu sentiras l'odeur des myosotis, fuis. Fuis pour ne pas mourir. Pour garder ton empire qui s'étend sur tout l'horizon, ton empire qui est un bassin de sagesse, et là où le soleil du savoir ne se couche jamais.
Elle disparut, laissant l'homme seul.
Puis il vit la fille, c'était une humaine comme il n'en avais jamais vu. Une fille calme comme la mer de prime abord, mais qui pouvait réagir de manière violente, imprévisible comme les vagues. Son empire disparut peu de temps après.
Il était mélancolique dans son regard. Puis il me fit un vague sourire.
- Tu comprends ?
- Oui. Atlantide... je te rends ton amour, ton amitié, tes prophéties, tes chagrins, tes beaux yeux remplis de larmes, tes vagues et ta mort. Je resterai une moire, tu restera une Cassandre. Ton amour des yeux au couleurs d'océan t'as rongée de chagrin, mais tu as fait ce que tu as pu. Je suis toi, tu es moi, mon amie de l'autre monde, comme je le suis pour ceux qui sont vivants ici.
Je tends la main, comme si je rendais quelque chose de tangible. Russie regarde le sol pendant quelques instants. Son regard s'éclaira.
- Et si on allait voir Géorgie ?
- Pourquoi ?
- Tu vas voir...
Il courut à perdre haleine, en faisant un bruit pas possible.
- On est dans un cimetière, Russie, ferme ta gueule !
- Mais je l'ouvre pas ! Suivez-moi, plutôt !
- Tu est si convaincant que j'accepte...
Et nous le suivîmes. Nous arrivâmes devant une petite maison, simple mais jolie, avec ses briques roses. Russie toqua à la porte. Une femme qui avait l'air d'avoir un trentaine d'années ouvrit. Ce que je remarquais, c'est qu'elle avait une sorte de fente sur la partie inférieure de l'œil. C'était bizarre.
- Bonjour... oh !
- Qu... quoi ? Que je bafouillais.
- À ton Aura, je vois que tu es une excellente lectrice. Moi, je suis une passeuse. Mais comme j'ai l'âme transparente, je peux aussi faire la lecture.
- Hein ?
- Tu n'es pas au courant de tes propres capacités ? Être une lectrice, ça veut dire que tu peux faire passer l'âme des morts sur ta propre âme pour les faire parler par ton corps. Et être une passeuse, ça veut dire mener les morts vers leur jugement final.
- Comment as-tu connu tes pouvoirs ?
- Mais on les a sus à ma naissance. Grâce à la forme de mes yeux. Ce n'est pas comme ça, chez les humains ?
- Géorgie, là n'est pas le problème, il faut- commença Russie.
- Que je fasse la lecture d'un esprit ancien ?! Oh la la, ça va être génial !
- Mais comment... hésita Philippines.
- Ça se voit à vos auras, point barre. Vous êtes simples d'esprits, quand même. C'est le cas de le dire.
Philippines sursauta légèrement et serra les poings, outrée. Son visage se durcit. Elle ne supportait pas qu'on l'insulte, même spirituellement, et ça se comprenait.
- Ne t'énerves pas, Philippines. Tu imagines, que, moi, à chaque fois que je croise Grèce ou Italie, ils m'appellent Charon. Étant donné que je les croise assez souvent...
- Pauvre persécutée...
Russie regarda Philippines très durement mais de manière très brève. Elle croisa les bras et soupira. Géorgie nous fit signe d'entrer. C'est ce que nous fîmes. Je toussai. Ça sentait l'encens ! Géorgie rougit un peu.
-... je...
- Tu ? Interrogea Amé.
Elle fit un petit signe de main à Russie.
- Elle va se changer.
Elle fit une sorte de petit bruit étouffé.
- Tu es un peu rude dans tes propos, quand même... dit Japon à l'attention de Russie.
- Moi, c'est bizarre, mais j'ai l'impression de la connaître... dis-je.
- C'est ma sœur, tu l'as déjà vue. Répliqua Russie.
- Hein ?! Ah oui, j'oubliais que vous étiez nombreux...
- Tu n'as pas à t'en vouloir.
- Je suis prête ! Venez ! Cria Géorgie.
Nous entrâmes dans la pièce où elle était. Elle était habillée d'une robe assez ample de couleur turquoise, serrée par une ceinture mauve avec de motifs de feuilles de chanvre.
- Assieds-toi, (t/p).
Je frissonnais. Elle respira profondément pendant plusieurs secondes, puis se retint de respirer. Elle paraissait très concentrée. Un troisième s'ouvrit au milieu de son front. J'étouffai un cri. Le blanc de l'œil était bleu, l'iris jaune, et la pupille rouge. Deux auréoles entourées d'yeux autour de sa tête et une bande recouvertes d'yeux partant de son dos apparurent également. Elle inspira.
- Oh... oh... bonjour. Ça fait étrange de reparler avec un corps. Oui.
Cette voix. Cette sensation... Atlantide ?
- Ah, je vois. Vous êtes tous présents. Parfait. Je vais vous dire tout ce que je veux vous dire. Philippines, approche.
Elle avança, curieusement confiante.
- Tu as réussi ?
Elle hocha la tête.
- Oui. J'en ai rien à faire de ce qu'on peut me dire, maintenant. Enfin, ce n'est pas toi que je devrais remercier...
- C'est vrai... Japon, viens.
Elle vint également, un peu anxieuse.
- Félicitations. Je te remercie d'être celle qu'on aime dans les moments difficiles. Continue ainsi jusqu'à me rejoindre. J'aurais aimé être comme toi.
Des petites larmes se formèrent aux coins des yeux de Japon.
- Russie, viens.
Il vint.
- Je t'admire. Oui, c'est à toi qu'il revient d'aimer "yeux de ciel". Plus que moi.
- Non. C'est grâce à vous que la situation actuelle est ce qu'elle est.
- Ne me vouvoie pas... Amé, viens.
Il vint.
- Tu sais... j'ai été ridicule. Je t'ai aimé, mais maintenant, je me rends compte que j'ai été bête. Reste mon magnifique souvenir turquoise.
- Merci, Atlan'.
- (t/p). Merci. Merci pour tout. Tu sais, tu es tellement plus mature que moi, tu es tellement plus emphatique que moi... tu es tellement mieux. Merci.
- C'est à toi que je devrai dire merci.
Il y eut un petit bruit, comme du verre qui se brise, puis plus d'Atlantide.
- C'est tout le temps que j'ai pu vous fournir. Elle vous à dit de belles choses ? Demanda Géorgie.
- Oui... je répondis.
Maintenant, il faut que je vous dise mon poème, je vous l'ai promis.
Je m'enivre à l'odeur des myosotis
Je me souviens de choses d'une autre vie
Dans ce champ de bleu et de mélancolie
Je m'enivre à l'odeur de myosotis.
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