Rêve ou réalité ?
Le mardi suivant
Ces derniers événements m'avaient troublée quelques peu après qu'ils aient eu lieu mais à présent, je me sentais bien. Les journées incessamment longues de cours avaient repris à la suite des week-ends sous la lumière ardente du soleil.
Le professeur d'histoire débuta son cours avec son éternel discours ennuyeux. Comme chaque heure, j'allais me tourner les pouces. Je jouais donc avec mon stylo en le faisant tourner autour de mon pouce. On appelait cela la majorette. Mon père me l'avait apprise car il voyait mon regard émerveillé lorsqu'il la faisait. J'avais mis plusieurs mois avant de faire tourner le stylo correctement et surtout de le rattraper mais maintenant, je me débrouillais parfaitement. Me voilà capable de faire quelque chose de totalement inutile, mais cela m'occupait lorsque l'ennui me gagnait.
Je faisais donc la majorette quand, tout à coup, mon stylo m'échappa et retomba. Cela ne m'arrivait que très rarement. Un mal de ventre ainsi qu'une douleur au crâne apparurent soudain. Je ne me sentais pas bien.
Une personne m'observait. Je balayai la classe du regard mais ne croisai le regard de personne. Cependant, cette sensation d'être espionnée restait bien présente. La douleur s'accentua et me vrilla le crâne. Que m'arrivait-il ? Je n'avais changé aucune de mes habitudes mais pourtant, la souffrance demeurait bien présente.
Cela s'aggrava, l'air commença à me manquer, ma gorge devint sèche et j'eus atrocement chaud. Il fallait que je me rafraîchisse le visage, auquel cas je tomberais sûrement dans les pommes.
Après avoir eu l'autorisation du professeur mécontent d'avoir été perturbé dans son cours, je me dirigeai vers les toilettes. Il n'y avait personne. L'eau du robinet s'écoula dans mes mains que je remontais jusqu'à mon visage. C'était agréable mais cela s'avérait insuffisant pour que la douleur disparaisse.
Je relevai la tête afin de m'apercevoir dans le miroir disposé en-dessus des robinets. Un cri m'échappa.
Il était juste derrière moi.
Ses iris sans couleur étaient ancrés dans les miens, aucune expression faciale ne transparaissait. La stupéfaction mais surtout la panique me submergèrent. Il ne pouvait pas être là. Non. C'était impossible.
Je me retournai d'un coup. J'eus alors l'horreur de constater qu'il n'y avait personne. Il avait disparu. Ou alors, il n'avait jamais été là. J'avais probablement rêvé, pourtant son reflet semblait bien réel. Il était juste là, à moins de deux mètres.
Ce n'était pas normal.
Une migraine avait remplacé mon mal de tête à présent. Que s'était-il passé ? Avais-je rêvé ? J'avais peur.
Le jeune homme qui était l'auteur des deux bousculades des deux dernières semaines était apparu derrière moi et avait disparu quand je voulus vérifier sa présence. Ce n'était pas possible. On ne pouvait pas apparaître puis disparaître comme cela.
Que devais-je faire ? Que devais-je croire surtout ? Croire en sa vue ou en la logique ? Je devais être fatiguée. Cela avait dû me procurer cette douleur elle-même entraînant une hallucination. Oui, ce devait être cela.
Le soir
La journée s'était achevée dans le doute et la crainte. L'angoisse de revivre une telle scène restait omniprésente. Une bonne nuit de sommeil m'attendait et allait remédier à tous mes problèmes. La nuit portait conseil apparemment.
J'éteignis ma lampe de chevet et fermai les yeux. Ce serait révolu demain et je pourrais continuer à supporter les cours et l'affreuse chaleur se pointant. Tous ces événements resteraient derrière moi. Le sommeil prit place.
Dans la nuit...
« Tu seras la suivante. Prépare-toi. Tu vas payer pour tous les autres. »
Glaciale, tranchante, foudroyante. La voix s'exprima avec un calme incroyable. Mais surtout avec haine.
Je me réveillai en sursaut. En sueur et paniquée. Qui avait parlé ? Mon esprit le savait bien mais refusait de l'admettre. Ses paroles ressemblaient-elles à une menace ou seulement à un avertissement ? Nul ne le savait.
Un courant d'air se fit sentir. Étrange.
La fenêtre était légèrement entrouverte et le vent soulevait avec grâce le fin rideau blanc. Hier soir, avant de m'endormir, je l'avais fermée. Verrouillée. Pourquoi était-elle ouverte ? Elle n'avait pu s'ouvrir d'elle-même. Quelqu'un s'en était chargé. Un voleur ?
Je parcourus ma chambre d'un regard rapide afin de vérifier si tout était à sa place quand soudain, il apparut. Devant mon lit, il fixait son regard vide sur mon visage paniqué.
Un hurlement d'effroi sortit instinctivement de ma gorge. Je clignai plusieurs fois des yeux. Il n'était plus là. Disparu. La fenêtre fermée. Le rideau immobile. Aucun courant d'air.
Les paupières closes, je laissai échapper un hurlement de terreur. La porte s'ouvrit d'un coup et deux silhouettes s'introduisirent dans ma chambre en un éclair. Des bras m'entourèrent et me bercèrent. Les larmes coulèrent dans un flot d'anxiété.
- Amber, que s'est-il passé ? Tu as fait un cauchemar ? s'inquiéta ma mère.
- Il... il y a... avait ... quelqu'un, m'exprimai-je entre deux sanglots.
- Où ça ?s'enquit mon père. Dans ton cauchemar ?
Je fis signe que non de la tête.
- Il était là, dis-je en pointant son emplacement avant de disparaître. Il était là, puis il a disparu.
Mes parents échangèrent un regard inquiet.
- Qui était là ? Dis-nous Amber, me rassura ma mère.
- Je ne sais pas qui c'est mais je l'ai déjà vu. Je vous jure qu'il était vraiment là, ce n'était pas un rêve !
- Ma chérie, ce n'est pas possible, tu as sûrement fait un cauchemar, expliqua mon père.
- Non, je vous dis qu'il était là. Il faut me croire !
Ils tentèrent de m'expliquer que c'était probablement la fatigue qui m'avait fait croire une telle chose mais ils ne me convainquirent point. Je n'avais absolument pas rêvé. Le jeune homme avait bien été ici et ce n'était sûrement pas la fatigue qui me prouverait le contraire.
Une seule et unique chose pourrait me dire ce que j'avais réellement aperçu ou non. La folie. Deviendrais-je folle ? Malheureusement, cela était fort possible.
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